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PREMIÈRE PARTIE

1.2. L ES MUSICIENS DES SCENES LOCALES

1.2.1. A MATEURS ET PROFESSIONNELS : UNE DISTINCTION IMMUABLE ?

1.2.1.3. U NE MULTITUDE D ’ EXPERIENCES

Le débat vivace concernant la distinction professionnel/amateur commence par l’étymologie ; étymologiquement est amateur celui qui aime, qui fait de la musique par passion. En conséquence quelques représentations d’acteurs de terrain émanant de certains intermédiaires ou musiciens, dévalorisent le statut professionnel qui dégraderait le rapport authentique à la musique. C’est dans cette optique que l’on peut comprendre des affirmations comme la suivante proclamée par un intermédiaire associatif213 : « On aimerait trouver plus d’amateurs chez les professionnels ». Sous-entendant que certains musiciens perdraient le rapport passionné à leur musique du fait d’avoir acquis le statut professionnel. Une autre représentation péjorative du statut professionnel consiste en la croyance selon laquelle la professionnalisation peut entrainer une baisse de l’innovation musicale par l’installation dans un statut rassurant. On comprend toute l’ambivalence et les conflictualités liées à ces catégories.

Les musiciens non rémunérés principalement au titre de la musique (amateurs) ne sont évidemment pas les seuls à aimer la musique qu’ils pratiquent, la grande majorité des musiciens professionnels aiment leur activité puisque c’est leur investissement passionnel qui les y a

212 Promoteur local et organisateur de tournées nationales et internationales.

213 Au cours d’un débat sur ce thème lors du « Forum sur les musiques actuelles » organisé à la Maison Folie de

amenés. Mais inversement les professionnels n’ont pas le monopole de la qualité, certains amateurs produisent des musiques de qualité selon les acteurs du milieu : publics, intermédiaires et musiciens professionnels reconnaitront aisément la qualité de productions musicales dites amateurs. Ainsi, la principale différence qui semble subsister de prime abord est celle de la rémunération : être rémunéré pour son activité musicale, ou bien être en situation d’occuper un travail en sus d’une pratique musicale investie. Mais les cadres sociaux et les conventions viennent aussi complexifier ces réalités. Les musiciens professionnels des scènes locales sont souvent précaires, ils obtiennent un statut d’intermittent au prix de nombreux efforts pour cumuler le nombre de cachets suffisants pour prétendre à ce régime d’indemnités. Qui plus est, ils ne sont jamais assurés de renouveler leur statut l’année suivante, ce qui les place dans une situation incertaine. Chez certains musiciens intermittents, la dimension professionnelle de la musique ne recouvre pas de représentations uniformes. Les catégories professionnel/amateur continuent à poser question et restent floues à l’instar des discours, comme on peut le lire ci- après (Aurélien, entretien du 7 novembre 2011, 31 ans, guitare/chant lead214/clavier, musicien intermittent) :

« C’est peut-être ça qui fait la différence entre quelqu’un qui est amateur, tu vois et qui va te dire, « je répète tous les samedis après-midi, avec les copains, et j’ai un groupe » et le mec qui va plutôt être dans une dynamique professionnelle entre guillemets, qui a plusieurs groupes et qui va dire chaque projet m’apporte telle ou telle chose. En fait je me demande si une des différences c’est pas celle entre une personne qui fait de la musique d’un point de vue d’amateur, comme je disais tout à l’heure, comme si il pouvait faire de la danse classique ou du football, lui, il joue de la guitare, ou de la batterie ou n’importe quoi, il a ses copains, et puis tous les samedi après-midi, au lieu d’aller faire les magasins avec sa femme, il fait de la guitare avec ses copains -je dis n’importe quoi- … et puis d’un autre côté il y a ceux qui vont te dire, « bah moi je suis musicien ». Mais moi je trouve ça bizarre de dire que c’est un job, tu vois…C’est un job, parce que tu en vis, mais pour moi c’est pas un job. Mais d’un autre côte tu as des musiciens qui disent, « je suis dans plusieurs projets, tel projet m’apporte telle chose, tel autre projet m’apporte telle autre chose, et puis voilà, je m’y retrouve comme ça en fait. Après ça reste une question, j’ai pas vraiment de réponse »

