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12. Annexes :

12.9 Entretien avec Benjamin de PEA et VieVégane (22.12.2020)

[…] On parlait de L269. Du coup tu étais aussi à la réunion ?

Mais en fait, on savait que c’était une soirée qui était probablement surveillée. On savait qu’il y avait probablement des micros qui ont été posés, ou des gens qui étaient là juste pour enregistrer ou écouter. Du coup moi c’était la première fois que je rencontrais Tiphaine Lagarde et Ceylan (?). J’en garde un souvenir très particulier de cette soirée. Si tu veux quand la présentation s’est finie j’étais limite en train de chialer en fait tellement ça m’a chamboulé dans mon petit truc un peu légaliste… Ça m’a bien chamboulé et ça a déclenché, pas un burn-out militant, mais tu sais genre en mode “pourquoi on lutte ? pourquoi on fait ça ? à quoi ça sert ? est-ce qu’on est utile ?”. Mais j’ai un regard très critique aujourd’hui sur 269 Libération Animale, tant l’antenne suisse que l’antenne française puisqu’ils sont vraiment partis dans ce trip de créer une commune anarchiste paumé dans un lieu inconnu. Et en fait, tous les fonds qu’ils récoltent aujourd’hui servent juste à payer les frais judiciaires et payer les frais pour les animaux. En fait, en terme d’efficacité pure, c’est un peu compliqué quoi. Donc ouais, c’était une soirée assez bizarre.

C’est ce que j’ai ressenti aussi. J’ai l’impression que c’était un moment de bouillonnement. Tu penses que c’est un peu retombé…

Complètement. C’est complètement retombé dans le sens où il y a eu la répression qui s’est abattu entre temps en fait. Au moment où Tiphaine et Ceylan sont venus, Mathias était encore en prison à Champ-Dollon, le procès n’avait pas eu lieu. Virginie Marcus n’était pas non plus passée en procès, donc la répression était encore en train gentiment de s’abattre. Mais les sentences étaient pas prononcées…

En fait j’ai répondu à une doctorante il y a quelques semaines, pas sur le même sujet que toi, mais sur le sujet de lutte anti-spéciste. Elle faisait un portrait croisé entre la France et la Suisse.

Et en gros, je vais te sortir un peu la même phrase que j’ai fait. En fait, j’ai l’impression que le milieu animaliste suisse romand actuellement c’est comme si il avait la gueule de bois. En gros, il y a eu une gigantesque période d’activité où il y a eu plein plein plein de trucs, plein d’évènements, plein de trucs, et là, boum ! C’est un peu genre.. Putain tu te réveilles, on a mal au crâne. C’est genre “ok qu’est-ce qu’il s’est passé ? il est où Thierry ? Il est parti”. Il y a plein de gens qu’on a perdu, qui militent plus. Donc faut reconnaitre que la répression a fait effet . Donc ouais, du coup c’est chaud.

Les gens de la branche suisse de 269 sont toujours actifs ? Tu connais des gens ? Pour moi l’antenne suisse de 269 n’existe plus vraiment. Sauf erreur… Il y avait qui dans l’antenne suisse de 269 ? Il y avait tous les gens qui ont été plus ou moins jugés lors du procès qu’il y a eu en novembre 2019. Et il y avait Elisa Keller, mais Elisa Keller maintenant elle s’est un peu coupée de tous les réseaux sociaux. C’est une copine hein. Je suis en contact avec regulier. Mais je crois plus qu’elle milite vraiment, elle est passée à autre chose. Virginia Marcus, son procès qui a eu lieu là il y a quelques semaines, elle l’a publiquement dit, elle arrête de militer.

Elle, elle était dans 269 ?

C’était un genre d’électron libre qui était pas trop affichée avec PEA, qui était pas trop affichée avec 269. Quand il fallait soutenir PEA, elle était là. Quand il fallait soutenir 269, elle était là.

