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Chapitre 1. Des courants explicatifs de la fécondité à la notion de projet

1.5 Condition de la femme dans une perspective de genre

Concluant sur les "approches de genre" dans l'étude de la fécondité, Leridon (2014) écrit: "De façon plus générale, l'activité professionnelle fait partie, avec le niveau d'instruction et la position sociale, des variables de statut socioéconomique présentes dans toutes les analyses". On voit directement ici la nature polysémique du concept de "statut des femmes", défini à partir de critères socioéconomiques variés. Mais au-delà de la prise en compte de la position sociale de la femme, c’est son ancrage dans un système de valeurs qui fait sens dans une perspective de genre et permet véritablement de comprendre la condition féminine. Toutefois, les inégalités de genre qui caractérisent les rapports entre les femmes et les femmes (fossé du genre) ne doit pas faire oublier les inégalités entre les femmes (et entre les hommes) au sein de la famille et de la société. Ainsi, le statut de la femme peut prendre des sens différents selon qu'il est évalué au sein du couple, du ménage, de la famille ou de la société. Cosio-Zavala (2002) estime que les différences dans la définition et la mesure du statut de la femme – mais aussi dans celle des attitudes et pratiques en matière de fécondité – explique souvent les divergences entre les résultats des études sur les liens entre la situation de la femme et la fécondité.

Malgré ces écueils, la place et le rôle des femmes sont généralement considérés comme un facteur important de la fécondité.

Considérer la condition de la femme dans une perspective de genre implique donc de s’interroger sur la question du caractère absolu ou relatif de la condition féminine. Les caractéristiques socioéconomiques des femmes (niveau

d'instruction, emploi, ...) sont-elles pertinentes lorsqu'elles sont évaluées de manière absolue? Ne prennent-elles sens que relativement à celles des hommes, dans un système de valeurs donné?

1.5.1 Genre et fécondité

Dans un article intitulé "Genre et démographie: une rencontre féconde", Agnès Adjamagbo et Thérèse Locoh (2012) reviennent sur l'histoire de l'émergence de l'approche-genre en démographie. Il est intéressant de voir combien les questions de genre sont associées à celles de réduction de fécondité dès le départ. Si on évoquait déjà l'amélioration du "statut des femmes" depuis la conférence internationale de population de Bucarest (1974), d'après ces auteures, c'était simplement parce qu'on considérait cette amélioration comme un "adjuvant à l’accès au planning familial et à la baisse de fécondité, souhaitée, dans les pays où elle était encore très élevée" (Adjamagbo et Locoh, 2012).

Elles soulignent que, même après les années 1990, l'intégration du genre dans les programmes et projets de recherche se justifie par "sa pertinence particulière dans le domaine des programmes de population menés par les organismes internationaux sur la «santé de la reproduction»".

Il a fallu attendre la Conférence du Caire (1994) pour que "intégrer les principes éthiques d’égalité des sexes" devienne un objectif à part entière (Adjamagbo et Locoh, 2012). Les femmes sont ainsi passées d'un statut de "cibles" des programmes de planification familiale à celui de "décideuses" de leur vie reproductive. Néanmoins, on retrouve encore les traces de la vision

"instrumentaliste" de l'amélioration de la condition féminine dans le Rapport de la CIPD: "Améliorer la condition de la femme a aussi pour effet de rendre celle-ci plus apte à prendre des décisions à tous les échelons dans tous les domaines de la vie, dont la sexualité et la procréation, ce qui est essentiel pour le succès à long terme des programmes de population" (Nations Unies, 1995).

A cause de l'épidémie du VIH/Sida en partie, on est passé d'une question de

"santé de la mère et de l'enfant" à celle plus générale de "santé sexuelle" et de

"droit individuel". Ce changement de paradigme a entraîné la prise en compte des besoins propres aux différentes périodes de la vie, y compris ceux des adolescent-e-s et des femmes plus âgées. Le rôle des hommes devient un sujet important dans les études sur la santé reproductive. L'inclusion de questions spécifiques à cet égard et de modules destinés aux hommes dans les enquêtes EDS répond à cette nécessité d'analyser la fécondité comme le résultat des choix et des comportements simultanés des deux partenaires dans le couple.

