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L'Intermédiaire des Educateurs - Avril-Juillet 1920

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Journal

Reference

L'Intermédiaire des Educateurs - Avril-Juillet 1920

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Avril-Juillet 1920. L'Intermédiaire des éducateurs , 1920, vol. 8, no. 77-80, p. 40-71

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:128697

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1 / 1

(2)

L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Archives de Psychologie (n° 68), M. Claparède­

��blie deu� tra�aux auxquels ont collaboré très activement les· . eleves de Instuut J .-J. Rousseau : Percentilage de quelques

tude (mèmoire, permutation, rapidité d'écriture,.

calcul) et a co,i.st1u1ce des s11Jets à l'égard des tests.

Dans le même numéro un petit article de Mlle DELHORBE sur·

la corrélation entre la mémoire des mots et la mémoire des images.

Tédriçat médjmonaci, la Revue de l'enseignement {Constan­

tin?ple) a publié dans son n.umém de novembre 1919 un gentil.

arucle de M. ALAEDDINE sur l'Jnstitut J.-J. Rousseau dont il a èté l'élève. Ces pages som illustrées de photographies évoqu11,nt les excursions de I Amicale. Dans la même revue, nombreux.

articles de MM. Chékib et Alaeddine.

Nous avqns appris avec chagrin la mort de Madame Dz GENsT-l,.EROY survenue le 3 octobre 1919 déjà en Bolivie où elle­

dirigèait depuis 1917 le lycée de jeunes filles de La P�. Pen­

d�nt un séjour de deux ans que Mlle Léa Leroy, chassée de Ltége par la guerre, aVèlit fait a Genève avant son mar1age,.

nous avions eu le plaisir de faire sa connaissance à l'Institut d'Ed�cat.!on physique de la rue St-Ours où elle collaborait avec Mil• Jeotzer. Elle devint une fidèle de nos Am,icale:s. Au semestre d'été rg 17, elle fit même partie de notre corps ensei­

gnant en suppléa.nt MU• Jentzer pour un cours .sur la gymnas­

ti�u� et l'éducation physique des petits. A tout ce 0qu'elle­

fa1sa1t elle apportait une simplicité, une bonne humeur une­

joie de vivre réconfortantes, dont nous conserverons to�s un souvenir ému .. La Revu� gymnastique (Bruxelles) de janvier 1920 consacre a notre amie quelques pages ornées d7un portrait-

�cien�. élèves. - M. 1ichan BEKlAN dirige toutes les écol�s �e Sivas. Comme il le craignait, il n'a pu en arrivant en Armenie que constater la disparition et la mort de tous les

�ien_s, sa_ns exception. Il nous ana.once ses fiançailles avec une 1nsmutr1ce de la Mission américaine (Adr. : c. o. W. W. Pitt.

American Bible House. Constantinople).

Mil• Li�ia ZAMPERINI, à Sestri Levante (Italie), nous annonce ses fiançailles avec M. Giuseppe Costa, à Genève.

Nos arnis M. et Mme GuNNING, au Sépey près Leysin vien­

nent d'avoir l'affreux chagrin de perdre en une même nuit deux enfants _d'un an et derni et rrois ans des suites de la coq�eluche.

La f�m11le de l'Institut leur exprime ici sa respectueuse sym­

patlùe.

L'intermédiaire des Éducateurs

ANNEE -

N

°

• 77-80 -

AVRIL-JUILLET

r920.

Tests de Langage.

Nous avons ·a parlé lnte éd. no 68-70, Mai-Juillet 1919) d'une série d tests de langage i téressante en ce qu'elle permet l'évaluation proximative du I ngage parlé total d'un enfant de 2 à 7 ans.

Comme tout exa...,.,,_...,c<1eu près complet, cette série qui va paraître dans notre prochain volume : « Le développement de l'enfant de. 2 à 7 ans» a l'inconvénient d'être un peu longue.

Nous en avons extrait, en vue d'un rapide examen du langage, quelques questions parmi celles qui paraissaient donner la meilleure gradation avec l'âge, et, après y avoir soumis près de 300 enfants de 2 à 7 ans, nous pouvons proposer aujourd'hui un instrument de travail fort commode : neuf tests, ne deman­

dant pas plus de dix minutes d'interrogatoire - dès qu'il ne s'agit plus de tout jeunes enfants - et qui vous donnent, sou­

vent à quelques mois près, le niveau du langage d'un enfant normal moyen; bien entendu, les variations individuelles doi­

vent se retrouver dans l'appréciation par les tests; les enfants avancés et les retardés ont parfois des écarts de I an et plus.

Comme le demandent Binet, Stern et Bobertag, un mot est considéré comme réussi à u� âge donné si le 75 % environ des enfants de cet âge le connaît. Chacune de nos neuf séries comprenant de 6 à 20 questions, _on donne à l'enfant, d'après le tableau récapitulatif des résultats iln âge donné pour chaque série de questions et c'est la moyenne de ces neuf âges qui fournit son âge intellectuel ou plutôt son âge linguistique.

Ce système présente l'avantage qu'aucune bonne réponse n'est perdue dans l'évaluation de l'âge; chacune contribue à donner à l'enfant un niveau supérieur.

Nous publierons prochainement une échelle double pour les enfants de milieux cultivés et ceux de milieux populaires, et enfin les résultats intermédiaires pour beaucoup d'enfants de situation sociale intermédiaire. Nous donnerons aussi une série analogue établissant le niveau linguistique des enfants de 8 à

t3 ans. D'après les résultats que nous donnons aujourd'hui, on peut, en se servant de cette échelle-ci ajouter quelques mois aux enfants des milieux populaires et les enlever à ceux de milieux cultivés.

(3)

L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUL .EURS

Description, technique et appréciation des tests partiels de langage.

Test I. Contraires avec objets et images.

Ce_ '.est est avec celui des couleurs le seul q_ui nécessite un matenel, que chacun se fera sans peine par soi-même. On peut s'e1: p_asser, �t se_content_er des hu!t �u très tes.ts, à l_a rigueur;

mais 1) conv1e_nt _a merveille pour mteresser les petits, mettre

�n tra10 les t1m1des, les renfermés. � Tu aimes regarder les 1ma_ges, re�arde ce que j'ai dans cette enveloppe! )> Les objets, les images intéressent l'enfant, le mot lui vient cout naturelle­

ment,, l'en'.ant n'a pas l'impression que l'interrogatoire a com­

mence: tres souvent la surprise et l'intérêt l'emportent sur la timidité.

