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Caractéristiques scolaires des étudiants et choix des mesures de la réussite mesures de la réussite

CHOIX DES OUTILS DE RECUEIL DES DONNEES ET PREMIERS RESULTATS EMPIRIQUES

V.1.2. Caractéristiques scolaires des étudiants et choix des mesures de la réussite mesures de la réussite

Les étudiants de cinq filières ont été interrogés. Leur répartition en fonction de ces dernières est la suivante :

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

Graphique 2 : Répartition du nombre d'étudiants (en %) en fonction de leur filière d'inscription.

Parmi les 734 étudiants de l’échantillon, plus d’un tiers sont inscrits en psychologie et environ un tiers en droit. Les étudiants de sociologie et d’AES sont moins nombreux puisqu’ils ne représentent respectivement que 11,9% et 11% des individus de l’échantillon. Enfin, on comptabilise seulement 7,8% d’étudiants inscrits en LLCE Anglais. Cette situation se justifie par le fait que les filières droit et psychologie sont celles qui accueillent le plus grand nombre d’inscrits à la rentrée 2012, comparativement aux autres où les taux d’inscription, même s’ils demeurent importants, sont moins élevés.

D’autres caractéristiques scolaires des individus tiennent en réalité à leur passé scolaire. Celui-ci constitue d’après nombre d’auteurs l’élément permettant d’expliquer le plus les différences de réussite entre les étudiants de première année universitaire (Michaut, 2000 ; Romainville, 2000). Il a donc paru nécessaire de prendre en compte les variables s’y rattachant. Attendu qu’un redoublement dans l’enseignement secondaire constitue un handicap pour la validation de la L1 (Beaupère, 2007 ; Duru-Bellat, 1995), les étudiants ont d’abord été interrogés sur la question du redoublement durant leur scolarité antérieure :

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

Tableau 10 : Répartition du nombre d’étudiants en fonction du nombre de redoublements vécus

durant la scolarité primaire et secondaire.

Nombre d’étudiants Effectif Pourcentage S it u at ion d e l’é tu di an t

N’a pas redoublé 534 72,8%

A redoublé une fois 172 23,4%

A redoublé deux fois ou plus 27 3,6%

Non renseigné 1 0,1%

Ceux n’ayant jamais redoublé représentent près des trois quarts de l’échantillon. 3,6% des individus ont redoublé deux classes durant leur scolarité (primaire et/ou secondaire). Ces informations sont importantes puisque les recherches sur les déterminants de la réussite montrent qu’un redoublement durant la scolarité antérieure à l’entrée dans l’enseignement supérieur est souvent préjudiciable à la réussite en première année universitaire.

Nous avons par ailleurs cherché à connaître l’âge d’obtention du baccalauréat, celui-ci pouvant parfois être le reflet d’un important retard scolaire de la part de l’individu :

Age d’obtention du baccalauréat : 17 ans : 39 5,3%

18 ans : 481 65,6%

19 ans : 147 20%

20 ans : 46 6,3%

21 ans et plus : 20 2,7%

Non renseigné : 1 0,1%

Ils sont plus de 70% à avoir obtenu leur baccalauréat à l’âge de 18 ans ou moins. Ces résultats viennent confirmer le fait que près des trois quarts des individus de l’échantillon sont à l’heure, voire scolairement en avance.

De même, les travaux portant sur la réussite universitaire mettent en avant toute l’importance du type de baccalauréat ainsi que de la mention obtenue. En effet, ceux issus des filières technologiques et professionnelles sont souvent décrits comme rencontrant de grandes difficultés à l’université, voire même comme étant inadaptés au système universitaire car ils ont subi de trop profondes « ruptures » (Coulon, 2005) avec la scolarité vécue au lycée. Michaut

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

(2000) relate également le fait que plus la mention au baccalauréat est élevée, meilleures sont les chances de réussite en première année universitaire. Aussi les étudiants ont-ils également été interrogés quant à ces éléments :

Graphique 3 : Répartition du nombre d'étudiants (en %) en fonction du type de baccalauréat obtenu.