L'analyse conjointe des comportements et aspirations des hommes et des femmes en matière de fécondité ouvre de nouvelles perspectives en apportant un nouvel éclairage sur les rapports, parfois conflictuels, entre les conjoints en matière de projet de fécondité (Bankole, 1995; Bankole et Singh, 1998; Andro et Hertrich, 2001). Clementine Rosser et ses collègues ont en particulier mis en évidence le rôle central du partenaire pour la prévention des grossesses prénuptiales (Rossier et al, 2013), et celui des maris pour la contraception en période postpartum (Rossier et Hellen, 2014).

Cette prise de conscience du rôle crucial des hommes a conduit à les intégrer de plus en plus dans les interventions en faveur de la planification familiale en Afrique. Actuellement financé par l'UNFPA au Niger, le programme "École des maris" a pour objectif d'accroitre l'exercice des droits reproductifs des femmes à travers un changement d'attitude de leurs maris. Il s'agit, en particulier, de rendre ces derniers sensibles à l'intérêt pour leurs épouses de fréquenter les

centres de santé et d'améliorer le dialogue au sein des couples, notamment sur les questions relatives à la procréation. Même si les effets de cette intervention sur la réduction de la fécondité ne sont pas encore connus, les premiers résultats montrent une certaine implication des hommes et une responsabilisation accrue des femmes en matière de santé reproductive. La fréquentation des centres sanitaires par les femmes s'est nettement améliorée dans les zones où sont implantées ces écoles (UNFPA, 2012b).

Au-delà du pouvoir de décision de son mari, c'est aussi plus largement la question de la capacité de la femme à se libérer de sa dépendance vis-à-vis de son entourage qui se pose (famille, belle-famille, voisines, amies, etc.). Comme déjà souligné par Coale (1973) et repris dans le modèle RWA (Ready, Willing and Able) (Lesthaeghe and Vanderhoeft, 1999), l'acceptation morale et sociale du contrôle des naissances est un préalable nécessaire au recours à la contraception. Largement utilisées par les programmes de planification familiale dans les pays en développement, les techniques de la pair-éducation et du plaidoyer (auprès des élus locaux, artistes, leaders religieux, etc.) répondent à ce besoin de vaincre les contraintes sociales ou religieuses qui entretiennent un refus collectif de la contraception. Conformément au principe de la diffusion, les pairs et les leaders d'opinions devraient servir de vecteurs d'innovation et influencer progressivement les comportements et attitudes du plus grand nombre. Au niveau individuel, comme au niveau collectif, l'un des facteurs qui réduisent la "dépendance par rapport aux proches" et renforcent la capacité à adopter un comportement innovant comme la pratique contraceptive est l'instruction de la femme (Mason, 1987).

1.5.2 Instruction de la femme

En renforçant le statut de la femme au sein de la famille et de la société, l'instruction s'affiche comme un important moteur de l'autonomisation de la femme en matière de fécondité. Comme moyen d'accès à la connaissance, l’instruction facilite l'accès à la contraception et en permet une meilleure utilisation. Ouvrant plus d’opportunités d’emplois rémunérés, elle diminue la dépendance économique de la femme vis-à-vis de son mari, de sa famille ou de sa belle-famille. L'emploi rémunéré à l’extérieur du ménage rehausse aussi le coût d'opportunité de la maternité, contribuant ainsi à la réduction du nombre d'enfants. Ainsi, à travers l'une ou l'autre de ces deux facettes, l'instruction renforce la capacité de la femme à négocier avec son conjoint (Bargaining power) et son aptitude à prendre des décisions sur sa vie reproductive. Par ailleurs, l'instruction favorise l'ouverture sur des nouvelles valeurs et l'extension du réseau social, ce qui peut affecter les préférences et les comportements reproductifs. De plus, elle retarde l'entrée en union et offre souvent aux femmes la possibilité de choisir leur conjoint, deux facteurs importants de la maîtrise de la fécondité.

