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d’un consommateur local dans la sphère internationale

SECTION 1 : LA DYNAMIQUE DE L’INTERNATIONALISATION

2. La notion de l’internationalisation

Le concept porte ses racines dès l’antiquité avec l’apparition des premiers liens commerciaux hors frontières. Alors qu’à partir du milieu des années 80, se dessine une accélération et une diversification du mouvement d'internationalisation, qui touche aujourd'hui plus de pays et de secteurs d'activité que par le passé. Le phénomène de la mondialisation impose des changements et des remises en cause d’ordre stratégique, lesquelles soulèvent de nouveaux défis pour les gestionnaires des grandes comme des petites entreprises. Relever ces défis, en intégrant la dimension internationale dans la politique et les décisions de l’organisation, exige une compréhension du contexte mondial et des stratégies que peuvent adopter les entreprises pour y faire face.

2.1. Définitions

L’internationalisation est un concept qui a suscité l’intérêt de beaucoup de chercheurs, un vocable qui a fait l’objet de diverses approches. En guise de rappel, les définitions suivantes illustrent le phénomène. Derrière ce terme, se trouvent toutes les actions d’une entreprise à l’étranger, depuis le démarrage, l’exportation jusqu’à la construction d’une organisation complète (regroupant toutes les fonctions des entreprises). Pour tirer en clair l’interprétation de ce phénomène qui demeure plus au moins méconnu, on a opté les définitions suivantes :

En reprenant la définition donnée par Michel SCARAMUZZA : « L’internationalisation

d’une entreprise revêt de multiples aspects mais peut s’appréhender, d’une manière générale, comme l’intrusion d’une firme sur des territoires géographiquement, culturellement, économiquement et juridiquement différents de ceux de son marché national dont ils sont séparés par des frontières multiformes (tarifaires, sanitaires, administratives, fiscales et réglementaires) »1.

1 Alain HENRIET, Chantal SAUVIAT et Michel SCARAMUZZA, Organiser et développer l'entreprise, Ed Foucher enseignement supérieur, Paris, 2003, p.88.

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Il s’agit d'internationalisation lorsqu'une entreprise acquiert en dehors de son territoire d'origine des capacités de commercialisation, de production ou de recherche. Il peut s'entamer par la création d'unités nouvelles ou du rachat d'unités existantes. Les prises de participation dans des entreprises existantes sont considérées comme des investissements directs à l'étranger (IDE).

De sa part, C. PASCO-BERHO1, cerne le processus de l’internationalisation comme étant toute activité non domestique d’une entreprise. Ce terme recouvre des réalités très différentes. Il semble cependant que la plupart des entreprises qui s’internationalisent, passent par des étapes correspondant à des degrés d’engagement internationaux différents. Dans cette voie, le concept d’internationalisation correspond, au sens large, à toutes les formes coopératives d’échanges d’une économie nationale avec son environnement international, indépendamment de l’orientation de cette coopération, du sens et du degré de réciprocité de ces échanges. D’un point de vue managérial, l’internationalisation de l’entreprise selon E. KARSAKLIAN2, peut se faire à plusieurs niveaux : plus elle avance vers la globalisation, plus elle est considérée comme internationale. L’international est une mentalité, un état d’esprit, et nécessite qu’à la tête de l’entreprise, il y ait des personnes qui aient cette mentalité.

2.2. Les déterminants de l’internationalisation

La littérature sur l’internationalisation propose toute une gamme de facteurs influençant l’internationalisation des entreprises. Parmi les facteurs les plus importants figurent notamment autour des débouchés de marché étranger, de l’environnement régulateur, du secteur industriel et des ressources de l’entreprise.

L’internationalisation des entreprises constitue une tendance dominante à laquelle peu d’organisations peuvent se soustraire, sans risquer de compromettre la pérennité de leurs activités. Les économistes expliquent le mouvement de l’internationalisation par la recherche de l’avantage comparatif, par la nécessité de suivre le « cycle de vie international du produit » ou par la recherche de l’optimisation fiscale.

2.2.1. Le cycle de vie du produit, moteur d’internationalisation

Suivant l’approche de Raymond VERNON, avec un modèle néo-technologique,

il perçoit le rôle du cycle de vie du produit comme un élément moteur dans la détermination de la décision d’internationalisation. R. VERNON montre que : « Une

production traverse généralement une série de phases : démarrage, croissance

1

Corinne PASCO-BERHO & H. Le STER-BEAUMEVIEILLE, Marketing international, Dunod, Paris, 2007, p.63.

2 Eliane KARSAKLIAN, Le Marketing International, Édition d’organisation groupe Eyrolles, Paris, 2007, p.10.

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exponentielle, ralentissement et déclin, qui correspondent à l’introduction du produit sur le marché, à sa diffusion, à la maturation et à la sénescence » 1.

