• Aucun résultat trouvé

Appel à un développement plus durable : les sommets de la Terre des Nations Unies

Le développement durable et son influence sur le tourisme

2.2 Appel à un développement plus durable : les sommets de la Terre des Nations Unies

Nous reconnaissons dans ce travail l'extension et l'ouverture des débats liés au développement durable même après longue date. Il nous serait ainsi impossible d'aborder ici ce sujet de manière exhaustive, considérant les différents points de vue et arguments. Pour autant, nous avons choisi de camper une ambiance en nous concentrant sur quelques faits liés au début de ce débat à travers les Sommets de la Terre des Nations Unies pour leur importance.

C'est à Stockholm qu'a lieu, en 1972, la première conférence des Nations Unies sur l'environnement, plus tard appelée Sommet de la Terre15, qui laisse entrevoir des problèmes liés à la croissance de la population et au niveau des ressources naturelles disponibles. Ce sommet donne naissance au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et fait émerger le concept d'économie du développement.

Ce concept émerge moins dans un contexte de décolonisation et de rapport entre pays développés et sous-développés (comme ce fut le cas entre les années 1945 et 1960) mais davantage dans l'idée d'une amélioration du niveau de vie des habitants à travers un développement économique mesuré. Cependant, comme le révèle Franck-Dominique Vivien (2005), à Stockholm, les oppositions entre Nord et Sud, Est et Ouest restaient assez marquées. Les coûts environnementaux et sociaux de la croissance économique, dénoncés par Erza J. Mishan en 1967 et bien d'autres auteurs, sont finalement pris en compte au niveau planétaire, et développement et environnement commencent à être traités comme un seul et même problème, nécessitant une reconduite du modèle et des modes de pensées :

14 Bruno Latour (2001), "Préface", dans Ulrich Beck, La société du risque. Sur la voie d'une autre modernité, p.

11.

15 Rencontres décennales entre dirigeants mondiaux organisées depuis 1972 par les Nations unies avec l'objectif

de définir les moyens de stimuler le développement d'une culture mondiale de respect de l'environnement à travers une capacité collective à gérer les problèmes planétaires.

30

"Nous avons la conviction que la prise de conscience des limites matérielles de l'environnement mondial et des conséquences tragiques d'une exploitation irraisonnée des ressources terrestres est indispensable à l'émergence de nouveaux modes de pensée qui conduiront à une révision fondamentale, à la fois du comportement des hommes et, par suite, de la structure de la société actuelle dans son ensemble." (Meadows et al., 1972, p. 293-294)

Même si ce Sommet n'a pas vraiment débouchés sur des résultats pratiques, il a le mérite d'avoir posé quelques premiers principes de l'approche qui liait développement humain et écologie. Ceci à une époque où la question des ressources restait cependant encore influencée par un paradigme malthusien16. Cette première rencontre marque également l'engagement de dirigeants à se rencontrer tous les dix ans afin de faire le bilan de l'état de la planète.

Peu après Stockholm, le dialogue Nord-Sud est abordé de nouveau par Maurice Strong à travers la proposition du concept d'écodéveloppement (voir encadré 1). À l'origine, le concept de l'écodéveloppement correspondait à une stratégie de développement rural dans le Tiers Monde, fondée sur l'utilisation ingénieuse des ressources locales et du savoir-faire paysan. Par la suite, ce terme a pris les traits "d'un développement endogène et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des besoins de la population entière et non de la production érigée en fin en soi, enfin conscient de sa dimension écologique et recherchant une symbiose entre l'homme et la nature" (Sachs, 1978, p. 17).

Ignacy Sachs (1993) se réfère au concept non comme une théorie, mais comme une "philosophie du développement" adressée aux actifs sur le terrain, un outil de prospective et d'exploitation d'options de développement remettant en cause les tendances qui prédominaient à l'époque ainsi que les buts inégalitaires que la croissance nourrit.

