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L’avouerie du ban de Verviers

Dans le document LES AVOUERIES DES ÉGLISES LIÉGEOISES XI (Page 133-143)

DEUXIEME PARTIE – LA MENSE EPISCOPALE

IX. Franchimont et le ban de Verviers

2. L’avouerie du ban de Verviers

En l‟an 1313, nous trouvons Baudouin de Fléron740 investi de l‟avouerie de Verviers. Ce personnage était déjà apparu dans les sources en 1293, lors de la donation de l‟avouerie de Cerexhe et de Heuseux à Jean, fils du seigneur de Melen741. Auparavant, Baudouin exerçait lui-même cette charge, qu‟il tenait en fief d‟un certain Henri de Houffalize742.

Baudouin appartient en fait à une lignée d‟avoués, puisque son père, également prénommé Baudouin, était investi de l‟avouerie de Fléron (1260). Quant à son frère, Frank delle Roche, il obtiendra également l‟office d‟avoué à Fléron après la mort de leur père, entre 1285 et 1315743.

Nous rencontrons de nouveau Baudouin comme avoué de Verviers en 1315, date à laquelle il intervient au nom du seigneur de Durbuy744, Jean Ier l‟Aveugle, dont il tient l‟office en fief.

L‟avouerie de Verviers s‟avère donc être une sous-avouerie. Il est probable qu‟à l‟origine les seigneurs de Durbuy exerçaient eux-mêmes la charge, mais qu‟ils y renoncèrent ultérieurement, leurs terres patrimoniales étant trop éloignées du ban de Verviers. La dépendance vassalique des avoués de Verviers envers ces derniers perdurera jusqu‟en 1444 au moins745.

738 Ibidem, p.233-234.

739 Etant probablement le fils de Guillaume-Egon de Fürstenberg, Louis-Pierre de La Marck (1674-1750) connut une brillante carrière militaire. Il fut également un diplomate de premier plan au service de la France, ce qui lui valut d‟être nommé ambassadeur extraordinaire en Espagne (1738-1740). On le retrouve par ailleurs comme gouverneur à Landrecies (1727), puis à Cambrai (1740). B. DEMOULIN, Recueil des instructions aux ambassadeurs et ministres de France. XXXI : principauté de Liège, Paris, Ministère des Affaires étrangères, 1998, p.217-223. Cf. également J. DE CHESTRET DE HANEFFE, Histoire de la maison de La Marck..., op.cit., p.235-238.

740 Province de Liège, arrondissement de Liège.

741 Cerexhe-Heuseux et Melen sont deux sections de l‟actuelle commune de Soumagne, province de Liège, arrondissement de Liège. La seigneurie de Cerexhe-Heuseux était une possession de la collégiale Saint-Pierre à Liège. Cf. Communes de Belgique, op.cit., t.1, col. 278. Voir aussi le chapitre consacré aux avoueries de cette collégiale, dans le présent travail.

742 Province de Luxembourg, arrondissement de Bastogne.

743 Au Moyen Age, l‟actuelle commune de Fléron se divisait en deux parties : l‟une appartenait au bailliage d‟Amercoeur, tandis que l‟autre, issue du démembrement du domaine de Jupille, était possession de Notre-Dame d‟Aix-la-Chapelle. C‟est sur ce dernier territoire que l‟avoué de Fléron exerçait sa juridiction, qui s‟étendait par ailleurs à Ayeneux, Romsée, José, Vaux-sous-Chèvremont et Vaux-sous-Olne. Cf. Communes de Belgique, op.cit., t.1, p.485-486 ; J.B. DE HARENNE, Le château de la Rochette et ses seigneurs, B.I.A.L., t.22, 1891, p.71.

