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Int´egrales g´en´eralis´ees

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Academic year: 2022

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(1)

Int´egrales g´en´eralis´ees

Table des mati` eres

1 D´efinitions des int´egrales convergentes 2 2 Propri´et´es des int´egrales convergentes 5 3 Int´egrale g´en´eralis´ee d’une fonction

`

a valeurs positives 7

3.1 Une caract´erisation de l’int´egrabilit´e . . . 7 3.2 Fonctions de r´ef´erence . . . 8 3.3 Comparaison de l’int´egrabilit´e de deux fonctions . . . 9

4 Int´egrales absolument convergentes 10

5 Int´egrales semi-convergentes 11

6 Int´egration des relations de comparaison 12

7 Les espaces Lp(I,K) 14

8 Comparaison entre s´eries et int´egrales 15 9 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees. 17 9.1 Changement de variable . . . 17 9.2 Int´egration par parties . . . 18

(2)

Int´egrales g´en´eralis´ees 1 D´efinitions des int´egrales convergentes Notation.

Kd´esigne le corps R ou C.

I d´esigne un intervalle inclus dans Rde cardinal infini, etf est une application continue par morceaux deI dans K. Dans ce chapitre, on d´efinit R

If, lorsque I est un intervalle quelconque de R. Par exemple, on pourra avoir I = [0,+∞[, I =]0,1] ou I =R.

1 D´ efinitions des int´ egrales convergentes

D´efinition. Lorsque I = [a,+∞[, o`u a ∈ R, on dit que Z +∞

a

f(t)dt est convergente si et seulement si la fonction x7−→

Z x a

f(t)dt a une limite finie en +∞. Dans ce cas, on pose

Z +∞

a

f(t)dt= lim

x→+∞

Z x a

f(t)dt.

Autre notation utilis´ee : Z

[a,+∞[

f(t)dt.

Exemple.

Z x 0

e−tdt = [−e−t]x0 = 1−e−x −→

x→+∞ 1, donc Z +∞

0

e−tdt est une int´egrale convergente et

Z +∞

0

e−tdt= 1.

Interpr´etation g´eom´etrique, lorsque f est `a valeurs positives.

G´en´eralisation au cas d’un intervalle semi-ouvert

Lorsque I = [a, b[, o`u a ∈ R et b ∈]a,+∞[∪{+∞}, on dit que Z b

a

f(t)dt est convergente si et seulement si la fonction x7−→

Z x a

f(t)dt a une limite finie lorsque x tend vers b. Dans ce cas, on pose

Z b a

f(t)dt = lim

x→b

Z x a

f(t)dt.

Autre notation utilis´ee : Z

[a,b[

f(t)dt.

Lorsque I =]a, b], o`u b ∈ R et a ∈] − ∞, b[∪{−∞}, on dit que Z b

a

f(t)dt est convergente si et seulement si la fonction x7−→

Z b x

f(t)dt a une limite finie lorsque x tend vers a. Dans ce cas, on pose

Z b a

f(t)dt = lim

x→a

Z b x

f(t)dt.

Autre notation utilis´ee : Z

]a,b]

f(t)dt.

(3)

Int´egrales g´en´eralis´ees 1 D´efinitions des int´egrales convergentes Exemple.

Z x 0

√ 1

1−t2dt = [Arcsin(t)]x0 =Arcsin(x)−→

x→1

π 2, donc

Z 1 0

√ 1

1−t2dt est convergente et

Z 1 0

√ 1

1−t2dt= π 2. Exemple.

Z 1 x

dt

t = [lnt]1x−→

x→0 +∞, donc Z 1

0

dt

t est divergente.

Propri´et´e.

Supposons que I = [a, b[, o`u a∈R etb ∈]a,+∞[∪{+∞}. Soit c∈]a, b[.

AlorsR

[a,b[f converge si et seulement siR

[c,b[f converge, et en cas de convergence, on a Z b

a

f(t)dt= Z c

a

f(t)dt+ Z b

c

f(t)dt (relation de Chasles).

Notamment, la convergence deR

[a,b[f ne d´epend que du comportement def(t) lorsque t est au voisinage de b.

Supposons que I =]a, b], o`u b∈R et a∈]− ∞, b[∪{−∞}. Soitc∈]a, b[.

Alors R

]a,b]f converge si et seulement si R

]a,c]f converge, et en cas de convergence, on a

Z b a

f(t)dt = Z c

a

f(t)dt+ Z b

c

f(t)dt (relation de Chasles).

Notamment, la convergence deR

]a,b]f ne d´epend que du comportement def(t) lorsque t est au voisinage de a.

D´emonstration.

Supposons que I = [a, b[, o`ua ∈Ret b∈]a,+∞[∪{+∞}.

D’apr`es la relation de Chasles pour les int´egrales ordinaires, pour tout x ∈]a, b[, Z x

a

f(t)dt = Z c

a

f(t)dt + Z x

c

f(t)dt, donc Z x

a

f(t)dt admet une limite finie lorsque x tend vers b si et seulement si c’est le cas pour

Z x c

f(t)dt, et en cas de convergence, en faisant tendre x vers b, on obtient bien

Z b a

f(t)dt= Z c

a

f(t)dt+ Z b

c

f(t)dt.

On fait de mˆeme pour le second cas.

Propri´et´e. Soit a, b∈R aveca < b.

Supposons que I = [a, b[, quef est continue sur [a, b[ et quef(t) −→

t→b t∈[a,b[

`∈K. Alors f est continˆument prolongeable sur [a, b]. Dans ce cas, R

[a,b[f(t)dt est convergente et R

[a,b[f(t)dt=R

[a,b]f(t)dt : il s’agit donc d’une int´egrale ordinaire.

Supposons que I =]a, b], quef est continue sur ]a, b] et que f(t) −→

t→a t∈]a,b]

` ∈K. Alors f est continˆument prolongeable sur [a, b]. Dans ce cas, R

]a,b]f(t)dt est convergente et R

]a,b]f(t)dt=R

[a,b]f(t)dt : il s’agit donc d’une int´egrale ordinaire.

