• Aucun résultat trouvé

Les Accords de partenariat étranger dans le secteur industriel en Algérie

Analyse de la contribution du partenariat industriel à la performance économique de

2. Le partenariat dans le secteur industriel en Algérie

2.2. Les Accords de partenariat étranger dans le secteur industriel en Algérie

L’investissement étranger en Algérie a connu une faible présence au début des années 70, mais grâce aux réformes engagées par le gouvernement et à l’attractivité du secteur des hydrocarbures, les flux d’IDE se sont redressés à partir du début de la décennie 1990, après une quasi absence durant les années 80, encouragés par la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire plus encourageant dès 1993.

Graphe 08 : Evolution des IDE en Algérie 1970-2018 (Millions $)

Source : Bases de données de la Banque mondiale et CNUCED,

https://unctad.org/en/Pages/DIAE/FDI%20Statistics/FDI-Statistics.aspx(le 22/12/2019)

L’évolution des IDE durant la décennie 1970-1995 marque une tendance quasi nulle, ne dépassant pas 360 Millions de Dollars, enregistré en 1974. Ces IDE se composaient principalement d’investissements dans le secteur des hydrocarbures.

173 Ministère des finances, "Le nouveau modèle de croissance (synthèse)", Juillet 2016.

http://www.mf.gov.dz/article_pdf/upl-be15d6d0e0ffa387bfb08d8f5d8698ab.pdf (le 04/01/2020)

174 Voir l’article 115 de la loi 19-14 du 11 Décembre 2019, portant loi de finances pour 2020.

-1 000,00 -500,00 500,00 1 000,00 1 500,00 2 000,00 2 500,00 3 000,00

à la performance économique de l’Algérie

135 Toutefois et avec le plan d’ajustement structurel qui impliquait l’ouverture économique et la privatisation des entreprises publiques économiques, une reprise significative des flux est constatée depuis 1996 et leur essor a été enregistré à partir des années 2000, sauf en 2015, où un désinvestissement net de 584 Millions de Dollars est constaté, suite principalement à la cession des non-résidents de leurs parts dans le capital de certains projets175. Entre 2016 et 2018, la tendance de ces flux dépend principalement du marché énergétique (pétrolier et gazier), dont les cours sont fluctuants.

Malgré les efforts déployés d’ouverture, la destination des IDE était habituellement liée à l'exploitation des ressources naturelles, mais les investissements étrangers dans les infrastructures et les transports gagnent du terrain depuis les années 2000, en raison du changement de politique vers l'augmentation notable du nombre de projets dans ces secteurs, permettant à l'Algérie la réalisation d’investissements directs ou en partenariat répondant aux besoins de réduction des coûts de production.

Graphe 09 : Les flux d’IDE dans l’industrie en Algérie 2003-2018

Source : Banque d’Algérie, Divers rapports.

Le graphe illustre les flux d’IDE dans les différentes branches du secteur industriel, notamment les industries extractives, manufacturières, agroalimentaires, ainsi que l’électricité et eau. Ces flux augmentent entre 2003 et 2008, passant de 461 Milliards DA à 1 822 Milliards DA durant la même période, en raison des différentes incitations, ainsi que l’amélioration des infrastructures. Marquant un léger recul en 2009, expliqué principalement par la crise financière internationale de 2008 qui a contracté les flux mondiaux des IDE, ainsi que les mesures introduites dans la LFC de 2009, qui ont un effet dissuasif pour les investisseurs étrangers quant à la stabilité du climat des affaires et à leur engagement dans le territoire national.

175 Commission économique pour l’Afrique (2017), "Profil Pays : l’Algérie 2016" Nations Unies, Ethiopie. P 15

à la performance économique de l’Algérie

136 Ces flux se sont redressés entre 2010 et 2011 enregistrant le montant le plus important durant la période (2003-2018), soit 2 364 Milliards DA en 2011, tandis que l’année 2017 a enregistré le plus bas niveau depuis la crise mondiale de 2008, avec 1 172 Milliards DA.

S’agissant de partenariats étrangers, l’agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) a lancé en 2002, un programme de déploiement de ses guichets uniques décentralisés au niveau des 48 Wilayas, dans l’objectif de faciliter ses tâches, ainsi que pour les promoteurs potentiels. Ses principales actions comprennent le lancement d'opérations d’offres de projets d’investissement, notamment en partenariat avec des étrangers, visant, dans une démarche proactive, à faciliter la mise en relations d'affaires et de partenariat, entre investisseurs nationaux et étrangers et développer les partenariats ‘gagnant-gagnant’ permettant un transfert de savoir-faire, de compétences managériales, l’accès à de nouveaux marchés et pouvant contribuer à la diversification de la production nationale.

Cela a permis aux divers opérateurs, nationaux et étrangers, de conclure dans ce cadre des projets d’investissement dans différents secteurs, notamment dans l’industrie176. En effet et bien que la contribution des IDE à la formation de capital en Algérie dans la décennie 1990 était très faible, le taux a augmenté d’une manière significative à partir du début des années 2000, avec le lancement de divers plans et programmes de relance économique, dont l’objectif était de favoriser le développement des IDE, notamment productifs.

