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L'Intermédiaire des Educateurs - Octobre 1912

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Journal

Reference

L'Intermédiaire des Educateurs - Octobre 1912

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Octobre 1912. L'Intermédiaire des éducateurs, 1912, vol. 1, no. 1, p. 1-16

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127430

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1 / 1

(2)

IV TABLE DES MATIÈRES

4. Appareils. . . . Rép . . . . . 5. Eclaireurs suisses.

Rép. . . . . . . 6. La deuxième année de l'enfant 7. Les connaissances des adultes

Rép . . . . 8. L'éducation du sommeil

Rép . . . . 9. La coéducation Rép . . . . iO. Arbeitsschule .

H. Le caractère des écoliers Rép . . . . . i2. Tests d'intelligence .

Rép . . . . i3. La question du latin.

U. Ecoles nouvelles . .

Rép. . . . . i5. L'éducation enfantine en Suisse.

Rép . . . . CHRONIQUE DE L'INSTITUT

Pages

55 60 56 62 56 56 75 56 76 56 107 93 93 107 93 123 107 123

!36 136157

16, 3o, 47, 63, 79, 96,111,127,144,160 Quelques messages . . . . 17

LIVRES NOUVEAUX Pages

Annales suisses d'hygiène scolaire. . . . . Annuaire antialcoolique AuDEMARS et LAFENDEL •

BA.LLY •

BmssoN, etc. . . . .

BuRN.IER et ÛLTRAMARE CELLÉRIER et DuGAs

r42 142.

158 78 15 45 95 64 141 142 96 45 79

DICK • D<>PP EGLI . FISHER.

FREY • GARCIN.

GEORGE GODIN • Gout •

GuEx • . • • • HACHET-SOUPLET •

142 15 79, 126 15 159

JACCARD • JEANNERET • KIRKPATRICK.

KIROUL KRAUSE • • LrGTHART.

LUQUET • • DE MADAY • • • • NATHAN et DuRoT.

NAVILLE • • • • •

Œuvres périscolaires.

RAMSEYER. • • • • RooRDA • . • ScHNEEBELI • • SEINIG. • • • STADELMANN . STucKr et B1ER1.

WRESCHNER • •

Pages

143 45

141 46

11 I

126 46 125 95 159 46 158

I 10 142 III

142 143 158

L'Interrr.1.-"':diaire des Éducateurs

1re ANNEE - N° I - ÛCTOBRE 1912

cc Intermédiaire. »

Il convient d'indiquer ici, en quelques mots, le but de ce petit bulletin que l'Institut J. J. Rousseau se , propose de publier mensuellement.

1-- Bien que s'adressant directement aux éducateurs, aux praticiens, aux instituteurs, cet organe ne leur donnera pas, comme le font leurs journaux s�éciaux, des modèles de leçons à faire et des leçons toutes faites. Il ne défendra pas davantage leurs intérêts pro­

fessionnels. Il ne les tiendra pas systématiquement au courant de ce qui se passe dans le monde pédago­

gique, ni ne leur fournira d'études magistrales ou de monographies sur quelque question d'enseignement - ou du moins, s'il fait ceci ou cela, ce ne sera que d'une façon accessoire. Il ne vient donc « doubler » aucune revue déjà existante. Et c'est là, notons-le en passant, une situation bien avantageuse, car ne devant être concurrent de personne, il compte ne rencontrer que des amis.

r Que veut-il donc ? Son but est facile à définir ; il répond à celui de l'Institut dont il sera l'organe, dont il constituera en quelque sorte un prolongement dans l'espace : c'est de contribuer à l'édification d'une pédagogie positive, d'une part en initiant ceux qui voudraient collaborer avec nous, aux questions q1.1i se posent et aux méthodes propres à les résoudre, d'autre part en servant de lien entre ces chercheurs,

(3)

2 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEUR�

et en groupant et coordonnant leurs investigations ou

leurs résultats.

�édagogie positive, avons-nous écrit. Cet adjectif, qm a été malheureusement accaparé par une école

philosophique, nous le prenons ici, cela va de soi, dans son acception originale. Par pédagogie posit.ive, nous entendons une pédagogie fondée sur des faits des observations, des expériences systématies e;

con,tr.ôlées, et non sur des affirmations qui, tant qu'elles n'ont pas essuyé l'épreuve de la vérification ne représentent, - si excellentes fussent-elles e� soi - que de simples opinions.

