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On entend par « mazarinades » les cinq milles pamphlets imprimés et distribués en France à l’époque troublée de la Fronde (1648-1653). Ce terme prend sa source d’un poème satirique de Paul Scarron (1651) intitulé « Mazarinade ». Elle représente un pamphlet contre Mazarin. Ce terme générique comporte par la suite une grande diversité en fonction des intentions : Une toute petite partie des mazarinades défend l’attitude du cardinal. Les destinataires des pamphlets sont multiples : d’autres meneurs de la Fronde sont également visés. Les genres sont divers, tels que les discours, les récits, les dialogues, des lettres, des chansons…Par ailleurs, les formes sont variées : nous pouvons citer les billets distribués dans les rues, des copies manuscrites, des pamphlets…d’après la bibliothèque Mazarine, leur rapport aux événements change : elles les relatent, les commentent ou les sanctionnent.

IX.4. 3. La chanson révolutionnaire

Le 18e siècle a été marqué de traits idéologiques divergents qu’interprète la chanson révolutionnaire. Cette chanson dite aussi « contestatrice » est un genre musical auquel se rattachent nombreuses chansons populaires : la Guillotine, Chant du retour, Ah ! Ça ira, etc.

IX.4.4. Chants anarchistes

Il s’agit de la production des chansons entre 1880-1900, qui joue un rôle fondamental dans la construction d’une identité libertaire en diffusant une modèle de l’anarchisme qui finira par faire corps avec lui : Gaetano Manfredonia (1997) dans La chanson anarchiste en France, des origines à 1914 cite par exemple : Les nouveaux partisans, Faut plus d’gouvernement, etc.

IX.4.5. Chansons de la Commune de Paris

Claude Brécy (1991) signale que la chanson sociale voit le jour dans des espaces de bouillonnement des idées révolutionnaires. Ces communautés ouvrières chantantes représentaient de hautes tensions. Il était fréquent que les auteurs passent leurs chansons à des chanteurs de rue qui les colportaient aux carrefours. Saisis par la police du Second Empire, les auteurs et les chansonniers politiques furent poursuivis ou emprisonnés. Cette chanson avait des auteurs révolutionnaires qui accomplissaient le devoir militant une fois que l’urgence le commandait : Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément…), dont les chansons : La semaine sanglante, Le Temps des cerises, l’Internationale, etc.

IX.4.6. Chanson sociale et chanson réaliste

Vers les années 1880, l’esprit montmartrois s’est développé autour des activités du cabaret « Le chat Noir ». Les fameux chansonniers y sont Gabriel Montoya, Jules Jouy, Aristide Bruant. Avec celui-ci, un premier degré de la construction de la mythologie des bas-fonds émerge dans la chanson. Nous notons chez lui une résiliation, le rejet d’une attitude militante dans la chanson. Un détour se réalise avec le dépassement des thématiques et attentes des peuples.

La chanson réaliste quant à elle naît à cette époque. Elle a été portée sur scène en son début par deux chanteuses : Yvette Guilbert et Eugénie Buffet. Interprétée par la voix féminine, cette chanson traite d’une réalité se divisant entre un passé qui se dérobe davantage et un futur qui se laisse moins penser. Au début du XXe siècle, la chanson réaliste connaît une nouvelle ère autour de chanteuses comme Piaf et Fréhel.

IX.4.7. Chansons de la résistance et de la libération

Les années quarante annonçaient l’apparition d’une nouvelle thématique de chants, qui inciter à la résistance et réclament la libération, tels que « le chant des partisans-1943 ». Nous pouvons citer par ailleurs les chants de résistance espagnols « El paso del Ebro », soviétiques « La Varsovienne », italiens « Bella Ciao », d’Amérique latine « La Cucaracha », allemands « Solidaritätslied »6 et les chants de la révolution des œillets « Vila Morena de José Alfonso ».

