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jour où le pays est devenu Anglais

Dans le document THE UNIVERSITY OF CHICAGO LIBRARY (Page 77-80)

Il y a aujourd'hui dans la Rhodésiahuit églises avec leurs annexes. Ecoles et hôpitaux sont tenus par les religieuses Dominicaines allemandes.

On

a

même

fondé

une

Trappe,

Monte

Casino,

pour donner

aux noirs l'exemple et le goût

du

travail.

En

1903,

on

comptait 636 catholiques d'origine euro-péenne, 1328noirs baptisés etISO catéchumènes.

A

ces chiffres,

il faut ajouter

ceux que

fournissent les missions cafres établies dans la colonie

même

du Gap, autour des résidences et

du

collège. L'ensemble donnait en 1906 le total de 3.504fidèles.

Le

personnel

comprend

en tout 46 prêtres, 30 frèreset

une

cinquantaine de religieuses.

Maisdéjà l'onse

demande

ce

que

sera l'avenir, et l'avenir très prochain de cette jeune colonie et de son église improvisée.

C'est une histoire qui s'ouvre, et dont à peine la première page est écrite.

La

préfecture apostolique

du Haut Zambèze

s'étend sur les

deux

tiers de la Rhodésia; 1200 kilomètres

du

nord au sud et 700 de l'est à l'ouest. Jusqu'à ces derniers

temps

elle avait

confiner son action dans l'ancien

domaine

de

Lo

Bengula, au sud

du

fleuve. Mais voilà

que

le

fameux chemin

de fer qui doit relier le

Cap

et l'Egypte, aprèsavoiratteint

Bulawayo,

puis le

Zambèze

près des chutes Victoria, a franchi le fleuve

l'Afrique australe 7S

et pénétré versle nord jusqu'àplus de 600 kilomètres. Sans

au-cun

doutela civilisation

européenne

va encore se précipiter de ce côté.

Le

pays est riche, le climat est bon, l'on signale des

mines

de diamant, de cuivre,

de

plomb. Il y a bientôt 30ans, les missionnairesavaient

poussé une

pointe dece côté, et visité lesBarotsé.

Le temps

est

venu

de reprendrelesprojets d'autre-fois et de devancer les protestants sur ces terres encore à

peu

près vierges.

En

1905,

deux

stations ont été fondées chez les Batongas par les Pères

Moreau

et ïorrend et ont déjà

donné

quelques résultats.

TV

La

mission

du

Bas-Zambèze, constituée en 1889, n'a

pour

ainsi dire pas d'histoire. Si

nous

voulions en rédiger la

chronique, les épisodes à euregistrer seraient de

ceux

qu'on rencontreà chacfue pas dans les chrétientés noires d'Afrique: l'arrivée de nouvelles recrues, pères, frères, religieuses;

une

famine,

une

épidémie,

une

révolte d'indigènes; la lutte continu-elle, à force de quinine, contre la fièvre qui prend

au

mis-sionnaire

un bon

quart de son

temps

; les morts prématurées, etdanscertains cas,

non

sans grave

soupçon d'empoisonnement

;

les progrès dans la connaissance

du

pays, lieux, climat, saisons, permettant de

mieux ménager

sesforceset défaire plusde

besogne

avec

moins

de risques; les rapports faciles

ou

tendus avec les autorités coloniales; les modifications dans l'apostolatimposées par la pénétration progressive

du

pays par la civilisation euro-péenne. Il faudrait signaler encore les longs et pénibles tâtonnements des premières années, les postes fondés, puis détruits par des voisins

remuants

ou

abandonnés comme

inféconds

ou

par trop malsains. Il y aurait surtout à dresser par année la courbe lente mais ascendante de la chrétienté qui grandit,

un peu

par les conversions d'adultes,

beaucoup

plus par les naissances et les rachats d'esclaves. Là,

comme

partout, les

œuvres

scolaires sont le seul espoir sérieux de l'avenir.