Basu (2002) discute ces différents mécanismes par lesquels la scolarisation des femmes peut jouer sur la fécondité. Elle souligne qu'un niveau de scolarisation élevé accorde à la femme une meilleure chance de vivre une relation plus équitable avec son conjoint, et donc un plus grand pouvoir de négociation au sein du couple, notamment en matière de procréation. Elle note cependant que

le système éducatif peut aussi parfois, à travers le contenu de son programme et les valeurs qu'il promeut, transmettre un modèle de valeurs qui accentuent les inégalités de genre. Elle examine par ailleurs en quoi le lien entre l'instruction et la mortalité des enfants d'une part et le lien entre l'instruction et les aspirations matérielles de l'autre peuvent affecter la fécondité. Si le premier lien entraine une augmentation de l'offre d'enfants, c’est-à-dire du nombre d’enfants présents, le second, lui, en réduit la demande, avec au final une réduction de la fécondité comme résultat.

A travers les connaissances et les éventuels revenus qu'elle procure aux femmes, l'instruction est en général associée à une meilleure survie des enfants, contribuant ainsi à la baisse de la demande d'enfants. Cette aspiration des femmes plus instruites à une descendance moins nombreuse a d'autant plus de chance de se traduire en baisse de fécondité que celles-ci utilisent mieux et plus fréquemment les moyens contraceptifs. Cependant, le lien entre la survie de l'enfant et l'instruction de la femme n'est pas toujours celui attendu. Si l'instruction débouche sur un emploi à l'extérieur du ménage, dans certains contextes, les chances de survie des enfants des femmes plus instruites s'amenuisent. Kishor et Parasuraman, dans un article de 1998 portant sur une étude en Inde, montrait par exemple que l'emploi féminin à l'extérieur du ménage avait un effet négatif sur la survie des enfants, ce qui pourrait affecter la demande d'enfants. D’autre part, l'instruction de la femme n'est pas toujours suffisante pour changer les valeurs comme l'illustre, toujours en Inde, la pratique des avortements sélectifs même parmi les femmes plus instruites.

Dans son étude réalisée en 2003, Bongaarts souligne que l'instruction est un puissant prédicteur du niveau général de la fécondité dans les pays en développement. C'est ce que confirment Osili et Long (2007) dans le contexte nigérian. En effet, ils montrent qu'une augmentation de la durée de scolarisation d'un an réduit la fécondité de 0,26 naissances chez une femme. Mais dans une perspective de long terme, les liens entre la fécondité et le niveau d'instruction de la femme sont plutôt complexes, particulièrement en Afrique. Au moyen d'une analyse longitudinale, Garenne (2012) y montre que le niveau d'instruction ne joue pas le même rôle au début et au cours de la transition de la fécondité. Les pays avec des niveaux d'instruction plus élevés ont tendance à amorcer plus tôt le déclin de la fécondité. Mais une fois la transition amorcée, sa vitesse ne dépend pas du niveau d'instruction dans le pays. De plus, il souligne que les périodes de stagnation de la fécondité correspondent à une faible progression du niveau d'instruction, sans que les périodes de stagnation du niveau d'instruction ne coïncident avec un changement de la tendance de la fécondité.

1.5.3 Activité économique féminine

Le débat sur les effets de l'activité économique des femmes sur la fécondité est ancien. Mais il convient de souligner rapidement que ce débat est complexe même dans le contexte africain où l'enfant est pris en charge par la famille élargie (grand-mère, cousines, etc.). Parmi les nombreux canaux d'action possibles de l'activité économique, on peut en citer deux principaux: les revenus tirés d'un emploi rémunéré, s'ils sont gérés par la femme (ce qui n'est pas toujours le cas), peuvent lui procurer un pouvoir d'achat, lequel débouche sur un

pouvoir de prise de décisions au sein du ménage. Le second canal est celui des difficultés croissantes de conciliation entre la maternité et l'exercice d'une activité économique avec la montée des modes de vie urbains et d’emplois salariés à l'extérieur du ménage.