Mais, la tâche que réclame cette pédagogie positive

est des plus difficiles, pour deux raisons (sans compter les autres): Tout d'abord, ces observations ces expériences sont fort délicates en soi. Elles son;

du domaine de la psychologie, ce domaine où chacun croit, il est vrai, pouvoir pénétrer sans autre forme

de procès, parce qu'il n'est pas entouré - comme le

sont ses v

_oisins, la physiologie, l'anthropologie et les

autres sciences - de hautes barrières munies de

piquants et de ronces capables d'effrayer les simples pro�eneurs, mais qui cependant demande, pour être

cultivé, des précautions infinies et une grande délica­

t!esse de toNcher.

�i les observations sont délicates, les interpré­

tat10�s le son� plus encore, qu'il s'agisse des in­

duct10ns théonques devant conduire à la loi scienti­

fique, ou des inférences pratiques conduisa'nt aux applications éducati,ves. Et nous touchons ici à notre second point. Pour parvenir à formuler des lois ayant

(( ''-'.TERMEDIAIRE)) 3

quelque généralité, il faut considérer un très grand

nombre de sujets, dans notre cas, d'enfants -ou de

groupes d'enfants, si les investigations portent sur

les différences individuelles. Cette exigence est, pour

le psychologue praticien abandonné à lui seul, im­

possible à satisfaire. Il lui faut le concours de colla­ borateurs. Et qui chercherait-il à associer à ce tra­

vail, sinon les éducateurs, qui ont sous la main des

enfants qu'ils peuvent observer aisément, et qui p­ cisément: tireront les premiers un profit des investi- gations entrepvises?

o sance

mentale. Leur but est le contrôle, selon les règ la méthode scientifique, des procédés didactiques anciens ou nouveaux, contrôle qui, nous l'avons dit, pourra seul faire le départ entre ceux qui sont bons ou avantageux, et ceux qui sont nuisibles ou inefficaces.

On voi.t donc se préciser l'objet de ce petit bulle­ tin : avec la collaboration de tous, il indiquera quelles sont les nouvelles néthodes éducatives qui semble.nt mériter d'être éprouvées méthodiquement, et il s'effor­ cera d'exposer ce qu'il faut faire pour entreprendre

cette épreuve, pour qu'elle donne de bons résultats.

Notre bulletin sera ainsi n lien entre les observa­

teurs, lien indispensable, car, pour contrôler les obse

vations, pour les comparer, les additionner, il faut qu'elles soient exécutées dans des conditions identique� dagogie, il y a celle nc

ment les moyens éducatifs à employer à son égard . On les comprend sous le nom de eér i-

les de

ch la c

A côté de s recher es portant sur

pour la pé- de l'enfant et dont on peut tirer bénéfice

e ore qui concernent directe-

s

(4)

4 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEU

Nous n'avons d'ailleurs nullement l'intention de donner toutes ces indications d'une façon dogma­

tique : nous accueillerons toutes les suggestions qui se présenteraient, ainsi que les critiques qui pour­

raient être adressées à tel ou tel plan de recherches qui serait proposé.

N oùs voudrions que ce bulletin fut comme un carrefour où se rencontreraient tous les amis de l'enfance, s'y communiquant les uns aux autres leurs observations, les problèmes qui les captivent, et s'éclairant mutuellement.

Ce travail collecti( sur des bases nouvelles - tra­

vail qui est seulement possible aujourd'hui, où nous commençons à voir un peu clair dans l'âme de l'en­

fant, et dans les méthodes propres à nous la dévoiler - ce travail d'un genre nouveau a un double avan­

tage : 1° Faire progresser notre science; enrichir la pédagogie; travailler au bien de l'enfance. 2° Elever d>une façon considérable le niveau social de l'institu­

teur. Ceux qui travailleront avec nous n'auront plus cette impression, parfois si amère, d'être de simples ouvriers constamment à la peine, accomplissant péni­

blement pour un salaire plus ou moins dérisoire; une tâche souvent ingrate. Il se sentiront désormais sur le même pied que l'homme de science qui, dans son laboratoire, scrute les mystères de la nature et tra­

vaille à une œuvre de vérité. Du coup, toutes les petites misères qui leur rendaient leur profession insupportable vont devenir le point de départ de problèmes intéressants, de recherches nouvelles. Sans doute, les difficultés, les soucis ne leur seront pas

« INTERMÉDIAIRE » 5

pour cela épargnés. Mais cependant leur ie intellec­

tuelle en sera transformée. Ils retrouveront - ceux du moins qui l'ont perdu - l'entrain à leur tâche, et peut-être même les bienfaisantes illusions, qu'ils étaient sur le point de perdre. Le bonheur, ici-bas, n'est pas tant d'avoir de quoi ne rien faire que de trouver satisfaction dans le travail. Le secret de la vie heureuse est de se créer constamment des intérêts nouveaux - et combien ce bonheur est plus pur lorsque ces intérêts ont une sanction pratique im­

médiate, lorsqu'ils tendent au bonheur des autres!

