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Chapitre 2 : Un usage de la cartographie contrarié pour les professionnels du tourisme

2.3 La mise en place d’un échéancier de travail

Dans un souci d’organisation, un calendrier prévisionnel de la recherche a été mis en place comprenant un phasage de la méthodologie probatoire proposée. Ce rétroplanning symbolise la traduction temporelle de l’exercice méthodologique.

Tableau 6 : Rétroplanning quant à la méthodologie probatoire proposée Source : ALBERT L., 2020

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Conclusion Troisième partie

Cette dernière partie s’est efforcée de présenter un terrain d’application, celui du bassin Carmausin. Ce dernier se caractérise par une histoire riche et pesante qui lui confère une véritable identité. Face à ce territoire, une structure, Cap Découverte a vu le jour et n’a pas vraiment intégré toutes ces composantes territoriales mais le SMAD qui gère le site et sa nouvelle équipe de gestion sont conscients de ces enjeux et développent toute une politique destinée à valoriser cet espace et qu’il puisse être approprié par les populations locales. Aussi, ce chapitre a permis de mettre en évidence un des projets lancés à l’échelle de ce territoire et nécessitant une ingénierie spécifique notamment en termes de cartographie et de numérique. L’outil technologique se présente sous la forme d’une application numérique pour mobiles et propose des parcours d’orientation sur deux sites du département du Tarn, la base de loisirs des Etangs et le pôle multi-loisirs de Cap Découverte. Cette dynamique déjà lancée a notamment fait appel à une méthodologie spécifique dans le but de pérenniser ce produit sur le marché touristique.

Enfin, suite aux hypothèses exposées dans le chapitre 2, une méthodologie probatoire opérationnelle a été proposée dans le but de vérifier de la véracité ou non des hypothèses de recherche proposées. Il a tout d’abord été question de préconiser un outil basé sur l’étude quantitative auprès des professionnels publics du tourisme pour estimer le poids du cloisonnement de la cartographie face aux progrès technologiques. Ensuite, un dispositif qualitatif a été envisagé pour déterminer ou non que le numérique a abouti à une cartographie analytique plus fine et plus précise pour les acteurs professionnels du tourisme. Pour finir, une assistance à la méthodologie qualitative et à des entretiens semi-directifs a là-encore été privilégiée dans le but de d’évaluer si le futur de la cartographie n’est pas dans une approche concertative et collaborative. Cette dernière serait par contre destinée aux populations du territoire afin d’en dégager une stratégie ascendante et une cartographie plus en adéquation avec les réalités territoriales.

Ces propositions nécessitent néanmoins une mise en application sur le terrain auprès des acteurs afin de relever ou non de leur pertinence.

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Conclusion générale

Ce travail de recherche est né d’expériences professionnelles vécues au sein d’institutionnels territoriaux du tourisme qui ont suscitées des interrogations quant à une certaine utilisation contrariée de la cartographie analytique par les acteurs professionnels du tourisme. Cette première impression a par la suite été enrichie par le biais de nombreuses lectures, de conseils pris auprès du corps enseignant ou par des rencontres sur le terrain auprès d’experts de la discipline.

La carte représente aujourd’hui le principal support de médiation touristique entre le visiteur et les agents. Dans une société actuelle dominée par la communication, l’image et le gain de temps perpétuel, les cartes jouent un rôle d’influenceur, pour inciter à agir. L’approche économique friedmaniste sur le désengagement progressif étatique conjugué à l’avènement d’Internet et plus généralement à la révolution numérique ont bouleversé cette discipline qui a malgré tout su parfaitement s’adapter d’un point de vue de la production. En effet, les avancées technologiques ne constituent pas une fin pour la discipline mais constitue de nouveaux défis désormais plus spécifiques et thématiques.

La cartographie analytique décrit des éléments constitutifs, ou formations, de la nature que l’on souhaite traiter au sein d’un territoire d’étude. En cela, elle représente un support intéressant pour les acteurs professionnels du tourisme dans les territoires et notamment les collectivités qui sont désormais dotées de plus grandes responsabilités en matière de tourisme. C’est donc dans cet esprit que le questionnement de départ a été de savoir dans quelles mesures la cartographie se complexifie en dépit des avancées technologiques numériques.