Dans le contexte africain où les femmes doivent le plus souvent assumer des

"doubles journées", la conciliation entre la gestion du ménage et l'activité professionnelle constitue un exercice complexe. Les femmes actives ne sont pas épargnées par les activités domestiques comme l'entretien des enfants. Le recours aux services des petits travailleurs n'est pas toujours développé. C'est le cas à Cotonou où "les pratiques de délégation du travail de maison sont relativement peu fréquentes" (Adjamagbo et al, 2013). Pour Charmes (2005), c'est la mesure même de l'activité économique de la femme africaine qui pose problème. "En affichant des taux élevés d'activité économique, sa contribution réelle à l'économie reste très sous-estimée" (Charmes, 2005), un paradoxe qui noie davantage les liens entre les fonctions productive et reproductive de la femme. Au Nigeria, Kritz et Makinwa-Adebusoye (2001) montrent que l'autonomie de la femme sur le plan économique n'a qu'un faible lien avec son comportement reproductif. Ce lien est plutôt plus important avec l'implication de la femme dans la gestion de la famille et le dialogue au sujet de la planification familiale au sein du couple.

L'autonomie de la femme, sous l'angle économique ou selon le rapport de genre, peut jouer sur la fécondité via le recours à la contraception (qu'il facilite ou entrave). Au Mexique, Casique (2001) montre que l'empowerment de la femme affecte positivement ses chances d'utiliser une méthode contraceptive.

L'empowerment est ici mesurée à travers deux indicateurs dont l'autonomie relative de la femme par rapport à l'homme et son pouvoir de décisions dans le ménage, le premier étant le plus associée à la pratique contraceptive. Dans le contexte Sud-Asiatique (Inde et Pakistan), Sathar et al (2001) concluent que le système de genre joue un rôle très important dans l'explication des choix et comportements contraceptifs et reproductifs, et cela, même après une prise en compte de l'autonomie de la femme (niveau d'instruction, mobilité, prise de décision, accès et contrôle des ressources entre autres).

Il convient de le préciser, le travail et l'instruction des femmes ont également des effets sur l'offre d'enfants, via notamment certaines variables intermédiaires de la fécondité comme l'allaitement maternel. Citant Nag (1983), Mason (1987) signalait l'effet négatif de l'instruction sur l'allaitement maternel aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Mais le recours à la contraception étant plus important parmi les femmes instruites, le risque de grossesse lié à l'absence de l'allaitement se trouve compensé; et la fécondité n'est au final que faiblement affectée. L’influence de l’emploi féminin sur les pratiques d’allaitement, et donc sur la fécondité, est par contre plus complexe.

Mason (1987) estimait tout de même que le type et le lieu de travail de la femme pourraient affecter l'intensité, la fréquence ou la durée de l'allaitement.

1.5.4 Rôle de l'enfant et inégalités de genre

Les différentes "valeurs" de l'enfant, énumérées par Fawcett (1983) (mentionnées plus haut) sont intimement liées au rapport de genre dans la société. En particulier, elles se définissent à la lumière de la dépendance de la femme à son mari ou à sa belle-famille. Selon les situations, ces "valeurs"

peuvent alors stimuler ou décourager la fécondité, et cela de plusieurs manières comme l'énumérait Mason (1987):

- Rôle protecteur de l'enfant contre le divorce: dans le contexte où la femme dépend économiquement de son mari, avoir plusieurs enfants constitue une certaine garantie pour la durabilité du couple. En effet, une progéniture nombreuse peut renforcer le lien du mariage et prévenir ainsi le divorce;

- Rôle de légitimation de la place de la femme au sein de la famille: à travers le mariage, la femme perd le soutien de sa famille d'origine. Une progéniture nombreuse lui permet d'acquérir de la protection, du respect et du pouvoir dans sa famille d'accueil, ceci, d'autant plus qu'elle a des enfants de sexe masculin (Wolf, 1972);