En appelant les instituteurs et tous les· éducateurs à s'intéresser à la tâche nouvelle qui s'offre à eux, nous les convions donc à une œuvre qui ne sera pas moins profitable pour eux-mêmes que pour l'enfance.

Plusieurs, nous le savons, se riront de cette invita­

tion. Nous n'insisterons pas auprès d'eux ... Mais nous sommes certains que beaucoup, et des meil­

leurs, y répondront, en contractant avec notre Insti­

tut, par le moyen de cet Intermédiaire, un lien durable, à la fois de sympathie, d'amitié et de travail.

�ous prions nos lecteurs de ne pas nous juger sur ce pre­

mier_ °:umér�: Il n'est pas encore, il ne pouvait pas être l'inter­

méd1a1re qu Il espère devenir. La rubrique à laquelle nous teno�s le, plus, celle des Questions et réponses, est à peine representee.

Dès le mois prochain, notre bulletin sera l'œuvre collective non seulement de tous les professeurs de l'Ecole des sciences d_e l'éducation, n_iais de ses élèves et, nous l'espérons, de plu­

sieurs de ses amis. Nul doute qu'il ne doive à ces collabora­

teurs nouveaux le meilleur de son intérêt.

(5)

6 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEU,

NOS AMIS:

M. Ferdinand Brunot.

On ne s'étonnera pas que nous inaugurions par le portrait de M. Ferdinand BRUNOT la petite galerie de contemporains que, mois après mois, nous espérons constituer pour nos lecteurs. M. Brunot a chez nous beaucoup d'amis déjà. Sa conférence sur la compo­

sition française au Congrès de la Société pédagogique romande à Saint-Imier, le cours de français qu'il a donné en février et mars 191 r à la Chaux-de-Fonds sous les auspices de la section locale de la même société lui ont valu, parmi nous, beaucoup d'admira­

teurs, dont la série de leçons qu'il a accepté de faire à Genève sous les auspices de l'InsJitut J .-J. Rousseau augmentera sans doute encore le nombre.

Notre Ecole a tenu à compter M. Brunot parmi ses premiers maîtres pour plusieurs raisons. Nous n'in­

sistons pas sur l'intérêt très particulier qu'il y avait à ce que l'on continuât d'étudier et de discuter chez nous la cc méthode Brunot >> au moment même où se prépare, pour les écoles primaires de tous nos 'can­

tons romands, une nouvelle grammaire française.

Pour nous qui ne sommes pas des spécialistes dans l'enseignement de.la langue, ce qui nous paraît don­

ner à l'œuvre de M. Brunot, grnmma]rien, une valeur et un intérêt permanents, ce sont ses doubles mérites de psychologue et de réformateur.

En partant de l'histoire de la langue d'une part, des exigences de l'enseignement d'autre part, M. Brunot

M. FERDINAND BRUNOT 7

a rejoint dans ses conclusions les revendications des 'biologistes et des psychologues qui demandaient que les besoins et les intincts de l'enfant, qui parle sa langue maternelle naturellement, fussent consultés dans l'établissement des programmes. Et l'on peut dire sans exagération que M. Brunot appuie sur la connaissance du développement mental de l'enfant tous ses efforts, qu'il s'agisse de critiquer le passé ou de préparer l'avenir.

Il nous plaît aussi de saluer en M. Brunot un savant qui n'est pas un théoricien seulement, mais, à sa manière, un homme d'action qui, ayant reconnu un mal et ses causes, pense qu'il peut et qu'il doit le combattre.

Nous avons besoin, dans tous les domaines, d'hom­

mes animés du même esprit!

L'enseigrzement du français.

