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Chapitre 3. Concepts, données et mesures

3.5 Indicateurs et mesures

3.5.2 Culture contraceptive

La culture contraceptive est une notion importante dans le cadre de ce travail.

Plus que l'utilisation d'une méthode contraceptive au moment de l'enquête, elle renvoie à une adoption régulière de la contraception comme un style de gestion de la vie reproductive. Elle fait donc allusion à un style ou un modèle accepté de gestion de la vie reproductive. Sauvain-Dugerdil et al (2014) la définissent non seulement à partir du recours actuel à la contraception, mais aussi à partir des intentions de recours futur. Cette définition permet de considérer la contraception comme un moyen, notamment un moyen de la gestion de la vie reproductive, et non pas comme une finalité en soi.

Nous postulons que l'expérience contraceptive de la femme permet d'approcher sa culture contraceptive, laquelle n'a pas de dimension temporelle. En effet, elle renvoie à l'idée d'une acceptation générale de la contraception comme un moyen légitime de réaliser des objectifs reproductifs définis en amont. Avoir déjà utilisé une méthode contraceptive peut témoigner de la volonté et du dynamisme de la femme en matière du contrôle des naissances. Sous cet angle, l'adoption d'une culture contraceptive va au-delà d'une simple utilisation temporaire ou occasionnelle de la contraception. Rappelons que l'utilisation passée/présente d'une méthode contraceptive (ever use) est plus convenable pour traduire la notion d'expérience contraceptive des femmes que l'utilisation au moment de l'enquête (current use). Celle-ci peut dépendre de plusieurs facteurs qui ne relèvent pas nécessairement d'une volonté de la femme d'utiliser ou non une méthode contraceptive (aménorrhée post-partum, abstinence, absence du mari, etc.).

Le chapitre 4 a un objectif comparatif entre les trois pays en matière de maitrise de la fécondité. La prévalence contraceptive pour les méthodes traditionnelles n'étant pas la même dans ces pays21, celles-ci sont retenues dans la mesure de

21 D'après les EDS 2010-2012, la prévalence contraceptive pour les méthodes traditionnelles parmi les femmes en union est 2,0% au Niger, 1,4% au Mali et 1,0% au Burkina Faso.

l'expérience contraceptive. Les femmes qui ont une expérience contraceptive sont donc celles ayant au moins une fois utilisé une méthode contraceptive moderne ou traditionnelle au cours de leur vie féconde. Malgré une sous-déclaration importante (Rossier, Senderowicz et Soura, 2014), les méthodes traditionnelles sont très utilisées en Afrique. Se référant aux données EDS, Rossier et Corker (à paraitre) soulignent qu’en Afrique Subsaharienne, une utilisatrice sur cinq recourt à ces méthodes (abstinence périodique et retrait). Ce rapport est d’une utilisatrice sur trois en Afrique Centrale.

Les analyses menées aux chapitres 8 et 9 sont centrées sur le Niger.

L'expérience contraceptive des femmes fait ici référence exclusivement aux méthodes modernes de contraception. Comme le montre l'enquête EDS de 2012, au Niger, ce sont ces méthodes qui sont les plus utilisées par les femmes en union (14%) au détriment des méthodes traditionnelles (2%). A ce niveau, l'échantillon d'analyse compte 33,1% de femmes ayant déjà utilisé une méthode contraceptive moderne. Bien que parfois considérée parmi les méthodes modernes, la méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée (MAMA) n’est pas prise en compte. Son exclusion des méthodes modernes est due au fait que, bien qu'elle soit souvent définie comme un choix rationnel d’allaiter l'enfant de manière à empêcher une grossesse, ceci n'est pas toujours le cas.

Certaines femmes pratiquent l'allaitement exclusif sans intention de prévenir une grossesse, même si elles profitent de facto de la protection que cela procure22. 3.5.3 Fécondité réalisée

En plus des aspirations reproductives et de l'expérience contraceptive, la comparaison entre le Niger, le Mali et Burkina Faso (chapitre 4) porte aussi sur les réalisations fécondes. Au niveau individuel, ces réalisations peuvent se mesurer par plusieurs indices ajustés de la parité tels que le Duration Ration (DRAT) qui normalise la parité de la femme par son âge ou sa durée de mariage (Tabutin, 2000). Une autre possibilité est de travailler sur le groupe de femmes plus âgées et donc en fin de leur vie reproductive (Schoumaker, 1999). Nous retenons cette seconde approche et mesurons la fécondité réalisée par la parité atteinte des femmes âgées de 40-49 ans.

