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PARTIE 0 : Positionnement méthodologique et éthique

III. LA PAROLE AU CŒUR DE LA RECHERCHE : UN TRAVAIL POLYPHONIQUE

III.3. Les entretiens semi-directifs

Dans la démarche appréhensive et compréhensive qui m’a animée tout au long de cette recherche, la réalisation d’entretiens individuels était pour moi très importante. Elle est pourtant à chaque fois arrivée en fin de recherche, ou en tout cas dans la seconde partie de ma période de présence dans les lieux ; je souhaitais réaliser ces entretiens avec des personnes que je connaissais déjà et qui connaissaient ma démarche. Je savais déjà que la présence d’un dictaphone et d’un micro pourrait être déstabilisante pendant l’entretien, et je ne voulais pas ajouter à cela un malaise provoqué par une première approche frontale d’entretien semi-directif avec un inconnu , (en l'occurrence moi)32.

Avant de commencer ces entretiens au CD de Bapaume et au CP de Vendin-le-Vieil, j’ai bien sûr informé les chefs d’établissements de ma démarche ainsi que du matériel que j’allais devoir faire entrer avec moi pour enregistrer ces entretiens33 afin qu’un document

d’autorisation soit édité et déposé au poste de contrôle de l’entrée de chaque établissement. Dans les deux cas, j’ai facilement obtenu l’engagement des directions sur la non-écoute des enregistrements qui ressortiraient de ces entretiens, alors qu’il s’agit habituellement d’une norme de sécurité ; une condition qui était de toute façon pour moi non négociable afin de garantir aux personnes interrogées une confidentialité totale. Il a ensuite fallu s’accorder sur les lieux de ces entretiens. Au CD de Bapaume, les entretiens avec les personnes détenues se sont déroulés dans une salle de parloir, porte fermée ; les entretiens réalisés avec différents membres du personnel pénitentiaire se sont quant à eux soit déroulés dans le bureau de la personne interrogée, soit dans une salle de réunion, porte fermée à chaque fois. Au CP de Vendin-le-Vieil, les entretiens avec les personnes détenues se sont déroulés dans des « salles d’audience », la plupart du temps au niveau de l’atrium (le hall du rez-de- chaussée) du quartier de détention de la personne interrogée, mais parfois dans une salle

32 Au CP d’Albolote, je n’ai pas obtenu l’autorisation de réaliser de tels entretiens avec des personnes détenues

ou des membres du personnel. Les cinq entretiens réalisés se sont néanmoins déroulés fin juin et courant juillet, donc au cours de mes deux derniers mois dans l’établissement. Concernant le CD de Bapaume et le CP de Vendin-le-Vieil, j’ai obtenu de la part de la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Lille (DISP) l’autorisation de mener des entretiens individuels et de les enregistrer à l’aide d’un dictaphone, avec pour seule contrainte d’envoyer en amont les grilles ou trames de ces entretiens à la DISP. Dans ces deux lieux, les entretiens ont été réalisés entre le mois d’octobre et le mois de décembre 2016 (soit durant les trois derniers mois de ma recherche).

d’audience située à l’étage, dans l’aile de détention de la personne (quand aucun personnel sur place n’avait la clef qui ouvrait la porte de la salle de l’atrium par exemple). Cette fois, si la porte était poussée pour ne rien laisser entendre, elle n’était jamais véritablement fermée, puisque sans poignée pour la fermer complètement. De même qu’au CD de Bapaume, la plupart des entretiens réalisés avec des membres du personnel se sont déroulés dans leur bureau respectif ou dans une salle de réunion, voire dans une salle d’audience lorsque la personne était un surveillant en service. Chaque début de semaine, je devais informer la direction de chaque établissement des entretiens programmés (directement avec les personnes) en rappelant le lieu de leur déroulement, afin de faciliter mon entrée dans l’établissement.

