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3,98% de la superficie du territoire national

Section 2 Enjeux économiques et sociau

3.1. Le Gabon, le ‘‘bon élève africain’’ de la conservation

Le Gabon tient à respecter les engagements signés dans le cadre de la protection de l’environnement. Ces engagements participent à la réalisation de la conservation de la nature. La conservation intègre la notion de développement durable, elle protège la nature sans exclure l’action des populations locales tout en pensant aux générations futures.

Les engagements pris par l’Etat gabonais sont multiples, de l’échelle internationale à l’échelle régionale.

3.1.1. À l’échelle internationale

Sur le plan international, le Gabon a signé divers accords. Il s’agit entre autres, de la Convention de RAMSAR (1987), la Convention d’Alger (1988), la Convention d’Abidjan (1989) relative à l’environnement marin et aux zones côtières, la CITES (1989) relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction et de la Convention de Rio (1992) relative à la diversité biologique.

- La Convention de RAMSAR

La convention sur les zones humides d’importance internationale, connue sous l’appelation de convention de RAMSAR, est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 à Ramsar (Iran). Il sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Les négociations permettant d’aboutir à cette convention ont été entreprises par des pays et des organisations non gouvernementales préoccupés de la perte et de la dégradation croissantes des zones humides, habitats des oiseaux d’eau migrateurs. L’adhésion des Parties contractantes de la convention s’est faite progressivement, celle du Gabon le 30 avril 1987. La convention compte aujoud’hui 160 Parties, la dernière, celle de la République Populaire et

155 Démocratique du Laos, date du 28 septembre 2010. Il existe actuellement 1910 sites RAMSAR (186 884 992 hectares) dont 9 (2 818 469 hectares) situés au Gabon.

- La Convention d’Alger

La convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, dite convention d’Alger, a été signée par les pays de l’Organisation de l’Union Africaine le 15 septembre 1968 à Alger148. En 2006, elle comptait 38 Parties. Son objectif est d’améliorer la protection de l’environnement, de promouvoir la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles, d’harmoniser et de coordonner les politiques dans ces domaines en vue de mettre en place des politiques et des programmes de développement qui soient écologiquement rationnels, économiquement sains et socialement acceptables. L’adhésion du Gabon à la convention d’Alger s’est faite en 1988.

- La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction

Le Gabon est Partie149 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) depuis le 02 février 1989. L’accord signé par le Gabon est rentré en vigueur le 03 mai 1989, soit 90 jours après que le gouvernement gabonais ait reçu, par voie diplomatique, le document contenant la déclaration conformément à l’article XXII de la Convention.

La CITES, également appelée Convention de Washington, est un accord international signé le 3 mars 1973 à Washington. Elle est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. La Convention a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. La CITES agit contre une surexploitation visant à alimenter le commerce international que ce soit sous forme de plantes ou d’animaux vivants, de manteaux de fourrures ou d’herbes séchées. Elle permet ainsi de protéger plus de 30 000 espèces sauvages, soit environ 5 000 espèces animales et 28 000 espèces végétales. La CITES compte actuellement 175 Parties.

148 La Convention a été revisée en 2003 à Maputo. Cette version stipule, en matière d’aires protégées (catégories

de l’UICN de 1994), que les Parties s’engagent à : créer, maintenir, et si besoin, agrandir les aires de conservation ; favoriser l’établissement par les communautés locales d’aires protégées à des fins de conservation et d’utilisation durable des ressources naturelles ; réglementer les activités, qui bien qu’entreprises en dehors des aires de conservation compromettent la réalisation des objectifs pour lesquels ces aires ont été créé es et établissent à ces fins des zones tampons autour de telles aires.

149 La CITES dit en son article I, un « Partie » est : un Etat à l'égard duquel la présente Convention est entrée en

156 - La Convention de Rio relative à la diversité biologique

Le Gabon est signataire de la Convention sur la diversité biologique (CDB) depuis le 12 juin 1992. La CDB est un traité international adopté lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro150 avec trois principaux objectifs qui sont : la conservation de la diversité biologique (ou biodiversité), l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques. Il s’agit d’asseoir le concept de développement durable dans les politiques de conservation. Le nombre de pays signataires de la CDB ne cesse de s’accroître. De 157 adhérents en juin 1992, elle en rassemble aujourd’hui 189.