Tableau 3.6 – Générations des femmes âgées de 40 à 49 ans au moment des enquêtes et leurs âges en 1990

Pays Niger Burkina Faso Mali

EDS de l'année ... 2006 2003 2006

Nombre de femmes 40-49 ans 1554 2334 2535

Générations des femmes 1956-66 1953-63 1956-66

Age en 1990 24-34 ans 27-37 ans 24-34 ans

22 Toutefois, l'Aide-mémoire No. 351 de l'OMS (2015) sur la planification familiale et la contraception classe la méthode MAMA parmi les méthodes contraceptives modernes.

Contrairement aux Rapports EDS précédents au Niger, la Méthode MAMA est classée comme méthode moderne de contraception dans le Rapport de l'EDS 2012.

Cette option présente l'inconvénient de ne pas saisir les comportements reproductifs actuels et donc les changements de comportements qui auraient pu advenir avec les plus jeunes générations. Par contre, en ne retenant que les femmes de générations plus anciennes, cette option est avantageuse en termes d'analyse des liens entre les comportements reproductifs et les facteurs qui les façonnent. En effet, elle permet de travailler sur des cohortes de femmes qui ont commencé leur vie féconde avant la mise en place des premières politiques démographiques et qui ont donc constitué leur descendance dans le courant des efforts de planification familiale engagés par les trois pays depuis les années 1990.

3.5.4 Niveau de vie socioéconomique du ménage

Il y a eu des évolutions théoriques et méthodologiques sur la mesure du bien-être ou du niveau de vie socioéconomique du ménage. La méthode traditionnelle de mesure de cet indicateur se base sur des données économiques, notamment sur la consommation ou le revenu des ménages.

Mais dernièrement, des nouvelles méthodes ont vu le jour grâce aux données sur les caractéristiques des ménages collectées par les enquêtes, tout particulièrement les enquêtes EDS.

Rutstein et Johnson (2004) rappellent un certain nombre de raisons pour lesquelles, dans les pays en développement, le recours aux données sur les caractéristiques des ménages présente des avantages importants. La méconnaissance ou l'absence de comptabilité des revenus, la dissimulation du niveau des revenus (les pauvres se déclarent plus pauvres dans l'espoir d'une assistance, les riches se déclarent pauvres pour échapper aux impôts et taxes diverses), la grande variabilité saisonnière des revenus, la diversité des sources des revenus, etc. sont autant des raisons qui rendent difficile et moins pertinente la mesure basée sur les revenus des ménages. Par rapport à la consommation, on peut mentionner la diversité de la nature et du niveau de consommation parmi les membres d’un ménage, selon leur âge surtout (mais on ne considère en général que la consommation des adultes), les difficultés de la constitution d'un panier de référence des biens et services consommés, la nature des biens à considérer, etc.

La méthode basée sur les caractéristiques du ménage et la possession de biens suppose l'existence d'un continuum de statut économique, lequel serait lié à la richesse du ménage (Rutstein, 2008). La proportion de ménages ayant un réfrigérateur ou une voiture augmenterait avec le niveau de richesse alors que la part des ménages utilisant les eaux de surface baisserait quand la richesse augmente. Mais comme le souligne Garenne (2015), l’indicateur ainsi élaboré peut être aussi considéré comme une mesure de l’accès à la modernité. À ce titre, il ne mesurerait pas nécessairement la richesse du ménage, surtout dans le milieu rural traditionnel où celle-ci est plutôt liée à la possession du bétail, des terres, etc. Pour cette raison, certains auteurs préconisent le calcul d’un indicateur de niveau de vie propre à chaque milieu de résidence, de manière séparée (Rutstein, 2008).

Niveau de vie avec les données EDS

Le principe de la méthode est d’estimer le niveau de vie sous-jacent (non observé) des ménages en utilisant les techniques de variables latentes (réduction des dimensions) comme les analyses en composantes principales.