D´emonstration.

Le second cas se traitant de la mˆeme fa¸con, supposons queI = [a, b[

(4)

Int´egrales g´en´eralis´ees 1 D´efinitions des int´egrales convergentes et que f(t) −→

t→b t∈[a,b[

`∈K. Posons f(b) =l. Ainsi f est continue sur [a, b], donc l’applica- tion x7−→

Z x a

f(t)dt est une primitive de f. Elle est donc de classeC1 sur [a, b], donc en particulier elle est continue en b. Ainsi,

Z x a

f(t)dt −→

x→b x∈[a,b]

Z

[a,b]

f(t)dt.

Exemple.

Z 1 0

tlntdtest une int´egrale ordinaire cartlnt−→

t→0 x>0

0, donc on peut prolon- ger continˆument t7−→tlnt sur [0,1].

Cas d’un intervalle ouvert : On suppose que I =]a, b[, avec −∞ ≤ a < b≤ +∞.

On fixe c∈]a, b[. On dit que Z b

a

f(t)dt est convergente si et seulement si, Z c

a

f(t)dt et Z b

c

f(t)dt sont convergentes (propri´et´e ind´ependante du choix de c) et dans ce cas, on pose

Z b a

f(t)dt = Z c

a

f(t)dt+ Z b

c

f(t)dt, quantit´e ind´ependante du choix dec.

Cette derni`ere ´egalit´e sera ´egalement appel´ee une relation de Chasles.

D´emonstration.

Soitd∈]a, b[. D’apr`es la propri´et´e pr´ec´edente, Z c

a

f(t)dtet Z b

c

f(t)dtsont convergentes si et seulement si

Z d a

f(t)dt et Z b

d

f(t)dt sont convergentes, et en cas de convergence, Z c

a

f(t)dt+ Z b

c

f(t)dt = Z d

a

f+ Z c

d

f

+ Z d

c

f+ Z b

d

f

= Z d

a

f(t)dt+ Z b

d

f(t)dt.

Exemple.

Z x 0

dt

1 +t2 = [Atan(t)]x0 = Atan(x) −→

x→+∞

π 2, donc

Z +∞

0

dt

1 +t2 est conver- gente et

Z +∞

0

dt

1 +t2 = π 2. De mˆeme,

Z 0 x

dt

1 +t2 = [Atan(t)]0x = −Atan(x) −→

x→−∞

π

2, donc Z 0

−∞

dt

1 +t2 est conver- gente et

Z 0

−∞

dt

1 +t2 = π 2. Ainsi,

Z +∞

−∞

dt

1 +t2 est convergente et Z +∞

−∞

dt

1 +t2 =π.

Exemple.

Z x

−x

t

1 +t2dt= 0 −→

x→+∞0, car t7−→ t

1 +t2 est impaire, mais Z +∞

−∞

t 1 +t2dt diverge car

Z x 0

t

1 +t2 = [1

2ln(1 +t2)]x0 −→

x→+∞+∞.

Remarque. On suppose que I =]a, b[ avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞ et que Rb a f est convergente. On suppose ´egalement que f est continue surI et on note F l’une de ses

(5)

Int´egrales g´en´eralis´ees 2 Propri´et´es des int´egrales convergentes primitives. Alors

Z β α

f(t)dt −→

α→a β ´etant fix´e

Z β a

f(t)dt −→

β→b

Z b a

f(t)dt.

Ainsi, Z b

a

f(t)dt = lim

β→bF(β)−lim

α→aF(α)= [F (t)]ba .

Remarque. LorsqueI = [a, b] aveca, b∈Reta≤b, on conviendra queRb

a f(t)dtest toujours convergente.

On peut d’ailleurs montrer que Z x

a

f(t)dt−→

x→b

Z b a

f et que Z b

x

f(t)dt−→

x→a

Z b a

f. Ainsi, on dispose de la notion de “convergence de R

If” quel que soit l’intervalle I et quelle que soit la fonction f continue par morceaux sur I. De plus, en cas de conver- gence, on a d´efini la valeur de R

If.

Remarque. Comme pour les int´egrales ordinaires, dans le cadre des int´egrales g´en´eralis´ees, on convient que Ra

b f(t)dt=−Rb

a f(t)dt (en cas de convergence).

2 Propri´ et´ es des int´ egrales convergentes

Lin´earit´e :Soit f et g deux applications continues par morceaux sur I et soitα∈K. SiR

If etR

Ig sont convergentes, alors R

I(αf +g) est convergente et l’on a : Z

I

(αf +g) = α Z

I

f + Z

I

g.

D´emonstration.

C’est connu lorsque I est compact.

Supposons que I est semi-ouvert. Par exemple I = [a, b[ avec −∞< a < b≤+∞ : Pour tout x ∈]a, b[, Rx

a(αf +g) = αRx

a f +Rx

a g, or par hypoth`ese, Rx a f −→

x→b

Rb a f et Rx

a g −→

x→b

Rb

a g donc Rx

a(αf +g)−→

x→b αRb

a f +Rb

ag, ce qu’il fallait d´emontrer.

Supposons maintenant queI =]a, b[ avec −∞ ≤a < b≤+∞. Fixonsc∈]a, b[.

Ce qui pr´ec`ede montre queRc

a(αf+g) etRb

c(αf+g) sont convergentes, doncRb

a(αf+g) est convergente, et

Rb

a(αf +g) =Rc

a(αf+g) +Rb

c(αf +g)

=αRc

a f +Rc

ag+αRb

c f +Rb c g

=α(Rc

a f+Rb

c f) + (Rc

a g+Rb c g)

=αRb

a f+Rb ag.

Traduction alg´ebrique : L’ensemble E des applications continues par morceaux sur I telles que R

If converge est un sous-espace vectoriel de F(I,K) et l’application f 7−→R

If est une forme lin´eaire sur E.

Positivit´e : SiR

If converge et si f est `a valeurs positives, alors R

If ≥0.

(6)

Int´egrales g´en´eralis´ees 2 Propri´et´es des int´egrales convergentes D´emonstration.

