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La notion d’activité pour décrire et comprendre le travail réel des étudiants-stagiaires

3.3 Transformations dans le « cours » de la marche… le chemin gagne en longueur et en largeur avec les notions d’enaction et d’expérience

3.3.2 L’activité humaine selon le programme de recherche empirique du cours d’action Le programme de recherche empirique du cours d’action, est fondé sur la conjonction entre deux

3.3.2.5 Enaction et conscience préréflexive précisées à travers la notion d’«activité-signe »

La définition de la conscience préréflexive comme effet de surface des interactions asymétriques entre un acteur humain et son environnement rejoint l’hypothèse de l’enaction, dans la mesure où d’après l’enaction, l’activité consiste précisément dans un couplage asymétrique entre un acteur et son environnement. Ainsi, et toujours d’après l’hypothèse de l’enaction, ce n’est qu’à travers l’accès à la conscience préréflexive d’un acteur qu’il est possible pour un observateur externe d’avoir accès aux interactions asymétriques entre l’acteur et son environnement, soit à l’organisation interne de l’acteur à chaque instant. L’observateur externe n’ayant qu’un point de vue externe sur le comportement de l’acteur, il ne peut ainsi que s’approcher et présumer, selon cette hypothèse, de ce qui du point de vue de l’acteur est pertinent et significatif.

83 La référence à ces trois registres (actuel, possible, virtuel) introduisent l’articulation entre le postulat d’une conscience préréflexive de l’acteur et l’hypothèse de l’activité-signe, développée ci-dessous.

Figure 3.2 : Illustration produite par l’un des chercheurs lors d’un séminaire de recherche du groupe CRAFT (2014)

Le cadre sémiologique de l’activité contribue en ce sens, à préciser les hypothèses de l’enaction et de la conscience préréflexive, en associant la notion de sémiose à celle d’activité. S’inspirant de la sémiotique de Peirce et de son hypothèse de la pensée-signe (Theureau, 2012) à partir toutefois d’une conception de l’activité comme également incarnée, située et cultivée - et non pas uniquement cognitive -, c’est l’activité que Theureau associe au signe, et non uniquement la pensée (Theureau, 2006). Ainsi, toute activité est une sémiose. Elle consiste à la fois en une production de significations et en une construction de significations, partiellement accessibles à l’acteur à chaque instant.

L’hypothèse de l’activité-signe conduit Theureau à envisager l’expérience (ou la conscience préréflexive) à partir des trois catégories phanéroscopiques de Charles Peirce (Theureau, 2006), comme ce que l’acteur humain actualise (registre de l’Actuel), anticipe (registre du Possible), ou rejoue de ses habitudes (registre du Virtuel) à chaque instant lorsqu’il déploie son activité (Theureau, 2014). Cette hypothèse est concrétisée à travers la notion de signe hexadique conférant la possibilité d’une analyse du cours d’expérience demeurant en cohérence avec l’hypothèse de l’enaction. De plus, la notion de signe hexadique, apporte à la notion d’activité, la possibilité d’être considérée davantage comme une activité « apprentissage-développement » que comme une activité « actualité ou performance » à un instant t. L’activité, en tant que concaténation d’unités d’activité donnant lieu à une sémiose pour l’acteur considéré, y est appréhendée comme étant « ouverte aux deux bouts », dans la mesure où celle-ci n’a jamais de début ni de fin, la fin de l’activité signifiant en princelle-cipe la mort du système vivant (au sens de l’enaction).

Le flux de l’activité correspond donc à un enchâssement de signes. La description du cours d’expérience d’un acteur revient à décrire et à analyser une période plus ou moins longue extraite de ce flux d’activité, soit une ou plusieurs séries de signes se succédant les uns aux autres. C’est ainsi que d’aucuns abordent la description des cours d’expérience d’un acteur considéré, comme une reconstruction a posteriori du flux de son activité, saisi à un instant t.

Les trois catégories phanéroscopiques de Charles Sanders Peirce

Chacune des six composantes du signe hexadique reliée à une autre selon une structure précise et mettant en jeu chacune des trois catégories phanéroscopiques de Pierce citées précédemment, permet de décrire le cours d’expérience particulier de tout acteur considéré, à chaque instant. Revenons donc tout

d’abord à la description de ces trois catégories et à l’implication de leur usage pour le cadre sémiologique de l’activité selon Theureau (2004, 2006).