Avant tout, il a été question de poser le cadre des acteurs touristiques territoriaux face aux mutations sociétales qu’elles soient d’ordre juridique, géographique, idéologique ou technologique. Une exploration des champs de la cartographie et du numérique appliqués dans un souci de développement territorial a été indispensable à la poursuite de cette étude. La volonté est ainsi d’aller à contrecourant du numérique et de ses avancées en interrogeant le sujet sur son application au quotidien par les professionnels du tourisme. Ces observations ont permis de problématiser ce raisonnement autour de la question suivante : en quoi et sous quelles conditions l’utilisation de la cartographie constitue-t-elle un outil d’aide, d’analyse, de communication et d’aide à la décision stratégique pour tout projet de développement touristique territorial ?

Une fois ce fil conducteur établi, il a alors été possible de construire des fondations autour de considérations posées et d’élaborer des hypothèses de recherche qui constitueraient la base de

126 la deuxième partie du travail. La première hypothèse s’attache à démontrer que les évolutions technologiques et numériques ont débouché sur une cartographie plus fine et plus précise pour les utilisateurs et notamment les professionnels du tourisme. S’il est vrai que ces progrès ont manifestement rendu les cartes plus détaillées, cette évolution a cependant des conséquences sur la cartographie qui se retrouve désormais poussée au second plan face à l’importance prise par le numérique. Aussi, son accessibilité a longtemps été sujette à des interrogations notamment en matière de coût et aussi de capacité à manipuler ces nouvelles technologies cartographiques. Si la première question a été en partie réglée par l’arrivée de plateformes libres et gratuites d’utilisation, la question de la formation à ses instruments reste toujours en suspens et nécessite des réponses dans le but d’améliorer la pratique de la cartographie.

La deuxième hypothèse se penche sur une évolution du numérique qui vient contrarier l’usage de la cartographie par les professionnels de par un cloisonnement de la discipline en de multiples spécialités et autres thématiques de travail. Cette approche trop segmentée et sectorielle a accru notre connaissance notamment en matière de cartographie d’inventaire mais pénalise les territoires dans l’utilisation de la cartographie en tant qu’outil d’aide à la décision. Avant les années 1980, la cartographie incarnait une certaine vision générale et exhaustive. A présent, sa spécialisation laisse place à des données plus détaillées et dans des domaines spécifiques mais sans aucune approche transversale. Une harmonisation et une superposition de données dans l’optique de créer une carte est alors plus difficile. Par ailleurs, si la question du streaming et du wepmapping a apporté une réponse quant à la taille trop importante jusqu’alors des données, il s’agit désormais de procéder de manière plus régulière à des mises à jour pour donner plus de pertinence aux informations produites. Enfin, même s’il est trop tôt pour juger ou non de l’efficacité de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) du 7 août 2015, il semble évident qu’une bonne organisation territoriale facilite l’utilisation de la cartographie et le partage de connaissances et de savoirs entre les professionnels du tourisme territoriaux. La dernière hypothèse soumet l’idée que l’avenir de la cartographie passe justement par un retour une certaine forme de transversalité. L’enjeu pour les territoires est le suivant ; sommes- nous capables d’avoir une approche synthétique cartographique pour une aide à la décision facilitée ? Les scientifiques et les chercheurs ont permis d’apporter des perspectives intéressantes à la cartographie. La chorématique par exemple tend à simplifier l’utilisation de la cartographie par sa pédagogie et sa didactique. Elle apporte une réponse évidente aux professionnels du tourisme dans le but de séduire d’éventuels commanditaires par le biais de cartes schématiques. Le fait de prendre en compte d’autres aspects jusqu’alors oubliés d’une carte tels que le sensoriel, l’expérientiel même et le sensible sont autant d’orientations qu’il semble bon d’étudier pour les

127 acteurs du tourisme dans un marché concurrentiel et en attente de nouveautés et d’authenticité. Il convient également de ne pas négliger les populations à ces démarches en les consultant et en les incluant dans une stratégie collective afin de créer un élan et une certaine dynamique territoriale.

