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ACTIVITES DE PLEINE NATURE TOTAL TYPES DE FINALITE PRESTATAIRES

NOMBRE % NOMBRE % NOMBRE %

Entreprise privée 95 80 24 20 119 100

Agriculteur 82 100 0 0 82 100

Commune 45 58 32 42 77 100

Association 28 48 30 52 58 100

EPCI, conseil général, PNRVA 20 38 5 62 52 100

Gestion. réseau ou espace 25 83 5 17 30 100 Organisme d’insertion 8 73 3 27 11 100

Total 303 71 126 29 429 100

Le résultat principal se dégageant du tableau 22 concerne la relative spécialisation des prestataires. Les agriculteurs, les entreprises, les gestionnaires d’un réseau ou d’une catégorie d’espace, ainsi que les organismes d’insertion s’impliquent de façon préférentielle dans les services environnementaux à finalité d’amélioration du cadre de vie résidentiel. En parallèle, ce sont les EPCI, le conseil général, le PNRVA et les associations qui agissent de façon préférentielle pour favoriser la pratique d’activités de pleine nature. Ce sont finalement ces derniers types de prestataires qui ont des prérogatives importantes concernant la pratique d’activités de pleine nature.

Étudions plus dans le détail les types d’opérations élémentaires menées par les différentes catégories de prestataires.

b. Services élémentaires selon les prestataires

On assiste à une segmentation des tâches concernant les services environnementaux, chaque catégorie de prestataire s’impliquant de façon préférentielle dans un type de tâche. Pour mettre en évidence ce phénomène, nous allons nous appuyer sur les résultats du tableau 2 situé en annexe VI.

Les agriculteurs sont logiquement les principaux prestataires de services environnementaux touchant à leurs outils de production (bâtiments et parcelles agricoles). Cependant, d’après nos enquêtes, le degré de transformation du bien-support reste assez

limité, puisque les agriculteurs s’impliquent principalement dans des opérations d’entretien du bien-support et dans des opérations d’intégration paysagère. Ils ne s’impliquent dans aucun autre type de service environnemental, à l’exception d’un agriculteur qui entretient les espaces de circulation pour une commune.

Lors des services environnementaux réalisés par des entreprises, le degré de transformation du bien-support est relativement important : il s’agit principalement d’opérations d’aménagement ou de restauration. Plus précisément, les entreprises privées sont les principaux intervenants dans les aménagements paysagers de bourgs et la restauration de petit patrimoine culturel, car ces activités font appel à une connaissance technique assez précise, et à un capital technique important. Elles se déroulent souvent sur une durée relativement longue. Cela explique que les services environnementaux produits par des entreprises privées durent souvent plus d’un mois (en équivalent temps plein). On fait appel au secteur des entreprises de travaux et des entreprises paysagères lors des services environnementaux de grande ampleur économique et lorsque le commanditaire veut opérer une transformation importante du bien-support.

Les communes se limitent à des opérations d’entretien des biens-supports, car elles n’ont pas les compétences en interne pour assurer des transformations de plus grande ampleur. Cependant, du fait de leurs compétences multiples, elles peuvent produire des services environnementaux variés : la création et l’entretien d’espaces de loisirs de pleine nature, la création ou l’entretien d’espaces verts, le fleurissement, ainsi que les services environnementaux concourant à la pratique de la randonnée pédestre (entretien des chemins, balisage). Mais ce sont souvent des services environnementaux qui nécessitent des travaux de durée relativement limitée (une semaine à un mois), du fait des capacités financières souvent peu importantes des communes. On comprend alors que les communes interviennent souvent lorsque le bien-support a déjà subi une transformation importante pour assurer son entretien et la mise à disposition renouvelée des caractéristiques environnementales utiles pour les

usagers finals.

Les EPCI, le conseil général ou le PNRVA prennent en charge les aménagements plus importants pour la randonnée pédestre (pose d’éléments de franchissement de clôture) et s’impliquent dans les services environnementaux favorisant la pratique d’un loisir de pleine nature, en venant compléter les opérations réalisées par les communes.