Sans prétendre faire tenir en une page les idées de M. Brunot et très soucieux de ne pas déflorer ses leçons, nous découpons pourtant dans un petit livre que nous pourrions citer tout entier quelques passages qui donneront une idée de l'inspiration de la cc Méthode >> à ceux de nos lecteurs qui ne la connaî­

traient pas.

« Pour remettrt l'enseignement de la langue française dans sa voie, il faut, comme on le fait à propos de tout autre ensei­

gnement qu'on veut introduire ou conserver dans le pro­

gramme des écoles primaires, se demander d'abord : Est-il utile à la vie pratique? -Est-il éducatif? -Comment sera­

t-il le plus utile'? - Comment sera-t-il le plus éducatif'? ».

(6)

8 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEl

« Apprendre la langue c'est se mettre en état, d'une part, de tout lire, de tout entendre sans que rien vous échappe de la pensée d'autrui, et, d'autre part, de tout exprimer soit en par­

lant, soit en écrivant, sans que rien de votre pensée échappe à autrui.»

« Puisqu'il s'agit d'apprendre à comprendre et à s'exprimer, les deux études qui seront mises au sommet seront la lecture et la rédaction. C'est là le but. L'étude du vocabulaire, celle d,e la grammaire aussi reste indispensable sans doute; mais ce sont des moyens. >>

c Un grand principe doit dominer tout enseignement systé­

matique du vocabulaire : le mot n'a pas de valeur par lui­

même; il n'est qu'un signe. Il ne saurait être séparé de la chose qu'il signifie; la connaissance de la chose doit précéder, ou au moins accompagner la connaissance du mot correspondant. »

« La composition française demande autant de méthode. Là aussi il faut se fo11;çier avant tout sur l'esprit d'observation que l'on ne cultivera jamais assez. n

« Moins les mots et les formes de langage seront séparés des choses, plus le style se ressentira des efforts faits par l'école pour· former la jeunesse à l'observation, à la réflexion, au rai­

sonnement. Langage, esprit, conscience, gagneront à la fois en clarté, en justesse, en sincérité. n

Ferdinand BRUNOT.

(L'enseignement du français, Paris 1909).

M. Ferdinand BRUNOT est né à Saint-Dié le 6 novembre 1860, Après des études commencées au collège de sa ville na­

tale et poursuivies au lycée Louis-le-Grand et à l'Ecole nor­

male supérieure, M. Brunot, agrégé de Grammaire à 22 ans, fut successivement professeur au lycée de Bar-le-Duc pendant une année, puis à la Faculté des Lettres de Lyon (1883). Maî­

tre de conférences à la Sorbonne en I 891, il fut, en 1900, nommé titulaire de la chaire d'histoire de la langue française.

(7)

NOTES PRA.TIQUES 9

Ajoutons que le sport de M. Brunot est la chasse et sa distraction préférée la sculpture sur bois.

BIBLIOGRAPHIE :

Grammaire historique de la langue française, 1887.

La doctrine de Malhe"rbe; Philibert<:> Bugnionio (Thèses de doc.torat), 1891.

Histoire de la langue fra,zçaise dans Histoire de la langue et de la littérature françaises de Petit de Julleville, 1894-1900.

Histoire de la langue française, 1909.

Nouvelle méthode de langue française à l'usage des écoles pri­

maires (avec M. Bony).

Huit conférences sur l'enseignement du français, La Chaux­

de-Fonds, 19n.

NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUES:

Le chronomètre à la leçon de lecture.

La pratique de l'enseignement pour être renou­

velée doit user de procédés de contrôle -et de moyens d\investigation. C'est ce que nous avons tenté dans le cadre d'une modeste classe d'école primaire.

Nous n'envisageons ici que l'application de nos procédés à la lecture. C'est jusqu'ici, l'enseignement où a régné la plus extraordinaire incohérence, c'est aussi celui où il est le plus difficile de se rendre compte des résultats que l'on obtient.

Au début de l'année scolaire, nous cherchons à découvrir les défauts de prononciation de nos nou­

veaux élèves; bien au clair sur ce point important, nous faisons lire à chaque enfant un même texte sim­

ple et court. Dans une première lecture nous notons par écrit toutes les fautes commises par l'élève. Dans

(8)

10 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEUF

une deuxième lecture, nous notons en secondes la durée de la lecture. Cette lecture-témoin est répétée çhaque mois sur un texte différent mais d'égale lon­

gueur et de même difficulté.