Cette série comprend dix questions. Sur neuf cartons, on a collé ou fixé: 1° un grand et un perit champignon - ou tout autres obl_e:s, l'un plus grand que l'autre; 2.0 une plume d'acier usagée (v1e1lle 1 et une neuve; 3o un morceau de fer (dur} etun m?rcea,u de caoutchouc (mou ou tendre), mais en ayant soin àe les faire �epasser le cart�n pour que l'enfant puisse Jes pa.lper entre ses dotg�s; 4° une maison haute et une maison basse; 5° du papier glacé (lisse) et du papier d'émeri (rêche ou rugue11.x); 60 le portra1t d'un grand-père (vieux) d,. ;r • . et celui d'un bébé (J'eune) ' , · -o un morceau etou:e epa1sse et un morceau d'étoffe mince ou fine, fixées seulement par le haut de manière que l'enfant puisse de n�uveau les tenir entre ses doigts ; 80 une ligne droite et -�e hgne courbe, cene fois dessinées sur Je ca.rton; 90 l'image d un bébé content et celle d'un bébé triste · enfin comme dixième question, on pose sur les deux mains de l'enfant deux petites boîtes identiques, et bien ficelées, l'une pleine de cail­

loux ou de gren_aille, l'autre vide (lourde et légère).

. , Ce so_nt les vingt adject_ifs cî-dessu� en italique qu'il s'agit d è>bten1r. On demande simplement a l'enfant : "Tu vois ce champignon, il es� grand tandis que celui-ci est ... ,) (ou « est tout ... � ). n Tu vois cette plume, elle est vieille, tandis que cell�-c� est ...

!

le fer est du'., tan�is que le caoutchouc est ... », et.�10s1 de_su1te pour les dix objets en double. Quand la pre­

m1ere partie de I épreuve est terminée, on la complète en repre-

1 Nous dé$igner�ns par tests. p�rtiels cette s6rie de neuf tests par opposition aux tests complets auxquels fa1sa1t allusion .notre dernier -article.

TESTS DE LANGAGE 43

nant les dix séries dans l'ordre inverse cette fois. « Tu vois ce champignon, il est tout petit, tandis que l'autre est ... » Seule­

ment, si l'on posait cette seconde série de questions, à la suite de la première, la mémoire de l'enfant garderait les adjectifs inverses qu'on vient de lui citer; c'est pourquoi pour être plus sûr que l'enfant possède ces adjectifs, on attendra d'avoir fini tout le reste de l'examen et on ne posera cette seconde série de questions qu'après Je IX• test.

On note toutes les réponses de l'enfant.

Appréciation. J'ai admis gros et grand comme contraires de petit; mou, mol et tendre; content, joyeux, gai, de bonne humeur; triste, mécontent, ennuyé, de mauvaise humeu1·, sont des synonymes admis également. Dans tous les autres cas, il faut le mot propre pour que le test soit réussi. On compte le nombre de contraires réussis: bien entendu un seul par ques­

tion ; si l'enfant vous dit gros et grand ça ne compte que pour une bonne réponse.

Résultats. Les contraires de petit et grand sont sus à 2 ¼ 13.ns ; de léger à 3 1/! ans ; de neuve, jeune, courbe à 4 ans ; de mou à 4 1/1 ans ; de triste à 5 ans ; de basse à 5 1/2 ans ; de vieux à 6 ans; de lourde et vieille à 6

½

ans; de dur, épais à 7 ans; de droite à 7 1/2 ans.

Test II. Lacunes dans un texte.

Encore un test qui intéressera les enfants.

Technique. « Je vais te dire une histoire, tu écouteras bien, et, quand je ne saurai plus, c'est toi qui devineras. » Là-dessus on raconte, lentement, mais de façon animée, le récit suivant, en laissant deviner au sujet les mots placés entre paren­

thèses.

Il fait beau temps, le ciel est ( bleu 1); le soleil est très (bril­

lant 2). Jeanne et Marie vont se promener dans les champs; elle rainassent des (fleurs 8) ; elles sont contentes d'entendre les jolis chants des petits (oiseaux4). Tout à coup, le ciel devient tout noir; il se couvre de gros (nuages 5). Les petites filles se dépêchent de retourner à la (maison 8). Mais avant qu'elles soient arrivées éclate un gros (orage 7); les fillettes sont effrayées par le bruit du (tonnerre 8). Elles demandent à pouvoir s'abriter dans une ferme, car il pleut fort; elles n'ont pas de (parapluie 9) et leurs habits sont tout (mouillés 10).

Noter les dix réponses.

(4)

44

L'INTERMEDIAIRE DES EDUl-n.TEURS

Appréciation. Pour la tro1s1eme lacune, j'ai admis comme bonae réponse tout ce qui peut être ramassé dans un champ : fleurs de toutes espèces, fruits champignons, feuilles, pierres, etc. Pour la quatrième, on tolère, outre les noms de différents oiseaux, les grillons. Pour la sixième, on peut tolérer aussi l'école. Pour la septième, coup de tonnerre (tonnerre est ici une réponse insuffisante). Pour la neuvième, capuchon, pèle­

rine, etc.

Résultats. Fleurs, ou ses équivalents est réussi à 3 ans;

maison à 3 1/, ans; mouillé à 4 ans ; bleu, parapltiie à 4 1/! ans;

oiseaux, n.11ages à 6 ans et to1111erre à 7 ans.

. Test III. Répéter des chiffres.

Nou.s avons ici à faire à un test d'attention plutôt que de langage, cependant il y a une corrélation certaine entre ce test et la facilité d'élocution ; l'enfant qui ne parvient pas à répéter a1:1tant de chiffres que la majorité des enfants de son âge a de J a. peine aussi à se rappeler les noms des choses.

Technique. Nous employons le test de Binet-S.imon : on commencera par essayer deux chiffres, trois ou quatre selon l'âge de l'enfant (voir la table des résultats) ; ·on les prononce distinctement, sans marquer aucun rythme, à raison de deux par seconde; à partir du moment où l'enfant éprouve de la difficulté, on fait trois essais (de 3, 4, 5 chiffres); il suffit qu'un des trois soit réussi.

Nos résultats sont plus favorables que ceux de B. S.

Test IV. Métiers.

Technique. On demande simplement à l'enfant: qui vend 1° le lait? 2° le pain? 3° la viande.? 4° les gâteaux? 50 les macaronis, Je savon, le riz, le sucre? 60 les remèdes?

Si l'enfant a Fair de ne pas comprendre on peut demander:

Qui est-ce qui apporte le lait? Chez qui va-t-on chercher le pain?·

Appréciation. Les mots laiterie boulangerie, etc., sont admis aussi comme bonnes réponses. De même charcuterie p_our la troisième question. En revanche, et bien que dans les villages les docteurs procurent parfois les remèdes à leurs client�, nous exigeons le terme de pharmacien pour la sixième quesuon.

Résultats. Sont réussis: laitier, boulanger à 4 1/ ans; bou­

cher, pâtissier à 6 1/'J ans ; pharmacien à 7 ans. '

TESTS DE LANGAGE 45

Test V. Matières.

Technique. Ici la question posée doit l'être en ces termes:

« En quoi sont: » 10 les clés ? 2° les tables? 3° les cuillers?

