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Confrontation de référentiels professionnels et de formation

D’après la définition d’Anne Vicher, un référentiel « se présente comme une typologie, une classification, un inventaire de compétences nécessaires à des activités. Les compétences sont définies au moyen de descripteurs qui s’appuient, en ce qui concerne leur formulation, sur l’expérience des acteurs praticiens concernés et doivent être reconnus clairs et pertinents par eux. » Le métier d’AVS requiert la maîtrise de compétences techniques déjà clairement identifiées. Les référentiels-métier, les référentiels de compétences et d’activités professionnelles et les référentiels de formation et de certification concernant le DEAVS existent et sont extrêmement précis.

Mais l’exercice de la profession et le suivi de la formation professionnelle nécessite également la maîtrise des compétences clés, de compétences linguistiques, socio-culturelles et organisationnelles. Une compétence se développe et se transfère dans l’action, aussi s’agissait-il de définir les passerelles entre compétences langagières et actes professionnels. Grâce à des analyses croisées de ces différentes sources professionnelles, linguistiques et savoir de base, nous avons pu définir les objectifs de la formation linguistique en FLP / FLSco et de remise à niveau des compétences clés. Pour ce faire, nous avons analysé différents référentiels linguistiques, professionnels et de formation.

1.2.1. Les référentiels linguistiques

Le référentiel FLI (établi en coordination entre la DAIC et la DGLFLF) définit les conditions d’obtention du Label ou de l’Agrément FLI. Il évalue ainsi les compétences attendues du formateur FLI et non des objectifs de formation ou d’apprentissage en tant que tel. Nous nous y sommes donc peu référés.

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Le Référentiel FLE du Cadre Européen Commun de Référence (CECR) qui n’est plus à présenter, nous a beaucoup servi en revanche pour tisser des liens entre compétences professionnelles et compétences linguistiques d’autant qu’en préconisant une approche par les tâches la perspective actionnelle vise bien le développement des compétences.

Le référentiel de compétences du CASNAV s’adresse aux enfants primo-arrivants scolarisés en CLIN. Il s’appuie sur les catégories du CECRL mais prend aussi en compte les entrées qui structurent le Socle commun, notamment les connaissances et les capacités attendue du cycle 2 au cycle 3. L’outil hiérarchise les compétences en langue selon une échelle de trois niveaux allant de A1 à B1

1.2.2. Les référentiels des savoirs de base et compétences clés

Le Cadre national de référence de l’ANLCI définit 4 degrés dans la maîtrise des compétences de base et évalue les situations d’illettrisme à l’aune de la non-maîtrise des deux premiers degrés. Le référentiel des savoirs de base (DGEFP/CQFD) (Dartois, 2000) est destiné « aux publics de faible niveau de formation » et définit huit domaines de savoirs de base. Il cherche à prendre en compte l’ensemble des savoirs de base, à analyser à la fois leurs logiques didactiques spécifiques et leurs liens transversaux.

Le Référentiel CCSPP (proposé par l’ANLCI) décrit les « compétences-clé » nécessaires pour s’insérer dans la vie professionnelle ou mesure un degré d’employabilité et « s'efforce de faire le lien entre des capacités de base d'une personne et leur mise en œuvre dans le contexte du travail » (Fernandez et Nedelec, 2009 : 5). Il distingue savoirs généraux (oral, écrit, calcul, espace-temps) et savoirs appliqués (informatique, attitudes et comportements…) qui correspondent à 6 des 8 compétences clés, et pour chacun de ces savoirs sont déclinés trois degrés de capacités professionnelles. Enfin il référence ces savoirs en trois pôles de compétences : réalisation (exécuter une tâche, comprendre et justifier), interaction (communiquer, participer à une décision) et initiative (faire face à un aléa, apprendre, tirer parti de l’expérience, faire preuve d’autonomie). « Compter » (Girodet et Leclere, 2006) est à la fois un référentiel et un outil de formation à destination des formateurs enseignant les mathématiques à un public de niveau V et VI. Il décrit quatre paliers dans l’acquisition des compétences de base : l’écrit, les nombres, l’espace et le temps.

1.2.3. Les référentiels professionnels et de formation

Le référentiel de compétences et d’activité de l’Aide à domicile 25définit 6 grands domaines d’intervention qui sont ensuite détaillés en compétences elles-mêmes divisées en savoir-faire et savoir être. Le référentiel d’activités, quant à lui, détaille chaque grand domaine de compétence et capacité générale en actes concrets

Le référentiel de formation professionnelle et de certification DEAVS reprend le référentiel de compétences en précisant à titre indicatif le contenu thématique propre à chacun des 6 grands domaines. Pour chacun, il définit également le nombre d’heures d’enseignement théorique et de formation pratique. Chaque domaine se valide de façon indépendante aussi le référentiel de

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certification décrit les modes de validation propres à chacun. Il indique la nature et le contenu de l’épreuve, sa durée, la notation, la qualité du ou des évaluateurs.

La démarche Compétence+ 26Ce projet (initié avec le soutien de la commission européenne, dans le cadre du programme Leonardo da Vinci 2007-09) a pour objectif de permettre d’identifier et de valoriser les compétences des intervenants de l’aide à domicile en général pour favoriser l’accès à l’emploi et la professionnalisation notamment par la Validation des Acquis de l’Expérience.S’il est très général, envisageant l’ensemble des métiers du secteur de l’aide à domicile, il a du moins le mérite de définir 12 compétences organisationnelles et sociales en définissant chacune des capacités corolaires. De plus, la démarche cherche à faire le lien entre des situations de vie et des compétences afin d’aider l’intervenant à « découvrir l’ampleur de son expérience et de la verbaliser », elle propose en outre des questionnaires basés sur des situations en contexte professionnel qui doivent permettre aux intervenants du secteur de l’aide à domicile d’identifier les compétences mobilisées dans le cadre professionnel, de comprendre et de connaître les limites de l’intervention et les responsabilités de l’aide à domicile en fournissant des explications permettant de comprendre pourquoi la réponse donnée est adaptée ou pas.

La confrontation de ces divers référentiels nous a permis de définir un référentiel de compétences langagières propres au domaine professionnel et de formation de l’AVS. D’autre part, cela nous a aidé à préciser les finalités éducatives et la démarche curriculaire de notre formation linguistique de préparation et d’accompagnement à la formation professionnelle DEAVS en organisant et en planifiant les objectifs pédagogiques des séquences d’enseignement /apprentissage.