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Chapitre 1 : Une évolution technologique au solde d’une cartographie plus précise pour les

1. Du stockage de données à la modélisation spatiale

1.1 Des bases de données en guise de points névralgiques

Les données constituent les éléments bruts et fondamentaux qui constituent les fondations dans l’élaboration d’indicateurs pertinents. Il existe différentes formes de données (multimédias, qualitatives, quantitatives, objectives, subjectives, alphanumériques, graphiques, etc.) qu'il convient de hiérarchiser, de classer puis de diffuser pour qu'elles puissent être exploitables. La donnée est l'élément fondamental, indispensable à tout raisonnement pour extraire de l'information nécessaire à la compréhension des phénomènes. Lorsque cette information est localisée sur le territoire, on parle alors d'information géographique. Cette dernière représente une branche dans la vaste étendue formée par les données. Les données géographiques sont décrites selon 3 niveaux de description :

- Le niveau géométrique décrit la forme et la localisation de l'objet (ce sont les données géométriques),

- Le niveau sémantique, décrit les informations permettant de caractériser l'objet géographique (ce sont les données attributaires : nom, surface, type, nombre d'habitant etc.),

- Le niveau topologique qui décrit les relations de l'objet avec ses voisins.

Dans un souci de projection, il convient de prendre en considération les données géométriques ainsi que les données attributaires. Les premières décrivent la forme et la position des données géographiques. Elles sont représentées par des points, des lignes ou des surfaces et repérées dans le système de projection retenu, donc superposables avec les autres données. Les deuxièmes quant à elles, fournissent les informations caractérisant la donnée géographique. Ces attributs peuvent être de type numérique, date, texte, pour ne citer que les principaux, ou un mélange de plusieurs types. Elles sont plus communément appelées les données alphanumériques.

De ce fait, à chaque donnée géométrique est attribuée une fiche contenant des informations associées (nom de la ville, numéro INSEE de la commune, type d'occupation du sol, etc.). Aussi, on distingue plusieurs types de données selon la manière dont est décrite leur géométrie à l’image des données Vecteurs (point, ligne, polygone), des données Raster (images : cartes

62 IGN scannées, photos aériennes), des données localisables, des référentiels géographiques ou encore des données métiers.

Cet ensemble de données, spatiales et non spatiales, structurées et organisées de manière à être interrogeables et analysables de façon interactive ou automatique forme la base d’un logiciel dit Système d’information géographique, SIG. Cependant, il n’en reste pas moins que la question de la mise à jour de ces données reste prépondérante dans le but de présenter un rendu en adéquation avec les réalités du territoire et à ce niveau, il existe encore de nombreuses interrogations.

1.2 Les SIG comme levier technologique

La contraction des mots géographie et informatique forment le terme géomatique. Cette expression regroupe l’ensemble des outils et méthodes qui permettent d’acquérir, de représenter, d’analyser et d’intégrer les informations à référence spatiale issues de sources diverses telles que des images satellitales, des photographies aériennes, des données cadastrales, des données topographiques, des relevés effectués sur le terrain, etc.). Cette information géographique est exploitée à l’aide d’un dispositif informatique : le SIG. La géomatique est ainsi l'analyse et le retraitement des données spatiales assistés par ordinateur, généralement par l'utilisation d'un système d’information géographique.