Souvent, on voit une comparaison entre ce concept et le développement durable. Parfois ils sont même mis en concurrence (pour certains, le concept de développement durable a été plus accepté car il semblait politiquement plus correct). Nous ne rentrerons pas dans ce débat et retiendrons ici simplement que les deux concepts sont assez proches et suivent la même tendance, même s'il peut y avoir quelques différences (Figuière, 2006).

En 1974, l'Assemblée des Nations Unies appelle à l'instauration d'un "nouvel ordre économique international" (NOEI), plus humain et équitable, composé de modes de vie et de systèmes "moins arrogants dans leurs exigences matérielles", dans une "recherche collective de la manière de respecter les limites internes des droits fondamentaux de l'homme [qui] passe par l'édification de structures sociales pour exprimer ces droits et par un patient travail d'invention de techniques" qui aboutit à une démocratie socioéconomique planétaire (PNUE, 1981, p. 119).

Avec une approche qui rejoint l'objectif du développement de satisfaire les besoins et les aspirations de l'être humain (Brundtland, 1987, p. 40), cette idée a été parallèlement renforcée, entre autres, par la notion de "basic needs", en référence aux besoins immédiats et fondamentaux des personnes et au développement de la communauté : nourriture, eau, abri et habits (Denton, 1990). Une liste plus extensive des "basic needs" inclut également l'hygiène publique, l'éducation et les services de santé.

16 Selon l'économiste anglais Thomas Malthus, la croissance de la population est intrinsèquement circonscrite par

des contraintes de ressources. Pour lui, la population d'un pays augmente toujours plus vite que la production des ressources nécessaires pour assurer son existence.

31 Cette notion, présente dans le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), est toutefois critiquée en tant que méthode de développement étant donné qu'elle peut s'orienter vers une augmentation de la consommation afin d'éradiquer la pauvreté17. On peut, par ailleurs, questionner la relation entre consommation et pauvreté. La consommation a-t-elle vraiment l'objectif de mettre fin à la pauvreté ? Selon la vision de Fabrice Flipo (2005, p. 106), c'est bien le contraire : "la croissance de la pauvreté est un moteur nécessaire à l'expansion économique". Ainsi, on ne cherche pas vraiment à erradiquer la pauvreté mais à encourager une consommation qui apparaît comme étant une solution qui, en réalité, ne sert qu'à compenser temporairement un état d'infériorité.

Par ailleurs, concernant le concept de développement, encore faut-il rappeler que celui-ci est un produit de la guerre froide qui est né, entre autres, dans un souci de la part des nations "riches", notamment les États-Unis, d'éviter un basculement des pays pauvres vers le communisme (Brunel, 2004). Ce concept a été introduit pour la première fois par Harry Truman lors d'un discours prononcé au lendemain de la seconde guerre mondiale (Flipo, 2005). Néanmoins, l'auteur constate que l'usage politique du terme est plus ancien, avec son utilisation par Karl Marx pour se référer à l'appropriation croissante par l'humanité des forces physiques de la nature.

De ce fait, certains considèrent que l'idée de "développement durable" apparue plus tard a servi à relativiser le développement économique notamment dans une relation Nord-Sud : il s'agissait d'un moyen pour les pays développés de maintenir leurs cadres de vie face à une concurrence économique nouvelle avec le Sud, qui vivait un dynamisme démographique et commençait à "partager" les ressources avec le Nord.

Toutefois, à partir de la fin des années 1970 et notamment dans les années 1990 (avec la chute du communisme et le triomphe du modèle capitaliste libéral), ce mouvement est amorcé et on témoigne une réduction importante du montant de l'aide publique au développement : de 0,33% du PIB à la fin de la guerre froide jusque 0,22% en 2002. Un exemple non négligeable fut la suspension de la contribution des États-Unis à l'Unesco (soit 25% du budget total de l'institution) pendant plusieurs années sous prétexte de mauvaise gestion de son directeur (africain et altermondialiste). Sylvie Brunel (2004) soutient que cette diminution coïncide aussi avec la multiplication d'analyses et de discours contestant le développement : des mouvements écologistes au départ et un peu plus tard, les adeptes du développement durable. La première utilisation du terme remonte probablement à un document publié en 1980 par l'Union internationale de conservation de la nature (UICN) avec le PNUE et le World wide fund for nature (WWF) intitulé "La stratégie de la conservation", sous-titré "La conservation des ressources vivantes au service du développement durable", considérée d'une certaine manière comme un "brouillon lointain" (Vivien, 2005) de la Convention signée à Rio de Janeiro douze ans plus tard.

