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II Histoire, démographie et structure sociale de la société saoudienne :

Chapitre II : Les formes du lien social au Royaume d'Arabie Saoudite

II- II Histoire, démographie et structure sociale de la société saoudienne :

1. Histoire : La société saoudienne avant l'unification du Royaume :

La péninsule arabique, mais en particulier ce qui est devenu le Royaume d'Arabie Saoudite, était divisée en plusieurs régions. Chacune de ces régions était dirigée par un gouverneur indépendant : la région de l’Hijaz était gouvernée par Al-Achrafs, celle de Riyad par l'émir d'Ibin Saoud, Hail par l’émir d’Ibin Rashid, Al-Ahsa’a était sous le contrôle de la puissance ottomane, la région d’Assir était dirigée par l'émir d'Al-Ayed et Jizan par l’Idrissi. Ces différents gouvernorats145 ne se sont réunis sous un système politique centralisé que

tardivement, lors de l’accord entre le cheikh Mouhamed bin Abdulwahab et l’émir Mouhamed bin So’oud, le fondateur du premier état saoudien en 1745. Ce dernier a choisi comme capitale le village d’Eldriya qui fait actuellement partie de Riyad, capitale de l’État saoudien moderne146.

Cet accord signe le début de l’histoire de la péninsule arabique, et surtout celle de l’État saoudien. L’Empire ottoman, en Turquie, a pressenti le danger de ce mouvement ; c’est pour cela que le wali (gouverneur) d’Égypte fut nommé pour mettre fin à ce mouvement salafiste à Najd en 1818. Pendant cette invasion égyptienne, l’émir Adbullah bin Saoude, imam du premier état saoudien, fut capturé. Conduit en Turquie, il a été tué à Assataneh147. D’autres membres

de sa famille sont capturés ; c’est le cas de Turky bin Abdullah qui a pu s’échapper après 7 ans de prison, puis gagner Najd pour rassembler des hommes. iI prend ensuite le contrôle de Riyad, devenue sa capitale. Avec ce nouvel évènement commence le deuxième État saoudien qui perdure jusqu’à 1891, quand la ville est conquise par Ibin Rachide, le gouverneur de Haïle.

145 Selon wikipédia Un gouvernorat est une subdivision territoriale. Ce terme peut être utilisé pour traduire le mot

arabe muhafazah (ةظفاحم, au pluriel : تاظفاحم), aussi écrit mohafazah (mohafazat), qui signifie également "province" ou "département".

146 Darwish, Madiha Ahmed (1988), L'histoire de l'État saoudien jusqu'au premier quart du XXe siècle. Jeddah.

Dar El Sharq. p. 24. Aussi : Bin Assaker, Abu al-Qasim Ali Bin Hassan (1982), La gloire dans l'histoire de Najd, Riyad. Fondation Roi Abdul Aziz. Aussi : Lacey, Robert (2009), Le royaume de l'intérieur, traduit par Khalid bin Abdul Rahman Awad, Dubaï, Mesbar Centre d'études et de recherche. p.15 « sqq. », abréviation du latin « sequunturque ».

147 Astana : en turc ottoman « Astan », un mot perse qui signifie : la capitale ou le centre du Sultanat, une ville

turque appelé actuellement : Istanbul. Cette ville a été connue au XIXe s. sous un certain nombre de noms utilisés

par les étrangers et les Turcs ; les Européens utilisent le terme « Stambol ». Pour plus d’informations, voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Istanbul.

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En 1902, le roi Abdulaziz bin Abdulrahman Al Saoud reprend la ville de Riyad après avoir battu le gouverneur de la ville, Ibin Ajlan, nommé par Ibin Rashid. Commence alors le troisième État saoudien. Puis le roi Abdulaziz Bin Abddulrahman Alsaoud poursuit l’unification des régions les unes après les autres, jusqu'à la fondation du Royaume d’Arabie Saoudite en 1932.148 À cette date, la péninsule arabique acquiert une nouvelle importance et

devient le centre du nouveau pouvoir d’arabe (bédouins). La lutte se poursuit pour l’unification idéologique et spatiale et, peu à peu, toutes les régions mentionnées ci-dessus sont fondues dans l’unité du royaume saoudien. L'appartenance tribale, régionale, s’efface ; elle est remplacée par une fidélité à caractère politique et administratif, et la société saoudienne constitue désormais une seule et unique entité politique.