IX.4.8. La chanson depuis 1945

La période de l’après-guerre voit émerger un flux issu des cabarets de Saint Germain des Prés : c’est la chanson dite rive gauche. Celle-ci est axée sur le triptyque auteur-compositeur-interprète. Elle met en valeur cette période-là : des jeunes privés de nourriture et de nouveautés entre 1940 et 1944 ont envie de sortir et faire la fête. Les chanteurs qui ont accentué ce genre de chanson sont : Boris Vian, Léo Ferré, Georges Brassens, Les Frères Jacques…

Quand on parle de la chanson rive gauche, on évoque également « la chanson à texte » car elle exige une certaine présentation littéraire. Cette tendance littéraire va progresser à l’ensemble de la chanson française dite de variété.

L’évolution des médias au cours des dernières décennies va perpétuer cette personnalité de l’auteur-compositeur-interprète, témoin de son époque.

IX.4.9. La chanson française vers les années 60

On entend par chanson française à partir de la fin de la première moitié du XXe siècle, un genre musical qui se définit par la mise en valeur de l’expression française tout en référant à des sources de la littérature poétique de la langue française.

Les poètes précités ont été chantés par beaucoup d’artistes, dont Léo Ferré. Ensuite, plusieurs chanteurs reprennent ultérieurement les mises en musique, jusqu’à Jean-Louis Murat qui a interprété dernièrement douze poème mis en musique par Léo Ferré dans l’album les fleurs du mal (2008). Ce travail a joué en faveur de la persistance de l’ambiance populaire de ces poètes et de leur penchant à la chanson francophone actuelle.

IX.4.10. Les maitres de la littérature poétique française

Baudelaire, Rimbaud et Verlaine sont considérés comme les trois modèles de la littérature poétique de laquelle est inspirée la chanson francophone moderne. En effet, par leur travail sur le format court de nombre de leurs textes et la musicalité des mots, ils inventent un format qui correspond à la chanson. D’ailleurs, on remarque que le mot chanson figure dans leurs poèmes « chanson d’après-midi » de Charles Baudelaire ou « chanson d’automne » de Paul Verlaine. En plus, leur esthétique poétique avantage la musicalité des mots ; cela est signalé par Verlaine (1881) « de la musique avant toute chose »

Si on considère ces trois poètes comme étant des sources initiales, on cite ensuite Louis Aragon, dont les poèmes sont mis en musique essentiellement par Léo Ferré dans son album les chansons d’Aragon en 1961, et par Jean Ferrat.

D’autres exemples de la réécriture littéraire sont offerts par la tradition littéraire. Prenons l’exemple de Jean de la Fontaine, démarqué par Pierre Perret dans sa Parodie de la cigale et la fourmi, ou à l’emprunt de la chanson « les malheurs du lion » par Thomas Fersen (1999 : 4) au grand auteur classique de sa fable « le lion et le moucheron »

D’autres poètes ont également inspiré les chateurs en expression françaises comme Jacques Prévert, Charles Cros et bien d’autres.

IX.4.11. Formes héritées ?

La chanson française s’est ancrée dans les formes de musique classique, dite aussi savante. Elle emprunte certaines formes musicales à des formats plus importants. A titre illustratif, c’est le cas d’une chanson à succès des années trente, intitulée « couchés dans le foin », composée par Mireille pour une opérette, puis dégagée de cette opérette pour devenir un tube.

IX.5.1. Précurseurs de la chanson française

Pour la première moitié du XXe siècle, nous pouvons citer Vincent Scotto, Gaston Couté, Charles Cros, Aristide Bruant, etc.

IX.5.2. Formats musicaux exogènes

Parmi les héritages musicaux, nous pouvons citer le jazz, le tango, le cabaret berlinois, les musiques noir américaines, les musiques africaines et les musiques du monde.