Lorsque I =]a, b] ou I = [a, b[,R

If est une limite d’int´egrales ordinaires de f, qui sont positives car f est positive, donc R

If ≥0.

Croissance de l’int´egrale g´en´eralis´ee : Si f etg sont deux applications continues par morceaux sur I `a valeurs r´eelles telles que ∀t ∈ I, f(t) ≤ g(t), alors en cas de convergence des int´egrales, R

If ≤R

Ig.

D´emonstration.

g−f est `a valeurs positives, donc 0≤R

I(g−f) =R

Ig−R

If.

Propri´et´e.

Supposons que I = [a, b[ avec −∞< a < b≤+∞.

On suppose que f est continue et que R

If est convergente.

Alorsx7−→Rb

xf(t)dt est de classe C1 et d dx

Z b x

f(t)dt

=−f(x).

Supposons que I =]a, b] avec −∞ ≤a < b <+∞.

On suppose que f est continue et que R

If est convergente.

Alorsx7−→Rx

a f(t)dt est de classe C1 et d dx

Z x a

f(t)dt

=f(x).

D´emonstration.

Supposons queI = [a, b[ avec −∞< a < b≤+∞, le second cas se traitant de la mˆeme fa¸con. Fixons c∈]a, b[. Alors d’apr`es la relation de Chasles,

Rb

x f(t)dt=Rc

x f(t)dt+Rb

c f(t)dt =−Rx

c f(t)dt+Rb

c f(t)dt, or x7−→Rx

c f(t)dt est une primitive def surI, donc elle est de classeC1 et d

dx Z x

c

f(t)dt

=f(x), ce qui permet de conclure.

Exemple. d dx

Z +∞

x

e−tdt

=−e−x. Propri´et´e. On suppose que

— f est `a valeurs positives,

— f est continue,

— R

If est convergente etR

If = 0.

Alorsf est identiquement nulle sur I :∀t ∈I, f(t) = 0.

D´emonstration.

C’est connu lorsque I est compact.

Supposons que I = [a, b[ avec −∞< a < b≤+∞. Soit x∈I. D’apr`es la positivit´e de l’int´egrale g´en´eralis´ee, 0≤Rx

a f ≤Rx a f+Rb

x f =Rb

af = 0, doncRx

a f = 0, maisf/[a,x]

est continue et positive, donc d’apr`es un th´eor`eme portant sur les int´egrales ordinaires, f/[a,x] est identiquement nulle, donc f(x) = 0.

On raisonne de mˆeme lorsque I =]a, b] avec −∞ ≤a < b <+∞.

Supposons enfin que I =]a, b[ avec −∞ ≤a < b≤+∞. Fixons c∈]a, b[. D’apr`es la relation de Chasles et la positivit´e des int´egrales g´en´eralis´ees, on a :

(7)

Int´egrales g´en´eralis´ees

3 Int´egrale g´en´eralis´ee d’une fonction

`

a valeurs positives 0 =Rb

a f =Rc a f+Rb

c f,Rc

af ≥0 etRb

c f ≥0, donc 0 =Rc

a f =Rb

c f et les cas pr´ec´edents permettent de conclure.

3 Int´ egrale g´ en´ eralis´ ee d’une fonction

` a valeurs positives

3.1 Une caract´ erisation de l’int´ egrabilit´ e

Notation. Pour tout ce paragraphe, I est un intervalle quelconque et f est une application continue par morceaux de I dans K.

On suppose que, pour tout t ∈I, f(t)≥0.

D´efinition. On dit que f est int´egrable sur I si et seulement siR

If est convergente.

Propri´et´e. On suppose que I = [a, b[ o`u −∞< a < b≤+∞.

Rb

a f est convergente si et seulement si l’applicationx7−→Rx

a f(t)dtest major´ee et dans ce cas,

Z

[a,b[

f(t)dt= sup

x∈[a,b[

Z x a

f(t)dt.

D´emonstration.

x7−→Rx

a f(t)dtest croissante d’apr`es la relation de Chasles et la positivit´e de l’int´egrale, donc il suffit d’appliquer le th´eor`eme de la limite monotone.

Remarque. Lorsque Rb

a f n’est pas convergente, Rx

a f(t)dt −→

x→b x∈[a,b[

+∞.

Propri´et´e. On suppose que I =]a, b] o`u −∞ ≤a < b <+∞.

Rb

a f est convergente si et seulement si l’applicationx7−→Rb

x f(t)dtest major´ee et dans ce cas,

Z

[a,b[

f(t)dt= sup

x∈]a,b]

Z b x

f(t)dt.

D´emonstration.

x 7−→ Rb

x f(t)dt est d´ecroissante d’apr`es la relation de Chasles et la positivit´e de l’int´egrale, donc il suffit d’appliquer le th´eor`eme de la limite monotone.

Remarque. Lorsque Rb

a f n’est pas convergente, Rb

x f(t)dt −→

x→b x∈[a,b[

+∞.

Remarque. Soit u= (un)n∈N ∈(R+)N. On note f l’application de R+ dans R+ telle que, pour toutt∈R+,f(t) = uE(t), o`uE(t) d´esigne la partie enti`ere det.f est continue par morceaux sur R+.

R+∞

0 f est convergente si et seulement si la suite Z n

0

f

n∈N

=

n−1

X

k=0

uk

!

n∈N

est major´ee, donc si et seulement si la s´erie P

un converge.

Il y a donc un lien assez ´etroit entre la convergence d’une int´egrale et la convergence d’une s´erie. C’est pourquoi ce chapitre pr´esentera beaucoup de similitudes avec le chapitre “s´eries de vecteurs”. Cependant, il y a quelques diff´erences :

(8)

Int´egrales g´en´eralis´ees

3 Int´egrale g´en´eralis´ee d’une fonction

`

a valeurs positives Exercice. A l’aide des fonctions peignes, montrer qu’il est possible de construire une applicationf : [a,+∞[−→R+, continue et int´egrable surR+ telle quef(t) ne tend pas vers 0 lorsquet tend vers +∞.

