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3,98% de la superficie du territoire national

Carte 13 : Les écorégions forestières du Gabon et de la région guinéo-congolaise

1.3. La lutte contre le changement climatique

Le climat « est la moyenne du temps qu’il fait en un lieu donné, sur une période donnée. Fruit fécond des noces des saisons et des principaux vents, c’est l’ensemble des moyennes de paramètres météorologiques sur une trentaine d’années au moins » (Denhez 2009). Il est influencé par divers facteurs : les variations astronomiques de la Terre, la quantité de gaz à effet de serre et de poussière dans l’atmosphère, l’énergie solaire qui frappe la surface de la Terre, la manière dont elle est répartie à la surface du globe, mais également la position des continents qui, au cours des temps géologiques, se sont déplacés et déformés, sous l’influence de la tectonique des plaques, ce qui a pesé sur la circulation atmosphérique et océanique (Denhez, 2009).

Le changement climatique127 est à la base un phénomène naturel qui se fait selon des cycles plus ou moins longs. Mais depuis quelques décennies, il s’accélère et il est de même plus marqué, plus visible et plus ressenti à l’échelle planétaire128. Il est provoqué par les

127 La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (1992) définit les changements

climatiques, en son article premier, comme des « changements de climat qui sont attribués directement ou

indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables ».

128 Il est reconnu que le changement climatique relève d’abord de phénomènes naturels. Cependant, les actions

de l’homme ont accéléré en peu de temps le processus et fini par installer un climat d’inquiétude mondiale. En effet, même si la température moyenne de la planète pendant un optimum interglaciare, tel que celui que nous vivons, ne montre qu’un écart de 5 à 6°C par rapport à celle qui existait lors de la dernière glaciation, elle a malgré tout suffi à chambouler la géographie de la planète. D’autant plus qu’un changement climatique, caractérisé par un réchauffement moyen représentant la moitié de cet écart, c'est-à-dire de 2 à 3°C, est une valeur limite que l’homme ne devrait pas dépasser au risque de se mettre en danger (Denhez, 2009). Finalement, à cause de son implication, l’homme s’est d’une part fait accélérateur du changement climatique, et, d’autre part, il s’est positionné comme une force écologique telle que le fait remarquer Denhez (2009) : « le climat évolue naturellement selon des cycles plus ou moins longs. Il faut bien comprendre que l’homme n’a rien changé à cela. Il a « simplement » introduit une nouvelle variabilité, en modifiant en quelques décennies la composition de

139 émissions de gaz à effet de serre129 dues principalement à l’utilisation de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz). Cette utlisation est à l’origine d’une modification de la concentration dans l’athmosphère des gaz, tel que le dioxyde de carbone, qui ont la propriété d’absorber le rayonnement d’infrarouges émis de la Terre.

Les observations météorologiques démontrent que la température moyenne du globe a augmenté de ¾ de degré au cours des cents dernières années. Elles soulignent également que parmi les treize dernières années (1995-2007), douze sont les plus chaudes observées depuis 1850 (Denhez, 2009). Sur la période 1990-2004, les émissions de gaz à effet de serre ont accru de 24 % (Viellefosse, 2009). Une telle augmentation éloigne la communauté internationale des défis à relever d’ici 2012 tels qu’ils sont notifiés par le Protocole de Kyoto 130 ; ou d’ici 2050 comme le souligne le Groupement International d’Experts sur le Climat (GIEC, 2007). Si nous nous basons sur les discours alarmistes de Kyoto (1998) et du GIEC (2007) 131, il semble que la situation n’est pas prête de s’améliorer si l’humanité ne modifie pas sa façon de consommer et de produire l’énergie, notamment celle des combustibles fossiles qui constitue les 80 % de cette énergie (Denhez, 2009).

Pour faire face à ce phénomène, actuellement principalement dû aux actions anthropiques, la communauté internationale a décidé d’en faire un combat planétaire. Ce

l’athmosphère. Au même titre que les variations de l’axe de rotation de la Terre ou la dérive des continenents, l’homme est maintenant une force « géologique » puisqu’il est parvenu à dérégler le fonctionnement de sa planète ».

