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Inaugurés à Rennes en avril 2006, Les

Dans le document 34-35 : Sciences et techniques (Page 61-64)

Champs libres

regroupent trois entités

au sein d’un même

bâtiment : l’Espace

des sciences (CCSTI de

la Région Bretagne),

la Bibliothèque

d’agglomération de

Rennes Métropole et

le Musée de Bretagne.

Une originalité

dans le paysage

des établissements

culturels français.

M

ARIE

-L

UCE

P

OUPARD Pôle sciences et techniques Bibliothèque de Rennes Métropole Les Champs libres

M

ICHEL

C

ABARET

Directeur de l’Espace des sciences de Rennes

Le Laboratoire Merlin.

© E

• Quelles étaient-elles ?

M-L. P. : L’Espace des sciences a proposé, selon ses missions, des expositions et des ateliers de découverte et d’expérimentation autour des sciences et a développé son action au niveau de l’ensemble de la région Bretagne et ceci directement en lien avec le milieu de la recherche uni- versitaire. La Bibliothèque de quartier Colombia a donné à son fonds documentaire une couleur thématique très forte en l’axant, plus que les autres bibliothèques de quartier, sur les sciences et techniques ainsi que la diffusion pro- gressive du multimédia et de l’outil informatique. Les deux entités ont mis en place des collaborations progressives : la Bibliothèque proposait des bibliographies pour chaque exposition, les médiateurs du CCSTI pouvaient utiliser le fonds documentaire pour préparer leurs ateliers.

La coexistence dans un même lieu a obligé chaque structure à mieux comprendre la spécificité de son action et de son approche : l’une documentaire, l’autre liée à l’animation. Ce sont des approches complémentaires mais en même temps très différentes au niveau de la gestion du temps, de la communication, du contact avec le public, de la formation du personnel et du lien avec le milieu des chercheurs eux-mêmes.

M. C. : Être dans un centre commercial était un réel défi. Dans ce lieu, nous avons réussi à mettre en place des expo- sitions scientifiques temporaires avec des animations à l’ap- pui, qui ont attiré un public nombreux au cours du temps. Les publics des deux entités se sont croisés, tout en découvrant la complémentarité des offres. L’Espace des sciences a acquis une certaine expertise en matière de création d’expositions et a su nouer des liens très forts avec la communauté scientifique grâce à son association, et je crois que cela a été aussi un atout

pour la Bibliothèque.

• Le transfert aux Champs libres est- il une simple continuité de cette expé- rience Colombia ?

M-L. P. : Non, certai- nement pas. Les trans- ferts, institutionnel de la Ville de Rennes vers la Communauté d’agglomé- ration, et géographique, du Centre commercial de Colombia vers les Champs libres, ont amplifié la col- laboration mise en place précédemment. Avant d’être transférés, les fonds de la Bibliothèque Colombia ont été triés et enrichis par les collections préalablement stockées dans les magasins de la Bibliothèque centrale et par les nouveautés acqui- ses entre 2001 et 2006.

Actualisées (8 000 documents en 2001, 20 000 documents en 2006), les collections ont plus que doublé.

La Bibliothèque et l’Espace des sciences ont trouvé aux Champs libres une architecture de qualité et leur mise en valeur au sein d’un établissement culturel, et non plus mar- chand, n’est pas anodine. C’est la reconnaissance officielle d’une intégration à part entière des sciences et des techni- ques dans la culture 1. L’intégration dans un fonds encyclo- pédique a enrichi le regard

que l’on porte sur elles. Ces domaines sont désormais confrontés à ceux de l’art et des sciences humaines, ce qui donne un éclai-

rage très inté- ressant sur le croisement des connaissances. 1. Cf. Pierre Léna, « La science, une belle province de la culture », dans ce numéro pp. 12-15.

MARIE-LUCE POUPARDET MICHEL CABARET La science à travers Champs 59

Le Planétarium. © E DS © E DS Le Laboratoire Merlin.

Au sein des Champs libres, chaque établissement a béné- ficié d’une fréquentation accrue de chacune des entités et, surtout, du mélange des différents publics spécifiques.

M. C. : Le transfert a renforcé la proximité des équipes de travail et amplifié l’offre culturelle. C’était une volonté de croisement des offres, traduite dans l’architecture du batiment et dans l’organisation pour faire vivre ensemble les entités. Le fait d’intégrer les sciences et techniques dans un lieu comme les Champs libres montre bien que les sciences font partie intégrante de la culture.

• Quels sont vos modes de collaboration aujourd’hui ?

M.-L. P. et M. C. : Ils sont enrichis par une proximité des équipes de direction et non plus seulement des lieux d’ac- cueil du public. Ce qui change beaucoup la relation. Nos bureaux sont contigus et l’image que chacun veut donner stimule l’activité de l’autre.

Les modes de collaboration se sont développés et pro- fessionnalisés :

Autour des expositions : l’Espace des sciences a désor- mais un lieu d’exposition permanente et un lieu d’exposi- tion temporaire. La Bibliothèque est informée de la pro- grammation et prépare les supports bibliographiques. Un espace d’animation pour enfants et un planétarium per- mettent de préparer des animations interactives pour nos publics devenus communs, ce qui enrichit l’approche de la Bibliothèque réduite à la consultation des livres.