Ainsi, certains musiciens intermittents eux-mêmes n’adoptent pas forcément de représentations univoques quant à la musique en tant que profession. De la sorte une des premières interrogations concernant les distinctions entre amateurs et professionnels porte sur les volontés

214 Le chant lead désigne le (ou les) chanteur(s) principal(aux) du groupe, lorsqu’on signale par la suite la pratique

que présentent les musiciens à vouloir vivre ou non de la musique. Sur ce point des représentations d’acteurs de terrain croisent celles de certains sociologues : le fait de vouloir vivre de sa musique existerait dans le fond chez l’ensemble des musiciens investis qui pratiquent sur les scènes locales. Nous avons noté à la lecture de certains ouvrages215, ce qui s’apparente à une croyance partagée par certains chercheurs : « tous voudraient un jour en vivre ». Certains estiment en effet que la position statutaire la plus fréquente des musiciens est celle d’amateurs subis, c’est-à-dire ceux qui rêveraient de vivre de la musique mais qui n’y parviennent pas. Cette représentation est aussi proposée par des sociologues tels Olivier Donnat216 qui distingue deux figures d’amateurs selon l’articulation qu’ils font de leur passion avec leur vie sociale. Il présente un premier modèle d’engagement total dont le but est de professionnaliser sa passion et d’organiser sa vie sociale autour de l’objet de la passion, et un second modèle d’engagement intime où l’activité demeure coupée de la vie sociale. Or, selon nos données de terrain il peut y avoir un engagement intense sans volonté de se professionnaliser. Il existe une différence dans les discours des musiciens entre le statut professionnel et les conditions professionnelles d’exercice de la musique. Nombre de musiciens des scènes locales considèrent pratiquer la musique de façon qualitative mais ne cherchent pas à vivre de leur musique en tant que professionnels, en revanche, ils souhaitent bénéficier de conditions professionnelles. Ainsi la plupart des musiciens des scènes locales qui tournent régulièrement sur scène, déclarent vouloir composer leurs musiques, enregistrer des albums et jouer devant des publics sans pour autant acquérir le statut de professionnel de la musique qui remettrait en cause leur stabilité professionnelle acquise par ailleurs. L’extrait d’entretien avec Manu en atteste clairement (entretien du 10 novembre 2011, 32 ans, composition/guitare/chant, éducateur spécialisé) :

« Y’a une distinction entre avoir un statut professionnel et faire les choses de façon professionnelle, comme faire des dossiers de presse, des visuels, avoir de la visibilité sur Internet (…) Nous on veut faire un CD de façon professionnelle, mais pas faire ce métier- là ! On veut le faire de la façon la plus sérieuse possible pour être le plus créatif possible, produire de la meilleure manière possible. Peut-être qu’un jour on en fera un métier mais c’est vraiment pas l’idée. Nous, aujourd’hui on veut pas devenir pro, donc pourquoi on pourrait pas être très actifs dans ce qu’on fait sans chercher à acquérir un statut qui nous

215 PERRENOUD Marc, Les musicos. Enquête sur des musiciens ordinaires, Paris : La Découverte, 2007.

216 DONNAT Olivier, Les amateurs, enquête sur les activités artistiques des Français, Paris : La Documentation

convient pas ? Devenir pro c’est pas quelque chose que j’envisage. Pour nous c’est le faire de façon pro, en qualité. »

On comprend ici combien il distingue le statut de professionnel, c’est-à-dire le fait de vivre de sa musique, de la réalisation de la musique dans des conditions professionnelles. Les représentations de la catégorie de professionnel s’attachent ici à deux domaines : le statut et la qualité de réalisation. De la sorte les définitions schématiques et partielles d’amateur et professionnel ne sont pas satisfaisantes. Cependant, une des difficultés à l’élaboration d’une nouvelle catégorie rendant compte des formes d’engagements de soi soutenues, à l’intersection des professionnels et des amateurs, tient au fait que l’attachement à cette première dichotomie évite le bouleversement des représentations qu’implique l’imbrication des deux formes. En effet toutes ces considérations ne sont pas sans poser question sur le fondement même des activités et métiers de la création.