Solution :

Propri´et´e. Soit I0 un sous-intervalle de I. Si f est int´egrable sur I, alors f est int´egrable sur I0 et R

I0f ≤R

If. D´emonstration.

Envisager les diff´erents cas et utiliser la relation de Chasles.

3.2 Fonctions de r´ ef´ erence

Propri´et´e. Soit α∈R. L’applicationt7−→ 1

tα est int´egrable sur [1,+∞[ si et seulement si α >1.

Soit (a, b)∈R2 avec a < b.

L’applicationt7−→ 1

(t−a)α est int´egrable sur ]a, b] si et seulement si α <1.

Soit (a, b)∈R2 avec a < b.

L’applicationt7−→ 1

(b−t)α est int´egrable sur [a, b[ si et seulement si α <1.

D´emonstration.

• Soit x > 1. Si α 6= 1, Z x

1

dt

tα = x1−α−1

1−α et cette quantit´e admet une limite finie lorsque x tend vers +∞ si et seulement siα >1.

Siα= 1, Z x

1

dt

t = ln(x) qui n’admet pas de limite finie lorsque xtend vers +∞. Ainsi L’application t7−→ 1

tα est int´egrable sur [1,+∞[ si et seulement si α >1.

• Soit x ∈]a, b[. Si α 6= 1, Z b

x

dt

(t−a)α = (b−a)1−α−(x−a)1−α

1−α et cette quantit´e admet une limite lorsque xtend vers a si et seulement siα <1.

Si α = 1, Z b

x

dt

t−a = ln(b−a)−ln(x−a) qui n’admet pas de limite finie lorsque x tend vers a. Ainsi L’application t 7−→ 1

(t−a)α est int´egrable sur ]a, b] si et seulement si α <1.

• La derni`ere partie de l’´enonc´e se d´emontre de la mˆeme fa¸con.

Exemple. L’application t7−→ 1

t2 est-elle int´egrable sur R+?

(9)

Int´egrales g´en´eralis´ees

3 Int´egrale g´en´eralis´ee d’une fonction

`

a valeurs positives

3.3 Comparaison de l’int´ egrabilit´ e de deux fonctions

Propri´et´e. Soit g :I −→R+ une seconde application continue par morceaux.

Si pour tout x∈I, 0≤f(x)≤g(x) et si g est int´egrable sur I, alors f est aussi int´egrable et R

If ≤R

Ig.

D´emonstration.

C’est connu lorsque I est compact.

Supposons que I = [a, b[ avec −∞< a < b≤+∞.

Pour tout x∈[a, b[, Rx

a f(t)dt≤Rx

a g(t)dt ≤Rb

a g(t)dt, car Rb

a g ´etant suppos´ee conver- gente avec g positive, Rb

a g = sup

x∈[a,b[

Z x a

g.

Ainsix7−→Rx

a f est major´ee, orf est positive, doncRb

a f est convergente et par passage

`

a la limite dans l’in´egalit´e pr´ec´edente, Rb

af ≤Rb a g.

Lorsque I =]a, b] avec −∞ ≤a < b <+∞, le raisonnement est analogue.

Supposons que I =]a, b[ avec −∞ ≤a < b≤+∞. Fixons c∈]a, b[.

Ce qui pr´ec`ede montre que Rc

a f et Rb

c f convergent, avec Rc

af ≤ Rc

a g et Rb

c f ≤ Rb c g.

On conclut en sommant ces deux in´egalit´es.

Notation. f etϕ sont deux applications de I dans R, `a valeurs positives.

On suppose que I = [a, b[ o`u a ∈ R et b ∈ R, avec a < b ou a > b : on utilise ici la convention suivante [a, b[=]b, a], sans tenir compte de l’ordre entrea et b.

Lorsque l’on fera tendre xvers b, il sera toujours sous-entendu que x tend vers b pour x appartenant `a [a, b[.

Th´eor`eme.

Supposons que f(x) =

x→b O(ϕ(x)) au voisinage deb.

Siϕ est int´egrable, alorsf est int´egrable.

D´emonstration.

Il existe C ≥ 0 et c ∈]a, b[ tel que pour tout t ∈ [c, b[, 0 ≤ f(t) ≤ Cϕ(t). Or Cϕ est int´egrable sur [c, b[, doncf est int´egrable sur [c, b[. Ainsi f est int´egrable sur [a, b[.

Th´eor`eme.

Supposons que f(t) ∼

t→bϕ(t).

Alorsf est int´egrable si et seulement si ϕest int´egrable.

D´emonstration.

Sif ∼ϕ, alors f =O(ϕ) et ϕ=O(f).

Exemple. Int´egrabilit´e de t7−→ 1

√1−t3 sur [0,1[.

Au voisinage de 1, 1

√1−t3 = 1

p(1−t)(1 +t+t2) ∼

1

√ 1 3√

1−t, or t7−→ 1

√1−t est int´egrable et positive sur [0,1[, donc t7−→ 1

√1−t3 est int´egrable sur [0,1[.

(10)

Int´egrales g´en´eralis´ees 4 Int´egrales absolument convergentes Exemple. Soit (α, β)∈R2. On souhaite ´etudier l’int´egrabilit´e de t 7−→ 1

tα|lnt|β sur [e,+∞[ et sur ]0,1e] respectivement.

• Etude sur [e,+∞[.

Premier cas. Si α > 1, il existe γ ∈]1, α[. Or 1

tαlnβt = o

+∞

1 tγ

et t 7−→ 1 tγ est int´egrable sur [e,+∞[, donc t7−→ 1

tαlnβt est int´egrable sur [e,+∞[.

Deuxi`eme cas. Si α < 1. 1 t = o

+∞

1 tαlnβt

et t 7−→ 1

t n’est pas int´egrable sur [e,+∞[, donc t7−→ 1

tαlnβt n’est pas int´egrable sur [e,+∞[.

Troisi`eme cas. Siα = 1.

Z x e

dt tlnβt =

ln1−βt 1−β

x

e

siβ 6= 1 [ln(lnt)]xe siβ = 1

, donc t7−→ 1 tlnβt est int´egrable sur [e,+∞[ si et seulement si β >1.