3.1.2. À l’échelle régionale

Son engagement pour la protection se manifeste également à l’échelle régionale à travers l’adhésion à des accords régionaux tels que la Convention d’Abidjan, la Déclaration de Brazzaville (1996), la Déclaration de Yaoundé (1999) et le Partenariat pour la Protection des Forêts du Bassin du Congo (2002). Le Gabon est membre de la Commission des Ministres chargés des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) depuis sa création en 1999. Ces différentes conventions sont liées de près ou de loin aux parcs nationaux. Quelques informations sur ces accords sont utiles.

- La Convention d’Abidjan (1981)

La Convention d’Abidjan, relative à l’environnement marin et aux zones côtières, a été adoptée le 23 mars 1981 à Abidjan (Côte-d’Ivoire). Elle est entrée en vigueur le 5 août 1984. Le Gabon l’a signée en 1987. La convention d’Abidjan a pour objectif de protéger et de mettre en valeur l’environnement marin et côtier, ainsi que leurs ressources, en Afrique de l’ouest et centrale.

150 Le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro de 1992 a aussi permis d’adopter la Convention Cadre des Nations

unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). C’est la toute première tentative que l’Organisation des Nations Unies (ONU) consacrera à la compréhension du changement climatique et à la recherche de moyens d’atténuation et d’adaptation. L’objectif ultime de la CCNUCC est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute pertubation anthropique dangereuse du système climatique. La CCNUCC a donné naissance au Protocole de Kyoto. Signé en 1997, il est entré en vigueur en février 2005. Le Protocole de Kyoto propose de réduire sur des périodes précises (2012, 202 0 et 2050), et ce par rapport à 1990, les émissions des six gaz à effet de serre considérés comme la cause principale du réchauffement climatique de ces cinquantes dernières années. Bien qu’ils soient ratifiés par près de 200 pays, dont le Gabon (1998 pour la CCNUCC et 2006 pour le Protocole de Kyoto), leurs objectifs n’engagent qu’environ une quarantaine de pays industrialisés. La CCNUCC engage 42 pays et le Protocole de Kyoto 38. Ce sont les pays des annexes 1 et 2. Le Gabon n’en fait pas partie.

157 - La Déclaration de Brazzaville (1996)

La Déclaration de Brazzaville est le support documentaire de l’engagement pris par les pays d’Afrique centrale au terme de la première Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC) ou Processus de Brazzaville, tenue à Brazzaville (Congo) du 28 au 30 mai 1996. Elle symbolise la prise de conscience des pays d’Afrique centrale sur l’importance des écosystèmes de leurs forêts. Elle représente également leur engagement pour la conservation de la forêt et l’utilisation durable de ses ressources. La CEFDHAC rassemble 9 pays : Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda et Sao Tomé et Principe. Le processus de Brazzaville, qui a donné naissance à la déclaration du même nom, a conduit à la Déclaration de Yaoundé (1999). Il marque, par ailleurs, les débuts de la constitution du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo qui sera mis en place en 2002.

- La Déclaration de Yaoundé (1999)

Le Sommet de Yaoundé (Cameroun), organisé à l'initiative du Président camerounais Paul BIYA le 17 mars 1999, est l'une des plus importantes initiatives politiques sous- régionales pour la conservation et la gestion durable des forêts tropicales d'Afrique Centrale. Le but du sommet était d’examiner les problèmes liés à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale. Il a réaffirmé le principe politique soutenu par les gouvernements des pays de la sous-région sur la question de la forêt, à savoir la nécessité de concilier les impératifs de développement économique et social avec la conservation des écosystèmes forestiers, dans le cadre d’une coopération sous-régionale et internationale.