Parmi les variables le plus communément utilisées par les EDS, on peut citer les caractéristiques de l'habitat (nature des sols ou des toits, matériaux du mur, etc.), les équipements électroménagers (téléviseur, le téléphone, le poste radio, etc.), la source d'approvisionnement en eau, l'électricité, les moyens de transport, la source d'énergie pour la cuisine, etc. À titre indicatif, l'annexe 3.5 présente les listes complètes des variables utilisées pour le calcul de cet indicateur dans l'EDS 2012 du Niger, l'EDS 2006 du Mali et l'EDS 2003 du Burkina Faso23.

Sans recourir à des nouveaux calculs à ce niveau, la mesure du niveau de vie des ménages déjà disponible dans les bases de données EDS est utilisée pour le besoin des analyses menées au chapitre 4. Toutefois, les variables originales avec cinq modalités (quintiles du niveau de vie) ont été recodées en trois modalités. Les deux premiers quintiles sont considérés comme "pauvres", le troisième "moyen" et les deux derniers "riches". Rutstein et Johnson (2004) expliquent en détail les procédures de calcul de l'indicateur de niveau de vie dans les enquêtes EDS.

Statut économique dans les données Hope

S’inspirant de la méthodologie de calcul du niveau de vie dans les enquêtes EDS, nous élaborons, à partir des données de l’enquête Hope, un indicateur de statut économique du ménage dans lequel vit la femme. Ensemble avec les indicateurs d’autonomie de la femme et la religiosité, cet indicateur est l’un des facteurs importants retenus pour les analyses sur l’acceptation du contrôle de naissances et le projet de fécondité des femmes aux chapitres 8 et 9. Il est défini à partir des caractéristiques du ménage, notamment la possession d'articles électroménagers, y compris le réfrigérateur, l'ordinateur personnel et le téléphone fixe ou portable, etc. Il intègre aussi le nombre de pièces dans la maison, les moyens de transport détenus par le ménage, l'exercice d'une activité rémunérée au cours des 12 derniers par la femme ainsi que le niveau d'instruction du chef du ménage au sein duquel elle habite.

Il a été fait recours à une analyse factorielle des correspondances multiples pour réduire la dimension de l'ensemble des variables impliquées et isoler les principaux facteurs qu'elles ont en commun. Sur les 17 facteurs générés par cette procédure, 6 ont été retenus (soit 53,43% de l'inertie initiale) pour une classification hiérarchique ascendante. A la lumière de l'indice d'agrégation et de la silhouette moyenne (annexe 3.6), 2 groupes économiques ont été dégagés : un groupe majoritaire (69%) de femmes à faible statut et un groupe moins nombreux de femmes plus nanties.

23 Bien que la même méthode soit utilisée pour les calculs, les différences dans la nature et le nombre de variables retenues entre les pays peuvent constituer une source de biais lors des comparaisons du niveau de vie entre plusieurs pays.

De manière abusive, l’indicateur obtenu est qualifié de statut économique de la femme. Rappelons que seules les variables relatives à la possession d’un téléphone portable et au statut d’occupation au cours des 12 derniers mois sont propres à la situation individuelle de la femme dans le ménage. Aussi, cette appellation est abusive puisque la femme ne profite pas toujours des avantages économiques du ménage dans lequel elle vit.

Avec un statut économique plus élevé, les femmes plus nantis possèdent le plus souvent tous les équipements ou matériels électroménagers. Elles vivent plus souvent dans des maisons à plusieurs pièces et leurs ménages possèdent au moins une mobylette ou une voiture comme moyen de transport. Elles ont exercé un emploi rémunéré au cours des 12 derniers mois dans une proportion plus importante que les femmes à faible statut économique. Leurs ménages sont dirigés par un chef de niveau d'instruction généralement plus élevé. Leurs ménages englobent l'ensemble des chefs de ménage avec un niveau d'instruction secondaire ou supérieur de l'échantillon.

Tableau 3.7  Caractérisation des groupes de statut économique

Variables Statut économique

Faible Élevé Ensemble

(+) Variables non incluses dans le calcul de l'indicateur.