Mais c’était un peu en son nom, c’était un peu son truc à elle. Elle a eu cette histoire un peu de porte-étendard anit-spé.

Les gens comme ça, il y en a qui sont partis en burn-out ?

Ça a toujours eu lieu. Ce mécanisme malheureusement il a toujours eu lieu. Moi je suis rentré dans PEA en 2015. Et j’ai, pendant plusieurs années, été un peu le coordinateur du groupe

156 régional à Genève. Et en fait, les gens qui arrivent, ils sont hyper efficaces pendant six mois.

Ils veulent faire des stands, des trucs et tout. Six mois plus tard, pouf, ils disparaissent. Et c’est un des soucis qu’on a dans la lutte animaliste. Et je sais pas si on peut faire d’autre point avec les luttes anti-raciste et féministe ou ce genre de chose. Mais c’est le cas à Genève, on a du mal à fédérer un noyau sur le long terme. Et en fait, des gens qui sont là depuis 2015, on doit être trois, quatre. Sur la ville de Genève, c’est pas ouf en fait. Donc ouais, en vrai c’est un vrai enjeu. On a du mal à fédérer parce que des gens arrivent, se donnent corps et âmes, veulent vraiment tout faire. “Ouais je peux gérer le matériel, je peux tout stocker chez moi, il y a aucun problème. Ouais on organise la réunion, je ramène à bouffer”. Et six mois plus tard, ils répondent plus au téléphone. Tu luttes à mort pour récupérer le matériel qui a été stocké chez eux, parce qu’ils sont déprimés. Ils sont au bout de leur vie. C’est un vrai enjeu.

J’ai discuté avec Marie-Laure qui m’a dit la même chose. Ça a l’air d’être un sujet assez récurrent. Comment t’expliquerais que toi t’arrives à durer depuis 2015 ?

Déja, il faut reconnaitre qu’il y a des périodes de down. Maintenant ça va mieux, mais ouais il y a eu un peu des périodes… Typiquement, 2018, 2017, quand la répression a commencé à frapper. Même si moi j’ai jamais été lié ou associé à des actions directes ou ce genre de truc.

Ouais ça picote un peu. T’as un peu tes potes qui disparaissent. Tu vois que la lutte elle a du mal un peu à s’engager, à prendre. Donc du coup tu te dis “À quoi bon ? “. C’est un peu déprimant quoi. Mais… Ce qui fait durer en fait, c’est de tomber sur les bonnes personnes.

Typiquement, t’as parlé d’Marie-Laure. Marie-Laure ça fait 7 ans qu’on se connait. Ça fait 7 ans qu’on milite ensemble. Et en fait, au début on a commencé à militer en 2013. On était en Master tous les deux en Sciences de l’environnement. On avait créé à l’époque une proto petite association étudiante qui luttait pour la promotion des méthodes alternatives dans l’expérimentation des animaux à l’Uni de Genève. Notre premier projet date de 2013-2014, par là autour. Bah ouais tu entoures un peu des mêmes personnes et il faut reconnaitre que l’une des forces de PEA c’est de former ses militants. Donc, ouais, l’un des trucs qui permet de durer dans le temps c’est de bien se former. Il y a tellement de textes qui sont disponibles, il y a des conférences qui sont disponibles. Il y a des choses qui ont déjà été produites et qui permettent d’éviter de tomber dans des pièges trop émotionnel ou hyper trop caricaturaux.

C’est vrai que… Si on voit la lutte pour le droit des animaux uniquement vu comme le véganism- comme un truc hyper GoVegan ça peut être très cramant parce que c’est un truc qu’est juste axé consommation, il faudrait convertir l’humanité entière au véganisme. Wahou c’est une énergie qui est impossible. Ça peut être un gros frein.

Est-ce que tu peux te présenter ?

