Universit ´e de Bordeaux, France
7 octobre 2015
On poseR=R∪ {−∞,+∞}.
On poseR=R∪ {−∞,+∞}. Motivation
Consid ´erons la fonction f(x) = 1
√x d ´efinie sur l’intervalle]0,1].
Pour toutδ∈]0,1], la fonction f est int ´egrable sur[δ,1]; de plus :
δlim→0
Z 1
δ f(x)dx =2.
On poseR=R∪ {−∞,+∞}. Motivation
Consid ´erons la fonction f(x) = 1
√x d ´efinie sur l’intervalle]0,1].
Pour toutδ∈]0,1], la fonction f est int ´egrable sur[δ,1]; de plus :
δlim→0
Z 1
δ f(x)dx =2.
Cela nous motive `a d ´efinir Z 1
0
f(x)dx= lim
δ→0
Z 1
δ f(x)dx .
Objectifs de ce cours
1 Etre capable de calculer une int ´egrale g ´en ´eralis ´ee ouˆ
Objectifs de ce cours
1 Etre capable de calculer une int ´egrale g ´en ´eralis ´ee ouˆ
2 Etre capable de dire si une int ´egrale g ´en ´eralis ´ee convergeˆ ou pas.
Soit f une fonction r ´eelle d ´efinie sur un intervalle I.
On dira que f est localement int ´egrable sur I si f est int ´egrable sur chaque intervalle ferm ´e et born ´e[α,β]⊂I.
Soit f une fonction r ´eelle d ´efinie sur un intervalle I.
On dira que f est localement int ´egrable sur I si f est int ´egrable sur chaque intervalle ferm ´e et born ´e[α,β]⊂I.
Proposition
Toute fonction continue sur un intervalle I est localement int ´egrable sur I.
Soit f une fonction r ´eelle d ´efinie sur un intervalle I.
On dira que f est localement int ´egrable sur I si f est int ´egrable sur chaque intervalle ferm ´e et born ´e[α,β]⊂I.
Proposition
Toute fonction continue sur un intervalle I est localement int ´egrable sur I.
Proposition
Toute fonction r ´eelle et monotone sur un intervalle I est localement int ´egrable sur I.
Soit I un intervalle deRd’extr ´emit ´es a<b (a,b∈R) et soit c un r ´eel tel que a<c<b.
Soit f une fonction r ´eelle localement int ´egrable sur I.
Si les limites
αlim→a
Z c
α f(x)dx et lim
β→b
Z β
c
f(x)dx
sont finies, on dira que l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z b
a
f converge et on posera :
Z b
a
f(x)dx = lim
α→a
Z c
α f(x)dx+lim
β→b
Z β
c
f(x)dx
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
0
e−xdx converge et est ´egale `a 1.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
0
e−xdx converge et est ´egale `a 1.
Preuve
La fonction x7→e−x est continue sur[0,+∞[et donc localement int ´egrable. Puisque
Z N
0
e−xdx=
−e−xN
0 =1−e−N −→
N→+∞1 notre affirmation est bien d ´emontr ´ee.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
1
1
xdx diverge.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
1
1
xdx diverge.
Preuve
La fonction x7→ 1x est continue sur[1,+∞[et donc localement int ´egrable. Puisque
Z N
1
1
xdx = [ln|x|]N1 =ln(N) −→
N→+∞+∞
notre affirmation est bien d ´emontr ´ee.
Th ´eor `eme (Lin ´earit ´e de l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee)
Soient f,g :I−→Rdeux fonctions localement int ´egrables sur un intervalle I d’extr ´emit ´es−∞≤a<b≤+∞. Si les int ´egrales g ´en ´eralis ´eesRabf etRabg convergent alors, pour toutλ,µ ∈R, l’int ´egrale g ´en ´eralis ´eeRab(λf+µg)converge et on a :
Th ´eor `eme (Lin ´earit ´e de l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee)
Soient f,g :I−→Rdeux fonctions localement int ´egrables sur un intervalle I d’extr ´emit ´es−∞≤a<b≤+∞. Si les int ´egrales g ´en ´eralis ´eesRabf etRabg convergent alors, pour toutλ,µ ∈R, l’int ´egrale g ´en ´eralis ´eeRab(λf+µg)converge et on a :
Z b a
(λf+µg) =λZ b
a
f+µZ b
a
g.