Charles Sanders Peirce (1978) appréhende le monde, son organisation et sa signification à partir de la notion de signes qu’il développe sous forme d’une théorie sémiotique. Tout signe est quelque chose qui signifie quelque chose pour un acteur. Ainsi, les logos, les symboles, les mots, les mimiques, les odeurs, les couleurs, etc., peuvent constituer des signes. Le bâillement peut ainsi signifier de la fatigue (au sens du sommeil), ou plutôt de l’ennui, selon la personne [l’élève] qui l’émet et selon la personne à qui il s’adresse [autre élève /enseignant-titulaire / étudiant-stagiaire]. La théorie sémiotique de Peirce prend donc en considération le contexte de production et de réception des signes, et définit le signe en fonction de son action sur l’interprète.

Le signe se compose de trois éléments : le représentamen ou Premier (ce qui fait signe, ce qui choque, interpelle, attire l’attention de l’acteur) qui renvoie à l’objet ou Second (ce que fait, pense, perçoit l’acteur) par l’intermédiaire de l’interprétant ou Troisième (les habitudes, les règles, les lois) permettant à l’acteur de relier l’objet au représentamen).

Peirce organise de plus l’ensemble des éléments de l’expérience humaine en trois registres, classes, ou encore catégories dont il donne une définition relationnelle.

La classe de la [Priméité] regroupe des expériences monadiques ou simples. Chacune des expériences de cette classe « pourrait être sans contradiction ce qu’elle est, s’il n’y avait rien d’autre dans l’expérience » (Peirce, 1978, cité par Theureau, 2004, p. 140 ; 2006, p. 280). L’être y est conçu indépendamment de tout autre élément. Il y a absence de différenciation et de relation. Cette classe représente le caractère potentiel, intérieurement indéterminé, le Possible de toute expérience, et pour Peirce elle est associée à la vie émotionnelle (Theureau, 2004, 2006).

La classe de la [Secondéité] regroupe quant à elle des expériences dyadiques, également désignées comme des récurrences par Peirce : « chacune étant l’expérience directe d’une paire d’objets en opposition ». L’être y est conçu comme relatif à quelque chose d’autre. Elle représente le « choc », la réaction, le fait, le multiple, et pour Peirce elle est associée à la vie pratique (Theureau, 2006, p.280).

Finalement, la classe de la [Tiercéité] est celle des expériences triadiques, ou les compréhensions,

« chacune étant une expérience directe qui connecte les autres expériences possibles ». Elle représente quant à elle, la pensée, la loi, la médiation, le général, le pouvoir actif d’établir des connexions dans la secondéité et entre la priméité et la secondéité. Pour Peirce, elle est associée à la vie intellectuelle (Ibid.).

Pour Peirce :

une expérience monadique ne peut être que celle d’une possibilité indéterminée, puisque toute expérience actuelle déterminée est toujours celle de relations. Une expérience dyadique est celle actuelle, et déterminée du choc, de l’action/réaction. Enfin, une expérience triadique est celle de l’obéissance de ces chocs à une loi ou règle immanente, virtuelle. (Ibid.)

Le signe triadique est donc pour lui, la résultante de cette définition relationnelle entre ces trois catégories de l’expérience. Le registre du Possible correspondant aux expériences monadiques ou simples, le registre de l’Actuel correspondant aux expériences dyadiques ou récurrentes et le registre du Virtuel correspondant aux expériences triadiques. Ce signe triadique permet la description des opérations cognitives, et des relations significatives que l’homme entretient avec le monde. Dans cette relation triadique indécomposable, le Virtuel inclut l’Actuel, qui lui-même inclut le Possible.

Theureau (1992, 2004) retient de Peirce que les expériences relevant de la priméité constituent pour l’acteur une ouverture de possibles compte tenu de ses expériences passées. Les expériences relevant de la secondéité consistent quant à elles en une actualisation à l’instant t des possibles, tandis que les expériences relevant de la tiercéité manifestent la construction, le renforcement ou l’invalidation de lois (connaissances).