3 notions importantes : la caractéristique quantitative, le type de gouvernance, la production.

Nous pouvons considérer que l'organisation productive de la première société saoudienne, d’avant l’unification du royaume est imposée par les conditions politiques et environnementales. Mais les trois concepts principaux dont les études scientifiques ont révélé qu’ils sont les facteurs d’organisation les plus importants, ceux qui déterminent la forme et la nature du travail d’une organisation doivent être présentés maintenant. Ce sont :

A- La caractéristique quantitative : cette notion est essentielle pour les études sociologiques quantitatives des populations et lorsqu’on précise le secteur géographique d’une communauté. En dépit de la difficulté à déterminer cette expansion géographique et le nombre d'habitants, des recherches et des études ont tenté de donner des réponses. C’est le cas de l’étude d’Abu Aliah qui a indiqué, en 1986, que « la communauté de Najd comprend des groupes résidant dans un espace géographique qui s’étend du Rub al-khali au sud jusqu’à la frontière irako- syrienne au nord, et de l’El’Ihsaa à l’est jusqu’au Hijaze et Assir à l’ouest 149». Cet espace

géographique est semblable, dans une très large mesure, aux limites géographiques du Royaume d'Arabie Saoudite après l'unification. Quant à l’importance de la population dans cette communauté, les études indiquent que le nombre d’habitants était de l'ordre du million en 1904, c’est-à-dire deux ans après la prise de Riyad, ce qui a été mentionné également par Mouslim en 1986. Cependant, Helms (cité par Mouslim 1981) précise que la population avait

148 Saeed. Amine (s.d) : L’Histoire de l'État saoudien. Le Caire, Dar el Katib al-arabie. Aussi : Huber Charles,

Journal d’un voyage en Arabie (1883-1884), publié par la société asiatique. Paris, imprimerie national. et Aussi:

Vasiliev, Alexei Mikhailovich (1995), The History оf Saudi Arabia from the Middle of the 18th Century to the End

of the 20th Century, Beirut, 4 editions.

149 Abu Aliyah, Abdulfatah (1986), La réforme sociale pendant le règne du Roi Abdulaziz, Riyad, Dar el-Marikh.

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été estimée à 1,5 million de personnes pour l'année 1920. El-Mouslim indique également que, selon les statistiques de 1962-1963, la population est estimée à 3,3 millions de personnes environ150. La plupart des études conviennent que presque la majorité de la communauté était

constituée de Bédouins qui formaient plus des deux-tiers de la communauté, et qu’ils avaient tendance à vivre dans une liberté absolue, n’étant soumis à aucune autorité sauf à celle de leur chef, le « Cheikh de la tribu »151.

B- Le type de gouvernance : un certain chaos a régné dans la société saoudienne avant l'unification du Royaume car presque aucune autorité centrale n’existait et lorsqu’il y en avait, elle était faible et incapable d'étendre son influence sur toutes les régions. Cependant, l’autorité régionale existait bien et elle était puissante ; elle était présente dans la fonction des chefs de tribus et dans le centre de la tribu qui jouait le rôle d’un gouvernement. L'organisation était constituée d’un certain nombre de tribus dispersées sur l’espace géographique mentionné ci- dessus. Les tribus étaient dans un état de conflit permanent ou bien deux tribus alliées s’opposaient à une autre. À côté de la force de tribus, existait un certain nombre de centres de pouvoir. Ainsi des forces des villageois semi-nomades ; c’étaient, à la fois, des éleveurs d’animaux et des exploitants agricoles. On peut noter aussi la puissance des villageois urbains qui travaillaient dans l'agriculture, enfin, la puissance des urbains et des semi-urbains qui travaillaient dans le commerce et l'artisanat152. Donc, nous constatons que le pouvoir n’était pas

centralisé ; chaque partie de l'organisation profite des pleins pouvoirs et d’une indépendance non limitée par rapport aux autres parties de l'organisation, de sorte que chaque partie fait ce qu’elle considère comme le mieux et le plus correct, en plaçant l’intérêt personnel avant l’intérêt collectif de la tribu. Cet état montre une absence quasi-totale de coordination ou de coopération entre les différentes parties de l'organisation, à l'exception de quelques situations, comme dans le cas d’une alliance/ coalition face aux menaces.