J’ai 28 ans. Je suis militant depuis 2013, 6-7 quoi en gros. J’ai débuté comme je te le disais avec cette petite association qui avait pour but de faire la promotion des méthodes de recherche alternatives par rapport aux animaux qui étaient utilisés à l’Uni de Genève. Spoiler alert, ça a pas marché . Et en 2015, j’ai intégré PEA. Très rapidement, dans le même laps de temps, d’un point de vue perso je suis devenu végétarien, végétalien, végan. Mais du coup, moi je me suis beaucoup attaché à PEA dans le sens où elle faisait la mise en avant du spécisme plus que du véganisme, et elle était plus axé sur la rigueur intellectuelle que sur cet aspect très émotionnel qui peut être mis en place par beaucoup d’associations comme PETA ou même 269 Life où c’est un truc révolutionnaire, actif. Même si, voilà, je suis plutôt de gauche et je suis plutôt d’accord avec ces luttes là aussi. Mais c’était un truc qui me plaisait étant donné que je suis de formation scientifique. Et ça me plait toujours de juste analyser les faits le plus possible tels qu’ils sont. Et c’était un petit peu ce qui me plaisait. Après, comme c’est une lutte minoritaire et c’est une lutte qui est qualifiée d’extrême et de radicale, même si j’ai pas de problème avec le radicalisme. Oui il faut mouiller la chemise. Donc ça consiste après à faire des trucs que j’ai jamais fait de ma vie, genre organiser des manifs, des marches dans Genève, prendre le micro, faire des conférences, faire du tractage, des flyers, faire des projections d’images d’abattoirs sur un mur. Bon ok, ça c’était pas très légal, mais on a pas eu de problèmes. Le lancement typiquement de truc genre “Dans leurs yeux” où on se met en carré dans la rue. Ça dans un premier temps, la Ville de Genève nous refusait l’autorisation,

157 donc t’instaures un bras de fer avec la Ville et le Canton pour avoir le droit de le faire. C’est des choses que j’aurais jamais pensé faire un jour.

Et… Je sais pas. Ta première question c’était sur mon parcours ? Après du coup c’est vrai que je suis plus un gars qui maintenant déserte un peu la rue et va préférer les moyens de lutte les plus efficaces possibles. C’est très important d’être dans l’espace public, d’être dans la rue. J’y étais samedi au “Dans leurs Yeux” qu’on a fait à la place Longemalle, parce que c’est important d’être sur l’espace public. On occupe le terrain, les gens le voient. C’est un moyen de lutte qui est très efficace quand même parce qu’on dispense de l’information, on reçoit des dons aussi, ce qui est le nerf de la guerre pour une asso. Mais du coup c’est vrai que je privilégie pour ma part le militantisme invisible. Là actuellement je suis dans deux groupes de travail au sein de PEA qui sont plus des groupes de travaux intellectuels. Par exemple, on a créé un think thank interne à PEA qui a pour but de compiler des articles scientifiques et des documentations les plus précises et les plus rigoureuses possibles pour essayer de dessiner les enjeux économiques, sociaux, culturels, environnementaux de l’exploitation animale, et surtout de son éventuelle absence. Qu’est-ce que ça engendrerait socialement, économiquement, culturellement sur un territoire comme celui de la Suisse ? Quels sont les enjeux, les perspectives concrètes ? Sur quoi les politiciens seraient amenés à se positionner ? Donc ça c’est un peu mon enjeu actuel. Et, wahou, je te livre un scoop. Je me suis acheter du matos pour préparer des vidéos pour Youtube. Parce que je me suis rendu compte, pour avoir écrit des textes typiquement sur à l’époque Veggie Romandie, maintenant VieVégane, les gens lisent pas de ouf. Les militants animalistes en tout cas ne sont pas de grands lecteurs. Et c’est pas mes textes que je veux vulgariser, parce que mes textes honnêtement il y en a certains je les relis et je suis là “mais quoi ? t’écrivais quoi mec, c’est de la merde”. Mais il y a plein de textes, notamment ceux des cahiers anti-spécistes qu’ont été rédigés au fil des années qui sont, mais, juste hyper brillants, hyper pointus. Il y a même plein de texte de Yves Bonardel qui ont été parus dans des magazines philosophiques. Vraiment des trucs, mais hyper pointu, hyper carré, mais les gens lisent pas, les gens connaissent pas.