En procédant ainsi, nous nous rendons un compte exact du caractère des erreurs commises. Nous avons pu déterminer que chaque élève commet de préfé­

rence certaines fautes que l'on pourrait qualifier de caractéristiques. Nous avons ainsi un moyen de cor­

riger les lectures défectueuses. Nous nous rendons également compte de certains traits de l'intelligence de l'élève; nous diagnostiquons des anomalies que n'aurait pu déceler la plus minutieuse des lectures ordinaires.

Le temps employé à la lecture a aussi son impor­

tance, il indique, lorsqu'il dépasse une moyenne qu'il est facile de déterminer, un déficit intellectuel qu'il est possible de retrouver dans d'autres branches de l'enseignement et auquel on doit s'efforcer de remé­

dier.

Les résultats que nous avons obtenus n'ont pas seulement été pratiques, ils nous ont laissé entrevoir entre l'intelligence et l'aptitude à la lecture une cor­

rélation que nous espérons déterminer plus exacte­

ment dans la suite de nos expériences.

Nous donnons, à titre d'exemple, un tableau des résultats obtenus avec deux élèves; le premier, A, s'est distingué, dans le cours de l'année scolaire, par son application et sa ténacité au travail. Ses notes le classent le premier.

NOTES PRATIQUES Il

Le second, B, nous a paru paresseux, indolent et instable. Les notes qui lui ont été attribuées pendant l'année scolaire le classent 34me sur 37 élèves.

L'appréciation que nous donnons du niveau de l'intelligence résulte des mesures que nous avons faites dans notre classe en nous servant des tests de Binet ( 1908).

A. Age au moment de l'expérience: 8 ans 10 mois.

Réussit les tests de I o ans ; aucun test de Ir ans.

Avance: 1 an 2 mois.

Lecture. Texte d'une page (34 lignes, corps 10, en­

viron 52 lettres à la ligne). Dupraz et Bonjour: An­

thologie scolaire, 1912, p. 292.

Temps : 100 secondes.

Fautes commises : 3 (erreurs de prononciation).

B. Age au moment de l'expérience : 10 ans 6 mois.

Réussit les tests de 10 ans; aucun de Ir ans. Retard:

6 mois.

Lecture : Texte d'une page identique au précédent.

Temps : 175 secondes.

Fautes commises: 19. - Erreurs de prononcia­

tion : 2. Changements de mots: 7. Oublis: 5. Fautes diverses :. 5.

Dans la lecture chronométrée, il est presque impos­

sible de comprendre ce que dit cet élève 1•

Les élèves qui marquent une avance intellectuelle ont lu le texte imposé dans des temps compris entre

1 oo et 160 secondes.

1 Il ne faut pas oublier que tous les élèves en cause n'ont été admis dans cette classe qu'après un examen sévère de lecture.

(9)

12 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

Ceux qui ne marquent aucune avance mettent de 1 60 à I 70 secondes.

Les retardés ont employé des temps plus longs qui ont varié entre 175 et 260 secondes.

On peut déduire sans cependant accorder à ces conclusions une valeur exagérée, qu'il y a, entre l'ap­

titude à la lecture et les fonctions générales de l'in­

teUigence une corrélation. Les élèves intellectuelle­

ment éveillés se sont caractérisés par une lecture plus rapide plus compréhensible et plus correcte.

La lecture chronométrée peut servir ê.tU maître à procéder à un examen rapide de la vivacité intellec­

tuelle des élèves qu'il ne connaît pas encore.

Genève. Emm. DuvtLLARD.

RECHERCHES A POURSUIVRE :

Définitions.

Nos lecteurs auraient-ils l'obligeance de poser aux enfants qui les entourent les questions uivantes :

Qu'est-ce que c'est qu'une fourchette?

Qu'est-ce que c'est qu'un.cheval?

Qu'est-ce que c'est qu'une maman?

de noter les réponses, et de nou les envoyer en indi­

quant pour chacun. le sexe et l âge de l enfant (à un mois près en arrondissant en plus ou en moins).

On sait que cette épreuve fait partie de la série de tests de Binet et Simon, mai un de nos arni,s, qui conçoit quelques doutes sur la façon dont on a cou-

RECHERr9ES A POURSUIVRE IJ

turne d'apprécier les réponses faites à ces questions, aimerait vérifier ce classement sur des documents de provenances diverses.

Nous n'en dirons pas plus pour aujourd'hui. Cette question : « A quel âge un enfant sent-il le �esoin d'une dé.finition telle que l'adulte la formulerait? » a une importance didactique sur laquelle il est superflu d'insister.