744 Province de Luxembourg, arrondissement de Marche-en-Famenne.

745 Cf. infra, le record des droits liés à l‟avouerie. Il s‟agit de la mention la plus tardive que nous ayons trouvée, mais il n‟est bien sûr pas exclu que l‟avouerie de Verviers ait continué à relever de Durbuy jusqu‟à la fin de l‟Ancien Régime.

Il est vraisemblable que Baudouin décéda peu après ou qu‟il renonça à son office car il est qualifié d‟ancien avoué de Verviers dans un acte de relief du 23 mars 1317746. De Baudouin de Fléron, l‟avouerie du ban de Verviers passe à un dénommé Thomas de Chaineux747. Bien que les modalités du transfert demeurent inconnues, il est possible qu‟elle échut à Thomas par mariage ou acquisition. L‟hypothèse d‟une parenté avec le lignage de Fléron ne doit pas non plus être écartée.

Ainsi, comme le fait remarquer J. Lagneau748, il n‟est pas exclu qu‟une des filles de Baudouin ou de son frère, Frank, ait été la mère de Thomas de Chaineux. Le père de celui-ci, Olivier de Chaineux, avait épousé une Waimes. De cette union naquit son fils aîné, Simon Scavedris, futur mayeur de Stavelot. Par la suite, on constate qu‟un des fils puînés d‟Olivier de Chaineux se nomme Frank, prénom typique des avoués de Fléron. De même, un de ses petits-fils se prénomme Godefroid. Lagneau en déduit un probable remariage d‟Olivier de Chaineux avec une fille du lignage de Fléron, dont seraient issus les héritiers que nous venons d‟évoquer, mais aussi Thomas de Chaineux.

L‟avoué Thomas de Chaineux est cité pour la première fois en 1338. Il possédait le manoir de Verviers, dit également de Sècheval, ainsi qu‟une cour féodale. A une date indéterminée, il épousa Marie de Wez, qui apparaît à ses côtés en 1368, lorsqu‟ils fondent tous deux l‟autel de la Vierge dans l‟église de Verviers.

Thomas décède sans lui avoir donné d‟enfants. Marie de Wez épouse peu après en secondes noces un certain Arnould Print de Nivelle. Ce mariage permet à Arnould de faire relief de deux manoirs, celui d‟Andrimont749, qui portera désormais le nom de « cour de Nivelle », et celui de Verviers (20 juillet 1371). Un mois plus tard, il participe à la bataille de Baesweiler750. Nous perdons ensuite se trace. Une chose est cependant certaine : Arnould et Marie n‟avaient pas d‟hoirs car c‟est le frère de ce dernier, Louis Print, qui hérita des deux manoirs. Il en fit relief le 16 mars 1375, avant de les vendre à Henri, fils de Goffin de Verviers751. Quant à l‟avouerie, elle resta dans la famille de Thomas, passant à son neveu Godefroid, fils d‟Olivier II de Chaineux. Cité de 1392 à 1417, Godefroid de Chaineux ou de Xhenemont était échevin de Herstal752, localité où il résidait.

Cependant, au début du XVe siècle, le fils d‟Henri de Verviers, Goffin II, revendiqua l‟avouerie. Sans doute prétendait-il que son père avait acquis la charge en même temps que les deux manoirs. Cette prétention semblait d‟autant plus fondée que ceux-ci avaient constitué pendant longtemps un bien patrimonial des avoués de Verviers. Godefroid de Chaineux nia évidemment l‟existence d‟un lien quelconque entre la charge d‟avoué et les manoirs. Tant et si bien que les deux hommes en vinrent aux armes pour régler le litige. Toutefois,

746 E. PONCELET, Le livre des fiefs de l’Eglise de Liège sous Adolphe de la Marck (1313-1344), Bruxelles, 1898, p.188.

747 Section de la commune de Herve, province de Liège, arrondissement de Liège.

748 J. LAGNEAU, Contribution à l’histoire de l’avouerie de Verviers, Chronique archéologique du Bulletin des Archives verviétoises, n°45, 1950, p.265-269.