J’ai fait le choix de réaliser des entretiens semi-directifs afin de laisser une certaine marge de liberté à la personne pour « déborder » des thèmes que je souhaitais moi-même aborder, pensant que les paroles seraient ainsi plus riches et authentiques que dans des entretiens strictement directifs et proposant une série limitée de questions prédéfinies. Il s’agissait aussi pour moi de garder la possibilité de faire des entretiens qui seraient à chaque fois différents et d’ouvrir le champ de ma compréhension de l’expérience recueillie. Pour chaque type d’entretien (personnes détenues, personnel de surveillance, SPIP, direction, etc.), j’ai préparé des grilles afin d’avoir une trame des thèmes que je souhaitais aborder34. A

chaque début d’entretien, et après une brève présentation des thèmes que je souhaitais aborder et des objectifs que je mettais derrière (comprendre l’expérience de la personne), je laissais le choix à la personne de commencer à parler ou, si elle le préférait, j’initiais l’entretien avec une question.

Au total, et sur les deux principaux établissements de ma recherche que sont le CD de Bapaume et le CP de Vendin-le-Vieil, j’ai réalisé 52 entretiens semi-directifs, dont 50 ont été enregistrés :

- 21 avec des personnes détenues : 19 hommes et 2 femmes. La faible proportion de femmes s’explique par le fait que ma recherche s’est principalement réalisée en détention hommes au CD de Bapaume35 et que le CP de Vendin-le-Vieil accueille exclusivement une population masculine ;

34 Voir ANNEXE 7 : Grilles des entretiens semi-directifs.

- 18 avec des personnels de surveillance : 6 officiers, 5 gradés, 7 surveillants et un élève surveillant. Il faut ici noter que 5 des 7 surveillants interrogés dans le cadre d’entretiens semi- directifs étaient en « poste fixe », ce qui a rendu possible la réalisation des entretiens pendant leur temps de travail ; cela était beaucoup plus compliqué pour les surveillants en poste sur les zones d’hébergement ou les différents postes protégés qui ne pouvaient pas se permettre de me recevoir pendant leur affectation à ces postes clés de surveillance36. J’ai par ailleurs réalisé trois de ces entretiens semi-directifs sans pouvoir les enregistrer : un entretien avec deux surveillants moniteurs de sport au CD de Bapaume, et un entretien avec un surveillant au CP de Vendin-le-Vieil. Dans les deux cas, les personnes n’ont pas souhaité que j’enregistre l’entretien mais ont accepté que je prenne des notes pendant la discussion ;

- 6 directeurs des services pénitentiaires (DSP), soit l’ensemble des équipes de direction des deux établissements ;

- 2 directeurs pénitentiaires d’insertion et de probation (DPIP) ;

- 4 conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP), exclusivement au CP de Vendin-le-Vieil, en raison des difficultés de sous-effectif et de tensions que vivait alors l’antenne SPIP du CD de Bapaume ;

- une psychologue parcours d’exécution de peine (PEP) au CD de Bapaume.

Les entretiens ont duré entre 30 minutes et 3h30 (sauf un bref entretien de 12 minutes avec un élève surveillant). Ces disparités entre les durées sont notamment dues à la forme choisie (entretiens semi-directifs) qui tend à laisser la personne développer chaque réponse ou initier elle-même certains sujets, mais aussi à la forme d’expression de chaque personne, certaines étant dans la concision et des réponses très brèves et d’autres étant plus loquaces et prenant le temps de développer leur propos. Dans la grande majorité des cas les entretiens se sont

36 Au CD de Bapaume, cette question s’est posée mais n’a jamais été abordée avec la direction, puisque je me

suis moi-même rendue compte au gré de mes déambulations des difficultés que cela pouvait poser. Au CP de Vendin-le-Vieil, après un premier entretien réalisé avec une surveillante en « roulement » (surveillance en détention, poste non fixe), la direction m’a indiqué qu’il serait compliqué de faire de nouveaux entretiens de ce type, puisque les surveillants devaient rester en poste au risque de mettre en péril la sécurité de l’établissement, même s’ils étaient affectés à chaque poste en binôme avec un autre agent. Etant donné les horaires longs et souvent décalés de ces postes de « roulement », j’ai rapidement écarté la possibilité de faire des entretiens en dehors de leur temps de travail, comprenant la contrainte que cela pouvait être pour les personnes. J’ai donc dans ces cas-là opté pour des entretiens plus informels.