IX.6. Aperçu historique chansonnier

IX.6.1. De l’avant 1ère guerre à la libération

Il est marqué la naissance d’un genre musical avec Gilles et julien, Mireille, Jean Sablon, Charles Trenet, etc. entre l’ironie et l’esprit de révolte, se construit le mythe de la femme qui chante comme Edith Piaf, Maurice Chevalier…c’est l’émergence des premières vedettes du cabaret.

IX.6.2. La génération relais

Il s’agit de chanteurs qui existaient déjà avant-guerre qui continuent la tradition du chansonnier à la française : Jean Constantin, Dario Moreno, Philippe Clay, etc.

IX.6.3. La génération des années 50

Avec cette génération, il est marqué le retour aux sources littéraires, d’où l’engagement, la primauté au texte et les figures des auteurs compositeurs interprètes : Georges Brassens, Charles Aznavour, Jean Ferrat, Jacques Brel, Léo Ferré, etc.

IX.6.4. Les années 60 avec les adolescents et leurs idoles

C’était la première révolution économique du disque. Cette période comprenait une génération où le public avait le même âge que ces idoles. Ces derniers s’appellent : Dalida, Johnny Halliday, Claude François, Michèle Torr, Françoise Hardy, etc.

La musique dite « rock and roll » originaire des Etats-Unis révolutionne le monde tout en changeant les codes de la chanson populaire : désormais la musique et l’arrangement orchestral dominent le texte. Cette génération d’artistes, appelés par la suite « yéyé », met à mal de « music-hall de papa »

IX.6.5. La chanson aux années 70 : entre triomphe et aveu

Les années 70 ont marqué la poursuite des artistes de leur carrière. Elles ont été aussi déterminées par l’épanouissement et de la reconnaissance d’autres artistes tels que : Francis Cabrel, Alain Souchon, Michel Breger, etc.

IX.6.6. Les années 80

Ces années ont marqué l’apogée de nombreux artistes et leur influence par le pop anglais : Mylène Farmer, Daniel Balavoine, etc.

IX.6.7. La renaissance avec les années 1990

La renaissance de la chanson française, dite aussi « nouvelle scène française » correspond au retour des textes, avec moins de sons et plus de sens. Elle se nourrit de la crise de l’industrie du disque et de la reprise des personnalités théâtrales et du show. Véronique Mortaigne journaliste dans le Monde (1995 : 28) prétend que la tendance esthétique de cette chanson a contribué à l’apparition d’univers musicaux distinctifs qui infléchissent la perception d’un trait particulier de la chanson française des années 90.

IX.6.8. La chanson d’aujourd’hui : entre veine lyrique et fibre partisane

Il s’agit d’une chanson dont les artistes recherchent une attitude esthétique à travers les textes et la création musicale. Elle envisage la conquête des territoires du registre lyrique. Cette alliance est appelée « chanteurs à voix », dont l’objectif est de créer un contexte à l’esthétique musicale. L’ambition de ces chanteurs est de reprendre des thèmes universels afin de divertir le public en l’emportant dans un monde musical propice à la rêverie. Ils se cultivent donc une certaine légèreté de paroles et de forme. Nous pouvons citer à titre d’exemple : Dorothée, Claire Denamur, Daniel Lavoie, Faudel, etc.

Conclusion du chapitre

Au terme de ce chapitre, nous avons vu les principaux fondements de l’enseignement-apprentissage du FLE en Algérie, notamment à l’université. Il a été d’abord mis en valeur l’importance des langues, ainsi que la présentation des bases théoriques sur l’apprentissage, telle que la différence entre apprentissage et acquisition. Ensuite, nous avons abordé le parcours de l’enseignement du FLE en Algérie. Il a été également mis l’accent sur la didactique des langues et des cultures, sur l’approche ludique et ses outils tels que la chanson. Une enquête menée auprès de notre échantillon afin de vérifier leur motivation envers l’apprentissage du FLE. Enfin, nous avons donné un aperçu historique sur la chanson.