Seuils de significativité: *** p < 1%, ** p < 5%

De manière significative, le statut économique est positivement lié au niveau d'instruction des femmes et à leur milieu de résidence (modernité). Les plus instruites ont en général un statut plus élevé et les citadines économiquement plus confortables que les femmes rurales. Comme avec la religiosité (voir ci-après), l'âge des femmes n'est pas associé à leur statut économique.

3.5.5 Degré d'autonomie de la femme

Deux types d'autonomie

L'autonomie des femmes est appréhendée à travers cinq variables qui retracent leur niveau d'implication dans certaines décisions qui engagent leurs couples:

leur santé, leur collaboration dans la prise de décisions financières, dans les décisions d'achats au sein du ménage, les décisions en matière de contraception et de rapport sexuel.

La méthode qui consiste en une réduction des dimensions formées par ces variables au moyen d'une AFCM, suivie par une classification basée sur quelques premiers axes factoriels, n'a pas donné un résultat satisfaisant (problème d'homogénéité interne). Les cinq variables initiales retenues se montrent peu discriminantes à l'égard des groupes d'autonomie formés, quel que soit le nombre de groupes retenu entre 2 et 4. La méthode de classification des variables (Chavent et al, 2012) a permis de distinguer deux groupes de variables (annexe 3.7). Les variables relatives à la gestion du ménage (décisions financières, décisions d'achats et questions relatives à la santé de la femme) forment un groupe qui se démarque de celui formé par les variables relatives à la gestion de la sexualité (décisions sur la contraception et le rapport sexuel). L'autonomie des femmes a ainsi deux sous-composantes: l'autonomie dans la gestion du ménage et l'autonomie dans la gestion de la sexualité.

Tableau 3.8  Variables pour la mesure de l'autonomie de la femme Gestion du ménage Gestion de la sexualité

Questions Modalités Questions Modalités

Q1. Qui prend

(*) La sous-modalité "autres" renvoie soit à une décision conjointe entre la femme et un ou plusieurs membres de sa famille (frères/sœurs, parents, etc.) et/ou de sa belle famille (belle-mère, etc.), soit une décision exclusivement prise par ceux-ci.

La participation de la femme à la prise des décisions au sein du ménage reste précaire au Niger. A titre illustratif, 3,5% des femmes seulement décident seules pour leurs soins de santé, 17,9% conjointement avec leurs maris et pour 76,3%

d'entre elles cette décision revient exclusivement à leurs maris. Pour les achats

importants du ménage, ces chiffres sont respectivement de 3,2% (femmes seules), 16,8% (décision conjointe) et 77,3% (maris seuls) (EDS 2012). Dans ce contexte, prendre conjointement avec le mari certaines décisions importantes pour le ménage est un signe d'émancipation, voir d'une certaine autonomie.

Relativement au contexte nigérien, est considérée plus autonome dans la gestion du ménage la femme qui cumule les trois avantages suivants:

(a) prend seule ou avec son mari les décisions d'achats dans le ménage,

(b) décide seule ou avec son mari des questions qui touchent à sa santé,

(c) et participe toujours ou souvent à la prise des décisions financières avec son mari.

Ainsi, 35,4% des femmes qui satisfont ces conditions sont considérées comme jouissant d’une certaine autonomie dans la gestion de leurs ménages (calculs détaillés dans l'annexe 3.8).

Les femmes plus autonomes dans la gestion de leur sexualité sont celles qui prennent seules ou avec leurs maris les décisions relatives à la contraception dans le couple et qui peuvent, si elles le souhaitent, refuser un rapport sexuel avec leurs maris. Contrairement à l'autonomie dans la gestion du ménage, 10,3% seulement de femmes sont autonomes dans la gestion de leur sexualité (annexe 3.9).

Caractéristiques des groupes d'autonomie

Les deux types d'autonomie sont positivement liés au niveau d'instruction de la femme. Les plus instruites sont plus autonomes aussi bien dans la gestion de leurs ménages que dans la gestion de leur sexualité. Ces résultats font écho au rôle très important que joue l'instruction de la femme en matière d'autonomisation.

Tableau 3.9  Caractéristiques des groupes d'autonomie de la femme

(+) Variables non incluses dans le calcul de l'indicateur.