Au cours des premières phases, la firme exploite son savoir et son innovation sur le marché national. Mais peu à peu, son avance technologique diminue et le marché du nouveau produit se stabilise. Dès lors, la firme cherche à exploiter son avance technologique sur le marché extérieur. Dans un premiers temps, elle le fait en exportant. Par la suite, la demande extérieure augmentant, elle sera tentée de produire directement à l’étranger. L’explication de R. VERNON repose en fait, sur l’évolution du produit et de la technologie détenue par la firme. Le produit arrivant à un stade de maturité. La firme innovatrice perd son avantage technologique. Les firmes imitatrices sont déjà ses concurrentes sur les marchés étrangers, et pour essayer d’enrayer cette perte de domination, la firme innovatrice tente d’être la première à délocaliser sa production vers les marchés étrangers importateurs de son produit.

Par objectif de compétitivité, la firme espère par cette impulsion à l’international :

- Réduire ses coûts, en produisant sur place, en évitant les coûts de transport.

- Mieux adapter le produit à la demande locale, grâce à une production locale et à meilleure connaissance des gouts des consommateurs locaux.

- Essayer de mieux contrôler le marché à l’aide de la délocalisation, notamment en créant des ententes, des fusions, des liens de sous-traitance en amplifiant les compagnes de publicité pour augmenter son image de marque.

L’approche de R. VERNON est centrée sur le remplacement de l’avantage

technologique perdu ou prêt à l’être, par des avantages relatifs de coûts et de différenciations afin de conserver sa part de marché. Dans cette perspective, en analysant le cycle de vie de produit et l’avantage technologique détenue par l’entreprise. On peut distinguer deux types de moteurs relatifs à l’accès aux marchés étrangers plus étendus. Peut en réalité correspondre à des types différents de moteurs plus fondamentaux pour l'internationalisation :

 Moteurs d'impulsion (Push) : Le marché national est trop limité pour un produit hautement spécialisé ou un produit de niche, ou bien la concurrence sur le marché national est trop intense.

 Moteurs d'attraction (Pull) : De façon typique, ils interviennent lorsque des acheteurs étrangers ont des demandes non sollicitées pour un produit, car pour un produit national rejeté, cela lui augmente la chance d’être vendu à l’international.

2.2.2. Les autres déterminants

1

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Selon C. A. MICHALET1, les facteurs qui incitent l’entreprise à s’internationaliser sont d’ordres : commerciaux, industriels et technologiques. Alors que

C. P. BERHO2 classe deux variables supplémentaires explicatives de

l’internationalisation, à savoir, l’environnement et l’opportunité.

 Les facteurs commerciaux : La contrainte environnementale, notamment une croissance limitée du marché domestique, joue un rôle lorsque l’entreprise envisage d’aborder les marchés étrangers, tout comme la concurrence qui réduit de plus en plus les débouchés. Cependant, que le marché extérieur présente les opportunités avec lesquelles l’entreprise peut compenser les carences de la croissance économique du marché domestique et répartir en cette tendance le risque conjoncturel sur plusieurs marchés. Pour certaines activités spécifiques, la

spécialisation de l’entreprise constitue un moteur déterminant

l’internationalisation, en raison de la faible demande sur le marché local. Finalement, le cycle de vie international du produit, constituant une des options stratégiques la plus répandue. Permet de relancer le produit arrivé en fin de cycle de vie (Déclin) dans un marché donné, et lui donner une seconde vie dans un autre3.Un produit en phase de maturité sur le marché national peut être en phase de croissance ailleurs. Ceci, afin d’amortir les frais de recherche, de développement, et les frais commerciaux.

 Les facteurs d’environnement : La multiplication des accords de libre-échange, l’ouverture des pays vers l’extérieur, le développement des échanges internationaux, traduit une forte homogénéisation des goûts, des attentes et des habitudes de consommation dans les différents pays, favorisant ainsi, l’accélération de l’internationalisation.

 Les facteurs industriels : L’élargissement des opportunités permet à l’entreprise de réaliser des économies d’échelles (diminution de coût de production unitaire obtenue grâce à une augmentation des dimensions de l’unité de production), en produisant en grandes quantités les coûts unitaires baissent, et avoir en conséquence une meilleure compétitivité prix. De plus, cela lui permet d’abaisser les coûts de production, en raison de l’accès plus facile aux ressources financières, d’exploiter les opportunités offertes par des coûts avantageux de facteurs de production, tels que les matières premières et d’échapper à certaines réglementations fiscal, social et d’ordre protection de l’environnement…

 Les facteurs d’opportunités : Lors d’une participation dans un salon professionnel ou dans une manifestation commerciale, l’entreprise peut découvrir l’existence d’opportunités à l’étranger, par une demande potentielle ou réelle. De

1 J. JOHANSON, Le mécanisme de l’internationalisation, Revue Marketing international, n°4, 1990, p.24.

2

C. PASCO-BERHO, Op.cit, p.59.

3

L’innovation fréquente entraine une réduction du cycle de vie des produits. Celle-ci se traduit par une hausse des coûts de développement de nouveaux produits, ce qui pousse à rechercher l’espace commercial le plus grand et le plus homogène possible.

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même, une production excédentaire peut être à l’origine de l’internationalisation de l’entreprise, laquelle cherchera de nouveaux marchés vers lesquels faire écouler son excédant produit.