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L'influence omniprésente du message du Prophète

Dans le document MOHAMMAD. Un Prophète pour l humanité (Page 149-154)

Le biographe du Prophète, Ibn Ishâq, raconte comment la noblesse quraychite se rassembla un jour chez Abu Talib, l'oncle du Prophète. Parmi les présents figuraient Utba Ibn Rabi'a, Chayba Ibn Rabi'a Abu Jahl Ibn Hicham,

81 Ibid, vol.3, p 162

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Ummaya Ibn Kalaf et Abû Sufyân Ibn harb, tous des leaders éminents chez les Quraychites. A travers Abû Talîb, ils demandèrent au Prophète ce qu'il attendait d'eux.

Une seule chose, répondit-il. Si vous acceptez, vous deviendrez les seigneurs des Arabes. Même les gens d'Asie capituleront devant vous.82

Le monothéisme est plus qu'une doctrine. C'est le secret de toutes les formes de réussite humaine. Croire en un Dieu Unique, c'est donner sa vraie expression à la nature humaine. C'est pourquoi cette foi réside dans les profondeurs du psychisme humain. Elle trouve même place dans le cœur de ses ennemis. Khalid Ibn-Alwalîd devint musulman juste avant la conquête de la Mecque, mais il avait été conscient depuis bien longtemps déjà de la vérité du message de l'islam. Plus tard, il raconta sa conviction précoce que Muhammad, et non par les Quraychites, était dans le vrai et qu'il devrait joindre ses forces à celles du Prophète de l'islam.

"J'ai participé à toutes les batailles contre Muhammad, disait-il, mais il n'y avait pas une bataille de laquelle je revenais sans avoir le sentiment que je combattais du mauvais côtés83.

Beaucoup de gens sont connus pour avoir eu des penchants pour l'islam bien avant d'avoir accepté la foi. Certains ont même fait des rêves sur l'islam.

L'un d'entre eux était Khalid Ibn sa'd al-As. Il se vit en rêve debout au bord d'une immense gouffre de feu. Quelqu'un essayait de l'y pousser. Puis vint le Prophète Muhammad qui le sauva du gouffre de sa propre perte.

82 Ibid, vol, II, p123

83 Ibîd, vol.4

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La plupart des nouveaux musulmans mettaient leur fortune à contribution. Ce fut tout d'abord Khadija, la première épouse du Prophète, qui procura à la toute naissante communauté son soutien financier. Puis ce fut Abu Bakr qui avait tiré un bénéfice de 40 000 dirhams de son négoce et qui mit tout son capital au service de l'islam. Quand lui et le Prophète émigrèrent pour Médine, il prit avec lui 6 000 Dirhams, assez pour financer toutes les dépenses du voyage. Uthman fit don de 10 000 Dinars pour l'expédition de Tabûk en l'an 9 H. En une occasion parmi d'autres, Ab dar-Rahman Ibn Awf, l'un des plus riches Compagnons, offrit 500 chevaux pour une bataille. Ainsi en était-il d'autres personnes qui avaient embrassé l'islam. Jamais le Prophète ne critiqua un musulman de s'enrichir et de vivre aisément, cependant, il attachait une importance capitale pour que la richesse ne soit pas un élément important de la condition des uns et des autres. Riches et pauvres avaient le même rang, les mêmes responsabilités, la même importance au regard du Prophète. En cela, il cherche à tout prix à faire de la première société égalitaire et non discriminatoire.

La croyance en un Dieu Unique est la seule foi qui ne permet aucune distinction sociale ou préjudice racial. C'est pour cette raison que les masses affluent pour joindre tout mouvement qui s'élève sur les bases de ce principe.

Elles se rendent compte que sous la bannière du monothéisme tous les gens deviennent égaux au sens vrai du terme. En tant qu'humbles serviteurs d'un Dieu Unique, ils deviennent tous des êtres humains avec un droit à la dignité humaine.

En trouvant leur vraie place dans le monde, ils atteignent la plus haute position à laquelle l'homme peut aspirer. Lorsque Mughira Ibn Chuba entra dans la cour du guerrier perse, Rustam, il fit un discours aux courtisans réunis là. Comme l'explique Ibn Jârir, ses mots eurent un effet dévastateur sur tous ceux qui les entendirent :

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"les classes inférieures dirent : "Par Dieu ! Cet arabe a dit la vérité !" Quant aux classes supérieures, elles dirent : "Par Dieu ! Il nous a attaqués avec des mots que nos esclaves trouveront irrésistibles. Que Dieu damne nos prédécesseurs. Qu'ils étaient stupides de considérer avant tant de légèreté cette communauté !"84