749 Commune aujourd‟hui fusionnée avec Dison, province de Liège, arrondissement de Verviers.

750 Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, district de Cologne. Bataille au cours de laquelle les troupes du duc de Juliers, soutenu par le duc de Gueldre, remportèrent la victoire sur les troupes brabançonnes (22 août 1371).

751 Mentionné dès 1354, Goffin le Mayeur, dit de Verviers, possédait une « cour » proche du manoir de Thomas de Chaîneux. En 1370, son fils Henri en hérita, avant de s‟en défaire en 1382.

752 Province de Liège, arrondissement de Liège.

l‟affrontement demeura indécis, de sorte que leurs descendants respectifs continuèrent à s‟intituler avoués.

Ainsi, vers le milieu du XVe siècle, Verviers comptait toujours deux avoués rivaux, ce qui explique certains passages curieux d‟un record de l‟avouerie du ban de Verviers, daté du 5 mars 1444753. Rendu à la demande des deux avoués de l‟époque, Henri II de Verviers et Jean le Polain de Xhenemont (fils de Godefroid de Chaineux), le document prévoit en effet à plusieurs reprises l‟exercice de l‟avouerie par plus d‟une personne754.

En plus de nous éclairer sur la rivalité entre les lignages de Verviers et de Xhenemont, le record de 1444 constitue une source très précieuse, étant l‟unique règlement d‟avouerie qui nous soit parvenu pour le ban de Verviers. Les droits et privilèges attachés à la charge d‟avoué y sont énumérés en trois articles principaux qui concernent les plaids, les revenus et surtout les amendes.

L‟avoué de Verviers n‟assistait pas en personne aux trois plaids généraux annuels, mais se faisait représenter par un délégué, le mambour. Le rôle de ce mambour est assez semblable à celui du porte-parole, dont il sera question un siècle plus tard pour l‟avouerie de Franchimont (cf. supra). Il est en effet chargé de présenter devant les échevins, au nom de l‟avoué, les affaires judiciaires concernant les manants et surcéants du ban de Verviers. A l‟occasion des plaids généraux, l‟avoué ne peut exiger aucun salaire. Par contre, lors des autres plaids, il recevra du vin et un salaire, conformément à la loi du pays. Chaque année, il percevra en outre six sous, issus du cens levé au profit de l‟évêque de Liège et répartis comme suit : 2 sous à la sainte Gertrude (17 mars), 2 sous lors de l‟Assomption (15 août) et 2 sous le jour de la saint André (30 novembre).

En matière d‟amendes, l‟avoué a droit à la tierce partie pour toutes les plaintes portées devant les échevins, qu‟elles soient jugées par le tribunal ou qu‟elles donnent lieu à des compositions à l‟amiable. Il en ira de même pour toutes les amendes de bannissement ainsi que pour l‟ensemble des affaires judiciaires relevant de la compétence échevinale.

Le partage des amendes avec l‟évêque de Liège n‟avait pas lieu à Verviers, mais au château de Franchimont. Les échevins et le mayeur s‟y rendaient de temps à autre, sur mandement du châtelain, pour verser les revenus des amendes et des compositions d‟une ou plusieurs années.

L‟avoué ne se déplaçait pas, envoyant un délégué qui recevrait en son nom la part qui lui était due. Les frais de l‟expédition à Franchimont étaient assumés à la fois par l‟avoué et par l‟évêque. En général, c‟est le châtelain lui-même qui recevait la part de l‟évêque, à savoir les deux tiers de la somme, qu‟il redistribuait ensuite au prélat755.

En ce qui concerne la seconde moitié du XVe siècle, nous en sommes pour l‟essentiel réduits à des conjectures. Tout au plus savons-nous qu‟un de nos deux avoués rivaux de 1444, Jean le Polain, s‟intitulait encore comme tel en 1457. Après quoi il se retira à Herstal, où il était

753 Ce document est connu grâce à une copie prise en 1622, par ordre du magistrat de la ville de Verviers.

Cf. J. PEUTEMAN, A propos d’une inscription inédite de Stembert (1681) : l’avouerie de Verviers, Bulletin des archives verviétoises, n°43, 1950, p.232-233.