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Sous cette rubrique nous publierons les questio�s d'ordre théorique ou pratique (psychologie, did.acùq_ue, renseignements

bibliographiques ou autres) q�i nous parv1en�ont et dont on peut espérer trouver plus facilement la solution en les sou­

mettant à un cercle plus ètendu de lecteurs.

Nous publierons avec plaisir to�t ou P'.1-rtie des réponses qui nous seront adressées (en les fa!sant su1vr� d_u nom de leur auteur à moins d'indication contraire de celui-ci).

,

Questions:

i:. A PROPOS DE REGLES, - Nous nous plions, dans la vie de tous les jours, à toutes sortes de règles dont nous ne so�mes pas Jes auteurs. Souvent nous n'av_ons pas même conscience qu'elles existent et que nous les smvons, tant elles :°ous sont familières. Mais parfois nous y pensons. Je cherche a analyser sous quelle forme, avec quelles associations d'idées, elles se présentent alors à nous.

Parmi ces règles, il y a celles de la grammaire.

Je serais reconnaissant à mes collègues de l'enseignement primaire et secondaire de me communiquer les c�s qu'ils ob­

serveraient d'e11Jants qui se reprennent et se �orr1ge11t sponta­

nément quac:.d ils ont péchè contre la grammaire.

Prière de noter: l'âge et le sex,e, les circonstances (en classe:

à quelle leçon? en dehors de classe : dans q�el ento�rage ?) et de poser à l'enfant cette question: « Pourquoi te corriges-tu?,.

et, s'il répond : « Parce qu'il faut ... �, cette autre: « Comment

(10)

L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEURS

1: sais-tu?» en transcrivant textuellement les réponses ... ou les silences.

Si �'aut'.es lecteurs se sentent libres de poser les mêmes quesoos a des duites dans les mêmes circonstances, je leur

en serai reconnaissant aussi. Pierre Bovi;;T.

2. -, quel�u'un a-r-_il appliq�é lui-même dans son enseigne­ ment d histoire, la methode dite régressive (qui remonte du présent a� p�ssé) et pourrait-il nous dire si, pratiquement il

en est satisfait? Des documents sur ce sujet ont-ils déjà été publiés, et où ?

POUR LA RÉFORME ÉDUCATIVE:

Un bureau international d'éducation.

M. F. Z�Uinger, secrétaire de !'Instruction pub(jque du Can­

to? de Zur�ch �� réda�teur des Feuilles suisses d'J1;ygiè11e sco­

laire, a presente au recent Congrès d'éducation morale à La Haye, un magistral rapport sur la création d un Bureau imer­

n�ti�n�l d'éducation. Il ne s'agit pas là du reste d'une idé_e qui lw etatt nouvelle. M. Zollinger avait déjà, dans des circons­

tances précédenres (entre autres au Congrès d'hygiène scolaire de Nuremb�rg en 1904) défendu la même proposition.

Une. monon en faveur d'une création de ce genre ayant été

acceptee cene année par le Conseil national suisse, et le Con­

s�il fédéral aya�t été invité à étudier la question, la proposi­

tion de M. Zollrnger prend un grand intérêt d'actualité. Le bureau international q_u'il demande devrait, dans sa pensée comprendre les services �uivams : a un musée d'ethnographî�

de l enfance; b d�s �rch1ves et une bibliothèque pédagogique

�eorr_ale; c, des tnst1tuts pour la pédologie, I ethnologie et l hygiène de la race; d, un bureau pour l'élaboràtion du travail de class�ment, information, erc. ; e, le Conseil imeroational d'éducauoo · /, des fondations pécuniaires en vue d'œuvres populaires.

Nous. félicitons_ vivement M. _Zollinger de ce superbe pi:o­

gram_me. �- Zollinger a fort bien c0mpris qu'un tel Bureau devau avoir, pour le moment, moins à élaborer des règlements et à proposer des lois nouvelles, qu à permettre une étude ap­

profondie de l'enfant et _de ses condiùons de développement . . Le rapport de M. Zolhoger, qui a été distribué aux Congres­

sistes de La Haye, les a vivement intéressés. C'était com"me

LIVRF� NOUVEAUX 15

une pièce de résistance après les discus_sions t�éori.que_s et so

vent confuses auxquelles ils avaient assisté les iours precedents.