Les étudiants issus de séries générales du baccalauréat sont les plus nombreux puisqu’ils constituent à eux seuls plus de 80% de l’échantillon. Les bacheliers technologiques sont à peine plus de 13% et les bacheliers professionnels moins de 4%. La catégorie « autres » représente les étudiants ayant obtenu un DAEU109, une capacité, ou un diplôme étranger. Ces proportions sont de façon globale en conformité avec la moyenne nationale des étudiants inscrits à l’université. En effet, d’après les informations fournies par le ministère (MEN, 2012a), les individus inscrits en première année universitaire toutes filières confondues110 à la rentrée 2011 sont 80,7% à avoir un baccalauréat général, 12,7% un baccalauréat technologique et moitié moins un baccalauréat professionnel. Les bacheliers ES sont les plus nombreux au sein de l’échantillon. Cette situation peut sans doute s’expliquer par le fait que nous avons fait le choix d’investiguer dans des filières qui attirent ce type de public.

109Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires. 110 Hors IUT

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

En ce qui concerne à présent la mention, plus de la moitié s’est vue octroyer la mention passable, cela signifiant que leur moyenne générale au baccalauréat se situait entre 10 et 12 sur 20. Moins de 15% ont obtenu la mention bien ou très bien, soit une note égale ou supérieure à 14 sur 20. Les individus n’ayant pas renseigné la mention obtenue au baccalauréat correspondent à ceux ayant obtenu un autre type de diplôme.

Graphique 4 : Répartition du nombre d'étudiants (en %) en fonction de la mention obtenue au baccalauréat.

Les étudiants ont de surcroît massivement obtenu leur baccalauréat dès la première session d’examen, puisque seuls 15,4% sont passés au rattrapage.

Il a en outre été demandé aux répondants s’ils étaient déjà étudiants l’année précédente et si oui au sein de quelle filière. L’ambition était en réalité de savoir si l’étudiant était un jeune bachelier, un redoublant, ou encore s’il s’était réorienté. Ces éléments ne sont pas de moindre importance puisque des recherches montrent par exemple que les étudiants redoublants, n’ayant plus à vivre cette période dite de «l’étrangeté » décrite par Coulon (2005), obtiennent généralement de meilleurs résultats aux examens (Romainville, 2000). Or, 179 individus (soit 24,4% des étudiants de l’échantillon) étaient déjà inscrits dans l’enseignement supérieur l’année précédente. 169 ont précisé dans quelle école ou filière : 17,2% de ces individus étaient déjà étudiants dans la même

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

filière et sont redoublants. Les autres ont fréquenté une STS, un IUT, ou d’autres filières que celle de leur inscription pour l’année 2012-2013.

Si les caractéristiques scolaires peuvent être appréhendées par le prisme du passé scolaire des individus, elles peuvent être également perçues sous l’angle de leur réussite. Mais, comme le relate Lambert-Le Mener (2012), le terme de « réussite » constitue une notion toute relative, d’autres préférant parler de « performances », susceptible d’être interprétée de différentes façons. Peuvent ainsi être considérés comme étant en situation de réussite les étudiants ayant validé leur première année dès la première session, ceux l’ayant validée à la seconde session, ou bien encore ceux ayant été déclarés ajournés mais autorisés à continuer (AJAC). En outre, Lambert-Le Mener relève que même au sein de ces différents groupes d’étudiants subsiste une certaine hétérogénéité. A titre d’exemple, parmi ceux ayant validé leur L1 dès la première session, alors que certains ont validé les deux semestres, d’autres n’en ont obtenu qu’un leur permettant tout de même d’accéder à la L2 grâce au système de compensation, d’autres encore ont été « repêchés » par le jury. Devant la polysémie du terme « réussite », nous avons fait le choix, dans le cadre des analyses présentées ici, de mobiliser plusieurs types d’indicateurs pour traduire celle-ci. Les deux premiers sont de type continu : il s’agit de la note moyenne obtenue aux examens du premier ainsi que du second semestre de la première session

d’examen.

Plusieurs motifs viennent justifier ce choix. D’abord, nous souhaitions effectuer des analyses à partir d’indicateurs globaux de la réussite des étudiants. Recueillir uniquement les notes obtenues par les étudiants aux examens des cours magistraux observés111 nous aurait certes permis d’appréhender l’effet des pratiques pédagogiques de manière plus fine sur les résultats des étudiants dans différentes unités d’enseignement (UE), mais ne nous aurait permis d’examiner ces effets sur la réussite112 dans une acception plus générale. De plus, au sein de la filière droit, en raison de leur nombre, les étudiants sont divisés lors des cours magistraux en deux groupes. Les enseignements n’ont pas été systématiquement dispensés dans les deux groupes par les mêmes enseignants. Or, la présence des étudiants en cours magistral ne faisant l’objet d’aucun contrôle, nous ne pouvions être certains qu’un étudiant assistait véritablement aux cours de son groupe et ne s’était pas introduit dans un autre groupe pour, par exemple, rester avec ses amis. De ce fait, même si nous sommes conscients que notre méthodologie

111 Nous reviendrons ultérieurement plus en détails sur la mise en place du dispositif d’observation.

112Un étudiant est considéré comme étant en situation de réussite à un semestre lorsqu’il a obtenu la note moyenne minimale de 10 sur 20, lui permettant ainsi de valider son semestre.