Autour des conférences : pour chaque conférence du mardi de l’Espace des sciences, la Bibliothèque prépare une sélection de livres qui seront présentés au public à l’issue de la conférence afin qu’il puisse les emprunter. Ces livres font

ensuite l’objet de tables de présentation permettant aux par- ticipants de poursuivre les conférences par des lectures. La Bibliothèque présente des livres sélectionnés parmi les nou- veautés de l’édition, pour alimenter la rubrique « conseils de lecture » de la revue mensuelle Sciences Ouest, éditée par l’Espace des sciences.

Autour du site web : les pages respectives de l’Espace des sciences et de la Bibliothèque reprennent les sélections précédentes dans des rubriques « actualités » ou « archi- ves » qui mettent en valeur notre collaboration.

Au niveau de la politique des publics : nous consta- tons pour chaque entité un réel croisement de nos publics. Chaque conférence, organisée par l’Espace des sciences, a une influence sur les emprunts de livres à la bibliothèque, en lien avec le thème traité par le conférencier. Vice versa, des tables de livres préparées à la Bibliothèque en amont du calendrier des conférences attirent l’attention de nos lecteurs sur la programmation de l’Espace des sciences.

• Comment pensez-vous faire évoluer votre collaboration dans l’avenir ?

M-L. P. : Il y a bien sûr des choses à faire mûrir : la programmation commune d’événements, les liens des deux entités sur le site web, l’analyse croisée de nos publics, une ouverture de nos réseaux respectifs de partenaires extérieurs… Nous réfléchissons déjà à la mise en place d’un forum sur le site web autour des livres de vulgari- sation scientifique qui serait commun aux deux entités. Il nous faudra toujours agir dans la complémentarité de nos actions culturelles pour qu’elles s’enrichissent et ne se vivent pas en termes de concurrence. C’est très important pour l’avenir et c’est une volonté partagée.

M. C. : Le comité de programmes, qui vient d’être créé et qui anticipera les actions culturelles dans les 3 mois à 5 ans à venir, doit nous permettre de rapprocher nos activités pour une programmation plus cohérente auprès des publics.

Le Festival des sciences et la Fête de la science pro- grammés chaque année en octobre, nous amènent déjà à travailler ensemble. Il faut intégrer le livre comme support d’animation et de médiation en créant par exemple des rencontres avec les auteurs de vulgarisation scientifique.

Continuons de cultiver nos spécificités, travaillons ensemble pour offrir une programmation encore plus cohé- rente. Le partage des connaissances scientifiques est un projet enthousiasmant que le rapprochement de nos deux structures renforce.

Propos recueillis par Olivier PICHON Animation Eurêka.

© E

« La Science se livre », manifestation consacrée à la culture scientifique et technique, se déroule tous les ans pendant un mois dans le département des Hauts-de-Seine. Elle est née à la demande de professionnels de bibliothèques qui souhaitaient investir un domaine qui leur était moins familier avec un événe- ment d’envergure départementale afin de proposer au public un programme diversifié. Onze ans après, les principaux objectifs de cette manifestation restent inchangés : mettre la science à l’honneur en bibliothèque, permettre la rencontre des scienti- fiques et du public et valoriser les collections des sciences et des techniques.

U

NCONTEXTEPORTEUR

Cette action s’inscrit dans une réalité géographique très pré- cise. Entièrement urbanisé, le département des Hauts-de-Seine dispose d’un réseau très dense de lecture publique : 34 des 36 communes du département disposent d’une bibliothèque municipale ; un réseau important de bibliothèques associa- tives vient encore étoffer cette offre. Tout comme les autres départements de la petite couronne (Seine-Saint-Denis et Val- de-Marne), le département des Hauts-de-Seine ne dispose pas de bibliothèque départementale de prêt. Une manifestation départementale trouve ainsi sa véritable pertinence en permet- tant au public de se déplacer facilement d’une ville à une autre pour profiter de la diversité du programme. Conçue avant tout comme un travail dans la durée, l’opération a démarré en 1996 avec la participation de huit bibliothèques qui proposaient une quinzaine d’événements. En 2007, 10 000 personnes environ ont participé à une centaine d’animations (rencontres, débats, tables rondes, cafés des sciences, ateliers, expositions, specta- cles et goûters scientifiques). Une centaine de chercheurs sont

venus partager leurs connaissances dans 50 lieux culturels partenaires (bibliothèques, théâtres, musées centres de ressources documentai- res) dans 30 villes des Hauts-de- Seine. En 2000, l’idée de fédérer les bibliothèques autour d’un thème unique qui changerait chaque année a donné une meilleure visibilité en termes de communication, élément essentiel au succès de la manifesta- tion. Celle-ci a aussi évolué grâce à la diversité de partenariats qui sont mis en place chaque année, non seu- lement avec les différents centres de recherche qui se trouvent sur le ter- ritoire départemental (Observatoire de Paris-Meudon, Commissariat à l’énergie atomique, IFREMER, Office national d’études et de recherches aérospatiales) mais aussi avec les

musées spécialisés (Cité des sciences, Muséum d’histoire natu- relle) et des médias (Le Monde, Pour la Science).

En 2001, afin de récompenser les auteurs en sciences et techniques pour le grand public, le conseil général a créé les Prix de La Science se livre. Ces prix sont décernés dans trois catégories : adultes, jeunes (9-14 ans) et enfants (4 - 8 ans). Tout en renforçant les liens entre les bibliothèques et le monde de l’édition scientifique, maillons indispensables de la diffusion de la science, ils ont pour vocation de promouvoir l’édition scientifique de langue française, moins primée que l’édition littéraire. Ces prix souhaitent donner, non seulement au public

Médiathèque de Saint-Cloud

La Science se livre,

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