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LE JEU ET L’ÉCRITURE DÉRIDIENNE

Marius GHICA Université de Craïova, Roumanie MOTS - CLÉ

jeu, écriture, déconstruction, signe, trace, différence, logos

Derrida interprète le déplacement de l’intérêt spéculatif du monde du réel vers celui du langage – un phénomène visible de nos jours dans presque tous les domaines de la pensée humaine – et l’ouverture vers le champ infini du sens comme des effets d’un

«événement» historiel : l’absence d’un centre stabilisateur, d’un signifiant transcendental capable de fonder, d’orienter et de limiter le sens du discours. Le discours traditionnel précédant cette «rupture» se constituait dans une structure qui avait un fondement, une origine fixe, un centre qui pouvait se situer à l’intérieur ou à l’extérieur de cette structure.

L’histoire de la métaphysique serait, selon Derrida (qui développe ici une idée nietzschéenne), l’histoire des transformations et des substitutions ou des «métaphores» de ce centre (désigné, tour à tour, «essence», «existence», «substance», «sujet», «vérité»,

«présence», «conscience», «divinité», etc.), un centre qui, en tant que arche ou telos, fondait ou orientait le sens du discours. «La rupture» sera survenue au moment où, en percevant ce processus de transformations et de substitutions perpétuelles du centre, on est venu à penser que «la loi» de la présence d’un centre qui institue cette suite de métonymies serait justement absence de tout centre, cherché tout le temps en dehors de lui-même, dans ses substituts.

C’est alors le moment – précise Derrida – où le langage envahit le champ problématique universel; c’est alors le moment où, en l’absence de centre ou d’origine, tout devient discours – à condition de s’entendre sur ce mot – c’est-à-dire système dans lequel le signifié central, originaire ou transcendantal, n’est jamais absolument présent hors d’un système de différences“ (L’écriture et la différence, Éditions du Seuil, Paris, 1967, p. 411).

Derrida constate ce glissement du champ référentiel des choses vers les mots et parle lui-même d’«inflation» du langage, en désignant ainsi le phénomène d’irruption de la problématique du langage dans les domaines les plus divers de la connaissance humaine.

La crise du langage et du signe «indique comme malgré elle qu’une époque historico-métaphysique doit déterminer enfin comme langage la totalité de son horizon problématique» (De la grammatologie, Les Éditions de Minuit, Paris, Paris, 1967, p. 15).

L’effort spéculatif de Derrida dans De la grammatologie vise la condamnation du référentiel dans le discours phonocentriste. En désavouant la détermination de l’être comme présence (de la chose par la voix, comme détermination phonétique du langage), la grammatologie dénonce la référence même du discours classique. Elle ne peut plus accepter l’ancienne référence, puisque «la chose même est un signe». Le renversement du rapport entre parole et écriture est une manière de postuler que le sens est au-dessus de la référence extralinguistique. Dans la grammatologie, le sens même devient le but d’un discours dans lequel «le signifié fonctionne comme signifiant».

En réfléchissant sur l’écriture, Derrida pense en fait le langage, le statut du signe et de la signification. Pour circonscrire «l’objet» du discours, il suit deux voies qui se recoupent toujours. D’une part, le grammatologue entre en dialogue critique avec les catégories de la tradition métaphysique qu’il déconstruit, pour voir comment en

foncti-onnent les mécanismes et pour la «dépasser»; de l’autre, il propose de nouveaux concepts capables de désigner ce quelque chose d’occulté dans le logocentrisme et qu’il voudrait dévoiler. Ce jeu double, déconstruire l’appareil conceptuel hérité en commençant par valoriser ses ressources pour proposer au fur et à mesure un «nouveau langage», fait partie d’une stratégie dévoilée et justifiée de la façon suivante :

Les mouvements de déconstruction ne sollicitent pas les structures du dehors. Ils ne sont possibles et efficaces, ils n’ajustent leurs coups qu’en habitant ces structures.