Th ´eor `eme (Croissance de l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee)
Soient f,g :I−→Rdeux fonctions localement int ´egrables sur un intervalle I d’extr ´emit ´es−∞≤a<b≤+∞. Si les int ´egrales g ´en ´eralis ´eesRabf etRabg convergent et f ≤g alors on a :
Th ´eor `eme (Croissance de l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee)
Soient f,g :I−→Rdeux fonctions localement int ´egrables sur un intervalle I d’extr ´emit ´es−∞≤a<b≤+∞. Si les int ´egrales g ´en ´eralis ´eesRabf etRabg convergent et f ≤g alors on a :
Z b
a
f ≤ Z b
a
g.
Proposition (Int ´egrale de Riemann) L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee
Z +∞ 1
1
xαdx, α ∈R converge si et seulement siα>1.
Z N
1
1
xαdx = 1 1−α
N1−α−1
N−→→+∞
−1 1−α
Z N
1
1
xαdx = 1 1−α
N1−α−1
N−→→+∞
−1 1−α De la m ˆeme formule on en d ´eduit que siα <1, on a :
Nlim→+∞
Z N
1
1
xαdx= +∞.
Z N
1
1
xαdx = 1 1−α
N1−α−1
N−→→+∞
−1 1−α De la m ˆeme formule on en d ´eduit que siα <1, on a :
Nlim→+∞
Z N
1
1
xαdx= +∞.
Siα=1, on a : Z N
1
1
xαdx =ln(N) −→
N→+∞+∞.
Proposition (Int ´egrale de Riemann) L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee
Z 1 0
1
xαdx, α∈R converge si et seulement siα<1.
Z 1 N
1
xαdx= 1 1−α
1−N1−α
N−→→0+
1 1−α
Z 1 N
1
xαdx= 1 1−α
1−N1−α
N−→→0+
1 1−α De la m ˆeme formule on en d ´eduit que siα >1, on a :
lim
N→0+
Z 1
N
1
xαdx= +∞.
Z 1 N
1
xαdx= 1 1−α
1−N1−α
N−→→0+
1 1−α De la m ˆeme formule on en d ´eduit que siα >1, on a :
lim
N→0+
Z 1
N
1
xαdx= +∞. Siα=1, on a :
Z 1
N
1
xαdx =−ln(N) −→
N→0++∞.
Proposition
Pour tout a>1, l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
a
1
x lnαxdx, α ∈R converge si et seulement siα>1.
Preuve
Pourα6=1, une primitive de la fonction x 7→x ln1αx est donn ´ee par la fonction x7→ 1−1αln1−αx et siα =1, une primitive de la fonction x7→ x ln x1 est donn ´ee par la fonction x7→ln(ln x).
Preuve
Pourα6=1, une primitive de la fonction x 7→x ln1αx est donn ´ee par la fonction x7→ 1−1αln1−αx et siα =1, une primitive de la fonction x7→ x ln x1 est donn ´ee par la fonction x7→ln(ln x).
A vous de jouer...`
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
0
rxdx, r >0 converge si et seulement si r<1.
L’int ´egrale diverge si et seulement si r≥1.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
0
rxdx, r >0 converge si et seulement si r<1.
L’int ´egrale diverge si et seulement si r≥1.
Exemple
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
0
2
3 x
dx converge.
a
alors on posera :
Z b
a
f(x)dx= +∞.
a
alors on posera :
Z b
a
f(x)dx= +∞.
Th ´eor `eme
Soient f,g deux fonctions positives et localement int ´egrables sur[a,b[. Supposons que
f≤g
Alors si l’int ´egraleRabg converge alors l’int ´egraleRabf converge aussi ; si l’int ´egraleRabf diverge alors l’int ´egraleRabg diverge aussi.
Exemple
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
1
1
x3+3x2+xdx converge.
Exemple
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
1
1
x3+3x2+xdx converge.
Preuve
A vous de jouer...`
Corollaire
Soient f,g deux fonctions positives et localement int ´egrables sur[a,b[. Supposons que la limite
lim
x→b
x<b
f(x) g(x)
existe et est non nulle. Alors les int ´egrales g ´en ´eralis ´eesRabf et Rb
a g ont la m ˆeme nature.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee
0 √
xdx converge.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee
0 √
xdx converge.