Il convient ici peut-être de rappeler la différence qu'il peut y avoir entre le terme original en anglais sustainable development et sa traduction en français "développement durable". Selon le dictionnaire Oxford, sustainable fait référence à ce qui peut être défendu et maintenu avec

17D'après Dharam Ghai (1978 : 16), "[...] la méthode manque de rigueur scientifique ; est anti-développement et

orientée sur la consommation ; est une recette pour perpétuer le retard économique, négliger l'industrie et favoriser une technologie dépassée ; va contre le nouvel ordre économique international ; ignore les conflits de classes et de groupes ; et donne l'impression que l'éradication de la pauvreté est par trop facile". D'autres auteurs pourtant la regardent avec un autre point de vue : Kátia Sara Henriques Xavier (2010) la considère comme une alternative au modèle libéral de développement adopté dans les années 1980 tandis qu'Amartya Sen (2010) parle plutôt de "capabilities" [capacités] que de consommation.

32 un certain taux de réussite. C'est la même définition du mot "soutenable" dans le dictionnaire Larousse. Le vocable durable, quant à lui, se réfère plutôt à une durée sur le temps, à une certaine stabilité. Pour certains, ce sont des notions équivalentes. Pour d'autres, ce sont deux notions avec des distinguos subtils.

Nous ne rentrerons pas dans ce débat et, pour notre part, nous utiliserons l'adjectif durable par simple choix et car il est celui le plus souvent employé, mais sans pour autant se référer à la définition réduite de faire durer le développement. Nous le définissons comme une action de soutenabilité qui permet de mettre l'accent sur de nombreuses autres questions.

Le terme commence à se démarquer avec son apparition en 1987 dans un nouveau rapport commandé par les Nations Unies, le rapport Brundtland. Néanmoins, certains auteurs (Leisinger, 1998, p. 73) rappellent que des noms importants tels que Thomas Malthus et Justus von Liebig doivent être associés aux premières réflexions autour de ce concept. Au début du XXème siècle, des scientifiques sociaux tels que Thorstein Veblen et des économistes tels que Arthur Cecil Pigou et Karl William Kapp attiraient l'attention aux coûts externes des activités économiques (Leisinger, 1998, p. 73).

Avec son apparition dans le rapport Brundtland, le développement durable se présente comme "un principe normatif sans norme" d'après Jacques Theys (2001, p. 273), une "énigme" posée aux nations, mais qui va donner quand même un nouveau sens et contenu à la notion dégradée de développement (Vivien, 2005). Il est défini dans le chapitre II du rapport comme "un processus de transformation dans lequel l'exploitation des ressources, la direction des investissements, l'orientation des techniques et les changements institutionnels se font de manière harmonieuse et renforcent le potentiel présent et à venir permettant de mieux répondre aux besoins et aspirations de l'humanité" (Rapport Brundtland, 1987, p. 42).

Ce rapport réaffirme alors ce qui avait été déjà posé à Stockholm par rapport à l'association entre l'environnement et le développement (y compris économique et social), avec pourtant une nette prédominance des préoccupations écologiques (le changement climatique et le gaz à effet de serre, la couche d'ozone et les produits fluoro-chlorés...) et des "limitations que l'état de nos techniques et notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement" (Rapport Brundtland, 1987, p. 40), malgré la présence du concept de besoins essentiels (surtout des plus démunis) à plusieurs reprises.