En les habitant d’une certaine manière, car on habite toujours et plus encore quand on ne s’en doute pas. Opérant nécessairement de l’intérieur, empruntant à la structure ancienne toutes les ressources stratégiques et économiques de la subversion; les lui empruntant structurellement, c’est-à-dire sans pouvoir en isoler des éléments et des atomes, l’entreprise de déconstruction est toujours d’une certaine manière emportée par son propre travail. (Ibid., p. 39.)

Puisque la déconstruction des concepts et des philosophèmes traditionnels va de pair avec la proposition d’autres nouveaux, les anciens et les nouveaux termes cohabitent dans un lexique mixte. C’est seulement au moment où le système qui mettait en jeu les vieux concepts est entièrement démonté, ceux-ci sont réévalués sémantiquement ou remplacés par d’autres concepts, nouveaux: écriture, écriture, différence-différance, trace, archi-trace, gramme, greffe, supplément, etc. Les concepts et les néonymies établissent entre eux un rapport dialectique-herméneutique, font partie d’une chaîne perpétuelle de transformations métonymiques qui bloque leur coagulation dans une signification unique et les entraîne dans une recherche continuelle du sens.

Le choix du mot trace, un mot fondamental pour la grammatologie, est justifié de la façon suivante:

Pourquoi de la trace? Qu’est-ce qui nous a guidé dans le choix de ce mot? Nous avons commencé à répondre à cette question [...]. Si les mots et les concepts ne prennent sens que dans des enchaînements de différences, on ne peut justifier son langage, et le choix des termes, qu’à l’intérieur d’une topique et d’une stratégie historique. La justification ne peut donc jamais être absolue et définitive. Elle répond à un état des forces et traduit un calcul historique. Ainsi, outre celles que nous avons déjà définies, un certain nombre de données, appartenant au discours de l’époque, nous ont progressivement imposé ce choix. Le mot trace doit faire de lui même référence à un certain nombre de discours contemporains avec la force desquels nous entendons compter. Non que nous en acceptions la totalité. Mais le mot trace établit avec eux la communication qui nous paraît la plus sûre et nous permet défaire l’économie des développements qui ont chez eux démontré leur efficacité (Ibid., p. 102).

Pour Derrida, le processus de signification est un perpétuel «jeu formel de différences», car «rien, ni dans les éléments, ni dans le système n’est jamais purement et simplement présent ou absent. Il n’y a, de part en part, que des différences de différences et des traces de traces».

Bien des «figures» du discours philosophique contemporain proviennent de l’écriture derridienne et en sont illustrées de manière exemplaire par l’écriture derridienne, où l’on rencontre, par exemple, l’identité dans la différence, la disjonction négative, la mise en abîme ou le tiers inclus. Un système binaire fonctionnait également dans le discours traditionnel sous la forme du couple de concepts se trouvant en relation d’opposition et d’exclusion, mais il supposait une certaine hiérarchisation, dans laquelle l’un des termes prévalait. S’il y avait là une tension des choses ou des subsistances, ici elle

est de l’ordre du langage. L’éternelle dispute entre la parole et l’écriture, dans laquelle le logocentrisme a mis sur la première place la détermination phonique du langage en excluant l’écriture comme « secondaire » est détournée chez Derrida de la forme de la disjonction négative: ni - ni (le langage n’est ni parole - ni écriture, ni dedans - ni dehors, ni idéal - ni réel, ni sensible - ni intelligible) vers la forme plus subtile de l’identité dans la différence: et - et, qui n’exclut, toutefois, un ni - ni (le langage est et parole - et écriture, et dedans - et dehors, et idéal - et réel, et sensible - et intelligible). L’identité dans la différence et le tiers inclus tendent à résoudre la tension des paires négatives classiques – il ne s’agit cependant pas d’une synthèse qui éteigne la tension des termes opposés mais d’une création nominale qui garde et revitalise l’alternative, se situant au centre d’un entre et faisant proliférer les suppléments et les néonymies. Le fondement, l’origine sans lesquels les termes classiques de l’opposition n’auraient pas pu exister sont à présent remplacés par cette position médiane. L’alternative aporétique (ou-ou) est transgressée par la révélation du lieu médian dans lequel les termes jusqu ’ici opposés se différencient, en communiquant à la fois. «Le chiasme» est la figure qui illustre le mieux cette circularité et réversibilité dans lesquelles sont entraînés les termes du couple. Ces figures n’apparaissent jamais toutes seules; elles s’appellent et se complètent les unes les autres, dans un réseau très subtil et complexe.