129 Les gaz à effet de serre sont des gaz qui absorbent le rayonnement infrarouge. Ces gaz sont le dioxyde de

carbone (CO2), la vapeur d’eau (H2O), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N20), l’ozone (03) et les molécules (halocarbures et triofluorure d’azote).

130 Le Protocole de Kyoto (adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005) souligne les défis à relever en matière de

réduction de gaz à effet de serre. Les réductions chiffrées doivent être réalisées par les pays qui s’y engagent. La période d’engagement est de 2008-2012 avec pour année de référence 1990 dans la plupart des cas. Les pays industrialisés doivent réaliser une réduction globale de 5 % d’ici 2012 par rapport aux niveaux de 1990. Le compromis de réduction se fait sur trois zones avec des objectifs différents : les pays développés (Etats-Unis, l’Union européenne), les pays en transition (ex-URSS et pays de l’Europe centrale) ou émergents (Chine), et les pays en voie de développement. Mais l’objectif de réduction ne concerne que les deux premières zones à cause de leur forte contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Quant aux pays en voie de développement, ils n’ont aucun défi quantitatif à relever du fait de l’application du principe de la « responsabilité partagée mais différenciée ».Selon ce principe, lorsqu’un Américain émet en moyenne 19,5 tonnes de dioxyde de carbone en 1990 et un Européen près de 10, un Chinois n’en émet que 2 et un Indien a un peu moins d’1 tonne. Néanmoins, leur ratification au Protocole de Kyoto les engage à prendre certaines dispositions : mise en place d’outils de mesure et de suivi de leurs propres émissions, de dispositifs de captage et de stockage de carb one (Protocole de Kyoto, 1998).

131 Selon le Groupement International d’Experts sur le Climat (2007), pour éviter des conséquences très graves et

irréversibles, le réchauffement climatique ne doit pas augmenter de plus de 2°C par rapport à l’ère pré- industrielle. Il s’agit d’une température moyenne globale. Pour qu’elle se stabilise à 2° C, la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre doit être limitée à 450 ppm (partie par million) . Les émissions de ces gaz devront donc diminuer de 25 à 40 % d’ici 2020 et 80-95 % d’ici 2050. L’objectif est de faire en sorte qu’elles soient d’ici 2050 égales à la moitié (50 %) des niveaux de 1990. Les pays développés devront réaliser des baisses de 60 à 80 % d’ici 2050 par rapport à 1990. Ce défi quantitatif pour 2050 concerne aussi les pays en développement. Ils devront baisser leurs émissions de 25 % par rapport aux niveaux de 1990 (Viellefosse, 2009).

140 dernier passe par la recherche de méthodes d’atténuation et d’adaptation de ses effets. C’est dans ce contexte que le sujet fut abordé lors du sommet de la Terre de Rio en 1992. Il aboutira à l’établissement de diverses conventions internationales dont celle sur le changement climatique : la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Elle stipule, en son article 2, la nécessité de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute pertubation anthropique dangereuse du système climatique ». Il est donc nécessaire et urgent de trouver des solutions pour y parvenir. Qu’elles produisent des effets escomptés dans le long, moyen ou court terme, l’objectif fondamental recherché se résume à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, essentiellement le dioxyde de carbone. Elle va permettre de réaliser des économies d’énergie et d’accroître la part d’énergies renouvelables132. La réduction du dioxyde de carbone peut se faire dans les domaines du transport, de l’industrie et de la conservation de la nature. Pour ce faire, toutes les régions du monde, du Nord au Sud, des espaces forestiers aux espaces désertiques, des pays tempérés aux pays tropicaux, doivent apporter leur contribution. La contribution des pays forestiers est particulièrement basée sur la préservation de la forêt. Les espaces protégés, qui sont pour la plupart des pans de forêt tropicale, sont la représentation de leur volonté politique en faveur de la lutte contre la déforestation, qui dégage dans l’atmosphère des quantités importante de carbone. Elle est responsable de 17 % des émissions mondiales de carbone (Viellefosse, 2009). Réduire ce chiffre passe par une gestion durable des forêts, en particulier tropicales : elles constituent des stocks de carbone qui ne peuvent être substitués à court terme par des plantations ou par la repousse de forêts secondaires.