• Etude sur ]0,1e].

Pour tout x∈]0,1e[, en posantt = u1 (ce qui est possible caru7−→ 1u est de classeC1), Z 1e

x

dt tα|lnt|β =

Z e

1 x

duu2

u−αlnβu = Z 1x

e

du

u2−αlnβu, donc t 7−→ 1

tα|lnt|β est int´egrable sur ]0,1e] si et seulement si 2−α >1, ou 2−α= 1 etβ >1, c’est-`a-dire si et seulement si α <1, ou α= 1 et β >1.

4 Int´ egrales absolument convergentes

Notation. On rappelle que I est un intervalle quelconque de R et que f est une application continue par morceaux de I dans K.

D´efinition.

On dit que R

If(t)dt est absolument convergente si et seulement si R

I|f(t)|dt est convergente.

On dit quef est int´egrable surI si et seulement siR

If(t)dt est absolument conver- gente, c’est-`a-dire si et seulement si t 7−→ |f(t)| est int´egrable en tant que fonction `a valeurs positive.

Th´eor`eme. L’absolue convergence implique la convergence.

D´emonstration.

On suppose que R

If est absolument convergente, c’est-`a-dire que f est int´egrable sur I.

Supposons d’abord que f est `a valeurs r´eelles.

Pour tout x∈I, on posef+(x) = max(f(x),0) etf(x) = max(−f(x),0).

En discutant selon le signe de f(x),

on montre que f+(x) = 12(|f(x)|+f(x)) et f(x) = 12(|f(x)| −f(x)).

(11)

Int´egrales g´en´eralis´ees 5 Int´egrales semi-convergentes En particulier, ces formules prouvent que f+ et f sont deux applications continues par morceaux sur I, que f =f+−f et|f|=f++f.

Ainsi 0 ≤ f+ ≤ |f| et 0 ≤ f ≤ |f|, donc R

If+ et R

If sont convergentes, or f =f+−f, donc par lin´earit´e, R

If est convergente.

Supposons maintenant que f est `a valeurs complexes. Alors les applications Re(f) etIm(f) sont continues par morceaux sur I, `a valeurs dans R.

De plus, pour tout x ∈ I, 0 ≤ |Re(f(x))| ≤ |f(x)| et 0 ≤ |Im(f(x))| ≤ |f(x)|.

AinsiR

IRe(f) etR

IIm(f) sont absolument convergentes, donc convergentes d’apr`es le point pr´ec´edent, or f = Re(f) +iIm(f), donc par lin´earit´e, R

If est convergente.

Remarque. La r´eciproque est fausse : c’est l’objet du paragraphe suivant.

Propri´et´e. In´egalit´e triangulaire. Si f est int´egrable sur I, alors

Z

I

f

≤ Z

I

|f|.

D´emonstration.

C’est connu lorsque I est compact.

Si I = [a, b[ avec −∞< a < b ≤+∞, pour tout x∈]a, b[, |Rx

a f(t)dt| ≤ Rx

a |f(t)|dt et on conclut en faisant tendre xvers b.

Idem lorsqueI =]a, b] avec −∞ ≤a < b <+∞.

Lorsque I =]a, b[ avec −∞ ≤a < b ≤+∞, fixons c∈]a, b[ :

|Rb

a f|=|Rc

af +Rb

c f| ≤ |Rc

af|+|Rb

c f|, donc d’apr`es les cas pr´ec´edents,

|Rb

a f| ≤Rc

a |f(t)|dt+Rb

c |f(t)|dt=Rb

a|f(t)|dt.

5 Int´ egrales semi-convergentes

D´efinition. On dit que R

If est semi-convergente lorsqu’elle est convergente sans ˆetre absolument convergente.

Exemple. Montrons que Z +∞

1

sint

t dt est semi-convergente.

Soit A >1. En int´egrant par parties, on obtient que Z A

1

sint t dt=

−cost t

A 1

− Z A

1

cost t2 dt.

Or

cost t2

≤ 1

t2, ett 7−→ 1

t2 est int´egrable sur [1,+∞[, donc t 7−→ cost

t2 est int´egrable sur [1,+∞[. On en d´eduit que

Z A 1

sint

t dt −→

A→+∞cos 1− Z +∞

1

cost t2 dt.

Pour tout t ∈ [1,+∞[,

sint t

≥ sin2t

t = 1−cos 2t

2t . De mˆeme que ci-dessus, on montrerait que la quantit´e

Z A 1

cos 2t

t dtadmet une limite finie lorsqueAtend vers +∞.

(12)

Int´egrales g´en´eralis´ees 6 Int´egration des relations de comparaison De plus,t7−→ 1t n’est pas int´egrable sur [1,+∞[ et est positive, donc

Z A 1

dt

t −→

A→+∞+∞.

On en d´eduit que Z A

1

sint t

A→+∞−→ +∞, donc que f n’est pas int´egrable sur [1,+∞[, alors que

Z A 1

f(t)dt admet une limite lorsqueA tend vers +∞.

Ainsi, Z +∞

1

sin(t)

t dt est une int´egrale impropre.

6 Int´ egration des relations de comparaison

Notation. f etϕ sont deux applications de I dans K.

On suppose que I = [a, b[ o`ua ∈R et b∈R, avec a < b ou a > b.

Lorsque l’on fera tendre xvers b, il sera toujours sous-entendu que x tend vers b pour x appartenant `a [a, b[.

Th´eor`eme. On suppose que ϕ est `a valeurs positives.

1) On suppose que ϕest int´egrable sur [a, b[.

Sif =O

b (ϕ), alorsf est int´egrable sur [a, b[ et Rb

x f(t)dt =O

b

Rb

xϕ(t)dt . Sif =o

b (ϕ), alors f est int´egrable sur [a, b[ et Rb

x f(t)dt=o

b

Rb

x ϕ(t)dt . Sif ∼

b ϕ, alors f est int´egrable sur [a, b[ et Rb

xf(t)dt∼

b

Rb

xϕ(t)dt.

2) On suppose que ϕn’est pas int´egrable sur [a, b[.

