• Aucun résultat trouvé

D EMANDE DE CONSOMMATION CONCERNANT LE TERRITOIRE

DEMANDE DE CONSOMMATION CONCERNANT LE TERRITOIRE

Origine locale des usagers du service environnemental

Cas-type « rural agricole »

Cas-type « rural périurbain »

Origine extérieure Cas-type

« rural touristique »

Du croisement opéré dans le tableau 10, il se dégage trois principaux cas-types de territoires à détailler :

- un territoire rural agricole. Il s’agit d’un territoire rural relativement classique. Il est dominé par une logique de production agricole et renvoie ainsi à la figure de la campagne-ressource.

- un territoire rural périurbain. Il s’agit d’un territoire rural sous influence urbaine, avec une part importante des actifs travaillant dans la ville la plus proche. Il est dominé par une logique de consommation résidentielle permanente et son tissu productif est souvent peu organisé, du fait de la proximité urbaine. Il renvoie à la figure de la campagne-cadre de vie.

- un territoire rural touristique, non soumis à une influence urbaine directe. Il est fondé sur l’activité liée au tourisme. Il s’agit d’un territoire hybride entre la figure de la campagne-ressource et celle de la campagne-cadre de vie. C’est pourquoi nous insistons sur la double demande dont il est l’objet : une demande productive émanant des entrepreneurs touristiques et une demande de consommation émanant des touristes.

Ainsi, nous avons sélectionné trois zones rurales, identifiées à partir de critères socio- économiques : une zone rurale agricole, une zone rurale périurbaine et une zone rurale touristique. Ces trois zones rurales, de quelques communes chacune, ont été choisies en Auvergne, dans le département du Puy-de-Dôme (63). Pour identifier ces zones, nous avons eu recours à des données statistiques :

- la zone agricole est dénommée ainsi car dans cette zone, plus d’un actif sur trois travaille dans le secteur primaire, essentiellement l’agriculture ;

- la zone rurale périurbaine contient des communes toutes situées dans la catégorie des « communes périurbaines monopolarisées » selon le zonage en aire urbaine de l’INSEE, complété par l’INRA (cf. annexe II). 40 % ou plus des actifs résidant dans ces communes vont travailler dans l’aire urbaine de Clermont-Ferrand. C’est pourquoi elles font partie de cette aire urbaine. Cependant elles conservent une physionomie rurale, du fait de leur densité plus faible que les communes du pôle urbain de Clermont-Ferrand. Dans les communes rurales périurbaines que nous avons choisies, la population a augmenté de plus de 20 % entre le recensement général de la population de 1990 et celui de 1999 ;

- la zone touristique a été identifiée en établissant le ratio entre la capacité d’accueil touristique 41, indiquée dans l’inventaire communal de l’INSEE (1998), et la population totale de la commune en 1999. En conformité avec les conventions habituellement utilisées par l’INSEE, nous avons retenu des communes pour lesquelles la capacité d’accueil touristique représente plus de deux fois la population communale.

Ces zones sont homogènes par rapport à certaines caractéristiques institutionnelles. Chaque zone appartient, au moins en partie, au parc naturel régional des volcans d’Auvergne (PNRVA), créé en 1977. Selon la même logique, nous avons privilégié trois zones structurées en communautés de communes. Nous n’avons pas choisi de zone où s’exprimeraient des usages trop particuliers, susceptibles de biaiser les résultats. Ainsi, les zones étudiées constituent des cas-types et il est possible d’envisager une généralisation de certaines conclusions à des catégories de territoires ruraux relativement comparables.

Les trois zones choisies sont les suivantes :

- la zone rurale agricole de Sancy-Artense composée de six communes. Elle comprend les communes d’Avèze, de Bagnols, de la Tour d’Auvergne, de St-Donat, de St- Sauves-d’Auvergne et de Tauves ;

- la zone rurale périurbaine des Cheires comportant quatre communes. Elle est composée des communes d’Aydat, d’Olloix, de St-Amant-Tallende et de St-Sandoux ; - la zone rurale touristique du Sancy composée de trois communes. Elle comprend Besse-et-St-Anastaise, Chastreix et le Mont-Dore.

Dans chaque zone d’étude (agricole, périurbaine et touristique), l’inventaire a été réalisé dans l’ensemble des communes. Ces zones sont représentées sur une carte située en annexe III. Dans l’annexe IV, nous présentons en détail les caractéristiques socio- économiques des zones.

eFKHOOHVSDWLDOHHWWHPSRUHOOHGHO¶DQDO\VH

L’inventaire des services environnementaux a été mené dans ces trois zones en décrivant la situation en 2000 et en remontant sur les années précédentes, jusqu’à 1990. Différents services environnementaux produits dans cette période ont pu ainsi être relevés à l’échelle de chaque commune.

Au total, huit mois ont été nécessaires au recueil du matériau de terrain. Les enquêtes ont été menées entre les mois de mai et décembre 2000. Cela nous a permis de prendre en compte de façon correcte l’année 2000 lors de l’inventaire et de disposer ainsi, dans notre recueil, des services environnementaux en cours d’émergence.