D’une façon générale, les forêts régulent le climat par leur influence sur le cycle de l’eau, de l’air et du carbone. Elles fixent le sol et évitent l’érosion. Elles capturent l’eau qu’elles relâchent progressivement et empêchent les inondations. Elles garantissent notamment le recyclage de l’eau. Dans la région du bassin forestier du Congo par exemple, plus de 50 % des précipitations proviennent de l’évaporation et de l’évapotranspiration locale (CARPE et PFBC, 2007). Concernant le cycle de l’air, les forêts épurent l’air par la production d’oxygène. Pour ce qui est du cycle du carbone, les forêts, mais également certains de leurs sols, stockent le carbone ou bien sont déjà de véritables réserves de carbone. Elles stabilisent le C02 dans l’atmosphère avec des capacités d’absorption égales à celles des océans. Par exemple, si 3 tonnes de CO2 sont émises dans l’atmosphère, environ 1 tonne est

141 absorbée par l’océan et 1 tonne par les forêts, par conséquent, la concentration dans l’atmosphère n’augmente que d’1 tonne de CO2 (Viellefosse, 2009). Ce fait pourrait être chaotique pour l’atmosphère si les forêts n’existent plus.

La priorité de sauvegarde est portée sur les forêts tropicales. Elles ont, contrairement aux forêts tempérées et boréales, une plus forte capacité de stockage de carbone. Selon Brown (1997), les forêts tropicales stockeraient 428 Gigatonnes contre 278 pour les forêts boréales et 120 pour les forêts tempérées.

Tableau 32 : Estimation du carbone stocké par les forêts des régions tempérées-boréales et tropicales

Région

Carbone stocké (Gt)

Végétation Sols Total

Hautes latitudes ou boréale 80 198 278

Moyennes lat. ou tempérée 51 69 120

Basses latitudes ou tropicale 212 216 428

Total 343 483 826

Source : Brown, 1997.

Les parcs nationaux, à travers les forêts qu’ils protègent, ont de ce fait un impact considérable sur le climat. Les aires protégées forestières sont des infrastructures naturelles qui permettent de faire face au changement climatique. Leurs principales caractéristiques résident dans leur capacité de stockage de carbone. Selon l’UICN (2010), 15 % du stock mondial de carbone terrestre, soit 312 Gigatonnes, sont stockées par les aires protégées. L’Afrique se démarque avec 49 Gigatonnes qui font d’elle la troisième région la plus importante en termes de stockage de carbone par les espaces protégés.

142 Tableau 33 : Estimation du carbone stocké par les aires protégées dans différents biomes133

Région

Stock de Carbone (Gt) Pourcentage (%)

Total Dans les aires

protégées

Dans les aires protégées

1 Amérique du nord 388 59 15.1

2 Groenland 5 2 51.2

3 Amérique cent. / Caraïbes 16 4 25.2

4 Amérique du sud 341 91 26.8 5 Europe 100 14 13.6 6 Eurasie du nord 404 36 8.8 7 Afrique 356 49 13.7 8 Moyen orient 44 3 7.8 9 Asie du sud 54 4 7.2 10 Asie de l’est 124 20 16.3 11 Asie du sud-est 132 20 15.0 12 Australie et Nouvelle Zélande 85 10 12.0 13 Pacifique 3 0 4.3 14 Antarctique et îles périphériques 1 0 0.3 Total 2053 312 217.3÷14 = 15.52 Source: UICN, 2010.

La capacité de stockage de carbone par les aires protégées est aussi perceptible sur des échelles nationales ou locales. En Tanzanie par exemple, les Montagnes d'Arc Orientales emmagasinent plus de 151 millions de tonnes de carbone, dont 60 % se trouvent dans les réserves forestières existantes. Au Canada, 4,432 milliards de tonnes de dioxyde de carbone sont séquestrés dans 39 parcs nationaux. La valeur de cette action est estimée entre 72 à 87 milliards de dollars US en crédits carbone. Au Brésil, les aires protégées et les forêts indigènes de l'Amazonie brésilienne devraient empêcher le déboisement d’une superficie de

133 Selon la notification de l’UICN (2010), les chiffres utilisés pour représenter le stock de carbone ont été

regroupés par région. Par contre, les chiffres portant sur le pourcentage ont été calculés à partir des chiffres réels (actuels).

