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L’imagination littéraire pour penser une société tragique

Chapitre 3 : L’imagination morale comme ouverture au tragique

3.3. Le rôle de la littérature : « fertiliser » l’imagination

3.3.3. L’imagination littéraire pour penser une société tragique

D’un point de vue politique, l’acte de lecture chez Nussbaum contient en lui le germe de la justice. Non seulement il permet de rendre saillantes des caractéristiques morales

384 Husserl, Ideen I, § 70.

385 Jean-Philippe Pierron, « Imaginer plus pour agir mieux. L’imagination en morale chez Carol Gilligan,

Martha Nussbaum et Paul Ricoeur », Les ateliers de l'éthique, 10(3), p. 112.

386 Cynthia Fleury, Métaphysique de l’imagination, p. 13.

387 Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre, p. 167. Ricoeur parle plus spécifiquement du récit et de la narration. 388 Montaigne, Les Essais, p. 131.

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pertinentes389 dans la construction d’une théorie morale et politique adéquate, mais il

développe les capacités morales sans lesquelles les citoyens ne pourront imaginer, rendre réelles, ou appliquer, les conclusions normatives de la théorie morale ou politique.390 La

lecture ne garantit pas la justice sociale, mais elle est ouverture à et effectuation de cette justice possible. « [Novel-reading] can be a bridge both to a vision of justice and to the social enactment of that justice » 391 écrit Nussbaum dans un livre inspiré du cours Law and

Literature qu’elle donne, en 1994, dans la faculté de droit de l’Université de Chicago. Elle y

soutient que l’imagination littéraire [literary imagination], grâce à la prise de perspective, le recadrage de notre expérience ainsi que la comparaison entre les expériences possibles qu’elle permet, est une part importante de la rationalité sociale.

Selon Nussbaum, une éthique « objective » du respect de la dignité d’autrui, par exemple les droits de l’homme, n’aura pas comme effet d’engager (émotionnellement) les humains entre eux, ni de leur permettre d’entrer imaginativement dans l’expérience d’autrui.392 Or, pour notre auteur, et suivant la théorie aristotélicienne, le vrai respect de

chacun ne peut être réalisé que s’il est accompagné de la bonne émotion ; sinon, il est devoir et non amour. Il ne s’agit donc pas d’une déférence froide, mais d’une prise de perspective

chaude, c’est-à-dire accompagnée de l’émotion juste.393 En outre, cette compréhension

affective de l’humanité de l’autre, « la vérité de la vie et de la mort, de ma solitude et de ma liaison au monde, de ma liberté et de ma servitude, de l’insignifiance et de la souveraine importance de chaque homme et de tous les hommes »394, cette compréhension ne peut être

acquise par des lois et des décrets. Quand la justice procédurale achoppe, argumente Nussbaum, la littérature peut prendre le relais. Et ce que peut amener la littérature, et ce que ce mémoire s’est efforcé de montrer, est une conception relationnelle, ambigüe, tragique,

389 Bien que toujours à questionner par un lecteur averti, note Nussbaum. « The literary imagination is part of

public rationality, and not the whole. I believe that it would be extremely dangerous to suggest substituting empathetic imagining for rule-governed moral reasoning, and I am not making that suggestion. In fact, I defend the literary imagination precisely because it seems to me an essential ingredient of an ethical stance that asks us to concern ourselves with the good of other people whose lives are distant from our own. » (PJ, p. xvi)

390 PJ, p.12. 391 PJ, p.12. 392 PJ, p. xvi.

393 Dans la théorie de l’esprit, on parle de « prise de perspective affective » et non « cognitive ». (Céline Duval,

et al., Revue de neuropsychologie, vol. 3, no. 1, 2011, pp. 41-51)

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dans le sens défini ici, de ce qu’est être humain : un entrelacement de relations humaines, passées, présentes et futures. Pour finir, et contre le préjugé traditionnel concernant l’imagination en philosophie, le problème n’est pas l’imagination « folle », mais le fait que les gens font généralement l’exercice de leur imagination de manière inégale et étroite [« unequally and narrowly »395].

What else can we do as citizens, if we want to have hope and to respect ourselves? The task of the literary imagination in public life is, as Henry James once put it, to “create the

record, in default of any better enjoyment of it: to imagine, in a word, the honourable, the

producible case.” (Henry James, The art of the novel, pp. 223-224) We may hope that this record will stand, even when it does not universally persuade, and that by standing next to crudeness and obtuseness as a fine thing next to an ugly thing, it will testify to the value of humanity as an end in itself. If we do not cultivate the imagination in this way, we lose, I believe, an essential bridge to social justice. If we give up on “fancy,” we give up on

ourselves.396

En mettant de côté de rôle vital de l’imagination, en somme, nous mettons de côté une part de notre humanité.