- Le rôle économique de l'enfant: les inégalités de genre ou une condition sociale défavorable peut conduire les femmes à assumer une charge importante de travail, à l'intérieur comme à l'extérieur du ménage. Dans ces conditions, l'aide précieuse que constituent les enfants peut encourager la fécondité. Le travail féminin bien rémunéré peut toutefois décourager la fécondité dans la mesure où il permet à la femme de gagner sa vie sans recourir à une progéniture nombreuse (Germain, 1975). Par ailleurs, lorsque, du fait des inégalités de genre, l’activité des enfants profite plus aux hommes âgés de la famille, la femme perd le contrôle de sa fécondité. Et cela, tant que le flux intergénérationnel des richesses ne s'inverse pas au profit des enfants (Caldwell, 1978, 1983).

Soulignons que dans des contextes où les enfants restent dans la famille paternelle après le divorce, la femme est contrainte de rester si elle ne veut pas perdre la garde de ses enfants, ce qui rejoint le premier point cité par Mason.

Aussi, on peut ajouter à cette liste le rôle d'assurance-vieillesse de l'enfant, particulièrement dans les contextes où la situation de la femme est précaire en l'absence d'un soutien du mari ou de la famille élargie (Cain, 1984). Dans certains contextes où la contribution de la femme aux dépenses familiales est vitale, le contrôle des naissances permettrait aux femmes de rester économiquement actives, contribuant ainsi à l'amélioration des conditions de vie de la famille. Cette hypothèse est défendue par certains acteurs qui voient ainsi la planification familiale comme une solution à la pauvreté des ménages (UNFPA, 2012a). Mais c'est ignorer que les perceptions de la valeur des enfants dépendent des caractéristiques structurelles (socioéconomiques, culturelles et de genre) de la société dans laquelle l'on vit (Fawcett, 1983).

Ce n'est pas simplement les coûts et avantages liés à l'enfant qui comptent, mais la signification que prend l'arrivée de celui-ci. A juste titre, Sauvain-Dugerdil (à paraitre) rappelle que l'enfant "prend des significations fondamentalement distinctes selon les régions du monde". En Occident, son

arrivée est en général en compétition avec d'autres projets ou contraintes.

L'enfant n'arrive que quand il est considéré comme une "source de bonheur" ou d'épanouissement. Dans les pays du Sud à forte fécondité par contre, l'enfant est encore souvent vu comme le fruit naturel du mariage. Sa venue s'impose en général devant les autres préoccupations du couple, y compris le travail de la femme, aussi utile soit-il pour le bien-être de la famille. Là où prévaut la logique de "l'enfant du destin" (Sauvain-Dugerdil, 2009), là où l'enfant est perçu comme

"un cadeau du ciel ayant une valeur utilitaire" (Sauvain-Dugerdil, à paraitre), les arbitrages en matière de fécondité ne sont pas toujours rationnels. Il devient difficile dans ces conditions de parler de "coûts d'opportunité", cette échelle de substitution entre la valeur du travail féminin et la maternité qui, selon les modèles micro-économiques, devrait réguler la fécondité.

A la limite, est-il pertinent de parler d'une certaine rationalisation des comportements reproductifs face aux changements imposés par le salariat et la scolarisation de la femme. Mais au Nord comme au Sud, pour la femme et pour l'homme, Fawcett (1983) soulignait que, dans une perspective de "cycle de vie", l'importance accordée aux coûts d'opportunité est maximale pour les deux premières naissances du couple. Le premier enfant est perçu comme le "ciment du couple", une "démonstration de virilité ou de féminité". Il perpétue le nom de la famille et donne accès au statut de parents. Le second enfant offre de la

A la limite, est-il pertinent de parler d'une certaine rationalisation des comportements reproductifs face aux changements imposés par le salariat et la scolarisation de la femme. Mais au Nord comme au Sud, pour la femme et pour l'homme, Fawcett (1983) soulignait que, dans une perspective de "cycle de vie", l'importance accordée aux coûts d'opportunité est maximale pour les deux premières naissances du couple. Le premier enfant est perçu comme le "ciment du couple", une "démonstration de virilité ou de féminité". Il perpétue le nom de la famille et donne accès au statut de parents. Le second enfant offre de la