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Critères de classification des lieux touristiques Dans la typologie des lieux touristiques proposée par Knafou et al (1997), cité par Philippe

VI. Fonds du patrimoine culturel immatériel

1. Bolivie 2 Brésil

5.1.1 Critères de classification des lieux touristiques Dans la typologie des lieux touristiques proposée par Knafou et al (1997), cité par Philippe

Duhamel (2003, p. 57), on prend en compte trois critères : la présence ou l‟absence des hébergements, la présence ou l‟absence d‟une population locale et finalement la quantité et la diversité de fonctions et de services urbains. De cette manière, l‟auteur identifie notamment quatre types de lieux touristiques : site, comptoir, station et ville. En cherchant d‟identifier les modèles de lieux touristiques de l‟Amazonie équatorienne, nous nous sommes servis des critères utilisés par l‟auteur. Par contre, nous avons dû adapter et enrichir ces critères pour les adapter à la réalité Amazonienne. Nous les avons rassemblés dans quatre groupes de critères, dont basiques, d‟accessibilité, de qualité et de pratiques touristiques (Tableau 8).

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Tableau 8 : Critères de classification des lieux touristiques de l‟Amazonie équatorienne

Basiques Accessibilité Qualité Pratiques touristiques

Nom de lieu Distance/temps depuis le lieu de départ

Éléments du paysage Présence ou absence de la population locale Localisation Voie(s) d‟accès: terrestre,

fluviale, aérienne

Infrastructure touristique Distance aux communautés indigènes

Année du début

d‟activités Moyen de transport

Type d‟hébergement Treks en forêt Origine du propriétaire

ou investisseur

Type de propriété (réserve privée, commun accord avec la communauté, territoire traditionnel)

Nombre de lits Observation spécialisée de la faune et flore

Promoteur du lieu Taille de la propriété Services et confort Boutiques de souvenirs

Origine des employés Gastronomie Types de canoës

Langues parlées Traitement de déchets Dîner en canoë aux chandelles, se marier à la

tradition locale, Durée moyenne du

séjour

Traitement d‟eaux sales Chamanisme et guérison Taxe et période de

remplissage Prix moyen

Type de moyen de payement sur place

156 5.1.2 Dénomination des lieux touristiques Nous avons procédé ensuite à la hiérarchisation de ces lieux. Nous avons identifié les lieux touristiques proposés au moins cinq fois dans les sources consultées ce qui nous a permis de construire une liste préliminaire de 22 lieux laquelle a représentée notre base d‟étude. Ces lieux se présentaient sous différentes désignations : „Lodge‟, „Lodge de reserva‟, „ecolodge‟, „ecolodge reserva‟, „comunidad indigena‟, „centro de turismo comunitario‟ et „red de

solidaridad de comunidades indigenas‟. Si bien, comme l‟annonce Olivier Lazzarotti (2006)

« le nom distingue un lieu de tous les autres, il le rattache au même temps à un ensemble qui

l‟institue à sa place » (p. 37). Ainsi tous ces lieux sont rattachés à l‟Amazonie, puis, à tel ou

tel peuple indigène ou territoire traditionnel, un lac ou lagune, ou liés à un animal, une réserve ou un espace protégé. Le nom de lieu peut être lié aussi à l‟origine du propriétaire, aux goûts, tendances, préférences sociales et intentions de touristes ainsi qu‟au degré d‟altérité dont ils veulent ou peuvent se confronter.

Selon les quatre groupes de critères de classification de lieux touristiques, nous avons regroupé les 22 lieux de la liste préliminaire en deux sous-groupes. Un modèle de lieux touristiques a été extrait pour chaque sous-groupe : le „comptoir touristique‟ et la

„communauté indigène à fonction touristique‟. Le „comptoir touristique‟ est donc un lieu

constitué pour le séjour de touristes qui s‟intéressent notamment à l‟immersion dans la forêt amazonienne en tant qu‟espace naturel. La „communauté indigène à fonction touristique‟ consiste en un lieu constitué pour le séjour de touristes qui s‟intéressent à l‟immersion dans la forêt en tant qu‟espace naturel mais aussi en tant qu‟espace culturel. Les touristes de la

„communauté indigène à fonction touristique‟ s‟intéressent à la relation des peuples indigènes

avec le milieu naturel, c‟est-à-dire, à la manière dont ces peuples vivent, disons, dans la tradition. Le tourisme en Amazonie équatorienne est fondé donc sur la découverte de la faune et de la flore locales, des paysages, des fleuves, des lacs et des lagunes, des marais, du climat, du relief, ainsi que des habitants. C‟est la manière dont cette découverte est faite ce qui établi la différence entre les deux modèles de lieux touristiques en Amazonie équatorienne.