143 670 000 km² d’ici 2050. Elles permettront ainsi d’éviter l’émission de 8 milliards de tonnes de carbone (UICN, 2010).

Pour le Gabon, la contribution à la lutte contre les effets du changement climatique passe par la mise en place de mesures de protection et de gestion durables de la forêt pour capter et stocker le carbone à un niveau local. Elle se concentre sur les espaces protégés particulièrement les parcs nationaux parce qu’ils sont la catégorie la plus représentée sur le territoire (80 %). Mais avec à peine 0,09 % de déforestation par an et une très faible émission de gaz industriel à effet de serre soit entre 0 et 10 millions de tonnes en 2000 (cf. carte 15), le Gabon ne devrait pas se sentir concerné par cette mesure internationale qui vise à réduire les émissions de carbone. Autrement dit, il ne devrait pas être soumis à cette tâche comme les pays riches dont le développement effreiné est la principale cause du réchauffement climatique. Il s’agit particulièrement des Etats-Unis et la Chine qui ont respectivement émis entre 1 000 et 1 600 millions de tonnes métrique de carbone et entre 500 et 1 000 millions de tonnes métriques de carbone en 2000 (cf carte 15) ; et 6 263 millions et 7 219 millions de tonnes métrique de carbone en 2005 (cf. tab. 34).

La carte des émissions de CO2 par pays en 2000 réalisée par le Center for Sustainability and Global Environment (SAGE) nous informe sur la situation mondiale. Le classement de certains pays dans la même catégorie, tels que le Gabon et le Madagascar nous interroge. Pourquoi ils sont tous les deux parmi ceux qui émettent entre 0 et 10 millions de tonnes métrique de carbone alors que l’écart entre leur couverture en forêt et leur taux de déforestation est grand ? Le Gabon est couvert à près de 85 % par la forêt avec une déforestaion de 0,09 % (CARPE, 2009). Par contre, le Madagascar n’est couvert qu’à 16 % (Solidarité Entraide Madagascar, 2010) pour un taux de déforestation de 0,9 % (CI, 2000)134 soit dix fois plus que le Gabon et 0,1 % de plus que l’ensemble du continent africain où il est de 0,8 % (FAO, 2001)135. Le classement de Madgascar parmi les pays qui émettent le moins de dioxyde de carbone est sans doute une stratégie des ONG et de l’Etat pour bénéficier des aides financières attribuées dans le cadre de l’adaptation au changement climatique, notamment les fonds carbone.

134 Pour l’ONG internationale Conservation Internationale (CI), le taux de déforestation à Madagascar était de

0,9 % dans la dernière décennie du XXème siècle soit entre 1990 et 2000. Le FAO (2005) avance un taux de 1 % entre 1990 et 2005. Les deux sources donnent un taux de déforestation sensiblement égal.

144 Carte 15 : Emissions totales de dioxyde de carbone (CO2) par pays en 2000

Tableau 34 : Les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre en 2005 (hors émissions liées à la déforestation) (en MteCO2)

Rang Pays Emissions (hors LULUCF*) Part des émissions mondiales

1 Chine 7 219 18,63 2 Etats-Unis 6 263 17,98 3 UE-25 5 047 13,03 4 Russie 1 960 5,06 5 Inde 1 852 4,78 6 Japon 1 342 3,47 7 Brésil 1 014 2,62 8 Canada 731 1,89 9 Corée du Sud 548 1,42 10 Mexique 629 1,63 11 Indonésie 594 1,53 12 Australie 548 1,42 13 Ukraine 484 1,25 14 Iran 566 1,46 15 Afrique du Sud 422 1,09

Source : Calculs d’après World Resources Institute (WRI), Climate Analysis Indicators Toll (CAIT) 2007. In Viellefosse, 2009.

145 Même si son faible rôle dans les émissions de gaz à effets de serre a quelque fois été un argument utilisé par le Gabon pour ne pas s’impliquer, l’aspect planétaire des effets du changement climatique et sa caractéristique de pays de forêt le condui à s’investir.