réalisés en une séance unique, mais certains ont été réalisés en deux parties, soit pour des raisons d’emploi du temps de la personne, soit parce que le premier entretien n’avait pas permis d’aborder l’ensemble des thèmes prévus.

Au CD de Bapaume j’ai réalisé des entretiens semi-directifs avec 25 personnes (5 femmes et 20 hommes), dont 10 personnes détenues, 14 membres de l’administration pénitentiaire (10 personnels de surveillance, 3 directeurs, un DPIP) et la psychologue Parcours d’Exécution de Peine (PEP). L’âge moyen des personnes détenues interrogées est de 51 ans et celui des personnels de l’administration pénitentiaire est de 41 ans. 16 des entretiens réalisés ont été retranscrits intégralement ; 7 ont été synthétisés sous forme de verbatim ; un entretien (avec deux personnes) n’a pas été enregistré mais retranscrit sous forme de prise de notes pendant la discussion. ◄

A la maison centrale de Vendin-le-Vieil j’ai réalisé des entretiens semi-directifs avec 28 personnes (8 femmes et 20 hommes), dont 11 personnes détenues, 17 membres de l’administration pénitentiaire (9 personnels de surveillance, 3 directeurs, un DPIP et 4 CPIP). L’âge moyen des personnes détenues interrogées est de 35 ans et celui des personnels de l’administration pénitentiaire est de 39 ans. 16 des entretiens réalisés ont été retranscrits intégralement ; 11 ont été synthétisés sous forme de verbatim ; un entretien n’a pas été enregistré mais retranscrit sous forme de prise de notes pendant la discussion. ◄

Concernant le CP d’Albolote en Espagne, je n’ai pas obtenu l’autorisation de réaliser des entretiens semi-directifs avec des personnes détenues, ni avec des personnels de surveillance. J’ai cependant interrogé 5 personnes dans le cadre d’entretiens semi-directifs : deux coordinateurs des activités socio-culturelles, une coordinatrice des activités sportives, un artiste bénévole intervenant dans le module socio-culturel de la prison, ainsi que la sous- directrice au « traitement » (tratamiento)37. Je développerai donc ici essentiellement mon propos autour des expériences d’entretiens au CD de Bapaume et au CP de Vendin-le-Vieil.

37 Voir ANNEXE 8.C : Tableau récapitulatif des entretiens semi-directifs réalisés au CP d’Albolote. Par ailleurs,

étant donné que je citerai des extraits de ces entretiens dans leur traduction française, je laisse la transcription originale en espagnol à disposition du jury en ANNEXE COMPLEMENTAIRE : Transcriptions originales (en espagnol) des entretiens semi-directifs réalisés au CP d’Albolote.

Tableau récapitulatif des entretiens semi-directifs réalisés au CD de Bapaume. Egalement disponible en ANNEXE 8.A.