La différence derridienne ne résout pas la tension du couple, ne vise même pas ce but; au contraire, elle se prolonge dans d’autres suppléments et répétitions. Le tiers inclus est le produit d’une captivante chaîne de transformations, dans laquelle les termes reprennent ou renouvellent des philosophèmes traditionnels («origine», «fondement», etc.), en fonctionnant cependant plutôt comme des prédicats qui peuvent être alternativement substitués qu’en guise de principes stabilisateurs. La différence originaire du gramma-tologue déconstructiviste (la différence) est justement la trace, dénommée «l’origine absolue du sens en général». Les prédicats changent ensuite réciproquement déplace: «La trace est la différence qui ouvre l’apparaître et la signification», pour que les deux soient après différenciés dans leur identité: «Articulant le vivant sur le non-vivant en général, origine de toute répétition, origine de l’idéalité, elle [la trace] n’est pas plus idéale que réelle, pas plus intelligible que sensible, pas plus une signification transparente qu’une énergie opaque et aucun concept de la métaphysique ne peut décrire» (Ibid., p. 95).

On n’a pas affaire, dans les écrits de Derrida, à un trajet unique, à une voie qui se développe progressivement, retraçant petit à petit un fil rouge de la pensée – voilà la réalité à laquelle nous confronte la tentative de les exposer ou thématiser. Son discours circonscrit son objet par cumul. Tout l’arsenal phénoménologique, herméneutique et dialectique de la déconstruction est mis au service de la détermination de « l’objet »du discours, qui n’est pas autre que le discours lui-même, sous la forme de l’écriture. L’ancienne thématisation qui fonctionnait dans le discours classique se transforme dans son cas, également comme chez Nietzsche, Heidegger, Wittgenstein, Gadamer ou Paul Ricœur, dans la recherche d’un hermeneuein. Le langage, l’écrit et l’écriture sont le «déjà-trouvé» que le philosophe vient à peine ensuite chercher, en développant dans le texte un réseau de relations dans lesquelles les éléments résonnent les uns par les autres, se retrouvent musicalisés, comme dans les accords d’une symphonie, changent de place ou fonctionnent dans des couples contradictoires, des différences qui nourissent la tension de la pensée et qui ne se

«résolvent» dans un nouveau concept que pour plonger dans d’autres disjonctions, comme dans une mise en abîme dérapée, prolongeant à l’infini la recherche de ce quelque chose dont le Mot ne peut saisir l’essence. L’écriture est en même temps l’identique différent, l’agent déclenchant l’itinéraire dans l’empire du langage, le hermeneuein recherché et

l’espace de la recherche, un Graal qui semble s’éloigner, mais dont on approche cependant en avançant progressivement de nom en nom, de rune en rune, dans un monde des mots.

À la différence du discours philosophique traditionnel où des rapports de spécification ou de subordination logique s’établissent entre les concepts fondamentaux, la prolifération des métamorphoses nominales de l’hermeneuein prend maintenant la forme d’une chaîne de suppléments. On comprend par «supplément » (un mot que l’on rencontre souvent chez Derrida) le signe qui vient suppléer, tenir la place d’un autre signe, qui est à la recherche de son «autre nom“, une apposition, une répétition de soi-même:

L’identique ici s’appelle supplément, l’autre nom de la différence». Les termes additionnels ne sont guère vicariants. Ce cumul engendre une augmentation du sig-nifiant. «Texte», «écriture», «archi-écriture», «trace», «différence» sont des mots sans cesse à la recherche de leur supplément, dans une constellation de sens où

«l’opération souveraine» consiste à suivre les traces des simulacres, des suppléments, «le changement et le choix de n’importe quel mot (L’écriture et la différence, ed. cit. p. 403).