Le signe hexadique et sa construction

Il existe un ordre entre les composantes du signe, qui représentent un ordre de construction des processus d’interactions asymétriques entre un acteur et son environnement et non un ordre temporel au sens commun du terme. Ainsi, chacune des composantes du signe est reliée à une autre en suivant un ordre spécifique de relation : ce qui choque l’acteur, le fait réagir, se concrétise à l’instant t « sur fond de » possibles (préoccupations, intentions, attentes, émotions, connaissances passées et présentes) et

donne lieu à une construction, un renforcement ou une invalidation de lois et d’habitudes. Ces lois ou habitudes construites ou transformées vont alors constituer de nouveaux possibles pour l’unité de cours d’expérience suivante, et ainsi de suite. Il s’agit donc bien d’une construction dynamique du signe, dont les composantes sont engendrées dans une logique de flux.

Le signe hexadique comporte comme son nom l’indique, six composantes correspondant aux catégories descriptives des processus d’interactions asymétriques entre un acteur (système autonome) et son environnement, donnant lieu à conscience préréflexive et susceptibles d’être décrites à un observateur-locuteur. Celles-ci sont décrites ci-dessous selon les indications fournies par Theureau, (2006, p. 289-298 ; 2009, p. 556-561 ; 2015, p. 63-72).

Registre de la Priméité

Les trois premières composantes du signe hexadique communément désignées par les notions d’engagement (E), d’actualité potentielle (A) et de référentiel (S), correspondent au registre du Possible.

Ces trois composantes « traduisent le caractère situé de l’activité à chaque instant » (Theureau, 2015, p.66).

L’engagement dans la situation (E) est associé à une tonalité émotionnelle. Il dépend de la dynamique de la situation jusqu’à l’instant t considéré. L’engagement correspond au faisceau de préoccupations, d’intentions, issues de l’ensemble des interactions asymétriques passées, avec lesquelles un acteur considéré aborde une situation (s’engage dans une situation) à un instant t. Celles-ci ne sont donc pas infinies mais bien co-dépendantes des interactions passées de l’acteur avec son environnement. L’engagement traduit également l’hypothèse d’une circonscription des perturbations futures. Il s’agit toutefois d’intentions relevant d’une pure potentialité et non prédéfinies à l’avance.

Dans l’exemple de notre étudiant-stagiaire écrivant au tableau noir, nous pourrions citer son intention de contribuer à offrir aux élèves des conditions de réalisation de la tâche suffisamment rassurantes et claires.

L’actualité potentielle (A) également associée à une tonalité émotionnelle, peut être désignée comme une structure d’anticipation, une préparation par l’acteur de son futur à tout instant. Il s’agit d’une extension du futur immédiat (et non à moyen ou long terme) de l’acteur, de la conscience préréflexive : c’est donc ce à quoi s’attend immédiatement l’acteur. Elle traduit l’hypothèse d’une circonscription des anticipations de l’acteur par l’engagement, parmi l’ensemble des anticipations issues de ses interactions passées. Theureau (2009) précise que ces anticipations peuvent être multiples. En effet, il existe d’une part des anticipations passives qui consistent en des anticipations de reconnaissance de représentamen comme événements et d’autre part, des anticipations actives qui consistent en des anticipations de réalisations d’unités de cours d’expérience.

Reprenant notre exemple, l’actualité potentielle peut ainsi correspondre pour l’étudiant-stagiaire au fait d’anticiper des questions ou des remarques immédiates de la part des élèves.

Le référentiel (S), est le « savoir propre » de l’acteur, entendu comme « savoir vivant » et incorporé,

« invariant relatif », « habitude adaptable », l’ensemble des connaissances, expériences passées, mobilisables par l’acteur compte tenu de son engagement dans la situation et de sa structure d’anticipation. Le référentiel traduit l’hypothèse d’une co-construction du monde-propre (son environnement), du corps-propre (les interactions entre l’acteur et l’environnement y compris les objets techniques) et de la culture-propre (système des savoirs préalables de l’acteur) dynamiques de l’acteur et de l’ensemble de l’expérience passée de l’acteur (Theureau, 2015, p. 66). La notion de « savoir propre » reprend bien ici l’hypothèse d’une cognition située, incarnée et techniquement constituée.