Si f =O

b (ϕ), alorsRx

a f(t)dt=O

b

Rx

a ϕ(t)dt . Si f =o

b (ϕ), alors Rx

a f(t)dt=o

b

Rx

a ϕ(t)dt . Si f ∼

b ϕ, alors Rx

a f(t)dt ∼

b

Rx

a ϕ(t)dt.

D´emonstration.

1) On suppose que ϕ est int´egrable sur [a, b[.

Pour simplifier, on suppose que a < b, l’autre cas ´etant similaire.

Supposons que f =O(ϕ).

Il existeC ≥0 et c∈]a, b[ tel que pour tout t ∈[c, b[,|f(t)| ≤Cϕ(t).

Soit x∈[c, b[.|Rb

xf(t)dt| ≤Rb

x |f(t)|dt≤CRb

xϕ(t)dt, donc Rb

x f(t)dt=O Rb

x ϕ(t)dt

. Supposons que f =o(ϕ). Soitε >0.

Il existec∈]a, b[ tel que pour tout t∈[c, b[,|f(t)| ≤εϕ(t).

Soit x∈[c, b[.|Rb

xf(t)dt| ≤Rb

x |f(t)|dt≤εRb

x ϕ(t)dt, doncRb

x f(t)dt =o Rb

xϕ(t)dt

. Supposons que f ∼ϕ. Alors f −ϕ=o(ϕ), donc Rb

x(f(t)−ϕ(t))dt =o Rb

x ϕ(t)dt , ce qui prouve queRb

x f(t)dt ∼Rb

x ϕ(t)dt.

(13)

Int´egrales g´en´eralis´ees 6 Int´egration des relations de comparaison 2) On suppose que ϕ n’est pas int´egrable sur [a, b[.

Supposons que f =O(ϕ).

Il existeC ≥0 et c∈]a, b[ tel que pour tout t ∈[c, b[,|f(t)| ≤Cϕ(t).

Soit x∈[c, b[.|Rx

a f(t)dt| ≤Rx

a |f(t)|dt =Rc

a |f(t)|dt+Rx

c |f(t)|dt≤CRx

a ϕ(t)dt+D, o`u D = Rc

a |f(t)|dt−CRc

aϕ(t)dt. Or Rx

a ϕ(t)dt −→

x→b x∈[a,b[

+∞, car ϕ n’est pas int´egrable, donc il existe d∈]a, b[ tel que pour tout x∈[d, b[, Rx

a ϕ(t)dt≥D.

Ainsi, si x∈[max(c, d), b[,

|Rx

a f(t)dt| ≤(C+ 1)Rx

a ϕ(t)dt, ce qui prouve que Rx

a f(t)dt=O Rx

a ϕ(t)dt . Supposons que f =o(ϕ). Soitε >0.

Il existec∈]a, b[ tel que pour tout t∈[c, b[,|f(t)| ≤ 2εϕ(t).

Soitx∈[c, b[.|Rx

a f(t)dt| ≤Rx

a |f(t)|dt=Rc

a |f(t)|dt+Rx

c |f(t)|dt≤ ε2Rx

a ϕ(t)dt+D, o`u D=Rc

a |f(t)|dt−ε2Rc

aϕ(t)dt. OrRx

a ϕ(t)dt −→

x→b x∈[a,b[

+∞, donc il existed∈]a, b[ tel que pour tout x ∈ [d, b[, Rx

a ϕ(t)dt ≥ 2D

ε . Ainsi, si x ∈ [max(c, d), b[, |Rx

a f(t)dt| ≤ εRx

a ϕ(t)dt, ce qui prouve queRx

a f(t)dt=o Rx

a ϕ(t)dt . Lorsque f ∼ϕ, on raisonne comme `a la fin du 1) , pour montrer que

Rx

a f(t)dt ∼Rx

a ϕ(t)dt.

Remarque. Si l’on fait le lien entre ce th´eor`eme et le th´eor`eme de sommation des relations de comparaison (vu dans le chapitre “s´eries de complexes”), il apparaˆıt que Rx

a f(t)dt pour x au voisinage de b est `a consid´erer comme une “somme partielle” et que Rb

x f(t)dt pourx au voisinage de b est `a consid´erer comme un reste de Cauchy.

Exemple. Pour x au voisinage de +∞, Z x

e

dt

lnt ∼ x ln(x). En effet, en int´egrant par parties, on obtient que

Z x e

dt lnt =

t lnt

x e

+ Z x

e

dt ln2t. Au voisinage de +∞, 1

t =o 1

lnt

, donct7−→ 1

lnt n’est pas int´egrable sur [e,+∞[, or 1

ln2t =o 1

lnt

, donc d’apr`es le th´eor`eme d’int´egration des relations de comparaison, au voisinage de +∞,

Z x e

dt ln2t =o

Z x e

dt lnt

. Ainsi

Z x e

dt

lnt = x

lnx−e+o Z x

e

dt lnt

. Ainsi

Z x e

dt

lnt ∼ x

ln(x) −e∼ x ln(x).

(14)

Int´egrales g´en´eralis´ees 7 Les espacesLp(I,K)

7 Les espaces L

p

(I, K )

D´efinition. On note L1(I,K) l’ensemble des applications continuesdeI dansKqui sont int´egrables sur I. C’est un sous-espace vectoriel de C(I,K). On munitL1(I,K) de

la norme de la convergence en moyenne, d´efinie par ∀f ∈L1(I,K) kfk1 =

Z

I

|f(t)|dt.

D´emonstration.

Soit (f, g)∈L1(I,K)2 et (α, β)∈K2.

Pour tout t ∈ I, |αf(t) +βg(t)| ≤ |α||f(t)|+|β||g(t)|, or t 7−→ |f(t)| et t 7−→ |g(t)|

sont int´egrables sur I, donc αf +βg ∈L1(I,K). De plus, L1(I,K)6=∅, donc c’est un sous-espace vectoriel de C(I,K).

Pour montrer que k.k1 est bien une norme, d´etaillons le seul point d´elicat.