La dernière partie du travail a résidé à étudier un terrain d’application spécifique et de savoir si les hypothèses établies pouvaient y être appliquées. Le choix a été porté sur le bassin Carmausin et sur le site de Cap Découverte qui a suscité beaucoup de questionnements depuis qu’il a vu le jour. Avant d’éprouver ces hypothèses, il a alors été question d’étudier ce territoire, son histoire et le site de Cap Découverte face à ces composantes territoriales. Il s’agit de mesurer de l’impact que laisse l’héritage des mines sur cet espace et comment les politiques touristiques ne peuvent occulter ces dimensions dans leurs produits sous peine de ne représenter que partiellement ce territoire. Fort de ce constat, l’étude s’est orientée sur le projet, porté par le Département, de mise en valeur des parcours d’orientation du Tarn par l’intermédiaire d’une application mobile et pour lequel le site de Cap Découverte est notamment expérimenté. Une focale a été faite sur la méthodologie employée pour construire ce projet de territoire.

Suite à cette étude, il a alors été important de proposer une méthodologie probatoire complémentaire qui pourrait venir en appui des institutionnels de ce territoire et qui apporterait des éléments de réponses quant aux hypothèses de recherche établies. Un questionnaire soumis aux professionnels publics départementaux du tourisme permettrait de quantifier la gêne occasionnée par une cartographie répartie en différentes thématiques. Ensuite deux méthodologies qualitatives ont été prônées. La première a été mise en place une dans le but de déterminer si la cartographie a gagné en précision grâce à l’essor du numérique et s’adresse aux institutionnels du tourisme du département du Tarn par l’intermédiaire d’entretiens semi- directifs. La seconde prend aussi la forme d’entretiens semi-directifs mais destinés cette fois à un échantillon de la population de la Communauté des communes du Carmausin-Ségala pour évaluer si les perspectives de la cartographie ne passeraient pas par une approche décloisonnée. Au final, ce travail n’est qu’une étape qui nécessite d’être approfondie sur le terrain. Malgré tout, cette étude a permis de mettre en évidence les nombreuses possibilités qu’offrent la cartographie et le numérique. Aujourd’hui, ces disciplines ne sont le résultat que de ce que l’on en fait. Il s’agit de sortir des idées préconçues, d’impliquer davantage les acteurs avec une gouvernance plus à l’écoute du territoire et de ces habitants pour bâtir une stratégie écocitoyenne dans laquelle la cartographie prendrait une place importante dans une représentation spatiale plus en adéquation avec les réalités locales.

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Table des figures

Figure 1 : Evolution du nombre de touristes dans le monde ... 16 Figure 2 : Nombre d’arrivées de touristes internationaux en 2016, en millions (et en % par rapport à 2015)... 18 Figure 3 : Processus d’évolution chronologique de la notion de développement ... 30 Figure 4 : Une discipline à la croisée des chemins ... 34 Figure 5 : De l’information à géographique à la carte thématique ... 44 Figure 6 : carte schématique des enjeux environnementaux du Seuil du Poitou ... 85 Figure 7 : cartographie multimédia ... 92 Figure 8 : carte textile de l’espace vécu des femmes de Sidi Yusf (Photographie Élise Olmedo, 2014) ... 94 Figure 9 : dépliant papier sur un parcours d’orientation thématique proposé. Pages extérieures du document ... 109 Figure 10 : dépliant papier sur un parcours d’orientation thématique proposé. Pages intérieures du document ... 110 Figure 12 : dépliant papier sur un parcours d’orientation thématique proposé ... 111 Figure 11 : dépliant papier sur un parcours d’orientation thématique proposé ... 111 Figure 13 : exemple de personas établis pour le projet du Département du Tarn sur les Parcours d’orientation ... 117

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Table des tableaux

Tableau 1 : grille de chorèmes pour la modélisation graphique ... 82 Tableau 2 : tableau chorématique de la carte schématique des enjeux environnementaux du Seuil du Poitou ... 86 Tableau 3 : grille tarifaire de groupes du site de loisirs de Cap Découverte ... 105 Tableau 4 : grille tarifaire d’abonnements du site de loisirs de Cap Découverte ... 105 Tableau 5 : tableau de représentation de l’ensemble des parcours d’orientation proposés .... 113 Tableau 6 : Rétroplanning quant à la méthodologie probatoire proposée ... 123

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Table des Annexes

Annexe A : Entretien exploratoire auprès d’un enseignant en cartographie ... 133 Annexe B : Entretien exploratoire auprès d’un cartographe... 150

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Annexe A : Entretien exploratoire auprès d’un enseignant en cartographie Retranscription d’un entretien exploratoire sur la cartographie

Profil de l’interviewé : Maître de Conférences et enseignant-chercheur à l’Université de Toulouse Jean-Jaurès et appelé X afin de préserver son anonymat.