C- La production : La réalisation des objectifs repose sur la répartition des tâches entre les parties de l'organisation de la communauté. Chaque partie travaille pour accomplir les tâches qui lui sont confiées dans le cadre de l'intégration, de la coordination et de la coopération avec les autres parties de l'organisation ; c’est la base d’une bonne organisation. Toutefois, en cas d’absence d’autorité centrale, on perd toute référence réglementaire et le chaos s’installe dans

150 Almuslem Abdul-Wahib M, Impacts of Oil Discovery on Social Change in the Eastern Province in Saudi

Arabia. Unpublished Master Thesis, Ames, IA: Iowa State University. 1986.

151 Hukail, Sulaiman Abdul Rahman (1987), les perspectives de l'Education Nationale, Royaume d'Arabie

Saoudite, Riyad, Dar Aalm el Kotob. P : 17.

152 Al-Ghamdi, Saaid Faleh (1990), La construction tribale et l'urbanisation en Arabie Saoudite, Alexandrie,

bureau de l'université moderne, la cinquième édition. P : 190. Voir aussi : Abu Aliyah, Abdulfatah, La réforme sociale pendant le règne du Roi Abdulaziz. P : 16.

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toutes les parties de l'organisation. Ce fut le cas de la société saoudienne avant la réunification par une autorité centrale unie. Mais cela ne signifie pas qu'il n'y avait pas de production effective. Chaque partie avait une fonction à exercer. Voici une brève présentation des productions qui existaient dans la société saoudienne avant l'unification du royaume qui indique les trois organisations présentes :

1- Badia : La production, dans cette zone (el Badia), se limite aux élevages d’animaux et, dans certains cas, à de l'agriculture. Dans la mesure où les terres agricoles, les ressources en eau et les pâturages/prairies étaient la propriété des chefs (Cheikhs) de tribus, parce que l’individu a besoin d'appartenir à une tribu et de se sentir en sécurité, une sorte de loyauté et de sentiment d'appartenance à la tribu sont nés. Ces deux types de production ont été à l’origine de l'émergence de conflits au sein de l'ensemble constitué. En ce qui concerne l'élevage, la mauvaise organisation peut conduire à un excès d'animaux auquel s’ajoute la faiblesse de la consommation, ce qui conduit à la récession et à un faible niveau de revenu. De même, le fait que les chefs / Cheikhs soient propriétaires des sources d’eau, des pâturages et des terres agricoles, peut expliquer l'émergence de guerres entre ces tribus, dans la mesure où il s’agit d’éléments indispensables à la vie. Par ailleurs, ces conflits entraîneront un affaiblissement de chacune de ces tribus ainsi que des défaillances diverses. 2- Semi-nomades et villageois : Ils exercent la même profession, ils font paître du

bétail et pratiquent l'agriculture. Leurs premières préoccupations sont le creusement de fossés d’irrigation et le forage de puits, et ils participent à la récolte des productions agricoles. Là, à nouveau, le manque de coordination entre les parties de l'organisme conduit à un excès de production et, donc, à la récession. De plus, les invasions menées par les Bédouins contre les propriétaires d'exploitations agricoles et le vol de fruits ont conduit à des conflits entre villageois et Bédouins, qui ont affaibli les uns et les autres. Le résultat de cette organisation présente donc beaucoup des défaillances.

3- Urbains : Ils travaillent dans les villes en pratiquant le commerce et l'industrie, ils exportent les produits de différents pays et ils les distribuent aux habitants de l'organisme. La production de cette partie de la société est nécessaire aux autres car elle représente le noyau du développement et de la croissance. Ce groupe social est en contact avec d'autres personnes et son mode de fonctionnement se caractérise par la communication établie avec les autres sociétés ; cela signifie que ce groupe n’est ni isolé, ni enfermé sur lui-même. Mais dans la mesure où cette catégorie est

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minoritaire, son commerce est souvent menacé par la récession, suite au pillage de leurs établissements par des bandits, ou à cause des raids de Bédouins contre les villes. En raison de l'absence d'autorité centrale, cette société est menacée par le chaos et risque toujours de connaître plus de défaillances encore153.