4° les vitres ? 5° les souliers? 6° les maisons ? Avant 4 ans, ces 4.uestions sont rarement comprises·.

Appréciation. J'ai toujours admis comme suffisant en fer pour la troisième question, puisqu'il est impossible d'aller vérifier si l'enfant mange avec des cuillers de fer ou d'argent.

Admettre peau et cuir pour les souliers. Demander bois ou pierre pour les maisons .

Résultats. Maison et table sont réussies à 4 ans; clé et cuiller à 4 ½ ; souliers à 5 ½ ans; vitre à 6 ans.

Test VI. Contraires sans objets.

C'est le même test que le premier, mais cette fois purement verbal.

Tech.nique. Comme les jeunes enfants ne saisiraient pas encore le terme contraire, on demande aux plus petits: « Quand ta soupe n'est plus chaude, comment est-elle ? » Aux plus grands : « Quand quelque chose n'est pas chaud, c'est ... ? Quand ce n'est pas sec par terre, comment est-ce? Quelquefois c'est sec, d'autres fois c'est ... ?»

On demande ainsi les contraires de :

1° chaud ; 2° sec; 3o joli; 40 méchant; 50 propre; 6° grand;

7° léger; So gai.

Appréciation. Pour un, on accepte froid et tiède; pour deux, humide et mouillé; pour trois, vilain et laid; pour quatre, gen­

til et sage ; pour huit, triste, de mauvaise humeur, malheu­

reux.

Résultats. Les contraires de méchant et de petit sont trouvés à 3 ans; celui de chaud à 3 1/, ans; de sec et de propre à 4 1/1 ans; de léger à 5 1/� ans ; de joli à 6 ans.

Test VII. Couleurs.

Sur un carton, on a collé dix bandes de papier de couleur;

on choisit naturellement des couleurs bien nettes, pas de teintes intermédiaires entre deux couleurs. Ces couleurs sont 1° rouge;

2° vert· 3° noir; 4° rose ; 5° blanc; 6° violet ; 7° gris ; So jaune;

9° brun; ro0 bleu.

(5)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Technique. (< Tu vois toutes ces jolies couleurs. ,, « Comment s'appelle celle-ci ? et celle-ci?" Ou en les montrant: « Comment est-ce, ça? et ça? n. - Si l'enfant comme.tune erreur grossière pour son âge, on peut lui faire nommer toute la série une seconde fois.

. Résultats. Le blanc et le noir sont connus à 3 ans; le rouge à 3 1/, ans; rose, jaune vert, bleu à 4

½

ans ; violet à 5 1/% ans;

brun à 6 ans ; gris à 7 ans.

Test VIII. Verbes.

Voici un test qui amuse parfois les enfants, mais qui d'autres fois les déconcerte, les intimide, sans doute parce qu'il s'écarte de l'interrogatoire habituel. En insistant un peu, on obtient presque toujours des réponses.

Technique. « Tu vas me dire ce que je fais.)) Et l'on se met à tousser, à se frotter le bras, etc. Les douze actions à exécuter sont:

1° tousser; 2° frotter; 3o chanter; 4° jeter; 5° bâiller; 60 res­

pirer; 7° écrire; 8° s'accouder; 9° se balancer; 10° se lever;

I 1° sauter; 12° pousser.

Appréciation. Pour quatre, tolérer je-ter et lancer; pour six, souffler et respirer; pour sept écrire et dessiner; pour douze, pousser ou reculer, remuer, ces deux mots étant plus savanrs ! - Enrevanche, on n'ac_cepte oi mettre le coude pour huit, ai se mettre debout pour dix.

Résultats. Jeter est su à 2

½

ans ; écrire à 3 ans; tousser, chanter, sauter pousser à 3

½

ans ; balancer à 5 ans; respirer à 5

½

ans; se lever à 6

½

ans; bâiller â 7 ans.

Test IX. Vocabulaire.

. H s'agi� de s�voir combien de mots sont compris sur une liste de vmgt-cmq mots, établie par l'Institut J.-J. Rousseau.

Ce sont:

1° maison; z0 bateau · 3° parapluie; 40 tonneau· 50 avaler·

6° diado�_; 7° inon�ation; 8° s�at�e · 90 affiche; 1�0 palmier;

11° paup1ere; 12° ligoter; 13° 1voue; 14°pâture; r5°dossier;

16° �ourciJ; I7'0 perpétuel; 180 paqu.eboc; 190 médiocre; 200 colline; z 1° frayeur; 22° sécateur· 230 balustrade· 240 crépus­

cule; z5° calorifère.

: Tec�mique. �a ne demande pas de définitions, on procède plu.s simplement en posant une question, la plus simple po.ssi­

ble qui permette à l'enfant de mon.trer s'il co,mprend le mot.

. TESTS DE LANGAGE

47

Ainsi : <( Par où entre-t-on dans une maison ? Quand est-ce qu'on prend son parapluie?" etc. Pour les tout petits, on peut même montrer une série d'images parmi lesquelles se trouvent les trois ou quatre premiers mots, les seuls connus en général.

Un coup d'œil jeté sur la liste des 25 mots montre qu'il est superflu de s'assurer que l'enfant ne connaît pas tous ces mots:

les mots décidément au-dessus du niveau de l'enfant, à un âge donné, pourront être laissés de côté.

Appréciation. Comme MM. Bovet et Claparède l'ont indiqué dans de précédents articles sur le vocabulaire (Interm. N°• 34- 35, janv.-mars 1916), il suffit que la réponse de l'enfant, ne prouve pas qu'il ne connaisse pas le mot, pour qu'elle soit considérée comme bonne.

Résultats. Sont réussis: maison, bateau, parapluie à 2 1/1 ans;

tonneau à 4 ans; avaler à 4 '/� ans; dossier à 5 ans; affiche à 6 ans; inondation, statue, frayeur, calorifère à 6 1/1 ans; pau­

pière à 7

½-

Résultats des neuf tests de langage.

T. I. Contraires

.,

"

., .,

"

.... ..--

.,

....

.,

"

.,

., " "'

.,

"

"'

avec objets 2 3 6 7 8 9 10 12 14 15

T.II. Lacunes dans un texte .z T. III. Répéter

chiffres z 3 T. IV. Métiers

T. V. Matières o T. VI. Contraires

sans objets o z 3 T. VII. Couleurs z 3

3 5 (6) (6) 7 4

0 2 (3) (3) 4

2 4 5 6

(4) 5 (5) 7

7 9 T. VIII. Verbes 1 2 6 7

6 8 8

5

9 II

8 5

10 IO

12

"'

" ..

00

13 T. IX. Vocabulaire 3 4 5 6 7

Total des bonnes ---'--- réponses

Indiquons comment, à l'aide du tableau ci-dessus, on cal­

cule l'âge d'un enfant.

Soit une fillette H. de 6 ans -10 mois, appartenant à un milieu populaire:

(6)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCA r.é.URS

Nombre de bonnes réponses.