Les types et relations entre types et principes d’interprétation, constituant le référentiel, « décrivent des schèmes typiques d’attention, de perception, d’action, de communication, de discours privé, d’émotion et de construction de nouveaux types et relations entre types » (Theureau, 2006, p. 293). Ils permettent à l’acteur de se référer à des Situations ou des familles de Situations vécues dans le passé compte tenu de son engagement et de son actualité potentielle dans cette situation. La notion de type est à mettre en relation avec celle de « prototype » utilisée par Rosch et ses collègues (Rosch, cité par Theureau, 2004, p. 146). Ceux-ci prennent bien soin de distinguer des modèles de représentations en lien avec les théories cognitives. La notion de prototype (par ex : le moineau comme prototype de l’oiseau), permet ainsi de faire référence à des jugements d’exemplarité, ou de typicalité pour associer certains éléments à une

même catégorie, en cohérence avec l’hypothèse de l’autopoïèse. Or, la notion de type ou celle de relation entre types va au-delà de la notion de prototype : la notion de type propose « de rendre compte de phénomènes plus larges, plus précisément de la façon dont interviennent dans un cours d’action actuel, des éléments de généralité issus des cours d’actions passés de l’acteur. » (Theureau, 2004, p. 147). Il sera dès lors possible de se référer à des actions-types, des communications-types, des interprétations-types, des sentiments-types.

Savoir que les élèves de la classe ont l’habitude de s’appuyer sur des consignes écrites au tableau noir pour se mettre à la tâche, constitue une connaissance issue d’un cours d’expérience précédent, et même éventuellement d’une règle d’action transmise par l’enseignant-titulaire mais intégrée à la culture-propre de l’étudiant-stagiaire sur laquelle ce dernier peut s’appuyer à cet instant.

Registre de la Secondéité

Les deux composantes suivantes du signe hexadique, correspondent au registre de l’Actuel. Il s’agit du Representamen (R) et de l’Unité de conscience préréflexive (U). Ces deux composantes « traduisent l’hypothèse de l’activité comme interaction asymétrique de l’acteur avec son environnement, comme réaction modelée par les E, A et S précédentes à des perturbations de l’environnement et du corps de l’acteur. » (Theureau, 2015, p. 67).

Le representamen correspond à la notion de « choc » chez Fichte et à celle de representamen chez Peirce, également proche de la notion de perturbation chez Varela (Theureau, 2006, p. 293). Le representamen correspond à ce qui « fait signe », ce qui perturbe l’acteur compte tenu de son actualité potentielle (A) et qui est significatif pour lui. C’est l’engagement qui va spécifier ce qui est significatif pour l’acteur et l’actualité potentielle va quant à elle « déterminer le degré de la perturbation depuis la sélection d’une anticipation parmi d’autres alternatives jusqu’à la différence avec toutes les anticipations » (Theureau, 2009a, p. 556). La perturbation n’est pas uniquement à mettre en relation avec un arrière-fond impliquant le système perceptif visuel, mais avec un arrière-fond impliquant l’ensemble des systèmes sensoriels. (Theureau, 2006). La perturbation peut également émaner d’un jugement mnémonique (un souvenir qui émerge) ou d’un jugement proprioceptif (une action effectuée qui interpelle). Le representamen ne se limite pas forcément à une seule perturbation mais peut être complexe, c’est-à-dire, combiner plusieurs éléments significatifs simultanément. De plus, la reconnaissance du representamen est liée à une culture, s’étendant possiblement au-delà de S, sélectionnée en amont par A et E. En effet, Theureau rend attentif au fait qu’il importe de « différencier le representamen de son ancrage dans la situation ou le corps de l’acteur. » (ibid, p. 295) Pour l’auteur (ibid.), il serait ainsi possible de se rapprocher de la notion d’« affordances » (offres de l’environnement) développée par Gibson (1979), à condition de considérer la culture d’un individu comme constituant une seconde nature.