Soit f ∈ L1(I,K) telle que kfk1 = 0. Alors t 7−→ |f(t)| est une application continue, positive et dont l’int´egrale sur I est nulle. D’apr`es une propri´et´e du paragraphe 2, on en d´eduit que t7−→ |f(t)| est identiquement nulle sur I, ce qui prouve que f = 0.

D´efinition. On note L(I,K) l’ensemble des applications continues de I dans K qui sont born´ees sur I. C’est un sous-espace vectoriel de C(I,K). On munit L(I,K) de

la norme de la convergence uniforme, d´efinie par ∀f ∈L(I,K) kfk = sup

t∈I

|f(t)|.

D´emonstration.

Exercice.

D´efinition. On note L2(I,K) l’ensemble des applications continues de I dans K dont le carr´e est int´egrable sur I. C’est un sous-espace vectoriel deC(I,K). On munit L2(I,K) de

la norme de la convergence en moyenne quadratique, d´efinie par ∀f ∈L2(I,K) kfk2 =

sZ

I

|f(t)|2dt.

De plus, le produit de deux ´el´ements deL2(I,K) est un ´el´ement de L1(I,K) . D´emonstration.

• Soient (f, g)∈L2(I,K).|f g| ≤ 12(|f|2+|g|2), doncf g est int´egrable sur I.

• Soit (α, β) ∈ K2. (αf +βg)2 = α2f22g2 + 2αβf g, donc αf +βg ∈ L2(I,K).

De plus le carr´e de l’application identiquement nulle est int´egrable, doncL2(I,K)6=∅.

AinsiL2(I,K) est un sous-espace vectoriel de C(I,K).

• Supposons d’abord que K=R :

on pose ϕ: L2(I,R)×L2(I,R) −→ R (f, g) 7−→ R

If(t)g(t)dt. Montrons que ϕest un produit scalaire sur L2(I,R).

D’apr`es le premier point, si (f, g)∈L2(I,R), ϕ(f, g) est correctement d´efini.

(15)

Int´egrales g´en´eralis´ees 8 Comparaison entre s´eries et int´egrales Soit ((f, f0, g, g0),(α, β))∈L2(I,K)4 ×R2. D’apr`es la lin´earit´e des int´egrales, R

I(αf +βf0)g =αR

If g+βR

If0g etR

If(αg+βg0) = αR

If g+βR

If g0, ainsi ϕest une forme bilin´eaire de L2(I,R).

Soit (f, g)∈L2(I,K)2.R

If g =R

Igf ,donc ϕest une forme bilin´eaire sym´etrique.

Soit f ∈L2(I,R). ϕ(f, f) =R

If(t)2dt≥0, donc ϕest positive.

Soit f ∈L2(I,R) telle que ϕ(f, f) = 0.

Alors I −→ R

t 7−→ f(t)2 est continue, positive et d’int´egrale nulle, donc f = 0.

Ainsiϕ est une forme d´efinie.

On a montr´e que ϕest un produit scalaire.

Alorsk.k2 est bien une norme en tant que norme associ´ee `a ce produit scalaire.

• Supposons maintenant queK=C.

On montre facilement que k.k2 est positive, homog`ene et d´efinie. Soit f, g∈L2(I,C).

kf +gk2 = rZ

I

|f(t) +g(t)|2dt ≤ rZ

I

(|f(t)|+|g(t)|)2dt=kf˜+ ˜gk2,

o`u ˜f : t 7−→ |f(t)| et ˜g : t 7−→ |g(t)|. Or ˜f et ˜g sont `a valeurs r´eelles, donc d’apr`es le point pr´ec´edent, kf+gk2 ≤ kfk˜ 2 +k˜gk2 =kfk2+kgk2

8 Comparaison entre s´ eries et int´ egrales

Th´eor`eme. Soitn0 ∈Netf : [n0,+∞[−→Rune application continue par morceaux, que l’on suppose positive et d´ecroissante. Pour tout n∈N avecn ≥n0+ 1,

on pose wn= Z n

n−1

f(t)dt−f(n) = Z n

n−1

(f(t)−f(n))dt.

Alors la s´erie P

wn converge, donc P

f(n) converge si et seulement si Z +∞

n0

f(t)dt converge.

Interpr´etation graphique.

D´emonstration.

Soit n≥n0+ 1 : pour toutt∈[n−1, n],f(n)≤f(t)≤f(n−1), donc f(n) =

Z n n−1

f(n)dt≤ Z n

n−1

f(t)dt ≤ Z n

n−1

f(n−1)dt=f(n−1).

Ainsi, 0≤wn≤f(n−1)−f(n).

La suite (f(n)) est d´ecroissante et minor´ee par 0, donc elle converge, donc la s´erie t´elescopique P

(f(n−1)−f(n)) converge, donc P

wn converge ´egalement.

Or pour n > n0,

n

X

k=n0+1

wk = Z n

n0

f(t)dt−

n

X

k=n0+1

f(k), donc P

f(n) converge si et seulement si la suite

Rn

n0f(t)dt

converge, or cette suite est croissante, donc elle converge si et seulement si elle est major´ee, donc si et seulement si l’application x7−→Rx

n0f(t)dtest major´ee, c’est-`a-dire si et seulement sifest int´egrable sur [n0,+∞[.

(16)

Int´egrales g´en´eralis´ees 8 Comparaison entre s´eries et int´egrales Exemple. Nature des s´eries de Bertrand, X

n≥2

1 nαlnβn.

• Lorsque α6= 1, on sait conclure rapidement en faisant intervenir un r´eel β ∈]1, α[.

• On suppose que α= 1.

Siβ <0, 1 n =O

1 nlnβn

, donc la s´erie de Bertrand est divergente.

On suppose maintenant que β ≥0. Ainsi l’application f : [2,+∞[ −→ R

t 7−→ 1

tlnβt

est d´ecroissante et positive.

La s´erie de Bertrand est donc convergente si et seulement sif est int´egrable sur [2,+∞[.

Or, pour tout x > 2, Z x

2

dt tlnβt =

ln1−βt 1−β

x

2

siβ 6= 1 [ln lnt]x2 si β = 1

, donc la s´erie converge si et seulement si β >1.

