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ENCORE UNE FOIS SUR LE SYSTÈME CONDITIONNEL DU FRANÇAIS

1. L’ANCIEN FRANÇAIS

Dès les plus anciens textes écrits en français on observe plusieurs constructions syntaxiques des tournures hypothétiques homogènes du type si p, q, dont on mentionne :

1.1. Le premier type: La période conditionnelle probable / ouverte vers les mondes possibles

Ce schéma sémantique continue du point de vue formel le type latin: si amicum habeo, gaudeam / gaudeo. Par conséquent, il se réalise de bonne heure avec l’indicatif présent dans la protase, et avec le futur ou le présent du même mode dans la proposition régissante, si je veuil, je pues / puis [= le premier Type], au niveau sémantique l’indicatif exprimant le fait que le locuteur asserte une supposition sur un procès p sans en prendre une certaine position envers les possibilitiés de réalisation de ce procès dans le monde réel:

(1) S’ensi nel fait, donc pert France son los (CourL., 25, apud Ménard : 1976, p.

235)

«S’il n’agit pas ainsi, la France alors perd sa réputation».

Mais le futur de l’indicatif se retrouve déjà en ancien français très rarement dans la protase, ce tiroir étant fréquemment rencontré dans l’apodose, tout comme dans la langue moderne (voir l’ex. 3, dont la structure: /si indicatif présent - futur antérieur subsiste dans la langue actuelle) :

(2) Savoir frerés, se la fee penrés (Aubéron, 947, apud Ménard : 1976, p. 235)

«Vous agirez sagement en prenant la fée».

(3) Se tu vuels faire tot mon comandement; … / Je te donrai onor et chastement (CourL., 855-857, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 511)

«Si tu veux faire mon commandement, je te donnerai fief et châtellenie».

D’ailleurs, en français classique et moderne, le futur de l’indicatif continue pourtant à être utilisé dans la subordonnée, souvent dans la langue populaire, et dans des constructions plutôt à valeur hypothético-concessive:

(4) S’il ne la dépassera pas, c’est qu’on ne dépasse pas la perfection (Thibaudet, apud Ménard : 1976, p. 235).

Parfois, tout comme en latin, l’indicatif présent ou futur se combine dans l’apodose avec l’impératif :

(5) Tolés le moi, si m’arés mort (Guillaume d’Angleterre, 2466, apud Ménard : 1976, p. 233)

«Si vous me le prenez, c’en est fait de moi».

ou dans la protase – surtout dans les textes anglo-normandes – très rarement avec le présent du subjonctif, le locuteur actualisant – sauf les cas où ce paradigme verbal est employé pour exprimer la restriction, le regret – une supposition concernant un procès considéré comme possible :

(6) Ne trouver nel porrunt s’a Senz ne l’augent querre (Thomas Becket, 2572, apud Ménard : 1976, p. 235)

«Il ne pourront pas le trouver à moins qu’ils n’aillent le chercher à Sens».

Ce type sémantico-syntaxique apparaît souvent en ancient français realisé aussi en rapport paratactique, le subjonctif n’ayant pas la béquille que, et il se perpétuera seulement avec certains verbes (en général, des auxiliaires modaux) jusqu’en français moderne: fût-il / n’eût-fût-il été, etc :

(7) Faille une sule feiz par sa recreantise,

Trancherai lui la teste (Pèlerinage de Charlemagne, 697, apud Ménard : 1976, p.

233)

«Qu’il fasse une seule fois défaut par faiblesse, et je lui trancherai la tête».

Du reste, le subjonctif désidératif, parfois même éventuel, apparaît dans une subordonnée conditionnelle qui n’est plus introduite par la conjonction se / si, mais par d’autres structures plus explicites :

(8) Od vous irai, sire, mais qu’il vous place (Moniage Guillaume, II, 2261, apud Ménard : 1976, p. 233)

«Je vous accompagnerai, seigneur, à condition que cela vous plaise».

(9) Les chevaus prendrai jo, mes ne vous poist (Aiol, 3529, apud Ménard : 1976, p.

233)

«Je prendrai les chevaux, à condition que cela vous ennuïe pas».

Dans ces cas, le sémantisme de la proposition subordonnée [+ nuance adversative, restrictive, etc.] est donc déterminé aussi par l’élément introductif : quant «au cas où», que, si que, par si que, par tel couvent que «dans des conditions telles que» ou pour ce que, pour tant que, pour que, pour quoi «sous la réserve que, à condition que, pourvu que, pour peu que» :

(10) Quant tu veus boire, si le di (Robin et Marion, 152, apud Ménard : 1976, p.

234).

«Si tu veux boire, dis-le!» .