De la sorte des affirmations concernant les envies de professionnalisation des musiciens, paraissent hâtives car il existe une différence entre l’envie de vivre de la musique (de devenir « musicien professionnel ») et l’envie de jouer de la musique dans les meilleures conditions possibles (de répétition, d’enregistrement, de pressage et de diffusion sur scène) que les musiciens décrivent comme « conditions pro ». S’ils voulaient tous en vivre, pourquoi les musiciens âgés de 30 ans et plus qui s’épanouissent dans leur activité professionnelle continueraient-ils à pratiquer ? S’ils continuent alors que leurs ambitions professionnelles sont remplies par ailleurs, c’est bien que la motivation se situe au-delà de l’envie de vivre de la musique. Cette affirmation restrictive quant aux motivations des musiciens, « dans le fond, ils veulent tous en vivre », semble aussi ancrée dans le paradigme de la professionnalisation. Tout dépend de la façon dont est posée la question. Lorsqu’on demande à n’importe quel musicien des scènes locales, si en dehors de toutes considérations, il aimerait un jour vivre de sa musique, en effet ils sont nombreux à répondre positivement. Mais aucun acteur ne vit et ne pense en dehors de toute considération. Avec une inscription théorique en sociologie compréhensive accordant de la valeur aux paroles et représentations des acteurs, on voit que la plupart de ces musiciens n’ont pas pour motivation principale le fait de vivre un jour de la musique, fait souvent considéré comme inatteignable donc ne constituant pas une motivation rationnelle et encore moins investie. Ce qui est investi en revanche c’est de pratiquer régulièrement la musique, très souvent dans un cadre collectif, pour le plaisir qu’ils tirent au fait

de s’investir dans une activité prenante, symboliquement valorisée, et apte à transmettre leur singularité. S’il leur est possible de déclarer aisément en réponse à un questionnaire, donc sans conséquence, rêver d’en vivre un jour, il est assez rare que ces derniers souhaitent formellement imprimer une orientation professionnalisante à leur pratique artistique. De la même manière, ces pratiques de musiciens tournant régulièrement sur scènes, peuvent être qualifiées de « professionnalisante » par certains associatifs du secteur des musiques actuelles. Or, ces musiciens ont un discours tout autre, comme Rémy (entretien du 25 mars 2011, 32 ans, batterie/chant/clavier, travaille dans le domaine social) qui déclare :

« Ça fait plus de 10 ans qu’on joue ensemble, on n’est ni professionnels ni amateurs : on fait de la musique ! Aucun de nous veut quitter son travail, il est pas question d'en vivre mais on joue encore, et souvent. »

Pour Rémy il n’est pas question que son activité musicale devienne sa profession. Cela peut s’apparenter à une forme de revendication de la non professionnalisation (« il est pas question d'en vivre ») 217. Chez ces musiciens non-rémunérés, la pratique compte pour elle-même : ils sont amateurs au sens de non rémunérés et souhaitent le rester. Cette figure récurrente s’exprime à la fois en termes pratiques par la conscience des difficultés à devenir et rester musicien professionnel, et en termes éthiques et esthétiques : les libertés de compositions et d’organisation que procure le statut non-professionnel. Comme le dit Tristan (entretien du 04 avril 2009, 33 ans, guitare/chant lead, coordinateur d’une association de musiques actuelles) ci-dessous :