Entretien effectué le 06 mars 2020 d’une durée de 90 minutes

Laurent ALBERT : Bonjour, je vous représente le sujet si vous le voulez bien. Donc mes

thématiques sont liées au développement territorial, au progrès du numérique et à la cartographie. Ma problématique concerne les progrès du numérique et leurs incidences sur les collectivités territoriales, notamment dans leur utilisation de la cartographie comme outil d'analyse, de communication et d'aide à la décision stratégique. Pouvez-vous dans un premier temps vous présenter ?

X : Je suis actuellement enseignant chercheur, maître de conférences en géomatique technique de cartographie

assistée par ordinateur et je suis sur ce poste depuis 2014. Mais avant, j'ai été cartographe de production, donc j'étais ingénieur cartographe à l'atelier de cartographie de l'Université de Toulouse Jean-Jaurès. Et pendant une vingtaine d'années, j'ai participé à cette activité de production cartographique pour l'édition, pour les revues et les ouvrages publiés par les chercheurs et les enseignants chercheurs du département et depuis assez longtemps aussi, j'enseigne la cartographie assistée sur informatique à différents niveaux, mais essentiellement pour les débutants qui apprennent à utiliser les logiciels et la méthodologie de représentation cartographique. Et depuis que je suis enseignant chercheur, je fais mon enseignement essentiellement dans ce domaine-là et pour une bonne partie, pour des formations de type professionnel comme le Master Sigma, un master de géomatique, mais aussi pour la formation APTER (Action locale et Projet de Territoires) qu'on a ici, c'est moi qui m'occupe de la partie cartographie et représentation des données dans le niveau licence 3. Et après, ce sont mes collègues qui s'occupent du Master. Pour la partie recherche donc moi j'ai fait une thèse en cartographie sur les aspects esthétiques, c'était dire comment essayer de prendre en compte l'aspect visuel d'une carte dans son fonctionnement en allant chercher des choses dans des disciplines un peu connexes. Mais pour beaucoup en sémiotique et en sémiologie.

LA : J'ai vu que vous étiez assez présent aussi sur les réseaux sociaux. Ça apporte une

sensibilisation et une connaissance pour les acteurs qui cherchent à découvrir la cartographie et la discipline.

X : Au départ, c'est essentiellement pour moi faire de la veille technique parce que c'est sur les réseaux qu'on voit

apparaître les nouveautés en premier, notamment tout ce qui est, tout ce qui sort en termes d'outils et en termes de jeu de données. Et en même temps, ça me sert aussi à diffuser autour de ça. Ce que j'ai oublié de dire, c'est que je suis codirecteur de la revue Mappemonde depuis 2015. C'est une revue scientifique en ligne libre sur les questions générales de l'image en géographie. La carte n'est pas seulement la carte, tout ce qui est photographie, cartographie animée sur Internet, c'est une revue qui a 34 ans maintenant et qui a été créée au début pour ça, pour communiquer, pour montrer et pour diffuser autour des innovations en cartographie et en représentations diverses utilisées en géographie, mais pas seulement.

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LA : Merci pour votre présentation. J’ai divisé cet entretien en plusieurs thématiques, à savoir

la première sur le développement territorial, viendra ensuite celle du numérique et ses conséquences sur les acteurs territoriaux. Donc, en ce qui concerne le développement territorial, comment un cartographe universitaire qualifierait cette notion de développement territorial ?

X : D'accord, moi aussi, dans la formation, je suis passé par la formation APTER à l'époque où elle s'appelait

Maîtrise de sciences et technologies développement aménagement territorial. Donc, je suis assez familiarisé avec ces notions de développement territorial, d'aménagement et comme je l'ai dit, j'enseigne toujours cette formation. Moi, je suis dans ces questions-là depuis assez longtemps. L'idée du développement territorial, c'est derrière l'idée de rééquilibrer le territoire en termes d'aménagement et en termes de possibilités des habitants, c'est à dire essayer,