Au XVII-ème siècle, après de tels éléments introductifs, on enregistre aussi l’emploi des modes conditionnel, indicatif ou même l’infinitif :

(11) Quand le malheur ne serait bon / Qu’à mettre un sot à la raison, / Toujours serait –ce à juste cause / Qu’on le dit bon à quelque chose (La Fontaine, Fables, VI, 7, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 515).

(12) A moins que de l’épouser, on ne peut souffrir ses poursuites (Molière, Fourberies de Scapin, I, 2, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 515).

Il y a aussi en ancien français d’autres cas de non-symétrie entre les deux segments constitutifs de ce schéma conditionnel, cette situation étant tributaire premièrement au désir du locuteur de souligner de manière plus explicite le rapport logico-temporel existent entre la protase et l’apodose :

/se indicatif imparfait – indicatif plus-que-parfait/ :

(13) Se je n’avoie reproche de Mahom, / Ja vos l’avoie tüé a un baston (Aliscans,

374-375, apud Buridant : 2000, p. 633)

«Si je n’encourais les reproches de Mahomet, je l’aurais déjà tué d’un coup de bâton».

/se indicatif présent ou futur – la forme en –roie/ :

(14) Se jou le couroune, li empereres Andromes me tueroit et decoperoit tout en pieches (ConquesteC, 22, 34-35, apud Buridant : 2000, p. 633)

«Si je le couronne, l’empereur Andronic va me tuer et me tailler en pièces».

1.2. Le deuxième type: La période conditionnelle improbable

Hérité aussi du latin, du type: si potuissem, feceram, ce schéma atteste l’emploi dans la régissante du plus-que-parfait de l’indicatif, considéré par les grammairiens provençaux comme un « conditionnel ».

Mais, le principal schéma de construction de la période improbable est caractérisé par l’emploi fréquent du subjonctif imparfait tant dans l’apodose, que dans la protase [=

le Type IIa], fait qui conduit à la confusion du potentiel et de l’irréel, la désambiguïsation revenant au contexte :

(1) Se je pëusse je le feïsse [appliqué au présent et au passé].

(2) Se j’osasse parler,

Je demandasse de quel terre estes nez.(CourL., 1565, apud Ménard : 1976, p.

236) = potentiel1 du présent [+ affirmation atténuée]2.

«Si j’osais, je vous demanderais de quel pays vous êtes originaire».

L’emploi du subjonctif à l’intérieur de ce schéma conditionnel exprime le fait que le locuteur laisse entendre une attitude critique envers la supposition qu’il formule. Dans ce cas, il considère si p comme improbable, parfois avec une forte nuance de peur, de déresponsabilité, etc. C’est donc le cas de l’hypothèse / de la supposition assertée sur un procès p considéré comme éventuel / possible et rapporté soit au présent-futur (le plus souvent), soit au passé (dans ce cas, le POT /possible faible/ s’entrecroisant avec l’IR)3.

Ce schéma se perpétuera des siècles dans l’histoire de la langue française, le subjonctif imparfait se maintenant au moins dans l’un des segments constitutifs de la structure conditionnelle (souvent dans la protase), surtout avec certains verbes modaux:

estre, avoir, devoir, pooir, voloir, oïr, oser, cuidier, savoir, valoir, venire, etc., des verbes qui apparaissent même au XVII-ème siècle utilisés au subjonctif imparfait (v. Ménard : 1976, p. 236).

Mais, ce schéma conditionnel, littéraire, très ancienne, présente le désavantage dû à l’emploi même du subjonctif – un mode inapte à situer le procès dans le temps –, de ne pas établir un rapport logico-temporel très strict entre la protase et l’apodose.

Voilà pourquoi, bien qu’attesté dès les plus anciens textes, à partir du XIII-ème siècle on observe le remplacement dans l’apodose du subjonctif imparfait par la forme en -roie. On arrive donc au schéma hétérogène: /se subjonctif imparfait – la forme en –roie/

[= le Type IIb], rencontré souvent dans les textes anglo-normandes :

Dans l’apodose, le subjonctif marque la prééminence du possible sur le probable, la forme en –roie du conditionnel marque la prééminence du probable sur le possible (Buridant : 2000, p. 628).

(3) Se je pëusse je le feroie [= facere habebam].

(4) S’elle sentist ceo ke jeo sent, Jeo perdreie ceste dolur (Equitan, 96, apud Ménard : 1976, p. 36)

«Si elle ressentait ce que j’éprouve, je serais libéré de mes souffrances».

Souvent, cette tournure mixte apparaît introduite par un pronom relatif ou par la conjunction que, au lieu de s e:

(5) Que fust sur eux la force moie, / Moult volentiers m’en vengeroie (Thèbes, 3879-3880, apud Buridant : 2000, p. 630)

«Si toute ma force se concentrait sur eux, je m’en vengerais de bon coeur».