754 Ainsi, note-t-on par exemple : ...à cause des droitures et redevabilitez partenante et afférantes à celuy ou ceux qui sont, ou pour le temps seront, advoué ou advouez en laditte hauteur et ban de Vervier, et aussi de qui ledit advoué, ou lesdits advouez, doit ou doivent estre tenus et redevable envers un chacuns à notre ayant cause pour les raisons de laditte advouerie.

755 A l‟exception d‟un cens de 7 sous qui appartenait aux échevins.

toujours en vie en 1471. Sans doute le lignage concurrent de Verviers continua-t-il lui aussi à revendiquer l‟avouerie.

Lorsque nous retrouvons à nouveau des avoués verviétois, le XVIe siècle est déjà entamé. Le premier d‟entre eux, Jacquemin de Mollin, est mentionné comme tel dans son testament, en date du 13 décembre 1524. Il laisse au moins 6 filles et 2 fils, parmi lesquels l‟aîné, Thomas, qui lui succède comme avoué. Les hoirs de Thomas de Mollin furent nettement moins nombreux, puisqu‟il n‟engendra apparemment qu‟une seule fille, Isabeau Moreau de Mollin, qui apporta l‟avouerie en dot à son mari. Celui-ci, un dénommé Jean Collin le Mangon, dit aussi Jean le Voué, est cité en 1549. Nous le retrouverons ensuite le 29 janvier 1573, à l‟occasion de son testament.

Dans le même temps, en l‟an 1545, un autre avoué de Verviers nous apparaît en la personne de Jean de Wachtendonck, maréchal de Cologne et grand bailli de Kempen. Il semble donc que les Verviers et les Polain de Xhenemont ont disparu de la scène, mais uniquement pour laisser la place à deux autres lignages concurrents. Reste à déterminer comment s‟est déroulée cette transition. Il semblerait que le lignage de Wachtendonck ait acquis le titre d‟avoué auprès des Pollain de Xhenemont, peut-être dès la fin du XVe siècle. A moins qu‟il ne s‟agisse d‟une alliance matrimoniale.

Faudrait-il dès lors voir dans les de Mollin les successeurs des de Verviers ? C‟est possible. Il est en tout cas intéressant de noter qu‟en ce milieu du XVIe siècle, les Verviers sont devenus par alliance des seigneurs condrusiens et ardennais et se désintéressent peu à peu de leur berceau familial.

La période qui suit la mort de l‟avoué Jean Collin le Mangon se révèlera cruciale pour l‟histoire de notre avouerie. En effet, en 1573, sa veuve, Isabeau de Mollin, fait don de l‟avouerie à un petit-neveu par alliance, Jean de Stembert, époux de Clémence de l‟Espée756. A cette occasion, les de Verviers réapparaissent brièvement, cédant contre une rente le domaine du manoir de Verviers à la famille de Stembert757. Le patrimoine médiéval de l‟avouerie de Verviers s‟en trouve donc partiellement reconstitué. Par ailleurs, il ne sera plus question des Wachtendonck ultérieurement. Aussi peut-on supposer que l‟accession de Jean de Stembert à l‟avouerie marque la fin de près de deux siècles de contestation.

Le lignage de Stembert possède l‟avouerie pendant trois générations, jusqu‟au 28 octobre 1637 : à la mort sans hoirs du dernier héritier, l‟office passe à un oncle paternel qui s‟approprie du même coup le nom de Stembert. Prénommé Jean Remacle, il est également bourgmestre de Verviers et meurt le 11 juin 1672. Son fils homonyme apparaît comme avoué le 2 octobre 1707758. En 1734, la famille Hubin de Stembert est anoblie. Elle conservera la charge d‟avoué du ban de Verviers jusqu‟à la fin de l‟Ancien Régime.