Preuve
Nous avons vu que l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z 1
0
√1
xdx converge.
Or
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee
0 √
xdx converge.
Preuve
Nous avons vu que l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z 1
0
√1
xdx converge.
Or √exx
√1x
=
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee
0 √
xdx converge.
Preuve
Nous avons vu que l’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z 1
0
√1
xdx converge.
Or √exx
√1x
=ex −→
x→01.
Le corollaire pr ´ec ´edent nous permet de conclure que Z 1
0
ex
√xdx converge.
xαf(x)poss `ede une limite finieℓquand x tend vers+∞, alors :
1
Z +∞ a
f(x)dx diverge si et seulement siα ≤1 etℓ >0.
2
Z +∞ a
f(x)dx converge si et seulement siα>1 etℓ≥0.
3 Sinon nous ne pouvons pas conclure sur la nature de l’int ´egrale.
xαf(x)poss `ede une limite finieℓquand x tend vers+∞, alors :
1
Z +∞ a
f(x)dx diverge si et seulement siα ≤1 etℓ >0.
2
Z +∞ a
f(x)dx converge si et seulement siα>1 etℓ≥0.
3 Sinon nous ne pouvons pas conclure sur la nature de l’int ´egrale.
Exemples
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
0
x2e−xdx converge.
L’int ´egrale g ´en ´eralis ´ee Z +∞
1
1
x3+3x2+xdx converge.
a
calculer F on applique les m ´ethodes classiques de calcul d’une int ´egrale. On calcule ensuite lim
x→bF(x).
a
calculer F on applique les m ´ethodes classiques de calcul d’une int ´egrale. On calcule ensuite lim
x→bF(x).
Exemple
Z +∞ 0
e−xdx =1
a
calculer F on applique les m ´ethodes classiques de calcul d’une int ´egrale. On calcule ensuite lim
x→bF(x).
Exemple
Z +∞ 0
e−xdx =1 Remarque
Soit F(x) = Z x
a
f(t)dt.
Le domaine de d ´efinition de F est le domaine de continuit ´e de f qui contient a.
Soient f et g deux fonctions r ´eelles de classeC1sur un intervalle]a,b[. Supposons que les limites
L= lim
x→a
x>a
f(x)g(x) et M= lim
x→b
x<b
f(x)g(x)
existent (finies). Alors les int ´egralesRabf(x)g′(x)dx et Rb
a f′(x)g(x)dx sont de m ˆeme nature ; quand elles convergent on a alors :
Z b
a
f(x)g′(x)dx= (M−L)− Z b
a
f′(x)g(x)dx
Exemple
∀n∈N, Z +∞
0
xne−xdx =n!
Exemple
∀n∈N, Z +∞
0
xne−xdx =n!
Preuve
A vous de jouer...`
int ´egrale ”classique” s’applique aussi aux int ´egrales g ´en ´eralis ´ees :
int ´egrale ”classique” s’applique aussi aux int ´egrales g ´en ´eralis ´ees :
Th ´eor `eme
Soientϕ:]a,b[−→]α,β[(a,b,α,β∈R)une application bijective de classeC1. Si f est une fonction localement int ´egrable sur ]α,β[alors la fonction(f◦ϕ)ϕ′ est aussi localement int ´egrable sur]a,b[.
Les int ´egrales g ´en ´eralis ´eesRαβf etRab(f◦ϕ)ϕ′ sont de m ˆeme nature et si elles convergent on a :
Z β α f=
Z b
a (f◦ϕ)ϕ′.
1 Montrer que Z +∞
−∞ e−
1 2x 2
dx converge (contre toute attente...
Z +∞
−∞ e−
1 2x 2
dx=√ 2π).
2 Montrer que Z +∞
−∞
√1 2πe−
1 2x 2
dx= Z +∞
−∞
1 σ√
2πe−
1 2(x−σµ)2
dx avecµ∈R+etσ∈R+
∗.
3 Calculer Z +∞
−∞
√x 2πe−
1 2x 2
dx .
4 Calculer Z +∞
−∞
x2
√2πe−
1 2x 2
dx− Z +∞
−∞
√x 2πe−
1 2x 2
dx 2
.