Point de changement :

L'organisation de la société saoudienne décrite ici avait des conséquences négatives, douloureuses et ne pouvait durer ; il y avait un urgent besoin de changement. Ainsi, le roi Abdulaziz a réalisé, voyant les origines de sa société (le royaume de ses pères et ses ancêtres) et ses habitants (les enfants de son peuple) dans un tel état de détérioration et d’abandon, qu’il était devenu nécessaire de changer la forme de l’autorité pour adopter une organisation qui conduise à une vie meilleure. Il parvient alors à construire le pays le plus fort et le plus grand de la péninsule arabique. Les historiens fixent le début du changement organisationnel de la société saoudienne au jour où le roi Abdul Aziz entre à Riyad, en 1902. Le lendemain, un homme "crieur"154 déclare que « la force /l’autorité/ le pouvoir est à Dieu puis au roi Abdulaziz

bin Abdulrahman El Souad »155. Parce que la plupart des peuples de l'Organisation d’Arabie

(communauté), étaient des Bédouins, à 60 %, dispersés dans différentes régions, le taux d'analphabétisme était très élevé. C’est pour cela qu’il était nécessaire de réhabiliter la société, et c’est le but poursuivi par le roi Abdul Aziz à travers le programme du peuplement du désert el-Badia. Il s’agissait d’urbaniser le désert et de regrouper les Bédouins dans des centres urbains ; ces derniers durent donc abandonner le mode de vie bédouin et adopter une vie plus stable, la vie dans des villes156.

2. Démographie de la société saoudienne :

A / La population et sa densité : la taille et la densité de la population à travers des périodes déterminées sera abordée ici. Dans l'analyse de la taille et de la densité des populations ainsi que pour la prévisibilité et les estimations, nous avons adopté des sources statistiques officielles

153 Al-Hajri, Saeed Bin Hamad (2007), L'évolution de l'organisation sociale en Arabie Saoudite, de la recherche

et des études en Arabie Saoudite dans une centaine d'années, Riyad, Fondation Roi Abdul Aziz, Partie 12, pp.355- 360.

154 Dans la société saoudienne traditionnelle "le crieur" est celui qui annonce les nouvelles.

155 Ibid. P: 360, et aussi: Saleh. Hassan Abdul Qadir (1983), Réinstallation/ peuplement des Bédouins pendant le

règne du Roi Abdul Aziz, Le Caire, la Conférence mondiale sur la recherche sur l'histoire du Roi Abdul Aziz, la Maison du savoir. P :10.

156 El-Jassim Mohammed Ali Reda (1974) : « Le peuplement du désert en Arabie Saoudite », Revue arabe -

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publiées par le Département des statistiques et de l’information du Royaume d'Arabie Saoudite157. Nous les retrouvons dans les tableaux suivants :

Taille de la population ÷ densité de population = (personnes / km²)

La superficie estimée d’Arabie Saoudite = (2.000.000 kilomètres carrés)

Tableau 1 :

Année Population Densité

1974

7.126.042

3.24

1980

8.289.000

3.83

1985

9.600.000

4.44

1992

16.948.388

8.47

2004

22.563.886

11.28

2010

27.563.432

13.78

2014

30.770.375

15.38

2015

31.521.418

15.76

La société saoudienne est l'une des communautés dont la croissance a été la plus dynamique dans le monde dans la période qui va de 1980 à 2015. Nous notons, dans le tableau

157 Tous les chiffres, les statistiques, les illustrations numériques et les tables sont contenues dans les données

obtenues auprès du Ministère des statistiques et de l’information du Royaume d’Arabie Saoudite le site : http://www.cdsi.gov .sa/

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précédent, l'augmentation constante des taux d'accroissement naturel de la population dans la société saoudienne ; le pourcentage de croissance en 20 ans est d’environ 86%. Il est prévu, selon le rapport annuel de l’agence monétaire de l’Arabie saoudite publié en 2013, que la densité de la population augmente par rapport au taux d’estimation des populations. Cela est confirmé par les statistiques officielles basées sur les résultats du recensement général de la population et des logements de l’année 2010. Le taux de croissance démographique en Arabie Saoudite est de 2.1%, comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus, alors que le taux de la croissance mondiale est de 1.1%. Cette croissance de la population en Arabie Saoudite est due à l'amélioration continue des conditions économiques, sanitaires et sociales, ainsi qu’au développement en cours de tout ce qui concerne la structure économique, enfin aux investissements importants dans les infrastructures.