« Ouais c’est toujours en tant qu’amateur, j’ai mon boulot à côté, et j’ai jamais fait le choix que ça devienne un projet professionnel, je préfère avoir justement cette liberté de l’amateur que t’as peut-être moins parfois quand t’es professionnel parce que t’es… faut que tu gagnes ta croute et il peut y avoir des choses que t’as pas forcément envie de faire, mais faut que tu gagnes ta vie quoi. »

Cet extrait exprime une autre ambivalence en jeu quant aux représentations des catégories amateur et professionnel, ici la représentation de la pratique en amateur octroie un gage de liberté de création. Le fait de vivre de sa pratique musicale impliquerait des compromis avec la liberté que certains musiciens ne souhaitent pas mener. Qui plus est exercer une activité professionnelle représente une stabilité de mode de vie et une relative aisance financière permettant entre autres

217 Sans non plus correspondre totalement à la figure finalement assez rare des « amateurs revendiqués » qui

fustigent le statut de professionnel de la musique, désignant cette expression (professionnel de la musique) comme relevant d’une sorte d’oxymore, autrement dit alliant des finalités incompatibles.

de financer la passion. Cependant rares sont les musiciens qui se déclarent directement musiciens amateurs, car ils s’estiment trop investis pour accepter cette terminaison qui charrie des représentations péjoratives en langue française (ce terme servant dans le langage courant à désigner des personnes n’ayant pas les capacités à bien faire218). Ils se disent tous en revanche volontiers simplement musiciens, forme de présentation de soi qui a pour intérêt d’évincer les catégorisations amateur ou professionnel. Car la catégorie amateur, singulièrement dans le milieu de la musique, fusionne malhabilement des pratiques de loisirs considérées comme « passe- temps » agréable, avec des pratiques fortement investies fonctionnant comme ressources de sens. L’opposition entre amateur et professionnel en musique sur les scènes locales relève ainsi d’une construction sociale qui présente l’avantage d’une lecture simplifiée de la réalité mais que l’observation des pratiques et des représentations vient invalider, et pousse à proposer une approche pluraliste de la créativité. La notion d’amateur est ambivalente car elle recouvre un ensemble de pratiques hétéroclites, les cadres précis circonscrivant difficilement la diversité des réalités vécues. Notons également que les parcours individuels des musiciens des scènes locales donnent à voir des alternances dans le temps entre les catégories amateur et professionnel. La temporalité entre donc également en jeu, et ce aussi bien dans le temps court lorsqu’on salarie un musicien amateur pour une date de concert, que dans le temps long compte tenu de la non linéarité des carrières artistiques219. De la sorte il existe une relativité temporelle des catégories amateur et professionnel, qui atteste de leur efficacité approximative à retranscrire la réalité, mais explique la multitude des représentations à leur égard.

Pendant les années 1990, en parallèle de la structuration du secteur autrement dit de son entrée en politique, des formes d’injonction à la professionnalisation par les intermédiaires associatifs du secteur des musiques actuelles ont vu le jour. La professionnalisation des musiciens amateurs consiste en la transformation de l’activité musicale en profession afin de garantir une rémunération. Mais il semble que ces injonctions professionalisantes220 sont sensiblement à la

218 Alors qu’à l’inverse dans l’univers sportif la qualification de professionnel a longtemps fonctionné comme une

offense compte tenu de la valorisation éthique de la pratique en amateur (de 1896 à 1981 les compétiteurs internationaux aux jeux olympiques devaient être impérativement amateurs).

219 MENGER Pierre-Michel, Le travail créateur : s’accomplir dans l’incertain, Paris : Seuil, Gallimard, 2009.

220 Tel le tremplin Tour de Chauffe qui choisit dix-huit groupes lauréats et affiche la volonté de soutenir toutes les

baisse, entrant dans une défense des pratiques musicales pour elles-mêmes, qu’elles soient amateurs et souhaitent le rester ou qu’elles ambitionnent de se professionnaliser. Les intermédiaires associatifs défendant les pratiques amateurs en tant que telles mettent en avant la garantie de l’accès aux pratiques artistiques pour tous, construisant des arguments qui se comprennent plutôt à l’aune du concept de démocratie culturelle que de démocratisation (au sens malrusien d’accès aux grandes œuvres). Les intermédiaires associatifs ont pu réaliser au contact des musiciens que tous ne souhaitent pas se professionnaliser, ils prennent acte de la sorte des difficultés accrues à vivre d’une pratique artistique. Cette diminution des injonctions professionalisantes est en partie imputable à la complexification de l’accès au statut de musicien professionnel et du maintien de ce dernier, conjugué à la précarité relativement élevée vécue par ceux qui en font le choix.