Cependant, le développement durable est considéré quand même comme le point de départ de ce que Etienne Rodary et Christian Castellanet (2003, p. 24) appelle "troisième temps des politiques de conservation", caractérisé par une "conservation intégrée"18 qui se traduit par une référence à la participation des populations locales. Etienne Rodary (1997, p. 41) représente ce moment sur l'équation "conservation + participation = développement durable". Dès les années 1990, les ONG environnementales internationales montent en puissance et aident à diffuser le concept avec la déclinaison de protection d'une nature menacée (Brunel, 2004). À partir de ce moment-là, nous assistons à une augmentation de l'aide à la protection de la biodiversité. Mais cet argument écologique est dénoncé par certains auteurs, comme Jean-Marie Albertini, comme étant une protection d'autres intérêts (économiques, stratégiques, fonciers...) du Nord : "Perfidement, sous prétexte de protéger les baleines, la forêt tropicale ou encore d'imposer des méthodes de production évitant la pollution, on vise en réalité l'arrêt des échanges commerciaux." (Albertini, 1993, p. 14).

18 Nécessité de lier la protection du patrimoine à l'aménagement du territoire et de l'adapter aux besoins de la

33 En 1992, le concept revient, basé plus que jamais sur les trois piliers déjà présents dans le rapport Brundtland : la nécessité d'associer environnement, économie et société. Lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) à Rio de Janeiro, plus connue comme le troisième Sommet de la Terre19, 172 États se sont réunis, en plus des 1 500 ONG qui ont été représentées. Ce sommet a été conclu par la signature de la Convention de Rio qui reconnaît la souverainetédes États à exploiter leurs propres ressources selon leur politique d'environnement et de développement.

Lors de cette rencontre, d'autres documents importants ont été proposés, telle que la Déclaration sur la gestion, la conservation et le développement durable des forêts et la gestion durable des forêts, ainsi que trois conventions : la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la Convention sur la biodiversité.

Cette dernière, qui entre en vigueur en décembre 1993 avec la signature de 168 pays (aujourd'hui elle compte 193 Parties – les gouvernements ou institutions en faisant fonction), est considérée comme le principal instrument international relatif au développement durable de par ses trois objectifs principaux : la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de la diversité biologique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques (Nations Unies, 2014).

Force est de reconnaître que Rio 1992 a guidé le chemin vers Kyoto et la mise en place de son protocole (1979), assez concret et suivi d'applications. Bien que celles-ci n'aient pas atteint le niveau de ce qui avait été annoncé initialement, elles ont néanmoins permis une rupture majeure et quelques résultats ainsi que la réorientation des politiques de nombreux pays, parfois de manière assez ambitieuse et contraignante (comme dans l'UE et plus largement en Europe) notamment à partir des années 2010.

Le quatrième Sommet, officiellement appelé Sommet mondial sur le développement durable, s'est tenu en 2002 à Johannesburg et avait pour objectif de dresser un bilan avec les points positifs et négatifs, de compléter le programme lancé à Rio en 1992, ainsi que d'inciter les États à réitérer leur engagement politique pour le développement durable. Cependant, la critique faite à cette rencontre s'appuie sur le fait que les débats se sont concentrés sur le climat, avec une prise en compte plus discrète et moins dynamique d'autres nécessités telle que la déforestation.

Par ailleurs, ce sommet a réitéré la nécessité de prendre en considération l'aspect social du développement et de promouvoir la participation des citoyens. Selon le rapport de Johannesburg (2002, p. 73-74), "en particulier, la dimension sociale du développement durable devrait être renforcée" et l'un des objectifs des mesures en faveur du développement durable est "le renforcement de la participation et la contribution effective de la société civile et d'autres parties prenantes".