T. I. Contraires avec objets T. II. Lacunes dans un texte T. III. Répéter chiffres

r 3 ce qui correspond à 6 ¾ ans T. IV. Métiers

T. V. Matières

T. VI. Contraires sans objets T. VII. Couleurs

7 55 » 6 » 7 !)

8 »

» 6

n »

7 1'

» 6 »

n 6

1/

T. VIII. Verbes

T. IX. Vocabulaire 9 » 6 1/z, 1/

II »

,

6 ½ 1/

56,75: 9 En faisant le total des âges correspondant à la réussite des 6,3 neuf questions, et en prenant la moyenne, on obtient 6,3 comme âge linguistique du sujet. L âge réel est 6 ans 10 mois;

l'ehfant appartient à un milieu non cultivé; et il a quelques mois de retard, ce qui est naturel puisque nos résultats pro­

viennent d'enfants appartenant à tous les milieux, aisés et popu­

laires, par moitiés à peu près égales.

Pour l'évaluation de l'âge, nous indiquons entre parenthèses, dans notre tableau des résultats, le nombre de réponses à placer à un âge intermédiaire; quand l'expérience établit que trois contraires sans objets sont trouvés à 3 1/, ans, 5 à 4 1/: ans, il est naturel de donner 4 ans à l'enfant qui en réussit 4. C'est ainsi que nous avons donné o 3/, ans à H. dans l'exemple ci­

dessus pour ses treize contraires avec objets (v. tableau).

Nous pensons qu'un moyen aussi rapide 1et aussi précis de mesurer le langage des enfants pourra rendre service soit pour l'examen d'enfants normaux, soit pour dépister les arriérés et apprecier ,leur retard, soit pour comparer des enfants de milieux différents (citadins et campagnards), ou, en traduisant nos tests, des enfants de langues et de races différentes.

A.DEsè:::OEUDRES.

Enquête sur le vocabulaire des écoliers (8-15 ans).

Cette enquête est la suite directe de celle entreprise pa:r Mil• Descœudres pour des enfants au-dessous de 7 ans. Les resultats permettent d'examiner rapidement un sujet et de se rendre compte s'il est au niveau de son âge, en dessus ou en

ENQUÊTE .;UR LE VOCABULAIRE DES ECOLIERS 49 dessous de la moyenne. Nos chiffres on�été obtenus �'après les réponses de plus de 600 enfants, l'expénenc� ét�nt faite c?ll�c­

tivement et par écrit d'une part à l'école pnmarre du Gruth et '

. 1 d'

dans une des classes des cours profess10nne s, autre part dans plusieurs écoles privées de Genève (Ecoles Brechb�hl, Rambal Rosset et Toepffer). Partout j'ai été reçue avec b1en­

veillanc� et intérêt par le corps enseignant, et les_ enfant� eux­

mêmes ont aimé répondre aux nombreuses questions _qu1 leur étaient posées, rivalisant d'ar_deur comme pour u� 1eu. Ces questions, qui devaient recevoir un seul, mot pour reponse, se posaient toujours les mêtnes, de 8 à 14 ans.

Voici la liste de ces questions:

A. Noms de Métiers.

1. Qui vend le riz, le sucre, le café?

2. » n les saucisses ? 3. » bâtit les murs?

4. » vend les livres ?

5. » conduit les locomotives?

6. » arrête les contrebandiers à la frontière?

7. i> vend le fil, les aiguilles, les

boutons?

8. » vend les bonbons, les gâ­

teaux?

9. n vend les bijoux? (demander autre chose que bijoutier) IO. » donne des leçons aux étu­

diants?

II. >>

12.

Classe aisée.

défend l'accusé au tribunal ? vend la ferraille, les clous, les

vis?

B. Matières.

I. Avec quoi couvre-t-on les toits rouges?

2. quoi couvre-t-on )es toits gris.

3. )) quoi blanchit-on les pla- fonds?

Réponses.

épicier.

charcutier.

maçon.

libraire.

mécanicien ou chaol!eor.

douanier.

mercier.

confiseur ou pâtissier.

orfèvre ou joailler.

professeur.

avocat.

quincailler.

tuiles.

ardoises.

plâtre ou chaux.

(7)

50 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

4. En quoi est ce bouton? (Montrer un bouton de nacre.) 5. En quoi est celui-ci? (Montrer un

bouton d'os.)

6. Qu'est,ce qu'il y a dans les ma­

telas?

7. En quoi sont les bouchons?

8. » » » • ciseaux, les la- mes de couteaux ? 9• » » sont les paniers, les

corbeilles ?

10. Quelle est la matière brillante des baromètres et thermo­

mètres?

11. En quoi sont les pièces de 20 centimes?

12. » quoi sont les peignes, les grosses épingles à che­

veux?

13. » quoi sont les touches de piano?

14. » quoi' sont les cloches ? 15. » » » » cordes?

C. Couleurs.

I. montrer du papier doré.

2. )l

3. ))

)l »

argenté.

orange.

mauve ou lilas.

Réponses.

nacre.

os.

crin.

liège.

acier.

jonc ou osier.

mercure.

nickel.

écaille ou celluloïde.

1vo1re.

bronze ou airain.

chanvre ou lin.

4. 5.

6. » » grenat ou carmin.

» » beige.

7. montrer des cheveux roux.

8. • » châtains.

9. » du papier crême (classe aisée).

D. Verbes.

1. S'accouder (geste: Qu'est ce que je fais)?

2. Pè�ri: (geste : L'acùon d� boulaoger qui fait sa pâte).

3. Fricu?nner (geste: L'acuon de frotter avec un liquide).

4. Egr�ttgner (un autre mot pour dire griffer).

5. S'éurer (geste: Quand oo se réveille, ou pour se reposer).

ENQUtTE SUR LE VOCABULAIIŒ DES ÉCOLIERS 5r 6. Grelotter (frissonner admis). Dites « trembler de froid»

en un seul mot.

7. Tâter (palper admis). Un autre mot pour toucher, sentir.

Geste.

8. Aligner (dites en un seul mot « mettre en ligne»).

Classe aisée.

9. Aspirer (prendre de l'air dans sa poitrine, première moitié de respirer; geste).

10. Cligner (geste à faire faire aux enfants).

r r. Braire (le verbe qui exprime le cri de l'âne).

E. Contraires.

Avec les petits:

r. D'épais: mince. Un livre épais, une étoffe ...

2. De dur: mou (tendre). Un .caillou dur, un coussin •. , 3. De solide: fragile(le mot qu'on met sur les paquetsdélicatsJ.