Comme unité spatiale du travail d’inventaire, nous avons choisi la superficie d’une commune, soit en moyenne 10 à 15 km², afin de disposer d’un niveau détaillé, mais en ayant le souci de la faisabilité de l’inventaire. De plus, les cartes topographiques de l’Institut géographique national (IGN), basées sur une échelle au 1/25 000, sont bien adaptées à une étude menée à l’échelle communale.

41. La capacité d’accueil touristique hors résidence secondaire est le nombre de personnes que la commune a la possibilité d’héberger (source : INSEE, Les cahiers du point économique de l’Auvergne, n°78).

6RXUFHVGHGRQQpHV

Nous avons eu recours à trois principales sources de données, afin d’identifier les services environnementaux. En premier lieu, nous avons réalisé 99 enquêtes 42 auprès de différentes personnes intervenant dans les services environnementaux (cf. 1.2.1). Ces enquêtes ont été systématiquement enregistrées, puis retranscrites. En second lieu, nous avons procédé à un examen des budgets municipaux des 13 communes étudiées (cf. 1.2.2). Enfin, nous avons dépouillé les dossiers administratifs correspondant aux subventions publiques pour les services environnementaux sur les trois zones considérées (cf. 1.2.3).

Le premier élément à préciser concerne la façon dont nous avons opéré pour caractériser un service environnemental comme une activité intentionnelle. Nous n’avons pas décidé ex nihilo que telle ou telle activité relevait ou non des services intentionnels dans le domaine de l’environnement. Bien au contraire, ce sont les sources de données mobilisées qui nous ont permis d’identifier telle ou telle opération comme un service environnemental. Les services environnementaux étaient intentionnels à la condition suivante :

- s’ils étaient décrits comme tels dans les documents d’accompagnement ou de financement (dossiers administratifs et intitulés des lignes budgétaires dans les comptes municipaux),

- si les acteurs locaux (personnes-ressources) rencontrés les présentaient comme tels. Le caractère intentionnel était alors traduit par leur propre vision des choses, avec un nécessaire biais lié à la perception de chaque personne ressource.

Pour limiter les biais liés à ce mode de collecte des services environnementaux, nous avons procédé au croisement systématique des différentes sources de données.

(QTXrWHVGDQVOHVWURLV]RQHVG¶pWXGH

Nous avons mené des enquêtes de terrain auprès de personnes-ressources présentes dans chaque commune, choisies en raison de leur capacité à nous renseigner sur les différents services environnementaux qui ont existé dans les dix dernières années (cf. guide d’entretien en annexe V). Les acteurs locaux que nous avons rencontrés avaient directement participé à la production du service environnemental ou, plus généralement, ils en avaient eu connaissance de façon détaillée. L’usage du service nous était décrit par la personne-ressource rencontrée. Dans le but de passer en revue toutes les facettes du territoire, lors de l’entretien semi-ouvert, des questions étaient posées sur chaque type de bien-support (champs, rivières, village, chemins, routes…) ayant pu être l’objet d’un service environnemental. Dans ce but, l’entretien était mené à partir de la carte topographique au 1/25 000, qui est une échelle suffisamment détaillée. Cela permettait d’engager la discussion avec la personne rencontrée et de lui demander, autant que possible, de localiser le service environnemental. Ainsi, nous nous sommes assurés d’une certaine exhaustivité concernant les éléments physiques (biens- supports). La carte IGN a été préférée au cadastre car ce dernier, bien que plus détaillé (échelle d’1/5 000 en moyenne) est peu pratique pour un entretien. Le repérage des biens- supports est plus rapide sur une carte IGN que sur le cadastre.

Le premier contact était pris avec le maire de la commune ou un adjoint chargé des questions d’aménagement, d’environnement et de cadre de vie. Puis une enquête était menée

42 Ces enquêtes ont été réalisées en partenariat avec Nadia Bretagnolle et Émilie Vandecandelaere.

auprès d’un exploitant agricole, actif ou retraité, qui connaissait bien les différentes exploitations agricoles de sa commune et les éventuels services environnementaux produits par les agriculteurs. Les pêcheurs et les chasseurs, en tant qu’usagers locaux des espaces naturels, peuvent mener des opérations de production de services environnementaux, par souci d’améliorer le cadre de leur activité récréative (amélioration de l’accessibilité de certaines zones). Ainsi, nous avons rencontré le responsable de l’association de pêche ou le garde-pêche. De la même façon, le responsable de l’association de chasse a été rencontré, ainsi que le garde-chasse ou le lieutenant de louveterie 43 qui a la charge du secteur de chasse. Enfin, des enquêtes ont été menées auprès des responsables des associations locales ayant un lien avec la production de services environnementaux, en sus des associations de chasse ou de pêche. Il pouvait s’agir d’associations environnementalistes, d’associations intermédiaires (de lutte contre le chômage et l’exclusion), d’associations organisatrices de festivités ou encore d’associations sportives.

Nous avons rencontré au moins une personne assumant ces fonctions dans chaque commune. Cela correspond au minimum à quatre entretiens dans chaque commune étudiée. Ces entretiens étaient précédés d’une observation visuelle des biens-supports, réalisée dans chaque commune. Cette observation permettait de repérer les principaux biens-supports de services environnementaux et de rendre l’entretien plus précis. Le tableau 11 dénombre les entretiens dans chaque zone.

Tableau 11 – Liste des entretiens réalisés dans chaque zone