756 Cf. à ce sujet J.J. LE PAS, L’avouerie de Verviers et les familles de voués au XVIe siècle, Bulletin des Archives verviétoises, n°71-72, 1956, p.95-102.

757 Stembert est aujourd‟hui une section de la commune de Verviers.

758 Avec son épouse, Marie-Ida de Mathelin, Jean Remacle de Stembert (II) fit don d‟une fenêtre à l‟ancienne église du village de Stembert. L‟inscription lapidaire fut redécouverte dans le cimetière par J. PEUTEMAN en 1949. Cf. A propos d’une inscription inédite..., op.cit.

X. Streel

Bien que situé à proximité immédiate de Fexhe-le-Haut-Clocher759, bastion de l‟avoué de Hesbaye, le domaine de Streel ne dépendait pas de ce dernier. En effet, il s‟agissait d‟un fief relevant directement de la Cour féodale de Liège et dont l‟avouerie, de même que la haute et la basse justice, étaient confiées à un lignage local. En 1345, les revenus annuels du domaine étaient estimés à 80 muids d‟épeautre. L‟avoué bénéficiait encore d‟autres revenus, notamment sous forme de chapons, et y jouissait du droit de main morte. Soixante bonniers de terres, transmises héréditairement, venaient s‟ajouter au domaine proprement dit760. Par ailleurs, notre avoué était vassal de l‟évêque pour d‟autres terres situées en dehors de Streel.

Parmi elles, 17 bonniers à Alken761, relevés le 20 avril 1314762, une cour et une maison dans le quartier de Fragnée763 et des terres Ŕ sans plus de précision Ŕ sises à Waremme, près de la voie allant de Waremme à Saive (relief du 19 septembre 1345)764.

A dire vrai, nous ignorons presque tout des avoués de Streel qui surgissent dans les sources à partir du début du XIVe siècle. Seuls leurs noms et quelques jalons chronologiques nous sont parvenus. Le premier d‟entre eux est Louis, cité le 10 février 1314 lors du relief du domaine de Streel devant la Cour féodale de Liège765. Par la suite, entre 1332 et 1345, nous rencontrons son fils, Louis II. Celui-ci mourut avant février 1370, laissant une veuve dénommée Adèle ou Mabille qui vécut jusqu‟en septembre 1395 au moins. Après quoi, dans le courant du XVe siècle, l‟avouerie se trouve dévolue à Jean, mentionné entre 1435 et 1469.

Enfin, on n‟omettra pas de mentionner le dernier avoué de Streel dûment attesté, un certain maître Jean, dont il est question en mars 1557.

Les avoués de Streel possédaient leur propre cour féodale qui nous a conservé toute une série de documents pour les XIVe et XVe siècles. C‟est d‟ailleurs en grande partie grâce à eux qu‟il a été possible d‟établir une chronologie des différents avoués. Mais leur intérêt ne s‟arrête pas là. Ils nous livrent ainsi divers éléments intéressants quant aux fiefs et à leurs détenteurs.

D‟emblée, on constate que pas moins de quatre collégiales liégeoises figuraient en bonne place parmi les feudataires de l‟avoué de Streel. L‟église Saint-Pierre, tout d‟abord, qui détenait 8 verges grandes de terre sises à Streel. Il s‟agissait d‟un franc fief autrefois aux mains d‟un certain Hermann de Streel : le 1er avril 1343, celui-ci y avait renoncé en faveur d‟un nommé Libert qui l‟avait ensuite transporté au profit de la chapelle Notre-Dame aux Degrés de Saint-Pierre. Elle conserva ce fief pendant au moins deux siècles, ainsi que l‟attestent deux actes de reliefs datant respectivement de 1435 et 1557. On notera que le relief était opéré par le doyen de Saint-Pierre en tant que mambour de la dite chapelle. Cependant, ce dernier ne se présentait pas toujours personnellement, mais déléguait Ŕ comme ce fut le cas le 20 mai 1435766 Ŕ le bâtonnier de l‟église qui jurait fidélité et hommage « à bouche, à mains et à saints »767.

