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La formation des enseignants

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CHAPITRE II : LE SYSTÈME ÉDUCATIF CAMEROUNAIS

2.1. Présentation du système éducatif Camerounais

2.1.4. La formation des enseignants

Le personnel en charge des écoles primaires et maternelles se subdivise en deux catégories : le personnel non fonctionnaire et le personnel fonctionnaire. La formation initiale des enseignants du primaire au Cameroun est assurée par les

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écoles normales d’instituteurs de l’enseignement général (ENIEG). Ces écoles sont placées sous la tutelle du MINEDUB. Chaque année, le ministère organise un concours de recrutement des élèves-maîtres ouvert à trois catégories de candidats, notamment les personnes titulaires du baccalauréat de l’enseignement général, du probatoire de l’enseignement général (diplôme obtenu à l’issue de la classe de première), et du brevet d’étude du premier cycle de l’enseignement secondaire général (BEPC) obtenu à l’issue de la classe de troisième.

2.1.4.1. La durée et le programme de formation

La durée de la formation dans les ENIEG dépend du diplôme académique dont est titulaire l’élève maître. Elle est de trois ans pour les titulaires du BEPC, de deux ans pour les détenteurs du probatoire et d’un an pour les titulaires du Baccalauréat. Les programmes de formation comportent, d’une part, l’étude générale classique des spécialités à enseigner avec leurs méthodes d’enseignement, et d’autre part, les études des sciences de l’éducation. Les leçons théoriques sont enrichies par une formation pratique effectuée dans les écoles «primaires d’application» ou «écoles annexes», établissements scolaires publics rattachés aux ENIEG. En dehors de la formation des jeunes écoliers dont elles ont la charge, les écoles annexes ont pour mission d’accueillir les élèves-maîtres en stage pratique. Pendant leur séjour, ceux-ci s’exercent à la préparation et à la direction des activités d’apprentissage, sous l’encadrement des maîtres d’application, instituteurs spécialement recrutés pour leur grande culture professionnelle. Le diplôme obtenu à l’issue des études à l’ENIEG est le certificat d’aptitude à l’enseignement maternel et primaire (CAPIEMP).

2.1.4.2. Le personnel non fonctionnaire

Il se subdivise en quatre groupes :

• Les maîtres des parents,

• Les maîtres communaux,

• Les contractuels d’administration et les agents de l’Etat,

• Les Instituteurs Vacataires (IVAC).

Les « maîtres des parents » sont recrutés et payés par les parents d’élèves des villages dépourvus. Les parents cotisent chaque mois pour payer les maîtres. Les

«maîtres communaux » sont recrutés et payés par la communauté du lieu de

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recrutement. Les parents versent chaque trimestre les frais de fonctionnement fixés par la commune. Ils sont rémunérés à moins de 20 000 FCFA (environ 30 euros) par mois et pendant 9 mois seulement l’an. Ils sont le plus souvent titulaires du Certificat d’Etudes primaires Elémentaires ou Brevet d’Etudes du premier cycle (BEPC). Aucun enseignant de cette catégorie ne possède une formation pédagogique appropriée.

Les maîtres contractuels d’administration et les maîtres agents de l’État constituent un groupe de personnels émargeant du budget de l’État sur la base d’un contrat de travail. Ils perçoivent normalement leur solde sur 12 mois de l’année. Depuis quelques années, un grand nombre d’entre eux a été intégré dans la fonction publique comme fonctionnaires.

Les Instituteurs Vacataires (IVAC) sont recrutés sur la base d’un contrat avec le Ministère de l’Éducation de Base. Ils perçoivent un salaire brut de 60 000 FCFA (environ 90 euros) pendant 10 mois. Ce traitement salarial dévalorisant amène un grand nombre d’enseignant à déserter les salles de classe pour des activités parallèles.

2.1.4.3. Le personnel fonctionnaire

Le personnel fonctionnaire se répartit en cinq groupes.

• Les Instituteurs Adjoints de l’Enseignement Général (IAEG)

• Les Instituteurs de l’enseignement général (IEG)

• Instituteurs principaux de l’enseignement général (IPEG)

• Les Professeurs adjoints des Ecoles Normales d’Instituteurs (PENIA)

• Les Professeurs des écoles normales d’Instituteurs (PENI).

Les maîtres des parents, maîtres communaux, maîtres contractuels, maîtres agents de l’État, Instituteurs Vacataires (IVAC), Instituteurs adjoints de l’enseignement général et Instituteurs de l’enseignement général sont ceux qui dispensent des enseignements aux élèves dans les salles de classe.

Les fonctions de directeurs d’écoles primaires et maternelles sont prioritairement occupées par des IEG et, dans certaines localités reculées par des IVAC. Ils assurent en même temps la fonction administrative de l’école et le contrôle pédagogique de la structure dont ils ont la charge. Bien que n’ayant pas le statut de fonctionnaires, tous les IVAC ont reçu une formation pédagogique dans les Ecoles

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Normales d’Instituteurs. Chaque année, un certains nombre d’entre eux sont intégrés à la fonction publique.

Les Professeurs Adjoints des Écoles Normales d’Instituteurs et les Professeurs des Écoles Normales d’Instituteurs sont formés à l’École Normale Supérieure de Yaoundé. Ils dispensent exclusivement des cours dans les Écoles Normales d’Instituteurs, occupent les fonctions d’inspecteur ou de conseiller pédagogique au sein du Ministère de l’Enseignement de Base.

2.1.4.4. Les effectifs

Les effectifs du personnel enseignant décroissent avec les départs à la retraite des vieux maîtres. Le recrutement et la formation ont été stoppés au moment de la crise économique de 1990 qui a durement secoué le pays. En 2007, dans le cadre de l’initiative « Fast Track », le pays a bénéficié d’un don de 40 millions d’euros pour procéder au recrutement de 13 000 maîtres contractuels. En 2008, un recrutement supplémentaire a injecté 5500 enseignants dans les effectifs des enseignants de la maternelle et du primaire. Au niveau de l’enseignement maternel, l’augmentation du nombre d’enseignants est plus significative que dans les autres ordres d’enseignement, soit plus de 4800 enseignants en quatre ans. En 2003/2004, cette augmentation représente à peu près le double des effectifs de 1999/2000. Cette évolution est davantage marquée au niveau de l’enseignement privé (71%

d’augmentation des enseignants en 2003/2004). Dans l’enseignement primaire, l’insuffisance quantitative et qualitative des enseignants qualifiés se fait beaucoup plus sentir. Ceci a amené les pouvoirs publics à recourir à des enseignants sans qualification pour l’encadrement des élèves. Ainsi, plus de 18 000 enseignants vacataires ont été contractualisés et mis à la disposition des écoles publiques, soit 10% environ d’enseignants supplémentaires. Le recours aux instituteurs contractuels se poursuivra jusqu’en 1011 avec l’aide de la France. 36 millions d’euros pour une durée de cinq ans seront consacrés à résorber le déficit de 30000 maîtres dans le primaire et la maternelle. Pour l’année 2007, la France a versé 12 millions euros dans le cadre de ce projet (Minedub, 2004).

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