4. De frais en parlant du pain : rassis. Quand le pain n'est pas frais, il est ...

5. De triste: gai (faire chercher gai). Quand on n'est pas triste; on est ...

6. De calme: agité (ou bruyant). Le lac calme. Par la bise, le lac ...

7. Dé large: étroit. Une rue large, une rue ...

8. De lisse : rugueux (rèche). Du bois lisse, du bois ...

9. De courageux : poltron, peureux. Quand on n'est pas courageux, on est ...

!O. De raide, de rigide: flexible, souple. Une règle rigide, une baguette ...

r 1. De fainéant : actif, travailleur. Quand on n'est pas fai­

néant, on est ...

I 2. De brillant: terne, mat. Montrer un crayon brillant, ùn crayon mat.

Classe aisée.

r 3. De su_cré en parlant du jus de citron : acide.

14. » avare : généreux ou pr'odigue.

15. ,i lent: rapide. Un vol lent, un vol...

I 6. » reconnaissa,nt : ingrat.

17. s utile: nuisible. Un insecte utile, un insecte nuisible.

Le pour 'cent de bonnes réponses, croît très· reguliè_rement avec l'âge, de sorte que le test s'est trouvé 'être un bon test de développement. Nous estimons qu'un mot doit être su à un

(8)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

certain âge lorsque le 75

%

des enfants de cet âge à qui nous l'avons demandé à su répondre spontanément. Très vite, nous nous sommes rendu compte que mesurer tous les enfants à la même échelle ne donnerait pas des résultats assez exacts.

En effet, sur toute la ligne, les enfants dies de classe ajsée, c'est-à-dire ici les élèves des écoles particulières, se montrent plus avancés que ceux de l'école primaire, et on est obligé de tenir compte des djfféreoces· de milieu. Cela s'explique du reste facilement pour le langage, sans préjuger aucune'ti1ent de l'io­

tell�ge:°ce générale, et par deux raisons : premièrement, la ma1onté des parents d'enfants d'école primaire, travaillant au dehors ne surveillent pas le langage de Jeurs petits, ne lisent eux-mêmes pas autant que ceux de la classe aisée. Seconde­

ment, les classes d'écoles particulières étant moins nombreuses, les maîtres peuvent y pousser leurs élèves et les suivre de plus près que ce n'est matériellement possible à l'école primaire. - Les chiffres d'ensemble de notre tableau sont donnés par le résultat de tous les enfants sans tenir compte du milieu cette échelle vauç!ra pour la mesure de la classe intermédiaire'.

NOMBRE DE MOTS SUS

Age Métiers Matières Couleurs Verbes Adjectifs Total A p E A p E APE A p E A p E A P E 8 ans 4 3 3 3 I 1. 3 0 2 i 0 0 4 0 0 t.5 4 6 9 ans 6 4 5 4 2 3 3 I 3 2 0 0 6 I 3 2i 8 1.4

10 ans 8 5 8 5 3 4 3 3 3 5 0 0 8 3 5 29 14 20 11 ans 8 7 8 7 4 5 4 3 3 7 2 4 iO 4 7 36 r7 27 12 ans iO 8 8 8 7 7 5 3 3 8 3 7 t.2 7 8 43 28 33 r3 ans H IO 1.0 H 8 9 8 3 4 9 5 7 i5 9 to 54 36 3g 14ans i2 IO 10 i5 IO 12 9 8 8 H 8 10 i7 12 14 64 47 54

A

=

classe aisée.

P

=

classe populaire.

E

=

ensemble.

Veut-on examiner un enfant et déterminer son « âge de langage », voici le moyen de se servir de notre tableau : L'enfant a su 10 noms de métiers, (colonnes E)

ce qui lui donne r 3 ans

)) » 10 » )) matières, » » r3'/s »

D

"

7 )) )) couleurs, )) » 133/,

,.

" 6 )) » verbes, )) » Il1fs

'.I

"

13 adjectifs, )) r3'fi, ·n

Total 131/1 ans

BONS ELÈVES ET MAUVAIS ELÈVES

53

Le sujet en question a juste r3 ans, de sorte_ qu'il y a u?e légère avance au point de vue langage. - On volt t?ut de sui�e l'avantage qu'il y aurait pour le maître de français à pouv�1r se rendre compte, au début de l'année scolaire, des connais­

sances relatives de chacun de ses élèves. Le classement opéré par le test recouvre tout à fait celui que faisait un professeur après un an de travail en commun.

On est frappé en considérant les résultats obtenus du nombre d'enfants qui n'ont pas le mot propre à leur disposition, qui emploient· une péciphras� (crin d'oiseau ou poil de mouton). La liste de contraires à donner révèle une imprécision un peu décourageante, quand on sait que les mots demandés figurent tous dans le vocabulaire appris par cœur année après année, mais que faute d'emploi ils ne sont pas assimHés (le mot modeste contraire de vaniteux n'est donné à 14-rS aos que par le 12 °/0 des élèves d'école primaire, par le 42 °/o sur l'ensemble).

Le grand charme de cette enquête a été de trouver les mots créés en grand nombre par des enfants qui ne pouvafont se résoudre à laisser leur question sans réponse. Il vaudrait la peine de faire tome une étude de linguistique sur ces néolo­

gismes, dont quelques-uns sont tout à fait savoureux. Voici quelques exemples : au lieu d'apiculteur, on trouve: abeilliste, rucheron, mieller, gardabeille, etc. Pour professeur: étudia11iste, proféreiir, savant, etc. Le contraire de sucré c'est saccarine;

d'avare, c'est galant ; de solide, insolite ; d'aiguisé : déguise ; de vaniteux défiguré. La collection des synonymes de braüe est incroyable. 11 vaut la peine de faire soi-même des recherches ; on y trouvera des indications uriles quant à l'orientation des leçons de français, et des aperçus inattendus sur la psycho-

logie infantine. E. MoNASTŒR.

Bons élèves et mauvais élèves.

Nous avons entrepris sur 60 enfants (3o g. et 3o f.) de cinq degrés primaires (Ecole de la rue J. Da)pllin), soit 3 « bons » et 3 «mauvais» par classe, une étude pour essayer de déter- miner objec?vement la notion de « bon élève » et surtout celle de « mauvais ».

A. Enquête auprès des maîtres et maîtresses.

Les éducateurs, dans la pratique scolaire courante apprécient la qualité d'un enfant en se basant sur son développement

(9)

54

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

intellectuel (rang d'après les notes de travail) et sur son adap- tation à l'école (conduite, application).

. Une telle méthode apparaît insuffisante, peu précise, injuste et sans valeur objective.

Insuffisante : elle ne tient pas compte du développ.ement intellecruel réel de l'enfant; celui-ci est comparé à sa classe laquelle donne une moyenne fictive, très variable suivant les maîtres. L'âge n'est jamais pris en considération.

Peu précise : avec cette méthode un « bon élève ,, est tout aussi bien un écolier réellement intelligent qu'un médiocre très appliqué. Parmi les " mauvais élèves ,, elle classe tout à la fois les indisciplinés et les retardes.

Injuste : elle qualifie les enfants en laissant de côté certains facteurs de première importance: le milieu social, l'hérédité et même le développement intellectuel, scientifiquement établi.