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

comporte certains biais, nous avons fait le choix de mobiliser des indicateurs plus globaux de la réussite que sont la note moyenne obtenue au premier et second semestre. Les graphiques ci-après illustrent la répartition de la distribution de ces notes :

Les résultats se distribuent selon la loi normale et semblent se répartir de façon similaire aux deux semestres. Pour le vérifier, le tableau suivant présente les principales caractéristiques de la distribution pour les deux semestres :

Tableau 11 : Caractéristiques des distributions des notes moyennes obtenues par les étudiants aux examens.

Nombre

d’étudiants minimale Note

Note

maximale Moyenne Ecart-type Médiane Semestre 1 696 1,10 17,02 10,12 2,71 10,19

Semestre 2 636 1,65 18,78 10,6 2,96 10,68

Les étudiants de l’échantillon sont plus nombreux à s’être présentés aux examens du premier semestre que du second113. Un écart-type de 2,71 au premier semestre et de 2,96 au deuxième semestre indique que les notes sont peu dispersées autour de la moyenne. Par ailleurs, au regard de la médiane, on peut considérer que pour les deux semestres, 50% des étudiants ont obtenu une note inférieure à la moyenne et 50% une note à peine supérieure à la moyenne. Les notes obtenues au premier et au second semestre sont par ailleurs très liées :

113Certains étudiants ayant été défaillants, nous ne disposons d’aucun résultat les concernant. Graphique 5 : Répartition du nombre

d’étudiants en fonction de la note moyenne

obtenue au semestre 1 (N = 696).

Graphique 6 : Répartition du nombre

d’étudiants en fonction de la note moyenne

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

Graphique 7 : Corrélation entre la note moyenne du semestre 1 et celle du semestre 2.

Le coefficient de corrélation, s’élevant à 0,828 et significatif au seuil de 1%, indique une relation forte et positive entre ces deux variables. La lecture du coefficient de détermination indique de surcroît que les notes obtenues au premier semestre permettent d’expliquer 68,6% de la variance des notes obtenues au second semestre.

Toutefois, ces deux indicateurs ne concernent que la réussite à la première session d’examen. Afin d’appréhender la réussite à l’année universitaire dans son ensemble, a été mobilisé un deuxième type d’indicateur, celui-ci de nature discrète : il s’agit de la validation de l’année. En effet, à l’issue de leur année passée à l’université, la situation des étudiants de l’échantillon peut se décliner selon cinq cas de figure présentés ci-dessous :

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

Graphique 8 : Répartition du nombre d’étudiants (en %) en fonction de leur situation à l’issue

de la L1.

Près de 60% des étudiants de l’échantillon ont validé leur année et 6,3% ont été ajournés autorisés à continuer (AJAC). En revanche, 14,9% ont été ajournés, la proportion d’étudiants défaillants étant identique à celle-ci : cela signifie que 29,8% des individus de l’échantillon n’ont d’autre possibilité à l’issue de la première année passée à l’université que de redoubler, de se réorienter ou bien d’interrompre leurs études.

Dans le cadre de nos analyses, nous dichotomisons cet indicateur et prenons en considération deux groupes d’étudiants :

Ceux autorisés à passer en deuxième année, composé des individus admis ou AJAC, soit 486 étudiants (66,2%),

Ceux auxquels l’accès à la L2 est refusé, regroupant les individus ajournés ou défaillants, soit 218 étudiants (29,8%)114.

Même si les étudiants AJAC ne peuvent être considérés comme des individus ayant totalement validé leur année, ils l’ont au moins partiellement. Dans une perspective de simplification, nous

114Lorsque nous mobiliserons cet indicateur, 30 étudiants seront exclus de l’analyse en raison de l’absence de données sur la base de données APOGEE les concernant.

PARTIE 3 : Chapitre V. Construction du questionnaire étudiant et description de l’échantillon.

emploierons pour désigner cet indicateur les termes de « validation de l’année » et de « non validation

de l’année ».

Dans cette partie, ont été présentées les principales caractéristiques sociales et scolaires des

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