Le sommet de Yaoundé a abouti à la « Déclaration de Yaoundé » et à la mise en place de la Conférence des ministres en charge des forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC)151. C’est également au cours de ce rassemblement que les Chefs d’Etats d’Afrique centrale s’engagent à protéger 10 % au minimum de la superficie de leur territoire en parcs nationaux, lançant les prémices du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo.

151 La COMIFAC est une instance d’orientation, d'harmonisation, de suivi et de coordination des actions et initiatives sous-régionales en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers mis en place en 1999. Elle assure le suivi de la Déclaration de Yaoundé sur les forêts (mars 1999) et veille aussi à la mise en application des conventions internationales et des initiatives de développement forestier en Afrique Centrale. La COMIFAC a élaboré et adopté en février 2005 un Plan de Convergence , cadre de référence pour une meilleure gestion et conservation des forêts d'Afrique Centrale. L’agence d’exécution des activités de la COMIFAC est le Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale (RAPAC).

158 - Le Partenariat pour la Protection des Forêts du Bassin du Congo (2002) Le partenariat pour la protection de la forêt du Bassin du Congo (PFBC) est une action d’envergure qui va dans le souci d’un développement durable en faveur de la nature en Afrique centrale. Il a été lancé lors du sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002. Ce partenariat découle du sommet de Yaoundé. Il regroupe vingt neuf organisations gouvernementales, intergouvernementales et non gouvernementales.

Les Etats d’Afrique centrale qui font partis du partenariat sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, auxquels se sont joints depuis le deuxième sommet sur la protection du Bassin du Congo à Brazzaville (Congo) les 4 et 5 février 2005, le Rwanda, le Burundi et Sao Tomé et Principe. Dans ces Etats, des parcs nationaux ont été créés et quelques aires protégées qui existaient déjà ont été converties en parcs nationaux. Les Etats hors Afrique centrale et institutions internationales participent à ce partenariat par le biais de leur gouvernement. Il s’agit de l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis, la France, le Japon et le Royaume-Uni. Les institutions internationales sont l’Agence Française de Développement et la Commission Européenne. Quant aux organisations non gouvernementales, elles sont principalement américaines et françaises : American Forest & Paper Association, Association Technique et Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT), Center for International Foresty Research (Indonésie), le CIRAD-Forêts (France), Conservation International (Etats-Unis), Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), Forest Trends (Etats-Unis), Interafrican Forests Industries Association (IFIA), Jane Goodall Institute (Etats-Unis), Organisation Africaine des Bois, Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OITB), Society of American Foresters, Union mondiale pour la Conservation de la Nature, Wildlife Conservation Society, World Ressources Institute et World Wildlife Fund (WWF).

Le partenariat veut d’une part contribuer à la gestion durable des écosystèmes et des ressources naturelles des forêts du bassin du Congo en appuyant la mise sur pieds d’un réseau de près de 10 millions d’hectares de parcs nationaux et d’aires protégées et de près de 20 millions d’hectares de concessions forestières sous aménagement forestier. Et d’autre part, lutter contre l’exploitation illégale du bois et l’application de lois contre le braconnage. C’est un moyen de promouvoir le développement économique, la réduction de la pauvreté et des inégalités et l’amélioration de la gouvernance en faveur des populations dépendantes des ressources naturelles dans les pays concernés.

159 En convertissant 11,26 % de son territoire en parcs nationaux en 2002, le Gabon a respecté les engagements qu’il a pris à l’échelle régionale et globale et montré au monde toute sa volonté pour la préservation de sa faune et de sa flore. Grâce à ce geste, l’Etat gabonais a par ailleurs réussi à obtenir la reconnaissance de la communauté internationale et suscité des propos élogieux à son encontre. Dans son hommage à feu Omar Bongo en juin 2009, Mr Barak Obama, président des Etats-Unis, souligne :

« Le président Bongo (…) a fait de la préservation des trésors naturels du Gabon une priorité. Son travail de protection de la nature dans son pays (…) sont une part importante de son héritage et les raisons pour lesquelles on se souviendra de lui avec respect » (L’Union, 10 juin 2009).

La création des parcs nationaux au Gabon est aussi incitée par les privilèges politico- financiers engendrés par la conservation de la nature.