Sans valeur objective, enfin : tout dépend de l'appréciation personnelle de chaque maître.

B. Recherches médicales.

(Etat général, maladies antérieures, acuité visuelle et auditive.) Entreprises avec le bienveillant et précieux concours de M. le Dr F. Rilliet médecin-chef du service mèdical des écoles

li . ' '

ce es-c1 n ont pu nous permettre de distinguer entre << bons 1>

et � mauvais élèves �-

C. Mesure de la sensibilité. (Compas de Binet.) Supériorité marquée des ,, bons élèves » des deux sexes lorsqu'il s'agit de seuils relativement peu élevés : 6 mm. par exemple.

D. Enquête sQmatique.

J,.es _mensurations auxanométriques (poids, tai.lle, diamètres thoraciques), la mesure de la capacité respiratoire et celle de la force musculaire n'ont rien révélé de caractéristique. Cepen­

dant, les a mauvais élèves » déploient au dynamomètre une force musculaire supérieure à celle de leurs camarades réputés

« bons »•. Il faut en rechercher la cause dans Jeurs travaux extra-scolaires.

1 C{ . .,lea recherches de M11• K.t.111:L, Interm. n• fü-63.

BONS ELEVES ET MAUVAIS ELÈVES

55

E. Enquête sociale.

Nos investigations ont été couronnées de succès. en ce domaine.

r. Hérédité.

13 << bons élèves » et 9 « bonnes élèves » ont une hérédité bonne ou normale.

11 « mauvais élèves » et 8 « mauvaises élèves ,, au minimum sont tarés.

La distinction semble bien établie : au total 22 élèves sur 3o ont une bonne hérédité et sont « bons élèves » ; 19 sur 3o, au contraire, souffrent de tares congénitales physiques ou morales et sont classés parmi les « mauvais élèves >J. Nous n'avons en­

visagé que les cas bien déterminés et connus.

2. Conditions de logement.

En admettant que l'habitation présente des conditions d'hy­

giène suffisantes lorsque, défalcation faite de la cuisine, les chambres ne sont pas occupées par plus de deux personnes, .nous avons observé que 26 << bons élèves » sur 3o étaient bien logés et 23 « mauvais élèves » souffraient de la surpopulation et de la promiscuité ( 10 personnes en 2 pièces, par exemple).

3. Revenus.

Quatre familles de « bons élèves » seulement et 20 familles de « mauvais écoliers » ont bénéficié des vivres à prix réduits.

4. Valeur morale de la famille.

Tous les << bons élèves » proviennent de familles normales et recoivent une éducation familiale favorable à leur dévelop­

pement moral.

Parmi les << mauvais élèves», on note : cinq illégitimes, deux fils de prostituées, huit enfants d'alcooliques. La plupart des autres sont livrés à eux-mêmes.

F. Enquête psychologique;

1. Développement mentàl (tests de Binet et Simon);

21 ·« bons élèves » ont un quotient in:te}lectuel égal ou supé­

rieur à 1 (moyenne: 1,07 pour les garçons, 1,04 pour les.filles).

29 « mauvais élèves » sur 3o ont un quotient inférieur à l'unité (moyenne : garçons o,88, filles 0,84).

(10)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCA'!_JI{S

2. Aptitudes scolaires (lecture et opérations arithmétiques).

Observation générale: Nous retrouvons pour tous ces tests se rapportant aux branches d'enseignement une nette démar­

cation entre • bons » et « mauvais » élèves. Ce sont parti­

cu.lièrèment les épreuves de lecture qui ont montré cette dif­

férenciation. Par là se trouve confirmée la thèse présentée, il y a plusieurs années dêjà, par notre éminent collègue et ami M. Duvillard 1, selon laquelle l'aptitude à la lecture correspond au développement de l'intelligence générale. Cette constatation importante permet aux maîtres de juger rapidement et avec assez d'exactitude la valeur intellectuelle respective de leu,rs nouveaux élèves, au début d'une année scolaire.

3. Aptitudes intellectuelles (attention, mémoire auditive, rapidité d'écriture, permutations).

Ici, mélange complet des profils et parfois même supériorité marquée des « mauvais » sur les « bons ».

Nous n'avons pas résolu le problème de ce désaccord entre les aptitudes scolaires et les aptitudes intellectuelles.

Conclusions.

Seules les recherches sur l'hérédité, le milieu, le dévelop­

pement intellectuel el les aptitudes scolaires ont révélé des faits positifs et peuvent être retenues.

Le -développement mental et les aptitudes scolaires, remar­

quons-le, ne sauraient entrer en ligne de compte pour qualifier les élèves : tout au plus désignent-ils des élèves forts et des

élèves faibles. '

L'hérédité et le milieu sont deux facteurs déterminants, mais · l'enfant n'a aucune action sur eux et l'école les ignore totale­

ment. Nous pourrions donner le résultat de notre enquête en une phrase : Le mauvais milieu produit le " mauvais élève ».

Dès lors, apparaît finjustice de la qualification actuelle des enfants: élogieuse pour les uns, méprisante pour les autres.

Elle oublie que ces derniers sont souvent des irresponsables et toujours des malheureux. Une telle conception doit être rejetée. Renonçant à qualifier les élèves d'un seul mot, nous avons essayé de les mieux répartir. C'est cet essai de réparti­

tion nouvelle, basée sur nos constatations que nous présentons en terminant.

1 Cf. Intcrm. n• ,.

TE. , DE JUGEMENT MORAL

57

En tenant compte du développement mental, de l'adaptation à l'école et du milieu dans lequel vit l'enfant, et, en adoptant pour chaque facteur envisagé une valeur suffisante(+) et une qui ne l'est pas (-) nous obtenons huit types d'écoliers qui donnent assez bien les .principaux cas que peut pr�enter la réalité : DéTcloppement Mental Adaptation Milieu Classes

+ +

+

I

+ +

III

+

+

I

+ III

+ +

II

+

III

+ Il

III La classe I est la classe normale ordinaire.

La classe II existe déjà sous le nom de ,c classe faible • ; elle groupe les enfants d'intelligence retardée ou médiocre.,

La classe III, à créer, réunirait tous les écoliers do.nt l'indis­

cipline (défaut d'adaptation) revêt tin caractère de gravité accusé.

La tâche du maître y serait essentiellement éducative et morale, visant une réforme du caractère rendue possible par la connais­

sance approfondie de l'enfant, de son milieu, de son héré­

dité etc.

Cette action impliquerait des rapports fréquents avec les familles, rapports que tous les éducateurs devraient s'efforcer de créer et de maintenir pour le plus grand bien de'l'enfant et l'édification mutuelle des parents et des maîtres.

Il n'y aura plus de « mauvais élèves » le jour où les classes rendues plus homogènes seront mieux adaptées aux différents besoins et capacités de l'enfant. Cette réforme accomplie, l'« Ecole sur mesure • sera en voie de réalisation.