Cet instrument donne la possibilité à ses usagers de constituer de véritables bases de données spatialisées, de les exploiter et de les visualiser. Son utilisation s’est tout d’abord largement propagée dans le milieu de la recherche puis dans différents secteurs d’activités tels que l’agriculture, l’environnement, l’urbanisme, l’aménagement ou encore le tourisme. Les SIG analysent et répertorient les données sous forme de différentes couches d’informations numériques territoriales géoréférencées. Ces systèmes facilitent la réalisation d’opérations de superposition, de comparaison, de simulation voire même de prospective des données sur un espace. Ils donnent la possibilité à ses usagers des reproductions numériques des terrains d’études (Modèles numériques de terrain par exemple) et d’avoir une vision 3D de restitution et de simulation paysagère des espaces étudiés. Les données traitées et utilisées sont structurées et stockées au sein de bases de données qui peuvent également être extraites, triées et traitées au gré des choix de l’utilisateur. Ces fonctionnalités permettent par ailleurs d’exploiter des formes variées de données géolocalisées à l’image des GPS, des imageries satellites, des photographies aériennes, des données d’expérimentation et bien d’autres. Dans le but d’optimiser l’utilisation des SIG, il importe alors de bénéficier d’une bonne qualité des données de référence. Ils participent activement dans l’aide apportée aux professionnels du tourisme pour ce qui est

63 d’anticiper les transformations et autres impacts paysagers liés à des chantiers et autres projets d’aménagement du territoire.

Toutefois, la manipulation de ces données a dégagé certaines tendances de par la taille importante des fichiers qui nécessite un équipement adapté et par le fait que les données ne sont parfois pas forcément adaptées ou conçues pour être croisées.

1.3 Une nouvelle visualisation de l’espace

Les SIG augmentent ainsi la capacité des acteurs touristiques mais pas seulement à maîtriser leur territoire, le connaître, à le piloter mais surtout à le gouverner. L’amplification qualitative de la carte est générée par le numérique et donne à voir les multiples couches jusqu’alors invisibles qui composent un territoire. En ce sens, les SIG ont radicalement changé l’image des territoires que ce soit au niveau de l’administration, des élus, des professionnels ou encore des citoyens. Leur arrivée a changé le secteur de l’aménagement et de l’urbanisme notamment pour les acteurs touristiques locaux qui voient le pouvoir des cartes amplifier par les SIG. La combinaison de couches et de découpages permet de révéler des aspects jusqu’alors méconnus voire hétérogènes dans des territoires que l’on pensait homogènes.

Un témoignage recueilli auprès d’un enseignant-chercheur à l’Université de Toulouse Jean- Jaurès confirme cette tendance.

« Alors, naturellement, moi, je l'ai vécu. Quand j'étais étudiant en 1ère 2ème année, on était sur papier, il fallait décalquer et on avait toute une série de l'apprentissage technique tout à fait particulier, de dessin, de rotring, de décalque, de découpe, de trames autocollantes à faire et autre. Et donc, l'arrivée du numérique sur les premiers ordinateurs personnels, c'était quelque chose de tout à fait enthousiasmant parce que on avait plus à dessiner et l'outil dessinait à notre place. […]. Et donc, l'arrivée du numérique, ça a été d'abord cette automatisation du dessin et cet accompagnement dans l'analyse de l'information. C'est à dire qu'on avait des données statistiques. On pouvait les représenter assez rapidement. On pouvait faire plusieurs essais visuellement avant de passer à l'impression qui coûtait encore très cher à l'époque. Là, pour la première fois, on avait en quelques clics la possibilité de refaire une carte complètement à partir de zéro et de voir ce que ça donnait avant de passer à l'impression. Donc, il y a cette possibilité-là qui était assez intéressante. Et puis après, il y a eu le croisement avec les bases de données et notamment les bases de données spatiales qui sont arrivées progressivement et aussi tout ce qui était imagerie, imagerie scannée d'abord et puis imagerie satellite et imagerie aérienne. » (Cf. Annexe A, p 137)

En matière de cartographie, ces possibilités ont ouvert la voie à une nouvelle forme de cartographie plus dynamique et interactive dans l’idée de mettre l’accent sur la visualisation. Bien

64 sûr, ces évolutions constituent de grandes avancées pour la discipline mais comprennent malgré quelques zones d’ombre notamment au niveau de de la communication et surtout de la compréhension des phénomènes géographiques. Les SIG ont ainsi démocratisé la discipline mais une réelle valeur ajoutée serait de comprendre les enjeux de la cartographie et des territoires d’études à travers le multimédia.