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Formes d’implantation des IDE

2. L’investissement direct étranger

2.2. Formes d’implantation des IDE

Les IDE constituent un élément moteur de la multinationalisation des entreprises et recouvrent aussi bien les créations de filiales à l’étranger que les fusions-acquisitions ou autres formes. En effet, l’implantation d’une firme dans un pays étranger s’effectue par le biais de nombreuses voies alternatives ou complémentaires comme : l’investissement direct à l’étranger, les Filiales, le partenariat et la délégation des activités à d’autres entreprises. La firme choisit la forme qui maximise ses chances de réussite, en fonction des objectifs, des moyens financiers, des techniques disponibles et des opportunités qu’offre le pays d’accueil.

Ces différents modes d’implantation se développent aussi par étapes selon un arbitrage entre les ressources et la capacité de la firme à s’accroitre.

26Geronimi V. et Schembri P. (2002), "I.D.E et Technologies propres : la durabilité du développement s’applique-t-elle aux pays du sud?" dans "Développement Durable : enjeux, regards et Perspectives", Cahier N°28 du GIS GEMDEV, Paris Avril. PP 119-126.

30 En général, la présence de la firme dans un marché étranger débute par une représentation commerciale à travers un intermédiaire (importateur ou distributeur) ou par sa propre succursale commerciale. Sa pénétration peut s’intensifier et se diversifier par une vente de licence, par création de filiales, par des fusions-acquisitions ou même par le partenariat international (Mucchielli, 1998).

Figure 04 : Modalités d’exploitation d’un marché étranger

Source : Mucchielli J-L. (1998), Op cit. P 86.

Cette approche en termes d’étapes dans le processus d’internationalisation de l’entreprise ne peut être généralisée. Les différentes modalités de présence internationale des firmes dépendent de nombreux facteurs liés, entre autres, aux caractéristiques des marchés et des pays. Les firmes peuvent avoir des méthodes de pénétration très différentes selon leurs positions antérieures.

2.2.1. La Fusion-Acquisition (Brownfield)

Considérée comme la forme d’implantation la plus utilisée et visant à accroitre la présence dans le marché, la fusion-acquisition est un outil de développement des FMN dans leur processus de croissance externe. La fusion se présente comme le rapprochement de deux entités indépendantes dans l’objectif de créer une nouvelle entité, ou peut consister à l’absorption d’une entité par une autre. Les deux termes (fusion et acquisition) sont utilisés indifféremment, mais sur le plan Juridique, ce sont deux opérations différentes : on parle de fusion lorsque l’association de deux entreprises (ou plus) donne une nouvelle entreprise et d’acquisition lorsqu’une société dite ‘acquéreur’, achète une participation dans une société appelée ‘cible ou entreprise acquise’, lui donnant le contrôle dans celle-ci et devient ainsi sa filiale.

31 L’acquisition peut donner place à une fusion27qui offre à l’investisseur plusieurs atouts : - Des opportunités financières telles que des prix de rachat attractifs (des entreprises en difficulté) qui ne reflètent pas leur valeur réelle,

- Achat, sans délai, d’actifs représentant une activité entièrement constituée : des équipements avec une capacité de production et un réseau de distribution clé en main ;

- L’accès à des actifs intangibles (brevets, personnel qualifié, portefeuille clients etc);

- La réduction du nombre de concurrents.

2.2.2. Le Greenfield (Ex Nihilo)

Le greenfield investment est un terme anglais qui veut dire une implantation sur terre vierge.

C’est une création, ex nihilo, de filiale (commerciale, de production ou des unités de recherche-développement) possédée à 100% par la firme afin de réaliser la commercialisation, la production, la recherche ou la décision concernant ses propres produits. Cette forme d’investissement permet à la firme le contrôle des opérations effectuées en matière de normes de fabrication et de recrutements de compétences, ainsi que le libre choix de la localisation qui correspond le mieux à ses besoins en matière de coûts d’achat des terrains et d’incitations offertes par le pays d’accueil28.

Les IDE greenfield ont été largement utilisés lors des premières implantations des filiales américaines et japonaises en Europe. Pour le cas des Etats-Unis, par exemple, ils représentaient 62% des modes d’implantation des investissements à l’étranger durant la période 1951-1960, contre 55% en 1990-1994 (Mucchielli, 1998). Cela traduit une diminution quant à l’utilisation et l’importance de cette forme au profit d’autres modes plus efficaces.

2.2.3. Le partenariat interentreprises

L’accord de partenariat s’inscrit dans une logique offensive de développement. Il représente une nouvelle forme d’investissement et désigne des relations interentreprises afin de réaliser un projet commun, tout en conservant leur autonomie et leurs caractéristiques propres.

Ces partenariats touchent, principalement, la production, la commercialisation de produits et/ou services ou la recherche-développement sous diverses formes, telles que des prises de participation, des filiales communes, des alliances stratégiques, des licences ou d’autres formes. Ils peuvent également adopter une stratégie verticale, entre firmes complémentaires (vers l’amont ou vers l’aval) ou horizontale, entre concurrents.

27Aslanoff A. (2013), "La perception de la performance des fusions et acquisitions dans le secteur bancaire", thèse doctorat en sciences de gestion, Université Nice Sophia-Antipolis, Mars. PP 45-49.

28Delapierre M. et Milelli C. (1995), "Les Firmes Multinationales : des entreprises au cœur d'industries mondialisées", Vuibert, Paris, Juin. P 68-69

32 Les accords de coopération et de partenariat ont connu une prolifération considérable durant les années 80. Les contrats d’alliances et de joint-ventures par exemple, se sont accrus de 20%

dans la seconde moitié des années 1980 contre 5% dans la première moitié29.

Ainsi, la collaboration entre firmes représente sans doute un des caractéristiques de la stratégie des entreprises dans plusieurs secteurs industriels.

Section 02 : Les fondements théoriques d’internationalisation des firmes Face à l'importance du développement et de l’évolution des firmes, la question de leur internationalisation a fait l'objet de nombreuses recherches et approches, tant théoriques qu’empiriques. Leurs stratégies, étudiées dès les années 1960-1970 et basées sur la concurrence imparfaite des marchés, sont issues notamment du rapprochement entre les économies au niveau industriel et international. La plupart des modèles expliquent le processus d'internationalisation et justifient l'existence de FMN par des facteurs internes à l'entreprise.

Les contributions de Hymer, Vernon, Williamson et Dunning par exemple, se concentrent sur les mécanismes internes de l'entreprise et ignorent largement les échanges et interrelations entre firmes. Bien que d'autres approches aient été développées afin de justifier l'internationalisation des entreprises par les relations établies et les externalités qui en découlent.