759 Province de Liège, arrondissement de Waremme.

760E.PONCELET, Les feudataires d’Englebert de la Marck..., op.cit., p.133.

761 Province de Limbourg, arrondissement de Tongres.

762 E. PONCELET, Le livre des fiefs sous Adolphe de la Marck..., op.cit., p.140.

763 Acquise par reportation du Lombard Payen le Rat (sic), le 2 août 1332. Ibidem, p.363.

764 E.PONCELET, Les feudataires d’Englebert de la Marck..., op.cit., p.170.

765 E.PONCELET, Le livre des fiefs sous Adolphe de la Marck..., op.cit., p.127.

766 Il s‟agissait alors de Gérard Polslawer, chanoine depuis 1424 et doyen entre 1428 et 1437. Cf. E.PONCELET, Chartes de St.Pierre..., op.cit., p.XXXIII-XXXIV.

767 Ibidem., n°130, p.43 ; n°520, p.202-203 ; p.395.

Deux autres fiefs, situés à Fexhe-le-Haut-Clocher, étaient aux mains de Sainte-Croix. Le premier d‟entre eux fut transporté au profit de la collégiale par plusieurs feudataires de l‟avoué de Streel, originaires de Villers-l‟Evêque et d‟Awans, le 27 juillet 1378. Le deuxième, dont la superficie s‟élevait à 6 journaux, est mentionné à partir du 20 juillet 1381, lorsque Louis, fils de Guillaume de Freloux, en fit le retrait devant la cour jurée de Sainte-Croix. Le 13 mars 1429, un autre retrait était effectué par Humbert delle Vaux de Kemexhe, demeurant à Freloux, après que les 6 journaux en question aient été saisis par le chapitre768.

C‟est encore une fois une donation qui fit de la collégiale Saint-Martin le vassal de l‟avoué de Streel pour 17 verges grandes de terres sises à Fexhe-le-Haut-Clocher. Ainsi, jusqu‟au 12 septembre 1395, le fief avait été détenu par un nommé Guillaume le Bolengereal, puis par sa veuve, Catherine. A cette date, celle-ci décida d‟y renoncer en faveur de la collégiale769. Quant à la collégiale Saint-Jean l‟Evangéliste, elle fut investie le 21 février 1469 d‟une rente de 12 muids d‟épeautre, en faveur de ses chapelains, ainsi que d‟une autre rente de 2 muids au profit de ses chanoines770.

Enfin, l‟on rencontre également parmi les hommes de fiefs de l‟avoué des membres de la bourgeoisie et du patriciat urbain. L‟un des mieux connus est semble-t-il l‟échevin Jacques ou Jacquemar de Metz. Echevin de Liège (1349-1361)771, celui-ci apparaît pour la première fois comme feudataire de la cour de Streel le 29 juillet 1336, lorsque les enfants de feu Collin de Streel lui font transport d‟une maison et d‟une terre sises dans cette localité772. Mais c‟est surtout la succession de l‟échevin, pour le moins compliquée, qui fut à l‟origine d‟actes juridiques des plus intéressants.

Jacques de Metz mourut en 1361. Sa veuve, Jeanne, fille de feu Julien de Herve, se remaria avec un citain de Liège, Thomas Berleur. Conformément à la loi du pays, les fiefs que le

Jacques de Metz mourut en 1361. Sa veuve, Jeanne, fille de feu Julien de Herve, se remaria avec un citain de Liège, Thomas Berleur. Conformément à la loi du pays, les fiefs que le

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