Entretien Type Durée Retranscription Verbatims Sexe Age

EMC1 Membre du SPIP: CPIP 0h56 X Homme 48 ans

EMC2 Membre du SPIP: CPIP 1h45 X Homme 46 ans

EMC3 Membre du SPIP: CPIP 1h26 X Femme 43 ans

EMC4 Personne détenue 2h03 X Homme 37 ans

EMC5 Personne détenue 2h03 X Homme 43 ans

EMC6 Membre de la direction 0h55 X Homme _

EMC7 Personnel de surveillance: officier 0h35 X Homme 49 ans

EMC8 Personne détenue 1h06 X Homme 32 ans

EMC9 Personne détenue 2h33 X Homme 32 ans

EMC10 Personne détenue 2h54 X Homme 31 ans

EMC11 Personne détenue 1h22 X Homme 28 ans

EMC12 Personnel de surveillance: surveillant 1h25 X Femme 30 ans

EMC13 Personnel de surveillance: officier 1h07 X Homme 46 ans

EMC14 Personnel de surveillance: officier 1h26 X Homme 51 ans

EMC15 Personnel de surveillance: gradé 2h42 X Femme 45 ans

EMC16 Personne détenue 2h23 X Homme 37 ans

EMC17 Membre du SPIP: CPIP 0h44 X Femme 25 ans

EMC18 Membre de la direction 1h36 X Homme 46 ans

EMC19 Membre de la direction 0h59 X Femme 27 ans

EMC20 Membre du SPIP: DPIP 2h34 X Homme 49 ans

EMC21 Personne détenue 1h27 X Homme 28 ans

EMC22 Personne détenue 2h06 X Homme 63 ans

EMC23 Personne détenue 2h52 X Homme 28 ans

EMC24 Personnel de surveillance: officier 1h32 X Femme 31 ans

EMC25 Personnel de surveillance: surveillant 0h30 X Femme 45 ans

EMC26 Personnel de surveillance: surveillant 0h37 X Femme 40 ans

EMC27 Personne détenue 0h38 X Homme 32 ans

EMC28 Personnel de surveillance: surveillant 2h Homme _

CENTRE PENITENTIAIRE DE VENDIN-LE-VIEIL

Non enregistré - prise de notes

Entretien Type Durée Retranscription Verbatims Sexe Age

ECD1 Personne détenue 2h33 X Homme 29 ans

ECD2 Personne détenue 1H27 X Femme 39 ans

ECD3 Personne détenue 3h30 X Homme 61 ans

ECD4 Personne détenue 2h11 X Homme 65 ans

ECD5 Personne détenue 2h08 X Homme 53 ans

ECD6 Personne détenue 1h09 X Femme 38 ans

ECD7 Personne détenue 2h53 X Homme 65 ans

ECD8 Personnel de surveillance: officier 1h25 X Homme 43 ans

ECD9 Membre de la direction 1h13 X Femme 25 ans

ECD10 Membre de la direction 1h56 X Homme 36 ans

ECD11 Personnel de surveillance: gradé 1h48 X Homme 40 ans

ECD12 Membre du SPIP: DPIP 1h51 X Femme 28 ans

ECD13 Personnel de surveillance: gradé 1h00 X Homme 50 ans

ECD14 Personnel de surveillance: surveillant 1h42 X Homme 50 ans

ECD15 Personnel de surveillance: officier 1h17 X Homme 42 ans

ECD16 Psychologue PEP 1h21 X Femme 32 ans

ECD17 Personnel de surveillance: gradé 1h11 X Homme 49 ans

ECD18 Personnel de surveillance: gradé 2h51 X Homme 45 ans

ECD19 Membre de la direction 1h54 X Homme 58 ans

ECD20 Personnel de surveillance: élève surveillant 0h12 X Homme 23 ans

ECD21 Personne détenue 1h34 X Homme 40 ans

ECD22 Personne détenue 2h44 X Homme 47 ans

ECD23 Personne détenue 1h33 X Homme 74 ans

ECD24 Deux personnels de surveillance: surveillants 2h30 Hommes _

CENTRE DE DETENTION DE BAPAUME

Non enregistré - prise de notes

Chaque entretien est une expérience unique, puisqu’il est un moment privilégié de rencontre entre le chercheur et la personne interrogée. Cependant, chaque entretien suit une sorte de rituel : prise de rendez-vous en amont, rencontre au lieu et à l’heure prévus, installation dans la salle, rappel des objectifs et des conditions d’enregistrement et d’utilisation des entretiens (confidentialité, transcription ultérieure, etc.), signature d’un accord écrit pour l’enregistrement et l’utilisation des paroles recueillies, précisions sur le déroulement de l’entretien en cas de doute, début de l’entretien.