Lors de la promotion de l‟Amazonie équatorienne, l‟écotourisme et le tourisme communautaire sont deux classifications du tourisme usitées par les tour-opérateurs et les agences de voyages nationaux et étrangers. Cependant ces professionnels du tourisme n‟établissent pas de différence entre l‟une et l‟autre. Pour nous, établir cette différence, c‟est principalement ce qui peut nous permettre de comprendre le fonctionnement, les similitudes

157 et les dissemblances entre le „comptoir touristique‟ et la „communauté indigène à fonction

touristique‟ où l‟un sera lié à l‟écotourisme et, l‟autre, au „tourisme communautaire‟.

5.1.3 Entre l‟écotourisme et l‟ tourisme communautaire Selon Delisle et Jolin (2008, p. 67), lors de l‟émergence du concept, l‟écotourisme fut généralement défini comme une forme de voyage, de comportement ou de développement responsable dans des espaces naturels, contribuant à la protection et à la préservation de l‟environnement naturel. L‟écotourisme était surtout associé aux endroits où les écosystèmes sont fragiles. La définition s‟est élargie en 2002 vers le bien-être des populations locales. Selon l‟Organisation Mondiale du Tourisme (Déclaration de la ville de Québec sur l‟écotourisme, 2002), l‟écotourisme rassemble tous les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d‟observer et d‟apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles. Cependant, la définition de l‟écotourisme privilégie, d‟abord, la dimension environnementale et naturelle de l‟expérience touristique, qui peut s‟exprimer notamment par la visite de parcs nationaux et des réserves naturelles ; et, ensuite, leur conservation (Varga, 2007).

Selon Péter Varga (2007, p. 122), dans les lieux où se pratique l‟écotourisme, l‟opération touristique doit inclure pareillement la participation significative des peuples indigènes. Selon l‟auteur le tourisme doit leur générer suffisamment de revenus pour garantir la durabilité de cette activité. En créant des emplois et des sources de revenus pour les populations locales, l‟écotourisme procure, selon l‟OMT, des avantages économiques aux communautés d‟accueil ainsi qu‟aux organismes et aux administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles. Cela dit l‟écotourisme doit éviter aux peuples indigènes leur dépendance au milieu, dont ce qui découlera une meilleure conservation des ressources naturelles (Vargas, 2007). Autrement dit, la conservation de ressources repose sur l‟évolution d‟une manière de vivre traditionnelle à une autre mieux adaptée à la vision du touriste. Cette vision de l‟écotourisme nous approche alors du tourisme communautaire où les revenus parviennent, en principe, directement aux communautés visitées grâce au fait que le voyageur entre en contact direct avec leurs habitants. Cependant, contrairement à l‟écotourisme, le tourisme communautaire garde un caractère anthropologique. Le but principal du tourisme communautaire est donc de provoquer les échanges culturels entre une communauté indigène et des visiteurs ; la

158 communauté, en tant que „base sociale‟ du projet touristique (Vargas, 2007, p. 176), proposant à ces derniers d‟expérimenter sur le terrain ses traditions et ses modes de vie (Delisle et Jolin, 2008). Cela dit, la communauté telle qui elle vit, dite dans la tradition, est la matière première du tourisme communautaire.

Ce qui peut aider à différencier l‟écotourisme du tourisme communautaire est en outre les moyens humains, techniques et économiques que les entrepreneurs locaux ou étrangers de dimensions variables, ont à leur disposition pour d‟abord faire du lieu un espace approprié pour la visite touristique et puis pour organiser, gérer, et commercialiser leur offre touristique. Selon Rachid Amirou (2000, p. 10), tant l‟écotourisme que le tourisme communautaire peuvent être pareillement inclus dans la définition de tourisme culturel. Selon l‟auteur le tourisme culturel dont parlent les industries du voyage constitue d‟abord un ensemble de produits touristiques composés chacun au moins de deux prestations payantes (visite, hebergement, transport, etc.). Pour l‟auteur, le tourisme culturel désignera d‟une part, le marché constitué par l‟offre de séjours touristiques par les biais d‟un professionnel, et d‟autre part, les comportements spécifiques des individus qui privilegient la curiosité et la découverte pendant leurs vacances. Ainsi tant l‟écotourisme que le tourisme communuataire désignent « la visite de sites, des objets marqués par l‟homme, par l‟histoire, la nature ou une

hiérophanie, et la participation aux événements considérés par une société, par l‟histoire ou par une sensibilité collective particulière comme importants à vivre ou à connaître » (p. 10).

Or, c‟est par la seule intention du touriste que nous pouvons écarter l‟écotourisme du tourisme communautaire ; le premier orienté vers la découverte de la forêt amazonienne en tant qu‟espace naturel ; le deuxième orienté vers sa découverte en tant qu‟espace naturel mais aussi en tant qu‟espace culturel.

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