En effet, les forêts jouent un rôle naturel incontestable dans la réduction du carbone. Elles absorbent, par la photosynthèse, le dioxyde de carbone et le stockent au dessus du sol et en dessous du sol136. Plus les forêts sont anciennes, plus elles renferment de carbone. C’est pour cette raison que les forêts établies stockent énormément plus de carbone que les forêts exploitées intensivement. C’est par rapport à ce mécanisme que les forêts denses sont considérées comme des « pièges à carbone ». Les forêts ne font pas qu’absorber le carbone, elles rejettent aussi de l’oxygène. Cette caractéristique, fait d’elles, surtout celles des grands bassins forestier, des « poumons de la planète » ou encore « puits de carbone ». Elles absorbent plus de carbone qu’elles n’en produisent.

Même si nous n’avons pas trouvé des données chiffrées sur la capacité de stockage de carbone des parcs nationaux gabonais, celles sur la forêt totale du pays peut nous éclairer sur cette question. Selon Gibbs H. K. et al. (2007), la forêt gabonaise stockerait entre 3 063 et 4 742 millions de tonnes de carbone. Les valeurs estimées sont quasi identiques à la majorité des pays du bassin du Congo en dehors de la RDC qui a la plus grande capacité de stockage (entre 20 416 et 36 672 millions de tonnes) et la Guinée Equatoriale qui possède la plus petite (entre 268 et 474 millions de tonnes). Par ailleurs, bien que le carbone stocké par le Gabon soit inférieur à celui des pays du bassin Amazonien, sa capacité de stockage le place parmi les pays les plus importants en la matière sur le continent africain (cf. annexe 8).

Au-delà de cette contribution au stockage de carbone, les espaces protégés forestiers assurent aussi la dispersion des eaux de pluies, la consolidation des sols pour éviter les glissements de terrains et arrêter les ondes de tempête sur les espaces qu’ils occupent. Ils contribuent de même au maintien des ressources naturelles saines et fructueuses : selon l’UICN (2010), l’eau potable consommée par 33 des 100 plus grandes localités urbaines du monde provient de sources situées dans des forêts protégées.

Mais, l’engagement des pays très peu responsables du réchauffement climatique de la planète dans le combat contre les effets de ce phénomène ne saurait être évident si les efforts qu’ils engagent et les conséquences que cela impliquent ne sont pas compensés. C’est le cas du Gabon où la forêt occupe près de 85 % du territoire et joue un rôle considérable dans le développement. Par conséquent, si la communauté internationale veut amener les pays très

136 Les forêts stockent le dioxyde de carbone au dessus du sol dans les arbres, la végétation du sous -bois, le bois

146 peu pollueurs à contribuer au règlement des problèmes climatiques engendrés par les pays du Nord, il serait judicieux qu’elle réponde aux revendications des pays en développement. En d’autres termes, qu’elle mette en place des systèmes de financements de compensation pour toute démarche entreprise dans ce sens. Car même si les discours alarmistes, tel que celui du GIEC (2007)137, positionnent l’Afrique comme le continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique à cause de la faiblesse de sa capacité d’adaptation, les pays africains, notamment ceux situés entre les tropiques, n’entendent pas se priver gratuitement de la posibilité de se développer par l’exploitation de leurs ressources naturelles. Les chefs d’Etats africains, en l’occurrence Omar Bongo du Gabon, l’ont très souvent évoqué. Aussi, la préservation de la forêt, qui était vue au départ par la communauté internationale comme une solution moins coûteuse, car naturellement établies, devra être payée par les pays du Nord. Des mécanismes financiers, tels que le fonds pour le changement climatique et la Réduction des Emissions liées au Déboisement et à la Dégradation de la forêt, ont été proposés aux pays en voie de développement pour répondre à leurs prérogatives138.

137 Selon le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat (in Parry et al., 2007), « By 2020,

between 75 millions and 250 millions people are projected to be expose to increased water stress due to climate change. If coupled with increased demand, this will adversely affect livelihoods and exarcebate water -related problem.

Agricultural producing, including acess to food, in many African countries and regions is projected to be severly compromised by climate variability and change. The area suitable for agriculture, the lenth of growing seasons and arid areas are expected to decrease. This would further adversely affect food security and exarcebate malnutrition in the continent. In some countries, yields from rain-fed agriculture could be reduced by up to 50 % by 2020.

Local food supplies are projected to be negatively affected by decreasing fisheries resources in large lakes due to