Le mécanisme de l’écriture derridienne, en tant que suppression du sens, peut être saisi en partant de la relation dialectique entre le maître et l’esclave dans La Phénoménologie de l’esprit. Il nous paraît utile, dans notre tentative de suivre la pensée derridienne, de la résumer ici en nous assumant le risque de l’appauvrir dans ses subtiles et fines articulations. Au moment où, à l’intérieur de l’homme, s’éveille la conscience-de-soi et rencontre une autre conscience-de-soi, de l’autrui, du prochain, l’homme doit supprimer la dernière pour assurer l’indépendance de sa propre essence. Car en sortant de soi-même il se découvre comme étant quelque chose d’extérieur, une autre essence – au fait, sa propre essence dans l’altérité. Les deux consciences-de-soi engagent «une lutte à vie et à mort», dit Hegel. Le vainqueur qui a affronté la mort sera le maître; le vaincu sera l’esclave car, par peur, il choisit de rester vivant à tout prix. En le supprimant, le maître se supprime pourtant soi-même, il obtient «la négation sans indépendance» puisqu’il n’y a plus un autre – l’esclave – qui le reconnaisse. L’action des deux accomplirait ainsi ce que Hegel appelle

«la négation abstraite», c’est-à-dire la mort de l’autre, du négatif. A l’opposé se trouve «la négation absolue». La conscience nie toujours, elle supprime (aufhebt) mais dans le sens qu’elle «garde et préserve celui qui a été supprimé et par cela même survit à sa suppression“ (Hegel, La Phénoménologie de l’esprit, ed. cit., p. 111). Les deux consciences se trouvent donc en équilibre, chacune a besoin de l’autre pour être confirmée et reconnue. Le maître choisira de subjuguer l’esclave mais de lui laisser la vie pour avoir quelqu’un qui le reconnaisse comme maître. Mais maintenant c’était seulement le maître qui était reconnu par le vaincu; le dernier ne faisait que reconnaître. C’est là que réside l’inégalité des deux consciences-de-soi. Le maître, poussé par le désir et le plaisir, a besoin de l’esclave pour étendre son empire sur les choses, car celui-ci est le seul à pouvoir les travailler. Il s’apercevra qu’il n’a pas obtenu la conscience indépendante qu’il voulait.

Celui qui le reconnaissait comme maître n’était plus, à son tour, une conscience indépendante, un semblable. La confirmation de son essence indépendante venait d’une conscience non-essentielle et dépendante. «La vérité de la conscience indépendante est donc la conscience servile.» (Ibid., p. 113.) Le maître n’est pourtant pas le seul à se rendre compte que son essence est le contraire de ce qu’il était. Dans sa condition de conscience

«refoulée» et dépendante, la conscience de l’esclave obtiendra l’indépendance par l’intermédiaire du travail. Le maître ne domine pas le réel de manière directe et sans intermédiaire, car il a situé, entre lui et les choses, l’esclave. Celui-ci se libère cependant, par son travail et en agissant directement sur les choses, de la servitude face à «l’existence

naturelle». Le travail le forme en le modelant, éveille en lui la conscience de l’être indépendant, même si ce changement restera au début complètement intérieur. Il s’apercevra qu’il est lui aussi capable, tel son maître, de dominer et de décider, ne fut-ce que pour ce qui est des choses – au début –, qu’il est donc lui aussi une conscience-pour-soi.

Ce n’est pas notre intention de suivre plus loin l’enchaînement des moments dans la dialectique hégélienne, la façon dont l’esprit agit au cadre du réel. Regardons plutôt en arrière, car ce qui intéresse Derrida c’est le prix que le maître doit payer pour s’assurer la domination. Le maître trouve donc sa confirmation dans l’esclave. Il n’est pas une conscience indépendante absolue; la conscience-de-soi, il ne l’obtient que par l’intermédiaire de son négatif, de la conscience servile, dans l’acte de la reconnaissance.