Quand, lors de la treizième année de la mission, le Prophète et Abû Bakr arrivèrent à Médine, quelques cinq cents personnes vinrent à leur rencontre. Ils accueillirent les nouveaux venus par ces mots :

Bienvenue ! Vous êtes tous deux en sécurité avec nous. Nous vous acceptons comme nos dirigeants85

C'était la conquête des cœurs qui avait fait du Prophète le dirigeant du peuple de Médine. Le premier habitant de Médine à qui le Prophète avait prêché l'islam était probablement Suwayd Ibn Samit al-Khazraji. Quand le Prophète lui eut donné un aperçu des enseignements de l'islam, Suwayd dit: "Il semble que ton message soit le même que le mien".- "Quel est ton message?" –" la sagesse de Luqmân, répondit Suwayd" Lorsque le Prophète lui demanda d'expliquer la sagesse de Luqmân, Suwayd récita quelques poèmes. Le Prophète lui dit: "J'ai le Coran qui est bien supérieur à cela." Il récita alors quelques versets du Coran et Suwayd accepta immédiatement l'islam. Il retourna à Médine et prêcha le message de l'islam à sa propre tribu, mais ils le tuèrent."86

Après cela, un chef de Médine, Abû Haysar Anas Ibn Rafi, vint à La Mecque.

Il était accompagné d'un groupe de jeunes de la tribu des Banû Abd al-Ashhal. Ils étaient venus à la Mecque pour réaliser une alliance avec les Quraychites pour le compte des khazraj, une des principales tribus de Médine qui était entraînée dans un conflit avec la seconde plus importante tribu, les Aws. Le Prophète sut

84 Tabari, tarikh tabari, vol,3 p.36

85 Al-bidaya wa an-nihaya, vol 3

86 Tabari, tarikh al-tabari , p.234

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qu'ils étaient à la Mecque. Il alla les voir et leur dit : "devrais-je vous parler de quelque chose de bien meilleur que ce pour quoi vous êtes venus ?" Il continua alors à leur expliquer ce que signifiait la croyance en un Dieu Unique. Il y avait parmi eux un jeune du nom d'Ayas Ibn Mu'ad qui leur dit que ce que le Prophète leur avait raconté était bien meilleur que ce que pour quoi ils étaient venus. La délégation ne fut cependant pas d'accord. "Laisse-nous seuls, dirent-ils, nous sommes ici pour une autre affaire". Ils retournèrent à Médine. Peu après cela, une guerre violente et dévastatrice éclata entre les Aws et les Khazraj connue sous le nom de Bu'ath.

Selon Khubayb Ibn Ab dar-Rahman, deux personnes de Médine, Sa'd ibn Zarara et Zakwan Ibn Qays vinrent à la Mecque et séjournèrent chez Utba Ibn Rabiaa. Quand ils entendirent parler du Prophète, ils allèrent le voir. Le prophète les invita tous deux à embrasser l'islam et il leur récita un passage du Coran. Ils acceptèrent l'invitation du Prophète et devinrent musulmans. Au lieu de retourner directement à la maison de leur hôte, Utba, ils partirent directement pour Médine après avoir vu le Prophète. Ils étaient les premiers à communiquer le message de l'islam aux gens de Médine. Ceci se passa la dixième année de la mission du Prophète, trois ans avant son émigration à Médine.

L'année suivante, six membres de la tribu des Khazraj vinrent à la Mecque accomplir le pèlerinage. Ils devinrent musulmans, prêtèrent serment d'allégeance au Prophète et puis s'en retournèrent à Médine pour y propager l'islam. Ensuite, lors de la douzième année de la mission du Prophète, douze personnes vinrent prêter allégeance au Prophète. Le serment qu'ils prêtèrent à Aqaba, près de la Mecque, est célèbre dans l'histoire islamique et est connu sous le nom de serment de Aqaba. Puis suivit un autre pacte, au même endroit, l'année suivante, auquel soixante-quinze personnes participèrent.

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Contrairement à ce qui s'était passé à la Mecque, les personnalités éminentes de la ville de Médine acceptèrent l'islam dès le début. Selon la coutume tribale, les gens de l'époque suivaient la religion de leurs dirigeants.

L'islam se répandit directement à Médine. Très vite, il n'y eut plus une seule maison où l'islam n'avait pas encore pénétré. Rien de plus naturel alors que les musulmans, en majorités à Médine, devinrent la force dominante dans les affaires de la ville. C'est ainsi, comme l'écrit Tabarani, "que les musulmans devinrent les gens les plus influents de Médine."

Dans le document MOHAMMAD. Un Prophète pour l humanité (Page 149-154)