Robert DoTTRENS.

NOS RECHERCHES:

Tests de jugement moral.

Les recherches qui suivent font suite à cellc:s qui ont été exposées dans l'intermédiaire, n°• 14, et 49-So. Nous avons utilisé les récits de mensonges imaginés par MIie Descœudres et ceux de vol dus à M. Junod, en ramenant à cinq le nombre des premiers.

(11)

58 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

Nous les transcrivons ici en donnant à chacun un numéro d'ordre sans rapport avec la gravité de la faute.

Afensonges.

I. On a trouvé un encrier renversé dans la classe, a Qui a f�it cela?» demande le maître. John qui n'aime pas à accuser ses camarades répond qu'il n'en sait rien, quoiqu'il ait été témoin de l'accident.

II. Jean a cassé une tasse. Pour ne pas être grondé il va vite jeter les morceaux à la rivière, avant que personne ne l'ait vu. Ill. Un enfant dont les parents ne sont pas riches, se vante contii:iuellement de tous les beaux meubles qu'il a chez lui, de toutes les bonnes choses qu'il mange, de tous les magnifiques jouets que son père lui achète.

IV. Paul a cassé une tasse. Il se tait quand on accuse son frère resté seul dans sa chambre, d'avoir commis cette étour­

derie.

V. Un monsieur a marché, _par mégarde, sur le pied d'un amL Quand il s'excuse, celui-ci répond: << Ça ne me fait pas mal»

quoique son _pied lui fasse bien :na!.

Vols.

I. Jacques trouve un crayon dans la classe et le prend pour lui.

li. Jacques :prend le crayon d'un camarade dans son pupitre.

111::Jacquès trouve un crayon dans la rue. Il le ramasse et le prend pour lui.'

IV;, 1Jacques voit un camarade qui laisse tomber un crayon. Il 1e·ramàsse et le prend pour lui.

V; Jacques s'emparant de la clé de la caisse d'école de son camarade, ouvre -la caisse et y prend un crayon.

Le· rang normal a été écabli empiriquement d'après le juge.­

ment combiné d'adultes cultivés (voir le détail dans les numé­

ros cités de !'Intermédiaire). Le voici, en allant de la faute la plus légère à la plus grave.

Mensonge:

V. I. III. II. IV.

!Vol:

Ill. I. IV. II. V.

,, Chaéun:des récits a été transcrit sur un morceau de papier et les; enfants·.oot été invités à les ranger les uns sous les autres suivant la gravité de la faute.

TESTS DE JUGEMENT MORAL 59 Nous av0ns compté pour chaque �nfant le nombre des écarts existant entre son classement et le classement normal.

Exemple. Une fillette, pour le mensonge, nous donne le classemept

III. IV. II. I. V.

en regard du classement normal

V. I. III. II. IV.

Nous comptons les écarts comme suit :

Pour III: 2, pour IV: 3, pour II: 1, pour I: 2, pour V: 4.

Total : 1 2 fautes.

Jugement moral' et âge.

L'expérience a porté sur 120 enfants à peu près de chaque sexe, les âges variant de 7 à 13 ans, et le nombre des sujets de chaque âge de g à 3o.

Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant:

Garçons Fillettes

Mensonge Vol Mensonge Vol Ages Sujets Fautes Sujets Fautes Sujets Fautes Sujets Fautes

7 IZ 7.20 12 6.- IO g.- JO 6.40

8 3o 7.01 3o 4.:16 I3 7.54 Il 4.73

9 17 6.- 17 3.65 16 7.95 13 2.61

10 10 6.80 9 4.- 21 6.76 22 2.73

II l 2 5.67 Il 1.45 16 6.62 17 3.06 12 19 5.25 20 1.- 25 6.- 26 0.77 13 19 4.94 22 0.91 16 5.g 12 0.71 Ils montrent, quant aux tests eux-mêmes, ce que les articles de l'intermédiaire avaient déjà fait ressortir, que le test des vols est bien supérieur à celui des men.songes.

Les deux tests permettent de constater un progrès marqué du jugement moral avec l'âge. Ce progrès ne diffère guère d'un sexe à l'autre.

Pourtant le test des mensonges nous montre les garçons nettement supérieurs aux fillettes. · Geneviève GUYE.

Jugement moral ef moralité.

J'ai examiné à l'Ecole des Eaux-Vjves 106 enfants apparte­

nant à douze classes, cinq de garçons, et sept de filles. J'ai demandé aux maîtres de choisir parmi leurs élèves quatre ou cinq enfants qu'ils connaissaient comme francs et le m'ême

(12)

60 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

no�bre d'élèves menteurs. J'ai soumis à tous ces enfants les récits de mensonges et de vols. J'ai fait naturellement les expé­

riences avec chaque groupe séparément.

Les deux groupes d'enfants se comportent très différemment.

Les enfants francs se donnent beaucoup de peine, ils font leurs classements très tranquillement; les autres entrent en faisant beaucoup de bruit; quand je leur ai dit ce que je leur demande, ils me regardent avec une mfoe épouvantée: « Quelle horreur ! des mensonges, des vols 1 » L'lln ou l autre ajoute : 11 Moi, je ne mens jamais. » J'ai pu remarquer que ceux qui disaient cela faisaient les plus mauvais classements. J'ai observé cette diffé­

rence de conduite et chez les garçons et chez les .filles.

Garçons

Francs Menteurs

Sujets Fautes Sujets Fautes

Classe, Mens. Vols Mens. Vola

IV 9 5. II 3.33 9 8.- 4.44

V IO 3.8o 0.2 9 8.- 2.67

VI 4 3.- o.- 4 6.So 5.5

VII

Moyennes 23 4•17 r.3o 22 7.39 3.74 Fillettes

Franches Menteuses

Sujets Fautes Sujets Fautes

Classes Mens. Vols Mens. Vols

IV 12 6.- r.So II S.80 2.73

V 9 3.33 2.- 9 5. II 2.88

VI 7 4.86 o.57 7 5.14 3.14

VII 3 5.33 2.- 3 8.33 0.69

Moyennes 31 4.90 r.48 3o 5.70 2.67 De ce tableau il résulte que le test des mensonges donne toujours lieu à des fautes beaucoup plus nombreuses que celui des vols.

Cela tient à ce que la gravité respective des récits de men­

songe I. II. III. et V. varie considérablement avec l'âge des enfants, des garçons notamment.

Tandis que I est jugé avec une indulgence croissante (rangs moyens: en IVe année: 3.55; en III•: 2.30; en II•: 1.50), V est apprécié de plus en plus sévèrement (rangs moyens : en IV•:

1.44; en V•: 1.90; en VI•: 2.25) et il en est de même de III

TESTS DE JUGEMENT MORAL 61 (2.20; 2.30; 3.25). Pour bien faire il faudrait, à l'avenir, et pour des tests plus parfaits, rapp_orter le jugement moral d'un enfant au classement normal d'enfants de son âge et un peu d'adultes.