Dans le cas de l’étudiant-stagiaire précédemment évoqué, le representamen peut consister en un jugement propioceptif comme : [la fin de son énonciation de la consigne orale, suivie d’un « c’est suffisamment clair pour vous ? »]

L’unité de conscience préréflexive (U) est constituée par la conscience préréflexive de l’activité découlant de la perturbation (R) pour l’acteur (Theureau, 2009a). Elle est également nommée unité de cours d’expérience. Elle peut consister en une action ou une imagination, en des diagnostics et pronostics fonctionnels mais ne s’y réduit pas (Theureau, 2006, p. 296). Elle absorbe le representamen qui lui a donné naissance. L’unité de cours d’expérience peut également correspondre à des « états d’âmes, des sentiments, des typifications, des communications et toutes sortes d’inférences et interprétations ».

(Theureau, 2006, p. 296). Elle consiste en une réponse, mais en aucun cas à une réaction à un stimuli.

(ibid.). L’unité de conscience préréflexive « actualise des types, relations entre types et des principes d’interprétation, sur fond d’autres éléments de S » (ibid.). En effet, elle fait apparaître à la conscience préréflexive, certains éléments particuliers du savoir-propre de l’acteur parmi les multiples possibles que ce dernier constitue (ibid.).

Le fait de [se diriger vers le tableau noir], de [saisir la craie]et de [se mettre à écrire], constituent autant d’unités de consciences préréflexive, dans notre exemple. Celles-ci peuvent par ailleurs être accompagnées de pensées, d’émotions comme : [inquiet, se demande si les élèves vont se souvenir de la consigne].

Registre de la Tiercéité

La dernière composante du signe hexadique est attachée au registre du Virtuel. Comme dans le signe triadique de Peirce, il s’agit de l’interprétant (I). Cette composante traduit « l’hypothèse de la constante transformation à divers degrés du savoir de l’acteur, de ses habitudes situées (…) et plus précisément de la transformation constante du couplage structurel entre l’acteur et son monde. » (Theureau, 2015, p.

67).

L’interprétant (I) constitue « l’opérateur de la transformation des habitudes situées à l’instant t qui accompagne, toute unité du cours d’expérience, sachant que ces habitudes engagent à la fois l’acteur et son environnement et seulement l’acteur » (Theureau, 2006, p. 297). Il correspond à la validation, au renforcement ou à l’invalidation des types, des relations entre types et principes d’interprétation à travers la production de l’unité élémentaire du cours d’expérience. Selon Theureau, ces hypothèses affirment une théorie de la cognition comme étant simultanément une théorie de l’apprentissage-développement situé, une théorie de la cognition mettant en avant « la transformation constante du couplage structurel de l’acteur et son monde » (Theureau, 2015, p. 67).

Dans notre exemple, l’étudiant-stagiaire renforce ce faisant le type [les élèves ont besoin d’avoir une consigne écrite au tableau noir].

Comme dit plus haut et comme l’illustre la figure 3.3, ces six composantes entretiennent entre elles des relations d’ordre (E-A-S-R-U-I), contribuant à décrire le cours d’expérience d’un acteur considéré, donc son activité84, donnant lieu à conscience préréflexive.

Figure 3.3 : Le signe hexadique (Theureau, 2015)

Les attentes immédiates (A) découlent du faisceau de préoccupations ou d’intentions de l’acteur (E).

Elles prolongent son engagement particulier dans la situation à un instant donné. Le référentiel (S), manifestant un type, une relation entre types ou des principes d’interprétation, est mobilisé en fonction des préoccupations (E) et des attentes immédiates (A) de l’acteur, sous l’effet du choc (signe) (R) émergeant de la situation et perçu par l’acteur à l’instant t. En réponse à ce choc (R), l’unité du cours d’expérience (U) est actualisée et s’accompagne d’une transformation soit d’une création, d’un renforcement, d’une validation ou d’une invalidation de types (I) qui vont contribuer à transformer le

84 Cette description de la notion d’engendrement du signe est volontairement simplifiée. Theureau (2006, 2015) développe en effet des relations mettant en évidence en évidence les relations d’engendrement entre les différentes composantes du signe à des niveaux plus complexes, auxquels nous avons renoncé dans le cadre de ce travail.

référentiel (S) qui devient (S’) dans le signe suivant. Nous approfondissons à présent ces boucles de transformations de l’activité.

3.3.3 Couplée à celles d’enaction et expérience, la notion de transformation devient

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