La situation inverse – caractérisée par l’installation de la forme en -roie dans la protase – apparaît elle-aussi, mais d’une manière extrêmement rare. De tels exemples se rencontrent par intermittence dans l’ancien français, leur nombre croissant à partir du XVII-ème siècle :

(6) Je feroie mal et pechié S’a vostre amie vos toldroie (Cristal et Clairie, 2495, apud Ménard : 1976, p. 236)

«J’agirais bien mal si je vous enlevais à votre amie».

De telles tournures continuent à apparaître en français classique et moderne, surtout dans la langue populaire, fréquemment dans des structures conditionnelles chargées aussi avec une certaine nuance concessive :

(7) Je meure si je saurois vous dire qui a le moins de jugement (Malherbe, apud Menard : 1976, p. 236-237).

(8) Si je ne le voudrais pas le nier, je crois du moins qu’il faut en rabattre (Brunetière, apud Ménard : 1976, p. 237).

La littérature de spécialité attire l’attention que, dans de tels cas, il s’agit de l’actualisation d’un fait éventuel qui peut être glosé par des formules du type: s’il arrive que, par hasard, etc., et non pas d’un fait conditionné (v. Brunot-Bruneau : 1969, p. 513).

En même temps, à partir du XII-ème siècle, l’indicatif imparfait apparaît assez couramment après si, étant déterminé par la dislocation de la période et favorisé aussi par l’emploi dans la principale de la nouvelle forme de conditionnel [= le Type IIc]. Ce schéma syntaxique, à côté du fait qu’il souligne très clairement le rapport logico-temporel existent entre la protase et l’apodose, a l’avantage de faire actualiser aussi d’autres différentes nuances [+ affirmation atténuée, etc.] :

(9) Se ore esteie de son pere vengiez, / molt en sereie belz et joianz et liez (CourL., 1951-1952, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 511)

«Si maintenant j’étais vengé de son père, j’en serais bien hereux, joyeux et content».

(10) Dame, se vos le vouliez soufrir, ge iroie a cel tournoiement. (MortArtu, 8, 8, apud Ménard : 1976, p. 236)

«Madame, si vous le permettiez, j’irais à ce tournoi».

Ce schéma deviendra, à partir du XVI-ème siècle, très usuel, représentant en français moderne le type fondamental d’actualisation d’une hypothèse improbable.

Aussi, en ancien français, à l’intérieur des structures non-homogènes du type si p, q, à valeur potentielle ou irréelle, se remarque-t-il le schéma : /se subjonctif imparfait ou subjonctif plus-que-parfait – indicatif présent ou futur/ (ou la formule inverse) :

(11) Se tu estoies ore ocis, / Dunc n’ai jeo mais suz ciel ami (Gormont, 215-216, apud Buridant : 2000, p. 633)

«Si à présent tu était tué, alors je n’ai plus un seul ami au monde».

1.3. Le troisième type: La période conditionnelle impossible

Pour exprimer une fiction / une supposition rapportée à un procès dont la réalisation est considérée impossible par le sujet parlant / par le locuteur, l’ancien français emploie le même schéma syntaxique rencontré auparavant : /se subjonctif imparfait – subjonctif imparfait/. De telles tournures actualisent donc, dès le XII-ème siècle, mais avec une plus large diffusion au XIII-ème siècle, surtout dans les textes en vers, l’IR rapporté au présent-futur ou au passé, tant dans la protase, que dans l’apodose [= le Type IIIa] :

(1) Se je pëusse je le feïsse [appliqué pour le présent et pour le passé].

(2) Estranglé fust, s’il n’i aidast (Protheselaus, 3784, apud Buridant : 2000, p. 628)

«Il aurait été étranglé, s’il n’était pas intervenu».

(3) De cest escange se soufrissent mult bien li pelerin, se Dieux volsist (Villehardouin, 46, apud Ménard : 1976, p. 237)

«De ce changement les pèlerins se seraient fort bien passés, si Dieu l’avait voulu».

Même à l’intérieur de ce schéma, on enregistre fréquemment l’emploi de la parataxe:

(4) Et je fusse morz grant piece a, Ne fust li rois (Lancelot, 4019, apud Menard : 1976, p. 233)

«Et je serais mort depuis longtemps n’eût été le roi».

En conclusion, en ancien français le subjonctif imparfait est bivalent, ce tiroir actualisant à la fois le POT et l’IR, rapportés au présent-futur, plus rarement, au passé.

