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« de terrain » des enseignants novices

Chapitre 3. Démarche méthodologique et méthode

1. Principes généraux d’une recherche fondamentale de terrain à visée technologique

2.4 Instruments et matériaux d’observation

Cette étude a donné lieu à trente six enregistrements audio-vidéo numériques. Ce corpus a été archivé sur 14 supports DVD (simple ou double couche) et trois VHS (hors copies aux intéressés). Ces supports ont été produits dans le respect du droit à l’image, des autorisations de tournage et de la reproduction multimédia explicités dans le contrat de recherche liant les différentes parties (Annexe 9). Chaque enregistrement a été réalisé à l’aide d’une caméra vidéo numérique semi-professionnelle équipée d’un casque, d’un trépied et d’un micro omnidirectionnel ou HF complémentaire (Illustration 4).

Illustration 4 : Équipement audio-vidéo utilisé pour le recueil des matériaux (Caméra Sony DSR-PD150 et micro HF Sennheiser, modèle EW100G2, type cravate).

Les tournages réalisés dans les installations sportives d’établissements scolaires ont nécessité un équipement supplémentaire pour accompagner les déplacements des EN et des élèves (trépied sur roulettes). Pour les tournages en intérieur, comme par exemple certaines leçons d’enseignement, les entretiens de tutorat post-leçon ou de visite conseil ainsi que les entretiens d’autoconfrontation (ACS et ACC), la caméra a été positionnée dans un espace en retrait. Pour le retour des données au collectif (RDD), les verbalisations ont été enregistrées à l’aide d’un lecteur DAT équipé d’un micro de table. Les fichiers audio recueillis au format MP3 ont été partiellement retranscrits verbatim.

2.4.1 « Les observables » produit par l’intervenant-chercheur (CH)

Dans le cadre du protocole expérimental-développemental mis en œuvre dans cette étude, la CH a participé à l’organisation de différents contextes artificiels permettant aux EN et aux TU de développer un nouveau point de vue sur leur expérience vécue. En outre, au cours des enregistrements audio-vidéo, la CH s’est donnée pour tâche d’observer,

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d’écouter attentivement les interactions dialogiques entre les EN et les élèves (situation d’enseignement) puis entre les EN et les TU (situation de formation), grâce à l’équipement HF et de noter les informations susceptibles de compléter les données vidéo. Grâce aux supports DV ou DVD, cette observation (suivie de « prises de notes de terrain de type ethnographique ») a été complétée a posteriori par une analyse plus approfondie. Dans ce contexte, il est possible de considérer que ces matériaux résultent de la restitution d’un repérage que la CH a fait à partir d’indices fondés sur sa perception de ce qui a été observé.

Formalisés à l’aide d’un traitement de texte, ces « observables » ont été généralisés à partir de janvier 2007 et communiqués aux intéressés 24 à 48 heures avant les entretiens d’autoconfrontation (ACS)

Leur présentation (Illustration 5) a évolué entre janvier 2007 et juin 2008 mais a toujours comporté les éléments suivants :

• Le code temporel de la caméra (marqueur a) a été associé à des évènements remarquables décrits de manière succincte et chronologique ;

• Ils ont parfois été complétés par les verbalisations (retranscrites verbatim) des EN avec leurs élèves ou des EN et des TU au cours des entretiens post-leçon (marqueur b) ;

• Ces évènements ont été associés à des propositions thématiques (marqueur c) (telles que, par exemple, l’évaluation, la sécurité, la différenciation des apprentissages) scindant la leçon et l’entretien post-leçon autour « d’objets d’enseignement » ;

• Ces derniers sont ainsi devenus des « objets de formation » (tels que le bilan de fin de séance, les règles de sécurité et l’usage du matériel propre à l’activité sportive, le travail en groupes de niveaux ou de besoins).

Plus précisément, dans les situations d’enseignement certains moments ont été considérés comme remarquables de l’apprentissage du métier par les EN, c’est-à-dire qu’ils rendaient compte des domaines de difficultés ou d’efficacité caractéristiques de leur activité professionnelle auprès des élèves à ce moment précis de l’année scolaire (marqueur d). En outre, suite à l’observation faite par les TU de la séance d’enseignement des EN, ces derniers ont sélectionné des moments et identifié des problèmes sur lesquels portaient particulièrement leurs conseils (marqueur e). Ils ont donc été remarquables à leur tour, en traduisant les choix opérés par les TU pour tenir conseil et former les EN tout au long de l’année de stage. Au cours des entretiens post-leçon, les TU et les EN co-construisaient la signification de ces moments et des évènements qui les constituaient et en faisaient des « objets d’attention communs » sur lesquels reposait l’échange formatif.

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Sur ce point, les « observables » formalisés par la CH sont restés fidèles aux propos des acteurs et à leur registre opératoire, c’est-à-dire qu’ils ont décrit ce qu’ils faisaient, comment ils le faisaient et ce qu’ils disaient in situ. Toutefois, un accord devait être trouvé à propos de la désignation a posteriori des évènements remarquables et des propositions thématiques auxquels ils étaient associés. Sur ce point, il s’est agi pour la CH d’instaurer les conditions propices à l’intersubjectivité préalable à une activité conjointe (Brassac, 2001, 2003 ; Roth, 2007) au cours des entretiens de tutorat et des autoconfrontations (ACS). La fonction de ces observables était double. Premièrement, le but était de permettre à la CH d’accéder au sens conféré par l’acteur aux actions réalisées et à la signification accordée aux évènements qui y étaient associés. Deuxièmement, ces « observables » ont été soumis à l’approbation des EN et des TU. Leurs demandes de correction ont été prises en compte mais n’ont pas été retenues sans analyse de l’activité. En ce sens, ces observables devaient (a) permettre aux EN et aux TU de (re)signifier leur expérience pour eux-mêmes et pour autrui et (b) devenir ainsi des sources externes et artificielles puis des

« instruments techniques » et « psychologiques » de la transformation de l’interprétation de leur propre activité.

Illustration 5 : Informations figurant dans « les observables » de l’action d’enseignement et de formation.

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2.4.2 Matériaux audiovisuels d’observation de l’action d’enseignement des EN et de l’action de formation y faisant suite (tutorat et/ou visite conseil)

Les matériaux audio-vidéo d’observation des situations d’enseignement des EN et des entretiens de formation y faisant suite ont été recueilli par la CH seule ou accompagnée d’un membre du milieu de la recherche (DS ou JDD). Les enregistrements audio-vidéo de l’activité tutoriale (TU/EN) et de l’activité de supervision (EN/TU/FU) ont été réalisés dans l’établissement scolaire des EN, soit dans une salle polyvalente (dyade A et B) soit dans une salle de classe (dyade C). Un caméscope DV faisant office de magnétoscope numérique connecté à une télévision a été systématiquement mis à la disposition des TU pour permettre l’analyse conjointement avec les EN de la vidéo de la séance de classe.

(Illustration 6). Les huit enregistrements ont été retranscrits verbatim et une copie DVD a été transmise à chaque TU et chaque EN.

Illustration 6 : Équipement technique mis à la disposition des TU lors des entretiens de tutorat post-leçon. A gauche l’enregistrement de la séance d’enseignement de l’EN et à droite l’exploitation de cet enregistrement au cours de l’entretien de formation.

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