Exercice. Proposer un algorithme pour calculer une valeur approch´ee de π2 6 `a 10−4 pr`es, en admettant que π2

6 =

+∞

X

n=1

1 n2. Solution.Posons AN =

N

X

n=1

1

n2 etRN =

+∞

X

n=N+1

1 n2. Un premier algorithme consiste `a approcher π2

6 par AN, o`uN est choisi de sorte que|RN| ≤10−4.

Cependant, comme il n’est pas question de rechercher une valeur exacte de RN, il est n´ecessaire de disposer d’un majorant de RN.

Appliquons la technique de comparaison entre s´eries et int´egrales : Pour tout t ∈ [1,+∞[, posons f(t) = 1

t2. Ainsi f est une application continue, positive et d´ecroissante d´efinie sur [1,+∞[.

Soit n ∈ N. Pour tout t ∈ [n, n+ 1], f(n+ 1)≤ f(t) ≤ f(n), puis en int´egrant entre n et n + 1, f(n + 1) ≤

Z n+1 n

f(t)dt ≤ f(n). Ensuite, en sommant ces in´egalit´es pour n variant de N `a +∞, on obtient : RN

Z +∞

N

dt

t2 ≤RN + 1 N2. Ainsi, pour toutN ∈N,− 1

N2+ Z +∞

N

dt

t2 ≤RN ≤ Z +∞

N

dt t2, mais

Z +∞

N

dt t2 = 1

N, donc 1

N − 1

N2 ≤RN ≤ 1 N.

Avec ce premier algorithme, il faut donc choisir N de sorte que N1 ≤ 10−4, soit N ≥10000.

(17)

Int´egrales g´en´eralis´ees 9 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees.

Cependant, la minoration de RN montre que l’on commet ainsi une erreur syst-

´ematique de l’ordre de 1 N.

On a donc int´erˆet `a choisir comme valeur approch´ee de π2

6 la quantit´e AN + 1 N. L’erreur commise est alors RN − 1

N, or − 1

N2 ≤ RN − 1

N ≤ 0, donc la valeur approch´ee l’est par exc`es et, avec ce deuxi`eme algorithme, il suffit de choisir N de sorte que 1

N2 ≤10−4, soit N ≥100.

9 Calcul des int´ egrales g´ en´ eralis´ ees.

9.1 Changement de variable

Th´eor`eme. On suppose que f est continue sur I.

SoitJun intervalle d’int´erieur non vide etϕ:J −→Iest une bijection de classeC1. AlorsR

If etR

Jϕ0.(f◦ϕ) ont la mˆeme nature (absolument convergentes, convergentes, semi-convergentes ou bien divergentes) et en cas de convergence,

Z

I

f(x)dx= Z

J

f(ϕ(t))|ϕ0(t)|dt.

D´emonstration.

D’apr`es le cours de MPSI, ϕ´etant continue et injective, elle est strictement monotone.

Supposons que ϕest strictement croissante et que I = [a, b[,

avec −∞< a < b ≤+∞. Alors J = [c, d[ o`u c=ϕ−1(a) et o`u d’apr`es le th´eor`eme de la limite monotone, d= lim

t→bϕ−1(t).

Soitx∈]a, b[ : d’apr`es la th´eorie des int´egrales ordinaires,ϕ´etant de classeC1, on peut posert =ϕ(u) dans l’int´egrale Rx

a f(t)dt, ce qui donne : Z x

a

f(t)dt =

Z ϕ−1(x) c

f(ϕ(u))ϕ0(u)du.

SiRd

c f(ϕ(u))ϕ0(u)du est convergente, par composition des limites,

Z x a

f(t)dt=

Z ϕ−1(x) c

f(ϕ(u))ϕ0(u)du −→

x→b

Z d c

f(ϕ(u))ϕ0(u)du, donc Rb

a f(t)dt est convergente.

La r´eciproque se d´emontre de la mˆeme fa¸con `a l’aide de la relation : pour tout x∈]c, d[,

Z x c

f(ϕ(u))ϕ0(u)du= Z ϕ(x)

a

f(t)dt.

En rempla¸cantf par |f|, on en d´eduit que R

If est absolument convergente si et seule- ment si R

Jϕ0.(f ◦ϕ) est aussi absolument convergente. Ainsi,R

If etR

Jϕ0.(f ◦ϕ) ont la mˆeme nature. En cas de convergence,

(18)

Int´egrales g´en´eralis´ees 9 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees.

Z

I

f(x)dx= lim

x→b

Z x a

f(t)dt= lim

x→b

Z ϕ−1(x) c

f(ϕ(u))ϕ0(u)du= Z

J

ϕ0.(f◦ϕ).

Lorsque queϕ est strictement d´ecroissante et que I = [a, b[,

avec−∞< a < b≤+∞. AlorsJ =]c, d] o`ud=ϕ−1(a) et o`u d’apr`es le th´eor`eme de la limite monotone, c= lim

t→bϕ−1(t). On peut alors adapter la d´emonstration pr´ec´edente.

Les d´emonstrations pour les autres types d’intervalles sont laiss´ees en exercice.

9.2 Int´ egration par parties

Supposons que I = [a, b[ avec a∈ Ret b ∈Ret supposons que f =gh0 o`u g eth sont des applications de classeC1 de I dans K.

Alors, pour tout x∈]a, b[, (1) : Z x

a

g(t)h0(t)dt= [g(t)h(t)]xa− Z x

a

g0(t)h(t)dt.

Parmi les trois quantit´es Z x

a

g(t)h0(t)dt, [g(t)h(t)]xa et Z x

a

g0(t)h(t)dt, si deux au moins admettent une limite finie lorsque x tend vers b, la troisi`eme admet ´egalement une limite finie lorsque x tend vers b et on peut ´ecrire que

Z b a

g(t)h0(t)dt = lim

x→b x∈[a,b[

g(t)h(t)−g(a)h(a)− Z b

a

g0(t)h(t)dt

= [g(t)h(t)] ba− Z b

a

g0(t)h(t)dt.

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