Laisser la vie à l’esclave, le «supprimer en le préservant» – voilà la condition servile que le maître accepte à son tour pour dominer.

En marge de quelques textes de Georges Bataille dédiés à la dialectique hégélienne et interprétés par Derrida, le rapport dialectique entre le maître et l’esclave de La Phénoménologie de l’esprit est transféré au champ du discours: «Telle est la condition du sens, de l’histoire, du discours, de la philosophie, etc.» (L’écriture et la différence, ed. cit., p. 375). Cherchant à assurer la continuité du « processus », à obtenir un sens et à sauvegarder la connaissance, le discours perd sa souveraineté (souveraineté [en fr. dans le texte] vient remplacer la «domination» hégélienne, Herrschaft); car il doit accepter la condition servile. La nécessité de la continuité logique impose que le négatif et son

«action» acquièrent un sens; voilà, selon Derrida, la raison de l’Aufhebung hégélienne: suspendre le jeu. Mais est-il encore souverain, un discours qui consent à la servitude, à la soumission face à l’évidence du sens, qui permet «la complicité servile» entre le discours et le sens? Une telle question réduit le grammatologue au silence, du moment qu’il a choisi de ne se soumettre à personne et aussi de ne soumettre personne et rien. Mais les mots nous sont encore nécessaires pour déclarer et expliquer le silence. On se voit donc inéluctablement contraint de dire, à l’aide du langage qui a accepté de se soumettre, ce qui n’est pas soumis. Toute tentative de dire le silence signifie déjà l’annuler. Et si «le silence»

est «le plus pervers ou le plus poétique» de tous les mots, c’est parce que, sous l’apparence de cacher le sens, il «dit le non-sens, il glisse et s’efface lui-même, ne se maintient pas, se tait lui-même, non comme silence mais comme parole» (Ibid., pp. 385–386). Quelle est donc la solution? «„Il faut trouver“ – dit Bataille et avec lui Derrida – en choisissant

„silence“ comme „exemple de mot glissant“, des „mots“ et des „objets“ qui ainsi „nous fassent glisser...“ Vers quoi? Vers d’autres mots, vers d’autres objets bien sûr qui annoncent la souveraineté» (Ibid., p. 386).

A lui seul, ce «glissement» présente cependant «le risque» d’aller vers un sens, de demeurer dans la même linéarité du discours de type hégélien qu’il faut transgresser:

«Mais ainsi orienté, ce qu’il risque, c’est le sens, et de perdre la souveraineté dans la figure du discours. Risque, à faire sens, de donner raisons. A la raison. A la philosophie. A Hegel qui a toujours raison dès qu’on ouvre la bouche pour articuler le sens. Pour courir ce risque, dans le langage, pour sauver ce qui ne veut pas être sauvé – la possibilité du jeu et du risque absolus – il faut redoubler le langage, recourir aux ruses, aux stratagèmes, aux simulacres. Aux masques. [...] En parlant „à la limite du silence“, il faut organiser une stratégie et „trouver [des mots] qui réintroduisent – en un point-le souverain silence qu’interrompt le langage articulé“.» (Id. ibid.)

L’antihégelianisme de Georges Bataille que Derrida interprète en accentuant et nuançant certaines parties est assumé et théorisé par le grammatologue déconstructiviste.

La transgression du discours est synonyme avec la transgression du sens. Nettement opposé à la tradition hégélienne, le paradigme de l’écriture derridienne n’est plus l’acheminement du concept vers un sens qui le parachève et l’orientation de la connaissance; c’est le labyrinthe aux murs tapissés de miroirs engendrant d’innombrables réflexions. Il suffit de tomber sur un sentier latéral pour quitter le droit chemin et le sens se

La transgression du discours est synonyme avec la transgression du sens. Nettement opposé à la tradition hégélienne, le paradigme de l’écriture derridienne n’est plus l’acheminement du concept vers un sens qui le parachève et l’orientation de la connaissance; c’est le labyrinthe aux murs tapissés de miroirs engendrant d’innombrables réflexions. Il suffit de tomber sur un sentier latéral pour quitter le droit chemin et le sens se