Si nous comparons entre eux les garçons francs et les_ �.lies· franches aucun résultat net ne se dégage de cette juxtapos1t1on;

les chiffres sont bien du même ordre de grandeur que dans l'expérience de Mlle Guye.

Si nous comparons les uns aux autres les groupes d enfants, francs et d'enfants menteurs, nous constatons une supériorité très nette des francs sur les menteurs. Pour les garçons cette supériorité se manifeste dans tous les cas; pour les filles, dans tous les cas sauf deux (Mensonges en IV0, et vols en VII•).

La distance entre les garçons .francs et les garçons menteurs est plus grande que celle qui sépare les fillettes franches des fillettes menteuses.

Pour le vol, les garçons francs qui n'ont commis aucune faute de classement représentent le 69.44 °/o de l'ensemble; les fillettes le 51.20 °/o.

Les garçons menteurs qui ont classé sans faute représentent le 22.73 °/o; les fillettes le 36.67 °/o.

Pour le mensonge surtout la différence des sexes est frap- pante:

Classant sans faute ou avec un écart mm1me (deux fautes).

Garçons francs: 39.06 °/o; menteurs: o 0/o.

Fillettes franches: 29.09; menteuses: 3o 0/o.

Emmy LANG.

Au total nos tests de jugement moral sont certainement à retenir, mais les ex-pêriences fai_tes jusqu'ici ne permeuen� pas de dire si nous devons les considérer comme des tests de 1uge­

ment en général ou comme des tests spécifiques de jugement moral. Pour étudier cette question, il y aurait bien à comparer entre eux en les mettant en présence de nos tests des enfants de même intelligence, mais de mor�lité différente et au con­

traire des enfants de moralité pareille mais d'intelligence inégale.

Enfin il .serait particulièrement intéressant d'appliquer ces tests à des enfants ayant sur la conscience des larcins de diifé­

rentes espèces, témoignant les uns d'impulsions inconscientes irrésinibles, les autres d'une insuffisance des notions morales ; on v-errait si leurs réactions sont assez diverses pour que nos tests puissent aider à porter un diagnostic.

C'est le programme de recherches ultérieures.

(13)

L'INTERMÊDIAIRE DES ÊDUCATEURS

_C_O _N_N_A_I_S _SA_N_C_E_S___;;_D_'A_D_U_L_1_

'E

_ S_:

Une expérience de calcul.

Les expériences de calcul qui suivent ont été faites avec un groupe de trente. pe-rsonnes, pour la plupart des intellectuels et, comme comparaison, avec un groupe de vingt instituteurs.

Les expériences consistaient en une additi.oil de quinze nom­

bres de deux chiffres; tr0is soustractions de six chiffres· une m�ltiplication d'un nombre de six chiffres par un de �uatre chiffres et une division (dividende huit chiffres diviseur trois

chiffres}. '

On _priait

_ l'e sujet de calculer aussi vite que possible, ensuite on lu1 posait quelques questions sur sa manière de procéder.

Nous avons comparé les deux groupes.

Addition:

Soustractions : Multiplication : Division:

Temps. Justesse.

Non Non

Instituteurs instituteurs Instituteurs instituteurs

32 sec. 3 5 sec. 80 °/o 57 ¼

34 » 39 » 80 ¾ 48 %

6I » 174 )) 5o ¾ 33 ¼

II2 " 126 )) 55 ¼ 51 °lo L� supério:it_é de_s instituteurs ne nous étonne pas. La pro­

portion cons1derable des fautes commises par tous ces adultes (la moitié et même Jes deux tiers pour la multiplication !) est de nature à rendre indulgent pour les écoliers.

L'introspection n'a pas donné de résultats très nets. En fai­

�ant l'addition, 55 ¾ des instituteurs one réussi plusieurs fac­

teurs, formant une ou deux dizaines, tandis que dans l'autre groupe c'est seulement le 39 ¾ qui a procédé ainsi. Les rete­

nus posés sont moins nombreux chez les instituteurs. Pour la .soustraction la majorité· a calculé par La méthode de complé·

ment (de 6 aller à 12 ... ) dans les q.eux groupes.

DiJJi.sion: 39 °!o du premier groupe ont posé les produits des

�ulti�lications part_ielles, des instituteurs So °lo, Cela peut s expliquer par le fan qu'un bon nombre d'expériences ont été faite� sur _des 1;Daîtres en Suisse allemande et c'e�t là qu'on ensetgne en general cette métb,ode dans les écoles. Pour la vitesse et justesse aucune des deux méthodes ne semble l'em-

porter sur l'autre. F. KA.Gr.

AU MOMENT

:o'

APPRENDRE A LIRE

A LA MAIS ON DES PETIT S:

(Extraits du cahier de notes journalières.) Au moment d'apprendre à lire.

L'enseignement de la lecture à un groupement d'enfants de 7 à 8 ans.

Janvier r4, r920. - En tête de leur plan de travail pour le trimestre du printemps, douze epfants ont inscrit: « Savoir lire p -our P'âques. � - La plupart connaissent les voyelles, et quel­

ques consonnes, et savent composer des mots simples. C'est durant six semaines, une intense concentration.

Voici quelques-unes des questions que nous ont posées les enfants au cours de nos leçons :

HENRY: Mademoiselle, quel est le premier homme qui a su lire?

THÉODORE: C'était peut-être une femme, on ne sait pas.

RENAUD : Est-ce que le tout tout premier livre existe encore aujourd'hui? J'aimerais bien le voir.

HENRY : Qui a pu inventer les lettres?

NELLY: Combien y a-t·il de lettres en tout?

LucETTE : Comment est-ce qu'on a pu faire tous les livres du monde avec 25 letti;es ?

HENRY : Oh ! Mademoiselle, racontez-nous toute l'histoire dès lettres.

Plusieurs leçons sont, consacrées à satisfaire cette bien.heu­

reuse curiosité. Après que nous leur avons montré quelques hiéroglyphes, ils couvrent la planche noire de signes similaires qui ne manquent pas d'intérêt et d'originalité.

Dans cette ordre d'idée, les questions se multiplient.

Tous apprennent avec joie les lettres dans l'ordre alphabé- tique et plusieurs s'écrient:

«Ah! c'est ça !'Alphabet 1 - Ah! c'est çà l'A. B. C. ! » C'est une vraie révélation.

ALAUI : Mademoiselle, il était bien intelligent celui qui a inventé les lettres.

Quelques jours après, Théodore découvre que certaines lettres ne peuvent s'unir, il les écrit au tableau: bd, ds, dm, pn.

Nous faisons ensemble l'étude des voyelles et_des consonnes.

RENAUD: J'ai une idée, est-ce qu'on appelle les Consonnes des ... « Rois» ...

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