Même lorsque les entretiens se déroulent dans des pièces fermées, les conditions d’enregistrement et de tranquillité ne sont pas toujours optimales. En effet, l’architecture des prisons ne favorise pas une acoustique très agréable : de nombreux échos, des bruits de portes, des bips sonores, des bruits de pas, des éclats de voix, etc. De plus, les entretiens réalisés ont été régulièrement interrompus, soit par l’entrée ou la visite d’une autre personne, soit par des appels téléphoniques ou par talkie-walkie (pour les membres de l’administration) ou encore parfois par le déclenchement d’alarmes.

Chaque entretien peut aussi mettre à l’épreuve le positionnement du chercheur, qui pénètre en quelque sorte dans l’intimité de la personne qui lui confie des choses de son passé, parfois de sa vie privée, et souvent beaucoup de souffrance. Face à ces réalités, j’ai adopté pour chaque entretien une posture d’écoute attentive et silencieuse, laissant parler la personne le plus possible sans la couper, et rebondissant seulement quand j’avais le sentiment qu’elle avait terminé de développer son propos sur le sujet évoqué. Le « risque » d’un entretien semi- directif est alors que la personne interrogée expose des moments très douloureux de sa vie et des émotions qui peuvent parfois la submerger (colère, tristesse, rancœur, lassitude, ...) ; il faut que le chercheur soit prêt et capable d’accueillir et de recevoir de telles émotions. Certaines révélations ne doivent pourtant pas entacher la posture d’écoute du chercheur, au risque de bouleverser la relation de confiance et de rompre le lien établi avec la personne qui a accepté de se livrer. Je me souviens être ressortie de nombreux entretiens presque « sonnée », comme un buvard qui se serait imprégné de toutes les émotions, les maux, les paroles reçues. Ce sont donc des situations parfois émotionnellement très chargées, mais aussi très riches en termes d’apprentissage car elles permettent de comprendre davantage chaque situation individuelle et d’entrer pendant un temps dans la trajectoire de vie racontée. Entre empathie et distanciation, la posture d’écoute est alors essentielle pour qu’une véritable connexion puisse s’établir et la confiance laisser développer la parole, sans jamais être dans le jugement ou la confrontation.

Comme je l’ai expliqué précédemment, j’ai réalisé ces entretiens (formels et informels) dans une démarche exploratoire et compréhensive des expériences carcérales et du quotidien des prisons dans lesquelles je suis entrée en recherche. Mon positionnement et mon errance dans ces lieux ont aussi fortement été soumis et conditionnés à leur réception et à leur perception par les personnes rencontrées, voire à leur utilisation. Je me suis donc souvent posé la question pendant cette recherche des raisons qui ont poussé certaines personnes à me parler et d’autres à refuser les entretiens ou les discussions proposées. Ce questionnement permanent était de fait lié à une question fondamentale : que représente la figure du chercheur dans le terrain qu’il étudie ? Comment est-elle comprise et prise par les différentes personnes en présence ? Entre défiance, scepticisme ou encore volonté de témoigner d’une réalité méconnue à l’extérieure, les positionnements des personnes interrogées ont été multiples.

Cette diversité de positionnements, de démarches, voire de stratégies, des personnes interrogées est générée par la complexité à la fois structurelle, fonctionnelle et sociale de l’environnement carcéral. Une complexité qui déteint, de fait, sur la posture et la démarche du chercheur. Parfois mis en doute, parfois utilisé, parfois redouté, parfois appréhendé comme un phare extérieur dans l’agitation de la mer intérieure, le chercheur provoque par son entrée et sa présence, parce qu’il intervient (venir entre) dans la complexité sociale de la prison. Dans un tel environnement, l’auto-questionnement et l’analyse de sa propre place sont essentiels pour prendre conscience de ce qui se joue

autour de soi, avec soi et par soi38.