Mais, à partir du XIII-ème siècle, on observe l’utilisation de la forme composée du subjonctif imparfait, surtout dans la protase, l’autre membre (construit souvent avec estre, devoir, voloir, pooir, veoir, oïr, cuidier, savoir, valoir, amer, venir) du système conditionnel IR continuant à utiliser la forme simple du même mode. Cette situation est tributaire aux aptitudes internes de ce paradigme verbal “récemment créé”, plus précisément à sa capacité d’exprimer un procès achevé, et, par conséquent, l’antériorité de la protase par rapport à l’apodose (c’est pourquoi ce paradigme se mentiendra dans de telles structures conditionnelles jusqu’à l’époque moderne). En même temps, dès le XIII-ème siècle (et surtout au XIV-XIII-ème siècle), on enregistre fréquemment la tendance vers la symétrie, ce qui va conduir à l’emploi du plus-que-parfait du subjonctif dans les deux segments constitutifs du système conditionnel du type si p, q [= le Type IIIb] – voir l’exemple (7) :

(5) Si il fust vif, jo l’ouïsse amenet (Roland, 691, apud Ménard : 1976, p. 237)

«S’il avait été vivant, je l’aurais amené».

(6) S’il eüssent juré lor mort,

Ne se combatissent plus fort (Thèbes, 775, apud Ménard : 1976, p. 237)

«S’ils avaient juré de s’entre-tuer, ils n’auraient pas combattu plus ardement».

(7) Que perdu fussent sanz recouvrez, se il les eüst trovez (Villehardouin, 371, apud Ménard : 1976, p. 238)

«Car ils eussent été perdus sans retour, s’ils les avaient trouvés».

D’autre part, c’est le schéma: /se subjonctif imparfait ou subjonctif plus-que-parfait – la forme en –roie simple/ qui apparaît parfois spécialement dans les textes anglo-normandes [= le Type IIIc] :

(8) Hum me devreit tranchier la teste / S’eüsse fet telle deshonour (Marie de France, Fab., 70, apud Ménard : 1976, p. 238)

«On devrait me couper la tête si j’avais commis ignominie».

(9) L’en me devroit coper la teste / D’encontre le mal mun seignur / Eüsse fet tel deshonur (Marie de France, Fab., 70, 40-42, apud Buridant : 2000, p. 630)

«On devrait me trancher la tête si, aux dépens de la santé de mon seigneur, j’avais commis un tel acte d’infamie».

Jusqu’à la fin du XII-ème siècle, et même du XIII-ème siècle, le conditionnel passé (au début la forme simple, ensuite, à partir du XIII-ème siècle la forme composée) apparaît dans l’apodose, en corrélation avec le plus-que-parfait de l’indicatif dans la subordonnée

[= le Type IIId] :

(10) Se elle an ert alee fors, Ne seroit pas en tel martire (Yvain, 3532, apud Ménard : 1976, p. 238)

«Si elle était partie, elle ne souffrirait pas autant».

Ce type va connaître une grande extension à partir du XVII-ème siècle:

(11) S’ils avaient conservé leurs anciennes vertus, les Romains auraient conservé l’empire de la terre (Bossuet, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 512).

Son apparition peut être considérée l’une des causes qui ont conduit à la disparition, au début du XVII-ème siècle, du type construit – tant dans la protase, que dans l’apodose – avec l’imparfait du subjonctif, à l’époque moderne celui-ci n’étant plus rencontré que dans certains patois :

(12) à quelqu’un qu’il en voulût, il le tuât (Ahlborn, Patois de Ruffieu, 128, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 512)

«quelqu’un à qui il en aurait voulu, il l’aurait tué».

Mais, c’est le type construit avec le plus-que-parfait du subjonctif dans les deux membres de la structure conditionnelle qui continue à être employé même au XVII-ème siècle, surtout avec certains verbes (avoir, être, devoir, pouvoir, vouloir, etc.) :

(13) Si vous fuissiez tombés, l’on s’en fût pris à moi (La Fontaine, Fab., V, 2, 11, apud Brunot-Bruneau : 1969, p. 512).

Après 1670, ce schéma sera considéré archaïque, au XVIII-ème siècle l’Académie Française approuvant l’emploi du Type IIId pour l’expression d’une hypothèse démentie par la réalité.

La langue littéraire moderne évite pourtant l’utilisation symétrique – dans le système conditionnel – des deux subjonctifs plus-que-parfaits. C’est pourquoi, à partir du XVII-ème siècle, le conditionnel apparaît employé même dans la protase, à cause du désir de souligner le caractère éventuel, possible du procès asserté.

En même temps, il ne faut pas omettre les structures non-homogènes, contrecarrées, construites avec un temps passé de l’indicatif (l’imparfait, le passé simple, le plus-que-parfait) dans l’apodose et avec un subjonctif imparfait / plus-que-parfait dans la protase :

(14) Or estoit bien Renart cheü, / Se Diex li eüst porveü (Roman du Renart, 289, apud Ménard : 1976, p. 238)

«Renart était tiré d’affaire, si Dieu l’avait aidé».