395 PJ, p. xviii. 396 PJ, p. xviii.

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Conclusion

Notre texte a commencé par un constat de départ. « Depuis qu’il y a des hommes et qu’ils vivent, ils ont tous éprouvé cette tragique ambiguïté de leur condition ; mais depuis qu’il y a des philosophes et qu’ils pensent, la plupart ont essayé de la masquer. »397 Loin

d’ignorer les aléas de la fortune, tenter d’évacuer la teneur ambiguë de l’existence a plutôt été la manière qu’ont choisi les philosophes pour y faire face : la réponse qu’ils ont trouvée aurait été d’essayer d’amoindrir l’emprise de la fortune sur notre conduite, laquelle devrait plutôt être contrôlée par la raison. La tendance de la philosophie à rationaliser, à « unidimensionnaliser », l’expérience d’être humain, à ne considérer qu’un seul aspect de ce qu’est une vie humaine complète et de le mettre au-dessus de tous les autres, serait sa réponse tragique au tragique en soi ; car la vision tragique, bien qu’elle, ou puisqu’elle, est par définition une vision qui se veut englobante sans être réconciliatrice, impliquerait la souffrance : pour la conscience tragique, le monde est déchiré, hétérogène, et jamais unifié. Le choix des philosophes de ne vouloir vivre que sous le règne de la raison serait une sorte de vœux d’émancipation fondé, quant à lui, sur le présupposé pieux de l’unité du monde et de son sens. Cependant, la vision tragique fait éclater en morceaux cette unité, et le sens qui émerge du monde ne se découvre que par bribes, dans ses particuliers ; aucun dieu ou principe premier n’en est désormais garant. Dans ce mémoire, nous avons tenté de réorienter notre pensée morale vers une expérience tragique du monde, et ce, grâce à la pensée de Martha C. Nussbaum. De fait, nous pensons, et avons soutenu ici, que la philosophe américaine se situerait dans une lignée de philosophe que nous pourrions qualifier de tragiques.

Tout d’abord, nous avons tâché de circonscrire le contexte historico-philosophique duquel a pu émerger la réflexion de notre auteure, pour ensuite poser les fondements aristotéliciens de sa pensée. Pour clore ce premier chapitre, nous avons également repéré certains éléments tragiques préliminaires chez les Grecs ayant influencé la pensée nussbaumienne. Puis, notre deuxième chapitre s’est efforcé de définir le phénomène tragique dont nous souhaitions parler. Pour ce faire, nous avons parcouru une sorte d’itinéraire du tragique, des tragiques grecs à l’analyse d’écrits contemporains, en passant par un excursus

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ayant pour fonction d’extraire le tragique de ses conditions d’émergence. Finalement, notre troisième et dernier chapitre a traité plus précisément du rôle de l’imagination dans la pensée nussbaumienne. Nous avons d’abord effectué un rapide survol de l’imagination dans la tradition, pour ensuite voir en quel sens il était possible de l’appréhender chez notre auteure et en quoi la littérature pouvait fournir une assise concrète dans le développement du sujet moral.

En cette fin de parcours, ce qui nous semble émerger de notre réflexion est l’idée que le regard moral est quelque chose qui « s’apprend ». C’est un pari que fait Marguerite Duras dans Hiroshima mon amour. C’est peut-être, même, le pari que tout écrivain fait. Or, ce qui est intéressant ici, c’est que ce pari soit repris par les philosophes. Pour Nussbaum, c’est l’expérience qui nous inciterait à « faire le saut » vers une conception tragique de l’existence. Or, le sujet moderne semble à court d’expériences le ramenant vers le concret des particuliers et, donc, la complexité de son interrelation et de son engagement avec et dans le monde. Voici d’où naît le primat de l’imagination chez notre auteure : dans un monde comme le nôtre, l’imagination, c’est-à-dire le pas de côté par rapport à notre expérience directe, nous permettrait de repenser les possibles et de déconstruire nos présupposés. Elle nous permettrait de nous confronter à une véritable altérité. L’imagination est donc à la fois condition de la moralité et effectuation de celle-ci : est moral en soi le geste imaginatif, car il implique un décentrement du sujet vers le monde. Et ce décentrement, comme nous l’avons vu, est une condition nécessaire à la construction d’une conscience tragique. Réhabiliter la place de l’imagination au cœur de notre existence afin de mieux voir, et par conséquent de mieux vivre, voilà le fil conducteur de notre intuition. Mais que peut-on y lire au juste ? Le présupposé qu’il faille voir l’existence dans sa dimension tragique, que c’est cette teneur tragique qui est le juste ton avec lequel il faille aborder l’existence, c’est choisir avec Ulysse de rentrer à Ithaque, avec Hector de célébrer chaque moment encore vécu comme victoire de la vie sur la mort et, sans jamais faillir, de mener notre combat contre les sirènes de la raison : c’est de la vie humaine dans toute sa « bonté » et sa « fragilité » dont il en retourne.

Dans ses dithyrambes, Nietzsche reprend le mythe de Dionysos et Ariane. Dionysos, celui qui connaît la valeur de la vie humaine, s’y éprend d’un amour puissant pour la jeune mortelle. Ariane, quant à elle, croit que l’on peut sortir du labyrinthe des contradictions de la

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vie humaine par la clarté de la raison, personnifiée par Thésée, dont elle tombe amoureuse. Celui-ci combat et tue le monstre mi-animal, mi-homme, symbole de la condition humaine. Mais, après lui avoir fait miroiter un amour vain, Thésée abandonne la jeune fille, la laissant pour morte ; seul Dionysos peut la faire renaître. « La parole suprêmement sage est le ‘oui’ dionysiaque à l’existence entière, et Ariane ne pourra l’apprendre que de Dionysos

philosophos. »398 Voici donc la condition en laquelle se trouve le sujet moderne ; seul un

nouveau « oui » à la vulnérabilité intrinsèque de la condition humaine, « oui » paradoxal devant la Fortune et engagement dans l’immanence, pourrait permettre de penser à nouveau frais une philosophie contemporaine, pour reprendre les mots de Nussbaum, « pleinement humaine ». Néanmoins, « à bien examiner cette conception, elle ressemble plus à une prière qu’à une vérité. »399

398 Monique Dixsaut, Nietzsche. Par-delà les antinomies, p. 462. 399 Sextus Empiricus, Contre les professeurs, XI, 401.

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