Nous évitons sciemment d’utiliser la dénomination « semi-professionnel » émanant de cette logique d’injonction à la professionnalisation, courante chez certains intermédiaires associatifs. En premier lieu, induire une notion de moitié (semi) semble assez inopportun, mais surtout cette expression sous-tend une quête linéaire et univoque du statut professionnel (autrement dit l’accès au régime chômage de l’intermittence), qui n’est pourtant pas partagée par l’ensemble des musiciens. Il est délicat d’admettre la catégorisation des musiciens qui tournent sur scène comme « semi-professionnels » quand ces derniers ne visent pas à devenir professionnels. Certains groupes ayant jusqu’à un attaché de presse ou un booker restent pourtant principalement rémunérés au titre de leur activité professionnelle. Initialement le terme « semi-professionnel » dérive du domaine du sport où il renvoie à un statut fluctuant entre amateur et professionnel, c’est-à-dire entre le fait d’être ou non payé pour la pratique de ce sport en fonction des périodes. Précisément à l’origine, le terme semi-professionnel vient d’un conflit relatif au football à la fin du 19ème siècle lors de la création des premiers clubs de football. Le club de football de San Francisco (Club Olympique de San Francisco) est créé en 1890 et met en place sa première équipe en proposant une rémunération aux joueurs. Mais à cette occasion il est accusé par un club rival de séduire les athlètes pour les faire entrer dans son équipe en leur offrant cette rémunération. De ce fait, l’Union sportive amateur des Etats-Unis est convoquée pour mener une enquête et donner son avis. Bien que réservée à cette idée, l’Union sportive amateur acte que le club de football de San Francisco peut offrir une rémunération à ses joueurs sans pour autant

perdre son statut de club amateur, ni compromettre les sportifs concernés221. Elle estime ainsi que les pratiques du club de San Francisco ne sont pas réellement professionnelles mais prennent une forme « semi-professionnelle », inventant l’expression à cette occasion. Ainsi initialement être « semi-professionnel » suppose la contraction de deux niveaux : avoir un statut amateur (non-professionnel) mais être rémunéré (comme peut l’être un professionnel). Un sportif semi- professionnel est un athlète rémunéré pour pratiquer son sport, mais pour qui le sport n'est pas une source de revenus suffisante pour en faire une activité à plein temps. Le niveau de rémunération étant trop faible pour constituer une source financière raisonnable, cette faible rémunération en font des athlètes non-entièrement professionnels : « semi-professionnels ». De la même façon, le terme semi-professionnel est appliqué aux artistes qui tirent un revenu de leurs activités artistiques mais occupent néanmoins une autre activité pour vivre. Quand les professionnels en tant que tels désignent les artistes, dont le revenu principal est issu de cette activité. De la sorte, entre statut social d’un côté et niveau de rémunération de l’autre, le niveau de qualité n’entre pas directement en jeu, ce terme ne signifie pas que le niveau atteint par les « semi-pros » soit inférieur à celui des professionnels mais concerne seulement la rémunération. Les musiciens qui tournent sur les scènes locales souhaitent pratiquer dans les meilleures conditions leur passion sans pour autant remettre en cause leur inscription sociale existante par ailleurs. Et ce choix apparaît souvent comme « raisonnable » à leurs yeux compte tenu de la connaissance qu’ils ont des difficultés à vivre de la musique, l’intermittence assurant des revenus