Donc du coup je me suis mis en tête de vulgariser ces textes, de les reprendre. Je réinvente pas la roue, je fais rien de foufou, mais je vais essayer de faire une espèce de mise à jour médiatique de ces trucs. Donc ça c’est un peu le projet qui est en cours quoi.

Après j’ai pas du tout envie de faire un truc typé à la “JMDO” (??). C’est un youtubeur français mais qui était plus basé sur genre un espèce de truc un peu clash. C’est pas trop mon truc, moi je veux plutôt un truc du style e-Penser ou DirtyBiology. Plutôt un genre de truc comme ça.

C’est un projet pour le futur ?

Ouais, il est bien entamé. J’ai reçu mes lampes et les trépieds samedi dernier. Les scriptes sont en pleine écriture.

Donc tu vas faire quelque chose d’assez pro ?

J’aimerai le plus possible quali. Là j’ai une graphiste qui me fait un logo. Je veux vraiment un truc genre… J’hésitais à contacter un musicien que j’aime beaucoup pour qu’il me fasse un jingle parce qu’il est compositeur. Je veux vraiment un truc quali qui soit regardable par tout le monde. J’ai pas forcément envie de dire “Hé, je suis anti-spéciste”, globalement tu vas vite le piger. Mais j’ai pas envie de miser forcément sur un truc révolutionnaire, contestataire, radical, plutôt un truc hyper posé. Le premier script que je vais faire il va être sur le naturalisme prescriptif et l’essentialisme. Est-ce qu’il existe une nature, est-ce qu’il existe une nature des choses, une nature des gens ? Après reprendre sur le spécisme, c’est un peu l’idée quoi.

Cette idée de chaine youtube, ça t’es inspiré par quelque chose ? T’as une expérience de ça ?

C’est venu du constat que les gens lisent pas. Ou en tout cas lisent peu, ou moins. En tout cas dans le milieu animaliste les gens lisent pas. Et, en faisant des vidéos sur Youtube, si elles sont bien faites, je prétends pas bien les faire parce que j’en ai pas fait. Si ça se trouve ça va être pourri et je vais faire 3 vues. Mais si c’est bien fait tu peux facilement toucher

50’000-158 100’000 personnes. En terme de vue Youtube c’est que dalle, parce qu’aujourd’hui les mecs ils font des centaines de milliers de vue et tout, mais c’est vrai que si tu fais 1500 vues sur Youtube, t’auras plus été vu que le dernier bouquin de Thomas Pelletier (?) qui est sorti dans une super maison d’édition avec des supers ouvrages et des supers références. Ça sera plus vu que ça. Donc le contexte… c’était vraiment de miser sur l’efficacité.

C’est un projet personnel ou de concert avec une association ?

L’asso est au courant, et il y aura forcément des partages de trucs à droite à gauche. Mais typiquement un des trucs qui moi m’avait fait le déclic, c’est que moi j’avais en janvier-février il y avait le mec de l’équipe du projet Iceberg de la chaine Tataki. Et en vrai moi je pensais faire huit vues. Le projet me plaisait. Je me suis dit “Bah c’est cool, c’est sur Facebook”. Ça a fait des dizaines de millier de vue sur Facebook, sur le site de la RTS. Et je me suis pris d’ailleurs une mini shit storm dans les commentaires. C’est pas vrai, la majorité des commentaires étaient plutôt cools, mais je m’attendais pas du tout à un truc comme ça, à un truc aussi fat. Du coup je me suis dit bah en fait la vidéo à l’air d’être un médium plus efficace que le texte. Ça me fait chier mais faut le reconnaitre. Et du coup bah si ça peut aider la cause, bah go quoi.

