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avait eu 1161 baptêmes d'adultes

Dans le document THE UNIVERSITY OF CHICAGO LIBRARY (Page 99-103)

Dix ans après nous enregistrons les chiffres suivants : 97 Jésuites dont 7Sprêtres ; 16 frères des Ecoles chrétiennes, 27 religieuses, 700 instituteurs et institutrices, 26.770 élèves, 443 postes, 136.175 adhérents.

Aux œuvres

anciennes se sont ajou-tés

un

collège à Tananarive, 9 écoles normales, 2 léproseries,

une

imprimerie. Puis voici les travaux scientifiques, l'ohserva-toire

du Père

Colin, les relevés géodésiques et les cartes

du

Père

Roblet, les recherches d'histoire naturelle, de folk-lore, de philologie, d'ethnographie.

MADAGASCAR

97

Soudain nouvel orageetnouvelleguerre,

provoqués

encore parla non-observation des traités (1894),

Une

seconde fois, les mis-sionnaires durents'éloigner. Il

y

eut quelques ruinesmatérielles;

l'observatoire en particulier fut dévasté. Mais,

comme

huit ans auparavant, les Malgaches catholiques persévérèrent dans la_

prièreetla confiance.

La

princesse Victoiren'était plus, maissa

sœur

Angélinala remplaçait

comme

providencevisibledesfidèles.

L'absence l'ut courte en

somme.

Les Jésuites

ne

tardèrentpas à revenir.

On

avait accepté quelques uns d'entre

eux

dans le corps expéditionnaire

comme aumôniers

et interprètes.

Eux

aussi payèrent alors leur dette à la France. Trois

moururent au

service des malades, et

deux

autresy

compromirent

à jamais leur santé.

Mais,laconquêtefaite,

on

n'étaitpas au bout desépreuves.

Tout

à

coup

la révolte éclata detous côtés, au nord,au sud, faisant partoutdesvictimes. Elle étaitréprimée enjanvier1896, mais

pour

reprendre trois

mois

plus tard. C'était la réponse

du

parti

anti-français, anglo-protestant,

aux

concessions imprudentes

du

résident général,le protestantLaroche.

Un

Jésuite, le P.Berthieu y perdit la vie. Jamais la mission n'avait passé par

une

telle série de désastres matériels.

Le

28 juin, l'évêque accusait déjà"

108 chapelles dévastées. Enfin arriva le général Galiéni, 1897.

L'anarchie fut réprimée, la reine disparut, et pleine liberté de consciencefut proclamée.

Les premiers

temps

qui ont suivi la conquête ont été

marqués

par

une

hausse considérabledans la populationscolaii'e.

Elle a

monté

en 1896 de 26.700 élèves à 65.300. Quatre ans plus tard elle atteignait lechiffre de 52.221 garçons et45.592

tilles.

Des

villages entiers abandonnaient le protestantisme.

Le mouvement

était-il absolument désintéressé?

on

n'oserait l'affirmer :

on

venait

aux

catholiques, parce

que

la

France

catholique était victorieuse. Mais il était spontané : c'était en grande partie la réaction contre les tyrannies passées. Il s'est nécessairement ralenti du jour

la France s'est affichée irréligieuse.

Même

alors cependant il continuait. Il y avait en 1900, 94.998 baptisés, 9193 de plus

que

l'année précédente et 266.877 catéchumènes.

Qu'on

note l'écartentreles

deux

chiffres;

il

prouve que

les missionnaires savent aller lentement, et

98 CHAPITRE IV

dans cette vigoureuse poussée vers la « prière catliolique, » taire

un

choix sévère entreles candidats au baptême.

Leur nombre

à

eux

aurait dû. tripler

comme

la besogne, car les

œuvres

se multipliaient au delà de toute prévision.

Malheureusement

il n'enétaitrien.

La

province, aujourd'hui expul-sée, de Toulouse, à qui étaitconfiée maintenant lamission, devait encore fournir

aux

besoins

du

Maduré.

Le

Tardeau étaitécrasant.

Il y avait 72 prêtres en 1894 et seulement 78

en

1900.

Tel devait prendre à sa charge

un

district de 70, 120, 140 postes, avec, dans les écoles, jusqu'à 15.000 élèves.

A

ce régime les missionnaires s'usent vite, et

combien

il y en a pourtant qui comptent trente et quarante années de labeur!

Une

première

mesure

l'ut prise, radicale, par laPropagande, sur la

demande même

des supérieurs.

Madagascar

lut divisé en trois vicariats.

Dès

1896, le sud lut contié

aux

Lazaristes ; et, en 1898, le nord aux Pères

du

Saint Esprit. Puis en 1901

la partie centrale laissée

aux

Jésuites, et située eutre le 18*-'

et le 22'^ degré de latitude sud, l'ut àson tour subdivisée, tout en restant sous le

môme

évêque.

Le

pays

Hova demeura

le

-domaine de la province de Toulouse : celui des Betsiléo lut.

remis à celle du

Champagne.