UVRES NOUVEAUX:

Dr Goorll Paul. Les droits de l'enfant, 279 p., Paris, M.a­

Ioine, 19n; Bu1ssoi-, V1NCK, PHILIPPE, CouvaA, WAXWEILEll, HocART, DAUMERS. Le droit de l'enfant, 207 P·. B�xeles, Lebègue, 1912. - « Les droits de l'enfant sont_ auiourd hu_i ce qu'ils étaient il y a trente ans fort peu respectes� nous dit le Dr Gorun. Et l'apparition simultanée de ces deux ouvrages suf­

firait à le prouver. lis sont d'ailleurs fort différen_ts I_ un de l'autre. Tandis que Godin examine surtout les drons a l hy­

giène et aux soins physiques, les auteur� _du second vo�ume traitent en général des questions pl�s dehcates d� droit de l'enfant à l'éducation laïque et à la liberté de pensee. Le _con­

tenu de ce livre a d'abord été donné sous formes de conferen­

ces à la Société de pédagogie de Bmxelles.

H. RooRoA vAN Evsn1GA. Manuel d'algèbre, 2.83 �-, Lau­

sanne Payot 1-912.. - M. Roorda est un de ceux qui recon­

naissent que ' l'école devrait être un peu plus _aimable qu'el\�

ne l'est pour l'écolier; c'est dire qu il a tou� fan_ po�r r_endre a celui-ci \es débuts en mathématiques le moJO� rebaro�ufs p?s­

sibles. Son Manuel nous paraît excellent, clair; la d1spos1uon matérielle en est fort élégante. ous souhaiterions d_e trouver da.os une prochaine édition quelques p�ges sur le de;el??Pe­ ment historique des mathématiques q�t e� montrant a 1 eleve que Jes notions et les symboles mathemauques sont de lentes acqmsitions de l'esprit humain représentant �h�c°:°e une sort�

de victoire, lui feraient mieux aimer cette disc1plme, en la lt11 rendant réellement vivante.

M"'• Gout et E. Gou,'.;. Comment faire observer nos en­

fants. Paris, Nathan. Genève, Atar, 1912. 196 p., in-12., 2 fr. 2.S.

- Le Département de l'instruction publique du c�nt�n de N�u­ châtel qui a distribué ce livre dans les écolesynma:r_es_ a bien voulu nous en remettre aussi un exemplaire. Fehcttons-le d'orienter nos instituteurs dans une voie si féconde. . .

Plus de 2.000 questions groupées par m�is et par su1ers, in­

vitent l'enfant à observer les plantes, les animaux, le !rOI, e:c. D'autres fournissenr la matière d' 1, exercices récapitulaufs �­

M. E.-L. Bouvier, ancien instituteur, membre de l'A.cadém1e

des Sciences, souligne dans une préface la haute portée de ce

(11)

18 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATF 'i

cenitude; elle le moule en un système qui peut paraî­

tre trop rigide à beaucoup, qui n'est pas exempt d'er­

reurs de détails, mais elle le fait aussi avec une préci­

Ernest BRIOD

_Présid_ent de la Société pédagogique de la Suisse romande.

Télégrammes

Les meilleurs souhaits de prospérité, succès pour votre noble nouvelle.entreprise. AssAGIOL1, Florence.

·sion qui a permis à la pédagogie de devenir autre chose qu'un ensemble de règles empiriques, mais une science au sens le plus large du mot.

Mais il manquait à l'herbartisme le moyen de créer la conviction chez les nombreux esprits qui ne veulent accepter que les vérités matériellement démontrées.

Je m'en suis aperçu plus d'une à mes dépens lors que, convaincu, j'ai voulu convaincre à mon tour.

C'est la lacune que la psychologie expérimentale a comblée et tend à combler toujo rs mieux. Que ceux qui, ainsi que les professeurs de l'Institut J .-J. Rous seau, vouent leurs à la solution des problèmes

de la recon naissance des éducateurs; elle peut être tardive, elle peut être entravée par des préjugés divers, mais elle leur viendra certainement. Je les vœux les plus ardents pour que les instituteurs romands sachent tirer pani des travaux de l'Institut J .-J. Rousseau, et collaborent à ses travaux en lui les élé ments d'observation dont il a besoin.

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ques. Pour comprendre la langue, il faut la considérer non pas en-elle-même, mais en fonction des besoins physiologiques; spirituels et sociaux qu'elle a dû constamment

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