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Les compétences de compréhension et de production orale

3.1.1. 1ère étape

Le travail de la compétence de compréhension orale notamment a tendance à être négligé vis-à-vis d’apprenants qui déclarent comprendre et ne voient pas l’intérêt de travailler la compréhension orale. Les apprenants identifient généralement la trame sonore et peuvent lui donner un sens global, c’est la compréhension fine des documents qu’il s’agit de travailler. L’enjeu de cette première étape de formation est d’apprendre à vérifier que l’on a compris et que l’on est compris sans partir du postulat que la compréhension est toujours limpide. Il convient donc d’amener l’apprenant à développer ces stratégies d’écoute et s’interroger sur ce qu’il croit avoir compris. Et l’approche actionnelle qui prend le travail de compréhension comme préalable nécessaire à la réalisation d’une tâche de production permet que ce ne soit pas l’apprenant qui soit mis en difficulté face à un exercice de compréhension orale, mais l’apprenant s’identifiant à l’un des personnages professionnels du dialogue qui pourra vérifier la compréhension de l’information ou de la consigne en situation professionnelle. Dans la compréhension orale sur les préconisations initiales de l’employeur (unité 1 et 2), les consignes de la fille de Mme Thévenon concernant l’entretien de la maison (unité 5 et 6), les consignes téléphoniques de l’infirmière (dans les unités 23 et 24), l’apprenant sera invité à vérifier qu’il peut reformuler une consigne aussi précisément qu’il l’a reçue.

En outre les activités de compréhension orale visent à introduire le lexique et les actes langagiers qui seront travaillés d’un point de vue linguistique. Les apprenants doivent pouvoir s’appuyer sur ces dialogues pour apprendre à distinguer, dans le flux verbal, les constituants langagiers, cet effort impossible lorsqu’on est pris dans une situation de communication en tant qu’interactant, où tout l’effort est tendu vers le développement de l’échange ne nous permet pas d’analyser les formes reçues. Enfin et surtout, les activités de compréhension doivent permettre de contextualiser les situations professionnelles dans lesquelles les apprenants vont être amenés à simuler une interaction orale ou écrite. Il s’agit donc de percevoir le déroulement de la communication pour s'y adapter.

Par ailleurs, nous avions pensé proposer une étape plus spécifiquement consacrée au travail de discrimination orale. Comme pour l’enfant, il s’agit d’ouvrir l’oreille aux sons de la langue. Puisque la confusion de phonèmes proches doit faire l’objet d’un travail presque quotidien pour assouplir le filtre phonologique, nous avions pensé organiser une autre simulation globale fonctionnelle autour d’intervention auprès d’enfants qui auraient permis de rendre nécessaire un travail ludique sur l’oral, sur les comptines en particuliers, saturées de tel ou tel phonèmes. Mais les interventions auprès d’enfants sont très occasionnelles pour les AVS, elles font rarement l’objet d’interventions suivies à domicile. Organiser une simulation qui mêlerait des interventions parallèles chez Mme Thévenon et dans une famille auprès d’enfants, nous semblait complexe et très lourd à mettre en œuvre. C’est néanmoins une idée que nous suggérons dans le guide

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pédagogique pour aménager la simulation globale en fonction des besoins réels du public accueilli en formation.

Finalement les dialogues proposés en compréhension orale dans la première partie cherchent à avoir une fonction mimétique et donner envie aux apprenants de se projeter dans la situation d’échange pour s’y investir en tant qu’interlocuteur.

La compétence de production orale sera ainsi beaucoup travaillée à travers les jeux de rôles qui chercheront à prolonger les situations appréhendées à travers les activités de compréhension, participant d’une série de tâches fonctionnelles : laisser un message sur un répondeur, participer à une réunion professionnelle, complimenter, encourager ou réconforter Mme Thévenon sont autant de projet d’expression orale. Le fait d’introduire vite (dès l’unité 4) un enregistrement de la production orale, qui soit rendu nécessaire par la tâche (laisser un message sur le répondeur), permet de familiariser les apprenants avec ce qui peut devenir un moyen régulier d’attention rétrospective, de contrôle et d’autocorrection apportés aux formes orales employées, ce que nous conseillons dans le guide pédagogique.

3.1.2. 2ème étape

L’enjeu de la seconde étape résidera dans le fait de comprendre les discours didactiques et de pouvoir opérer la sélection des informations de l’oral qui mériteront d’être conservées par écrit. Il s’agit d’apprendre à reconnaître les points forts, les lignes directrices des discours, de pouvoir demander au formateur de faire clarifier, de reprendre ou de développer ce qui vient d’être dit. De plus, les activités de compréhension de l’oral visent à appréhender à la fois les contenus thématiques abordés en culture générale et les types discursifs, travaillés en parallèle en production orale.

Après avoir travaillé surtout les interactions lors de la première étape de formation, ce sont davantage les monologues suivis qui deviendront matière d’étude. Il s’agit d’aider les apprenants à oser s’adresser à un auditoire, rien de moins. Il va s’agir alors de transmettre et d’exposer des informations, de décrire des situations d’intervention, de donner et d’argumenter un point de vue. Prendre la parole dans le cadre de jeux de rôles aura déjà préparé cette mise en scène de soi, mais le fait d’être seul face à un public, sans autre secours que ses ressources discursives et de connaissances demande à prendre confiance et à développer ses stratégies de planification de ses interventions. Les schémas discursifs : descriptifs, explicatifs, argumentatifs, seront donc travaillés tant à l’oral qu’à l’écrit. Nous conseillons pour ce travail, outre les exposés thématiques précis et ponctuels, et les débats, contextualisés ou non par des réunions professionnelles, de mettre en place un rituel hebdomadaire de « revue de presse », entraînant les apprenants à un suivi régulier de l’actualité. Ce travail de veille documentaire (via les infos télévisées, radiophonique ou de presse) pourra ainsi étayer le travail de culture générale et de connaissances du monde tout en travaillant les compétences orales lors de compte rendu oraux des informations marquantes de la semaine.

Finalement, il convient de souligner que les compétences orales seront travaillées en tension avec les compétences de compréhension écrite des sources textuelles. La préparation des exposés nécessitera en effet la confrontation de différentes sources documentaires qui pourront être orales et écrites. L’entraînement aux épreuves du DF2 et DF5 s’appuiera sur les écrits des apprenants eux-mêmes en vue de la soutenance du rapport de stage ou du dossier professionnel.

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