À ce sujet, la rencontre a été plutôt marquée par des intentions que par des objectifs exacts et contraints. Franck-Dominique Vivien (2005) critique aussi l'écart entre les promesses d'aide aux pays du Sud et les réels montants alloués, tout comme le fait que cette déclaration finale ne fasse que reprendre les déclarations précédentes : sur le rapport Brundtland, page 56, on

19 Le deuxième sommet a eu lieu à Nairobi en 1982, mais il est peu (ou pas) évoqué comme un sommet officiel

car il n'a débouché sur aucune décision, probablement en raison d'événements de la guerre froide et du désintérêt du président Nord-Américain Ronald Reagan.

34 lisait déjà que la poursuite du développement durable exige, entre autres, "un système politique qui assure la participation effective des citoyens à la prise de décisions".

Les promesses des gouvernements vis-à-vis du développement durable est, en effet, une question importante qui relève de la démocratie, de la participation et de l'appropriation de ses promesses par les populations. Nous soutenons ainsi la vision de Fabrice Flipo (2005, p. 108) selon laquelle "la capacité des États à tenir leurs promesses dépend du caractère démocratique des décisions prises dans ces États et de la capacité des citoyens à faire en sorte que les promesses puissent être tenues." L'auteur illustre cette idée à partir des promesses de réduction des gaz à effet de serre : il sera impossible à un gouvernement de tenir ces promesses si sa population continue de vouloir se déplacer davantage.

La sixième rencontre a eu lieu de nouveau à Rio de Janeiro en 2012 et est plus connue sous l'appellation Rio+20 en référence au Sommet de 1992. Cette fois-ci, la conférence portait un "nouveau" drapeau : l'économie verte. Elle devait également porter sur le cadre institutionnel du développement durable et la lutte contre la pauvreté. Toutefois, selon le regard critique international, elle a manqué d'innovation et d'ambition en termes de principes de développement durable. De sorte qu'en fin de compte, ce Sommet a uniquement permis de lancer un processus pour établir les Objectifs du développement durable (ODD).

En outre, trois des principaux dirigeants les plus attendus, Barack Obama, Angela Merkel et David Cameron, n'étaient pas présents. À l'époque, même avant la rencontre, le président français François Hollande avait déjà déploré "le risque de divisions entre pays développés, pays émergents et pays pauvres". En effet, l'imposition des normes des pays du Nord vis-à-vis des pays du Sud était frappante et les divergences n'ont pas tardé à émerger.

Cette imposition était faite de deux manières : d'un côté, par le poids des pays développés dans les négociations internationales : le représentant de l'UE possède vingt neuf voix (vingt sept pays de l'UE ainsi que Monaco et Andorre) à lui seul lors des votes et il entraine plus d'une vingtaine d'autres votes (pays de l'Association européenne de libre-échange et la moitié des pays africains francophones) dans le même sens. Néanmoins, l'action la plus efficace provient de la mise en place de normes plus strictes dans les pays développés qui imposent aux pays fournisseurs (moins développés) de plus ou moins les respecter. On vérifie, par exemple, un vif mouvement de délocalisation d'activités polluantes des pays développés vers les pays en développement.

Le Programme des Nations Unies pour le développement, dans son bilan d'analyse des vingt ans des débats après Rio 1992, attire l'attention sur la difficulté à atteindre les objectifs fixés au départ : quatre des quatre vingt dix objectifs avaient enregistré des progrès significatifs ; quarante objectifs ont enregistré quelques progrès ; quatre vingt objectifs ont connu très peu, voire aucun progrès ; huit objectifs ont connu une dégradation et quatorze n'ont pas pu être évalués faute de données disponibles (PNUE, 2012).

Est-ce parce qu'ils étaient trop exigeants ? Ou serait-ce en raison d'un manque de volonté d'agir pour le bien commun et d'une vision sur le long terme de la part des dirigeants mondiaux ?20 Avons-nous vraiment dépassé le libéralisme qui régnait sur nos économies et la concentration du pouvoir au sein de l'État ? Nous estimons que plusieurs raisons peuvent expliquer ces résultats et il serait impossible de les épuiser ici. Néanmoins, un aspect nous

20 À titre d'exemple, les énergies fossiles dans le monde ont reçu des subventions directes d'un montant total de