Tu sais s’il y a déjà eu des projets de ce genre en Suisse ?

PEA avait fait une petite série de cinq vidéos sur Qu’est-ce que le spécisme ? C’est une espèce d’interview divisée en cinq partie du coup de François Jacquet, qui est un post-doc de l’Uni de Genève, qui maintenant est au centre de recherche en éthique ? à Montréal. Et du coup il voulait vulgariser ce que c’est que le spécisme, mais ça reste une vidéo encore très institutionnelle. Après t’as des youtubeurs qui sont plus cools, comme L’Effet Chimpanzée en France, t’as JMDO. Maintenant JMDO il est vraiment très incisif, et il s’est un peu cramé. Il s’est vraiment épuisé à faire ses vidéos. Je sais pas si tu connais le Point Culture ? À la base, le point culture c’est un truc de geek qui est sorti en même temps que le Joueur du Grenier et plein de trucs comme ça. Le youtubeur s’appelle Link The Sun. Il a fait un point culture sur le véganisme avec JMDO comme invité et genre il y a eu 3 millions de vues, dont 1 million de pouces rouges. C’était très très clivant. Mais du coup, c’est vraiment des expériences qui ont été tentées. Et c’est là où c’est le plus vu. Typiquement, PEA pendant le premier confinement a fait une série d’une quarantaine de conférences qui ont été filmées via Zoom et qui ont été mises en ligne. En vrai, ça a marché de ouf ! Et ça participait à former les militants et à informer les gens. C’était plutôt cool.

Le premier qui est passé c’était Frédéric Méguiche, qui est un militant français. Je sais plus quel était son sujet, mais en gros c’était un peu les premières et il fallait un peu tester et tout l’infrastucture. Et moi j’ai fait “Ok en novembre dernier j’avais présenté vite fait une conférence, je peux retenter un truc”. Et j’ai adapté un truc qui était déjà existant. Et c’était cool.

Et t’as eu du succès ?

Les spectateurs sur la petite fenêtre Zoom, le max il était monté à 120 personnes. Alors que l’année dernière, on s’était fait chier à réserver une salle à Uni-Mail, on avait galérer pour pas que ce soit payant, donc on avait demandé à la CUAE, enfin voilà tu sais, c’est méga chiant.

Et puis t’as douze personnes dans la salle. Là tu parles à dix fois plus de personnes en payant juste 30 dollars pour avoir les salles Zoom illimitées. Donc c’était un très bon investissement et c’était plus efficace.

Les vidéos youtubes, c’est quelques chose qui a joué un rôle dans ton parcours ? De ouf ! Parce que moi j’adore la vulgarisation scientifique. Le vrai terme, je crois qu’on doit dire médiation scientifique. C’est vrai que tous les vulgarisateurs francophones, DirtyBiology, e-Penser, Linguisticae, je vais en louper tellement que ça va me souler, mais… Tous ceux qui en tout cas, même Nota Bene, grand fan d’histoire, il est méga bien. C’est quelque chose qui a beaucoup participé à mon envie de faire des vidéos maintenant, mais c’est aussi quelque

Les vidéos youtubes, c’est quelques chose qui a joué un rôle dans ton parcours ? De ouf ! Parce que moi j’adore la vulgarisation scientifique. Le vrai terme, je crois qu’on doit dire médiation scientifique. C’est vrai que tous les vulgarisateurs francophones, DirtyBiology, e-Penser, Linguisticae, je vais en louper tellement que ça va me souler, mais… Tous ceux qui en tout cas, même Nota Bene, grand fan d’histoire, il est méga bien. C’est quelque chose qui a beaucoup participé à mon envie de faire des vidéos maintenant, mais c’est aussi quelque