Les associations constituent les principaux intervenants en matière d’opérations d’entretien, du point de vue du degré de transformation du bien-support. Elles se limitent le plus souvent à des opérations de faible transformation du bien-support. En effet, elles font appel à des bénévoles et sont faiblement dotées en capacités financières et souvent en capacités techniques. Si l’on entre dans le détail du tableau 2 de l’annexe VI, il apparaît que les associations constituent la troisième catégorie de prestataire intervenant dans les services environnementaux favorisant la randonnée pédestre. Elles assurent le balisage pour la randonnée, mais n’interviennent pas directement en matière d’entretien des espaces de circulation. De même que les communes, les associations s’impliquent préférentiellement dans des services environnementaux de faible durée (une semaine à un mois). Nous présentons dans l’encadré ci-après les services environnementaux tournés vers la randonnée pédestre et impliquant une association importante.

L’organisation des services environnementaux pour la randonnée pédestre

Créée en 1974, Chamina, association loi 1901 d’échelle régionale, s’implique de façon préférentielle dans le balisage de sentiers de randonnée. Au départ, elle a mis en œuvre des services environnementaux d’entretien de sentiers de randonnée, mais a progressivement abandonné ce créneau pour se spécialiser sur des services liés également à la randonnée, mais plus solvables : l’édition de guides de randonnée et le balisage de sentier. Elle intervient sur l’ensemble du Massif central et même dans certaines régions limitrophes, en nouant des partenariats avec les conseils généraux. Or les guides édités sont basés sur des parcours de randonnées traversant les communes. Ainsi, Chamina a choisi de prendre directement en charge le balisage, plutôt que de le laisser à la charge des communes, afin de proposer un balisage homogène. Des bénévoles (appartenant à l’association des « Amis de Chamina », antenne de la précédente) sont formés par les employés de l’association pour réaliser le balisage des sentiers. Les employés du conseil général, formés également en matière de balisage, interviennent en complément.

En revanche, l’entretien courant des chemins est laissé à la charge des communes. Lorsqu’il est nécessaire de dégager un sentier obstrué par la végétation, la commune (ou Chamina) peut faire appel au conseil général qui dispose d’une équipe spécialisée dans ce domaine et qui intervient à l’échelle du département, pour maintenir accessibles les différents circuits de randonnée.

Les gestionnaires d’un réseau ou d’une catégorie d’espace prennent en charge deux types principaux de services environnementaux élémentaires : l’enfouissement de réseaux électriques ou téléphoniques et l’aménagement paysager de la voirie. Ainsi, il apparaît que ces gestionnaires de réseaux (électriques, téléphoniques ou routiers) restent cantonnés aux catégories d’espace dont ils ont la charge. En revanche, lorsqu’ils produisent des services environnementaux sur ces biens-supports, ils opèrent des transformations importantes, notamment l’enfouissement de réseaux, dont le coût est relativement élevé.

Enfin, les organismes d’insertion s’impliquent dans l’entretien des espaces de nature, essentiellement constitués par les berges de rivière dans les zones étudiées.

Les EPCI complètent l’intervention des organismes d’insertion sur les espaces de nature. Ces deux catégories de prestataires prennent en charge les espaces de nature qui sont relativement délaissés par les autres intervenants, mais avec des logiques différentes. L’organisme d’insertion recherche souvent des supports adaptés au travail de personnes en insertion. Le travail au grand air, au contact de la nature, sur des zones où la progression du travail est manifeste peut expliquer le fait que ce type de prestataire privilégie les espaces de nature. Les EPCI peuvent recourir à la même stratégie lorsqu’ils s’occupent d’équipes d’insertion. Cependant une autre raison peut être invoquée : les EPCI cherchent à agir sur les espaces de nature car ces derniers correspondent, peu ou prou, à la zone dont ils ont la charge. Il en va ainsi des rivières pour lesquelles une intervention à l’échelle du bassin versant est plus adaptée qu’au niveau d’une seule commune. Or le bassin versant peut faire partie du territoire d’un EPCI. Une dernière raison peut être avancée, concernant à la fois les EPCI et les organismes d’insertion. Les espaces de nature étaient, jusqu’à une période récente, relativement délaissés par les différents intervenants en matière de services environnementaux. Les deux catégories de prestataires ont pu trouver là une catégorie d’espace grâce à laquelle ils pouvaient asseoir leur légitimité locale.

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Nous mettons l’accent dans le tableau 23 sur les résultats concernant le mode de financement des services environnementaux, en mettant en parallèle ce dernier avec l’importance économique des services.

Tableau 23 – Modes de financement des services environnementaux et poids relatif

NOMBRE DE SERVICES