Tableau 16 : Répartition des Projets impliquant des étrangers par secteur d’activité 2002-2017

Montants en Millions DA

Secteur

Projets totaux enregistrés Projets Impliquant des étrangers Nombre Valeur Nombre Valeur % du Total Industrie 12 698 8 373 763 558 2 050 277 24,5 BTPH 11 031 1 331 679 142 82 593 6,2 Services 6 531 1 272 057 136 130 980 10,3 Tourisme 1 266 1 228 830 19 128 234 10,4 Télécom 5 436 322 1 89 441 20,5 Transport 29 267 1 164 966 26 18 966 1,6 Santé 1 093 221 383 6 13 572 6,1 Agriculture 1 342 260 750 13 5 768 2,2 Commerce 2 10 914 - - -

Totaux 63 235 14 300 664 901 2 519 831 17,6

Source : ANDI, site :http://www.andi.dz/index.php/fr/declaration-d-investissement/bilan-des-declarations-d-investissement-2002-2018 (le 23/12/2019)

176 Revue ANDI, "ANDI News, Bulletin trimestriel N°23", disponible sur le site : http://www.andi.dz/index.php/fr/revue-andi (le 22/12/2019). P 03-04

à la performance économique de l’Algérie

137 Durant la période 2002-2017, 63 235 projets ont été déclarés par l’ANDI, avec une valeur globale de 14 300 Mrds de DA et plus de 1,2 millions emplois créés, entre investissements locaux et étrangers. Ces chiffres concernent les projets d’investissements hors hydrocarbures à travers lesquels on constate que le nombre de projets réalisés avec des étrangers s’élève à 901 projets avec une valeur totale de 2 520 Mrds DA, soit environ 18% des investissements réalisés et 133 583 emplois générés.

Il est également constaté par l’ANDI un essor de l’évolution des projets d’investissements étrangers entre 2013 et 2017, où la valeur des investissements industriels (stratégie conjointe, création de sociétés communes, accords, extensions) est passée de 599 Mrds 2050 Mrds DA.

Notons qu’en 2018 les déclarations de projets d'investissement étaient au nombre de 4 125, dont seulement 20 en partenariat étranger, ce qui a permis de créer près de 143 400 emplois.

Néanmoins, il convient de souligner que la part des investissements étrangers reste modeste et limitée par rapport au total des investissements. Ceci s’explique principalement par l’instabilité politique et économique qui reflète l’incertitude quant aux conditions nécessaires à la continuité et à la rentabilité des opérations des FMN, ainsi que la dynamique interculturelle et inter organisationnelle de l’environnement des affaires en Algérie, en particulier :

- la règle 49/51, ainsi que le droit de préemption, imposés par les autorités depuis 2009 ;

- difficulté d’accès au foncier et faiblesse des infrastructures de base, malgré les efforts déployés depuis le début des années 2000 pour améliorer ce secteur ;

- le manque de transparence quant à l’échange d’information et de vision stratégique dans le climat des affaires ;

- système financier limité et contrôlé par l’Etat ;

- bureaucratie et lourdeurs de l’administration publique encourageant la corruption dans divers secteurs ;

- existence d’un secteur informel important, affectant divers aspects de l’économie.

Par ailleurs, l’économie algérienne est de plus en plus instable en raison de la forte dépendance des recettes des hydrocarbures. Ce secteur connait ces dernières années des difficultés relatives à la chute des cours des hydrocarbures enregistrée depuis 2014. Dans ce contexte, le risque d’instabilité économique est omniprésent, ce qui entraine la fuite des investisseurs étrangers.

Cependant, même si le nombre et la valeur de certains investissements sont faibles, leur contribution peut surpasser celle d’un investissement local, notamment en termes de valeur ajoutée et de productivité, ainsi que de transfert de savoir technique et managérial.

à la performance économique de l’Algérie

138 Figure 13 : Répartition des partenaires étrangers par origine 2002-2017

Source : Etabli par nous-mêmes selon les statistiques de l’ANDI (Mesure : Millions DA)

Les investissements étrangers engagés en Algérie demeurent généralement entre les mains des investisseurs issus de l’Union européenne avec 472 projets. Les pays arabes figurent également parmi les principaux partenaires, avec près de 262 déclarations d'investissement, suivis par les pays d’Asie, avec 114 projets enregistrés par l’ANDI.

Figure 14 : Répartition des projets impliquant des étrangers par secteur d’activité 2002-2017 (%)

Source : Etabli par nous-mêmes selon les statistiques de l’ANDI

Il est constaté que les investisseurs étrangers optent en général pour le secteur industriel par rapport aux autres secteurs d’activité, avec 81% de la valeur des projets avec des étrangers. Les projets dans les secteurs des services et du BTPH quant à eux, participent de 8%, les transports et le Tourisme ne représentent que 6%. Par ailleurs et en termes d’emplois créés, ces quatre secteurs (services, BTPH, transport et tourisme) participent ensemble à raison de 36% par rapport à la structure globale. Les secteurs les moins investis par les opérateurs étrangers sont l’agriculture, la santé et les télécommunications, où les projets se comptent à l’unité (13, 06 et 01 respectivement en nombre de projets, représentant globalement 4% en valeur). Cela traduit la volonté des étrangers à travailler sur des projets industriels à forte valeur ajoutée et rentables, au détriment des projets à rendement long et parfois incertain.

Europe; 1.148.208

Asie; 169.732 Amérique; 68.813

Pays arabes;

1.057.257

Afrique; 39.686

Australie; 2.974 Multinationalité;

33.160

81%

3% 5% 5% 4% 1% 1%

0%

Industrie BTPH Services Tourisme Télécom Transport Santé Agriculture

à la performance économique de l’Algérie

139 La révision de la règle d’association obligatoire, ainsi que l'abolition du droit de préemption, adoptées dans la LFC pour 2020, annoncent un retour des flux d'IDE, après une baisse depuis 2009. Les contraintes et lenteurs administratives, ainsi que le secteur financier, doivent encore être libérés afin d’améliorer l’attractivité du pays.

Dans la section suivante, nous analyserons la contribution de ces projets d’investissement en partenariat à l’amélioration de la performance du secteur industriel et de l’économie nationale.

Section 02 : Etude de la contribution du partenariat industriel à la performance