C'est encore unesuperficie égale au tiers de. la France. Les dernières statistiques (190G) nous donnentles chiffres suivants: baptisés, 160.080 ;'catéchumènes, 170,000;prêtres de la

Compagnie

de Jésus, 74 ; autres prêtres, 8; scliolastiques, 11; îrères coadjuteurs, 24; l'rères des Écoles chrétiennes, 36; religieuses, 96; écoles, 1.212 ; élèvesinscrits, 00.109 ; maîtres indigènes,l.SOo ; liaptême d'adultes,4.501 ; égli-ses etchapelles, 1,180.

Quant

au budget, il ne dépasse pas 230,000Irancs. C'est avec cela qu'ilfaut entretenir pères,frères, sœurs, écoles., Et

chacun

s'entire : les prêtresavec 40 francs par

mois

; les maîtres avec 2, 3,o fi'ancs, alors

que

leurs collègues

de

l'enseignementofficiel touchent au

moins

30 francs. Non, ce n'est pas l'argent qui convertit le

monde.

La

mission de

Madagascar

central se divise aujourd'hui en

deux

grandes sections.

L'Imérina a

pour

centre Tananarive, la capitale.

La

rivalité protestante yestaccentuée: lessectesdiverses y

comptent

jusqu'à

MADAGASCAR 99

34 temples, et environ200 dans

un

rayon de 18 kilomètres: et

nous ne

parlonspas desécoles, hôpitaux, dispensaires.

La

mission catholique n'avaiten 1906

que

six paroisses

pour

9,292 fidèles, dont environ 1.200 européens. (ïananarive

compte

60.000 âmes.) Par église,

un

prêtre sans vicaire et

deux

.écoles.

A

ces

œuvres

ajoutons l'impriraerie, la revue mensuelle Vfraka, l'hôpital, la grande écoledes Frères de la Doctrine chrétienne, le collège saint Michel,l'école

normale

d'Ambohipo, et l'obser-vatoire

d'Ambohidempona.

Tamatave, isolé sur la côte, a sa paroisse, importante et sympathique, recrutée en partie chez les créoles de Mauriceet de la Réunion.

Le

reste de la province se divise en quinze districts et 1243 postes.

Au

district.Je missionnaire a sa résidence.

Dans

chaque poste

il y a église et école. Souvent le

même

local,

une

pauvre hutte, servait

aux deux

usages. Je dis « servait », car

M.

Augagneur, le

gouverneur

actuel, a

vu

un

abus intolérable qu'il a l'ait cesser d'un trait de plume.

Le temps

se passe

pour

le Père à Tairequatre lois par an la tournéede ses trente ou quarante postes, par des routes impossibles, sur de vieux

chevaux

de rebut, à travers montagnes, ravins et rivières, dans

un

pays désert (4 habitants en

moyenne

par kilomètre carré). «

Que

deviendrait

un

diocèse français l'ervent

où un

seul curé aurait le soin de trente paroisses,

la pratique assidue des sacrements serait impossible? Il retournerait à la barbarie, et c'est de la barbarie qu'il faut tirer, à l'aide de si pauvres

moyens,

ces àraes si jeunes dans la loi.

A

qui

s'étonnerait de leurs imperfections, il faut faire observer

que

leur fidélité est

beaucoup

plus étonnante. » (i)

La

mission Betsiléo, détachée en '1906 de l'Imérina,

compte

aussi

une

quinzaine de districts groupés autour de Fianarantsoa et de Ambosilra. C'est là qu'il faut chercher la léproserie

du

P. Beyzim.

La

premièreléproserie de la mission avaitétél'ondée en 1876 près de ïananarive, à Arabohivoraka et abritait 60

(1) Suau. s. E, Madagascar {Missions catlwtiqaes. 1907

p. 333.) Nous faisonsbeaucoupd'empi'untsàceU-avail très compétent et très documenté.

(Voir encore. Éludes, ^0 août 1907 et suiv.).

Un

des districts, celui de Vakinankaratra, depuis1899, estconfiéaux pères missionnairesdelaSalctte.

100 CHAPITRE ]V

lépreux.

En

1898, elleavait été réunie à la léproserieofficielle d'Ambadratrimo, puis confiée à des religieuses.

M. Âugagneur

vient de congédier ces pieuses infirmièreset les aremplacées par

un

ex-adjudant de gendarmerie! Mais, dès 1891,

une

autre léproserie avaitété bâtieau paysBetsiléo, à Marana.

Un

Polonais,

le P.

Beyzim

vint ex|)rès à

Madagascar pour

yvivre et

mourir

au service des malades.

Des aumônes

de ses compatriotes, il a

pu

contruiro

un

nouvel hôpital pour 200 malades. Reste à le peupler et à lui

donner

des religieuses infirmières.

En

atten-dant, le fondateur vit dans

une

cave, dort sur une planche, et dit à qui veut l'entendre : « Je

me

suis

donné

corps et

âme

à ces malheureux. J'auraila lè])i'e,je mourrai, In SainteVierge enverra

un

autre Polonais ettout ira toujours. »

Dans le document THE UNIVERSITY OF CHICAGO LIBRARY (Page 99-103)

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