Seuils de significativité: *** p < 1%, ** p < 5%

Par contre, l'âge de la femme n'est associé qu'à l'autonomie de la femme dans la gestion du ménage. Plus elle est âgée plus elle gagne en autonomie dans la gestion du ménage, ce qui n'est pas le cas avec la gestion de sa sexualité. Peut-ont y voir un lien avec la religion, laquelle tendrait à réduire le pouvoir de la femme dans la gestion de sa sexualité, indépendamment de son âge? Même s'il est très tôt pour l'affirmer, il convient de noter que l'interprétation de certains enseignements islamiques peut conforter cette explication. Cela pourrait aussi se comprendre à la lumière du caractère patriarcal de la société nigérienne où l'homme reste le plus souvent maître dans la gestion de plusieurs aspects de la vie du couple.

Quant au renforcement de l'autonomie de la femme avec l'âge, il peut s'expliquer par une descendance de plus en plus nombreuse au fil de l'âge. En effet, une progéniture nombreuse permettrait à la femme d'acquérir du respect et du pouvoir au sein de la famille (Wolf, 1972).

Pour l'urbanisation, elle va de pair avec une plus grande autonomisation des femmes, aussi bien pour la gestion du ménage que de la sexualité. Quelle que soit la sous-composante de l'autonomie, les plus autonomes sont plus souvent citadines que les moins autonomes. La vie urbaine semble plus favorable à une

émancipation de la femme, contrairement en milieu rural où la domination masculine serait plus forte.

3.5.6 Religiosité en Islam

Compte tenu des données disponibles, l'indicateur de religiosité proposé s'inspire de la définition de Glock (1961). Trois des cinq dimensions proposées par Glock sont reprises ici, à savoir les dimensions intellectuelle, ritualiste et conséquentielle. Sous l'hypothèse que les études coraniques favorisent une plus grande connaissance des bases fondamentales de l'Islam, nous mesurons la dimension intellectuelle par la fréquentation passée ou actuelle d'une école coranique. L'assiduité dans les prières quotidiennes permet de saisir la dimension ritualiste et la dimension conséquentielle est appréhendée par les opinions sur la place de la diversité d'opinions en Islam et l'autorité des Imams (ou des dirigeants religieux) sur la pratique religieuse de la personne.

Tableau 3.10  Dimensions et variables de la religiosité

Dimensions Questions/variables Modalités

Intellectuelle Avez-vous fait de l'éducation coranique? Oui (+) Non (-) Ritualiste Cela vous arrive-t-il de ne pas prier 5 fois

par jour?

Jamais (+) Souvent (+ ou -) Toujours (-) Conséquentielle Dans l'Islam, tout est clair; il n'y a pas de

place pour une diversité d'opinions

Oui (+) Non (-) Les Imams et dirigeants religieux ont toute

autorité sur mon islam

Oui (+) Non (-)

Les femmes sont donc ainsi classées selon leurs connaissances islamiques, leur assiduité dans les cinq prières quotidiennes obligatoires et l'effet de ces connaissances et de ces pratiques religieuses sur leurs opinions. La surreprésentation de la dimension conséquentielle en termes de variables permettrait de donner plus de poids aux conséquences des connaissances et des pratiques religieuses sur les opinions des femmes. Au-delà du savoir religieux et de sa mise en pratique, l'idée que l'individu se fait de sa marge de liberté en tant que musulman jouerait un rôle important dans ses attitudes et comportements.

Des auteurs comme Sood et Nasu (1995) et Kim et al (2004) ont utilisé la religiosité subjective (self-evaluation of one’s religiosity) comme une dimension de leurs indicateurs composites de religiosité objective. Bien que disponible dans les données à notre disposition, cette variable n'est pas retenue. Son exclusion améliore la qualité des groupes de religiosité formés comme le montrent les résultats placés en annexes 3.10 et 3.11. Conformément au principe de cohérence interne des échelles de mesure, construire une échelle de religiosité, c'est "aussi établir dans quelle mesure est acceptable l'hypothèse que tous les indicateurs sélectionnés peuvent se ranger sur une seule dimension" (Michelat, 1990). Or, dans un contexte où l'Islam est de loin la