En

théorie, le

domaine

de la mission s'étend sur toute la colonie,

du

cap Belgado à Delagoa Bay,

comme

qui dirait, à

76 CHAPITRE"111

vol d'oiseau, de Marseille à Berlin, et, en remontant le

Zambèze,

de l'emboucliure du fleuve ù

Zumbo. Immense

teri'i-toire,

vivent des millions d'idolâtres et de

musulmans. Sur

cette,large étendue sombre, à peine si quatre

ou

cinq postes chrétiens l'ont

une

tache lumineuse. Ils jalonnent le cours du

Zambèze

sur

une

longueur de plus de 800 kilomètres.

On

avait essayé, dans les premiers temps, d'avoir quelques stations, dans la partie sud, au Sot'ala, et l'on fonda (1890)

le poste d'Inhabamé. L'endroit était cher au

cœur

des Jé-suites, car leurs anciens Pères avaient

un moment

travaillé là.

De

plus,

on

espérait par ce côté pouvoir atteindre les tribus guerrières

du

Gazaland, chez lesquelles était

mort

le

Père

Law,

et exécuter

une

partie des plans primitifs du.

Père

Depelchin. Les résultats furent si maigres qu'on dut y renon-cer, et l'on préféra concentrer ses forces dans la seule vallée

du Zambèze.

Là,

on

se trouvait en pays connu. Depuis trois cents ans, les Portugais y entretiennent de petites garnisons et y font le

commerce. On

y rencontre des ruines d'églises et de cou-vents, et quelques groupes de noirs soi-disant chrétiens. Les Gafres infidèles de la région sont en général pacifiques. Intel-ligences enfantines, ils vivent d'une religion très élémentaire, soumis à l'autorité despotique des devins. Ils sont polygames.

On

a ])u, dans les quartiers oii l'influence

européenne

se fait eflicacement sentir, supprimer à

peu

prèsl'esclavage etla traite des noirs. Mais si l'on s'éloigne,

on

entre dans l'affreux pays

la puissance des chefs est sans contrôle, et où ils font leur plus clair revenu de la vente de leurs sujets.

Lutter de front contre l'odieux trafic, les Pères étaient trop faiblespour y songer. Restaitàracheterleplus possible d'enfants, à les élever et à en faire de

bons

chrétiens. C'est l'œuvre qu'on poursuit toutspécialement au grandorphelinat de

Boroma

;'

etles fruitsobtenus

dédommagent amplement

lesmissionnaires de leurs fatigues et de leurs fièvres.

Les

négrillons

sïm-prègnent facilement d'esprit cbrétien.

Leur

àine s'ouvre à la piété et au goût des.choses religieuses.

On ne

parvient pas à tuer en

eux

l'indolence qui est dans leur sang, mais

on

la combat, et les Gafres finissent par se plier à la loi

du

tra-l'afrique australe 77

vail.

La

mission les transforme en maçons, charpentiers, jar-diniers, typographes.

Les stations actuelles

du Bas-Zambèze

sont, en remontant

la vallée, Quilimané, Cliupanga,

Boroma

et

Zumbo. On

porte à o

ou

600.000

âmes

la populationtotale

du Mozambique

: sur le

nombre,

il n'y a pas

beaucoup

plus de 3.300 catholiques, euro-péens y compris.

Parmi

eux travaillent 36 missionnaires de la

Compagnie,

dont 16 prêtres.

Eux

et leurs confrères de la,

Rhodésia attendent le jour, qui n'est ])eut-être pas loin,

un

patron spécial leur sera

donné

parmi

ceux

dont ils sont

venus

reprendre lestraditions d'apostolat.

Le

vénérable Gonzalve de Sylveira, en 1561, après avoir évangélisé plusieurs points

du

Sofala et du.

Bas Zambèze, donna

sa vie

pour

la foi chez

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