Tableau 2 :

Année

Démographie

Densité

2020

34.898.962

17.44

2025

37.610.985

18.80

B - Répartition de la population de l'Arabie Saoudite dans les régions du Royaume : La population du royaume s’est déployée sur treize régions administratives. Elle comprend trois communautés : urbaine, rurale et nomade. À ce niveau de la répartition, il est important d’identifier la densité de population de chacune des régions administratives. Il existe des zones à forte proportion de population alors que d’autres sont beaucoup moins peuplées ; le tableau suivant montre les chiffres réels de la population pour l'année 2015 :

82 Tableau 3 :

Population Distribution (Saudi and Non – Saudi) by Areas (2015)* :

* Les estimations de population basées sur les résultats préliminaires de la population générale et du recensement des logements de 2010.

Administrative Area Saudi Non - Saudi Total

Al-Riyadh 4853117  3057747  7910864 Makkah Al-Mokarramah 4649041  3450432  8099473 Al-Madinah Al-Monawarah 1425991  635392  2061383 Al-Qaseem 1048718  354256  1402974 Eastem Region 3265476  1497395  4762871 Aseer 1796841  397622  2194463 Tabouk 746764  160730  907494 Hail 550290  135530  685820 Northern Borders 302902  64531  367433 Jazan 1248190  320537  1568727 Najran 454533  127256  581789 Al-Baha 393780  77975  471755 Al-Jouf 394317  112055  506372 Total 21129960  10391458  31521418

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• Les estimations de population sont basées sur les résultats préliminaires de la population générale et du recensement des logements de 2010.

C - Les résidents étrangers158 dans la société saoudienne : L'Arabie saoudite attire un grand

nombre de ressortissants étrangers en quête de travail, en particulier des musulmans. Plusieurs raisons à cela : le montant des loyers est faible par rapport aux pays voisins, le prix des sources d'énergie - électricité, gaz et produits pétroliers –est avantageux, enfin il existe des projets de développement massifs dans le Royaume dans divers domaines, et le besoin de main-d’œuvre étrangère est important. Donc, à travers les chiffres des statistiques officielles, nous notons une augmentation de la main-d'œuvre des individus de nationalité non saoudienne. Par exemple, en 1978, le nombre d’étrangers dans le royaume était de 1.756.083 personnes, et en 2015 ils sont évalués à 10.391.458, c’est-à-dire près des deux tiers de la population de la société saoudienne. Dans le tableau suivant, nous notons le nombre et le taux de étrangers par rapport à la population saoudienne au cours de la dernière décennie :

84 Tableau 4 :

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* Les estimations de population sont basées sur les résultats préliminaires de la population générale et du recensement des logements de 2010.

D - Changements démographiques dans la société saoudienne : Il est noté, dans le rapport que (le SAMA)159 saoudienne a publié en 2013, une diminution du taux de fécondité dans la société

saoudienne. Comme l’indique ce rapport, le montant total de naissances par an est de 5.5 en 1990 et de 2.6 en 2011, alors que la moyenne mondiale est de 2.4 naissances par femme. Le Dr. Anzi, en 2013, a expliqué ce phénomène par une prise de conscience, au sein de la communauté, des conditions économiques actuelles dans lesquelles les jeunes ne sont pas en mesure de créer les conditions d’un mariage. De plus, la logique veut que, pendant la prospérité économique, les individus s’orientent vers une vie de luxe, de soins personnels et cherchent à éviter les naissances nombreuses afin d’offrir à leur famille, plus réduite, une éducation meilleure. De plus, l’augmentation du niveau d’éducation des individus, surtout de ceux qui poursuivent des études supérieures (doctorat, par exemple) implique que ces personnes sont plus enclines à construire des familles moins nombreuses (deux garçons et une fille). Ils préfèrent une famille moins importante afin de concentrer leurs efforts pour offrir une vie meilleure à leurs enfants, une vie qui s’accompagne des conditions environnementales favorables, telles que la sécurité, l'éducation et

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les soins de santé160. Le Dr. Harbi (2013) a montré que les indications fournies par les rapports de

l’Agence de recours sur l'évolution de la démographie saoudite prouvent une diminution de la mortalité des enfants de moins de cinq ans qui est à un taux d’un enfant sur mille, tandis que la moyenne mondiale est de 58 enfants sur mille. La durée de vie de l'individu en Arabie saoudite est également en augmentation ; elle est passée de 53.9 ans en 1975 à 73.9 ans au cours de la dernière

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