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l’acquéreur-désherbeurDe l’influence des

Dans le document 34-35 : Sciences et techniques (Page 57-59)

résultats de l’usage

des collections de

monographies en

sciences et techniques

sur les acquisitions et

le désherbage de ces

collections…

C

LAIRE

B

AJARD

Bibliothèque publique d'information Centre Pompidou

1. Pour plus d’information sur la méthode, se reporter à l’article de Muriel Amar et Bruno Béguet : « Les semaines tests, évaluation de l’utilisation des collections imprimées sur place à la Bpi », in BBF, n°6, 2006, ainsi qu’à l’encadré commun BnF-Bpi.

2. Voir à ce sujet l’enquête de fréquentation 2003 réalisé par Christophe Evans.

3. Il faut noter cependant que, du fait de la CDU, la gestion ou la cuisine se retrouvent en classe 6…

tion en 2005 par rapport à 2003, ceci malgré une moindre fréquentation étudiante.

L’examen plus détaillé des consultations nous a permis de tirer des enseignements différents selon les domaines étu- diés. Quelques exemples pris dans des secteurs très diffé- rents des sciences et techniques nous permettront d’illustrer concrètement les usages de ces résultats dans notre pratique quotidienne d’acquisition ou de désherbage.

L

ESMANUELSUNIVERSITAIRES ENSCIENCESEXACTES

Ils ont fait l’objet de nombreuses multiconsultations, cinq d’entre eux ont été consultés huit fois, dix l’ont été sept fois. Bien que ce ne soit pas très surprenant a priori, ceci confirme l’utilisation des manuels universitaires par les étudiants, ce qui va à l’encontre de certaines idées reçues selon lesquelles ceux-ci se contente- raient des polycopiés et des dictionnaires (argument par lequel les éditeurs scientifiques justifient la baisse des ventes 4). Face à ce constat, ne sera pas mis en question le principe de ne pro- poser qu’un exemplaire de chaque ouvrage, ce qui amènerait à favoriser les étudiants. On n’achètera pas non plus tous les manuels de toutes les filières, car la Bpi n’étant pas une BU, elle vise à satisfaire des adultes en formation quels qu’ils soient.

En revanche on veillera à acquérir les dernières éditions des manuels les plus généralistes comme La physique tout en

un. 1ère année. Ce sont en effet les éditions les plus récentes

qui sont les plus consultées dans ce secteur.

S

ECTEURVÉTÉRINAIRE

Inversement, le cas du secteur 590 nous amène à interroger ce résultat « en creux » : aucune consultation en 2003, 3 en 2005, sur des questions d’actualité comme la vache folle. Que les vétérinaires ne fassent pas la queue à la Bpi paraît plausible, mais les étudiants ? Les écoles vétérinaires ne sont pas à Paris (mais à Maisons-Alfort, Lyon, Toulouse ou Nantes) et sont bien pourvues en bibliothèques (celle de Maisons-Alfort est l’une des plus riches au monde dans le secteur vétérinaire). L’emploi du temps des étudiants est dense. En attendant con- firmation de ce résultat, on s’en tiendra au principe d’ency- clopédisme et d’actualité pour maintenir un fonds minimum dans ce domaine. On s’attachera en revanche à satisfaire un public moins favorisé sur le plan de la documentation comme celui des soins infirmiers, domaine très consulté (résultat « en bosse ») par des aides soignants ou infirmiers préparant des

concours, qui sont intéressés par nos horaires élargis et les facilités d’accès au fonds.

Le taux élevé de consultation pour d’autres secteurs nous a surpris. C’est le cas par exemple du secteur du bâtiment qui a vu son chiffre multiplié par deux en 2005 (210 consultations contre 96 en 2003), du fait sans doute que des titres comme

Conduire son chantier, L’échafaudage, Construction des esca- liers en bois, L’humidification de l’air ou Les ponts concernent

moins le public étudiant. Ceci confirme la diversité des lecteurs dans ce secteur en l'absence de file d’attente : professionnels (du plombier au maître d’ouvrage), élèves ingénieurs, brico- leurs… (en même temps les consultations dans le secteur du bricolage en 642 sont passées de 0 à 15).

U

NEPERCEPTIONAFFINÉE

Face à ce constat on n’achètera pas pour autant tous les livres sur la conduite de chantier ou les échafaudages, mais nous saurons que ces thèmes sont susceptibles d’intéresser les lecteurs de la Bpi. On veillera donc à conserver quelques ouvrages sur ces sujets, à les réactualiser et à les désherber prudemment ; nous sommes aussi confortés dans l’intérêt de veiller à l’encyclopédisme du fonds par l’examen des mul- ticonsultations pour d’autres ouvrages que les manuels : Le

bruit, Les urgences cardiovasculaires, Le carnet du régleur, La programmation en langage C sont sortis 6 fois en 2005. Enfin,

le fait que des sujets multiconsultés au cours d’une année ne le soient pas une autre – Le saucisson sec « best seller » en 2003 n’est pas sorti en 2005 ; tous les livres sur les lichens sont sortis en 2005, aucun en 2003 –, montre l’intérêt de renouveler les sondages régulièrement (tous les 2 ou 3 ans). Non seulement il nous sera permis de dégager des tendances dans l’évolution de la consultation, mais nous mesurerons aussi l’étendue de la diversité des sujets consultés.

Accueil du secteur sciences et techniques à la Bpi.

© Bpi

CLAIRE BAJARD La semaine test face aux doutes de l’acquéreur-désherbeur 55

Les bibliothèques sont l’outil

de base du mathématicien. Beaucoup d’entre eux sont fiers de posséder une vaste bibliothè- que mathématique personnelle, même s’ils ont accès à une excellente bibliothèque universitaire. Et les bibliothè- ques mathématiques universitaires absorbent une grosse part des dépenses de recherche des laboratoires 1. Malgré l’émergence de nouvelles formes de publications, la pro- duction mondiale de livres de mathématiques, manuels ou monographies reste abondante. Les textes mathémati- ques 2 ont une assez grande durée de vie : dans les biblio- thèques de recherche, sauf problèmes aigus de stockage, les revues restent en rayon pendant de longues années. Typiquement, ne sont envoyées en réserve que celles publiées avant 1945. De nombreux ouvrages de référence correspondant au niveau licence-master datent des années 1950 ou 1960 et sont réédités sans grand changement ; de plus, il n’est pas inutile de consulter des ouvrages plus anciens. Bref, loin de son image de modernité extrême, la discipline a ses classiques 3, qu'illustre le cycle de confé-

rences « Un texte, un mathématicien » organisé par la BnF et la Société mathématique de France depuis 2005.

T

YPOLOGIEDESÉCRITSMATHÉMATIQUES

Pour l’essentiel, c’est par les articles que la recherche avance. Comme leur publication dans les revues mathématiques 4 passe par un processus de validation – le système des référés (referees en anglais), long et rigoureux, prend rarement moins de 6 mois, parfois jusqu’à 2 ou 3 ans) – ils sont disponibles sous forme de pré-publication (preprint) bien avant leur publication 5. Jusqu’à l’apparition d’Internet, un mathématicien confirmé se reconnaissait à son imposante armoire remplie de pré-publications ; les doctorants devaient passer par leurs patrons pour avoir accès aux précieux documents. Aujourd’hui, des sites hébergent d’immenses bases de pré-publications : en mathématiques, la plus connue est xxx.lanl.gov/archive/math. Cette émergence pose évidemment des questions importantes quant au statut de ces textes qui ne sont pas passés par un processus collégial de validation.

La bibliothèque du

mathématicien

Où et sur quels supports

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