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L'Intermédiaire des Educateurs - Janvier 1914

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L'Intermédiaire des Educateurs - Janvier 1914

BOVET, Pierre (Ed.)

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Janvier 1914. L'Intermédiaire des éducateurs , 1914, vol. 2, no. 14, p. 49-64

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127877

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1 / 1

(2)

L'intermédiaire des Éducateurs

2e ANNEE - N'0 14 - JANVIER 1914

NOS AMIS:

M. L.-William Stern.

La psychologie est une science jeune. Il est cer­

tain pourtant qu'elle a traversé déjà plusieurs âges différents. Il y a eu d'abord l'époque héroïque de la psychométrie et de la psycho-physique, où l'e�thou­

siasme pour les recherches nouvelles était tel que nul ne songeait à e demander à

quoi

elles pouvaient servir ou si elles servaient à quelque chose. C'était la science pour la science et volontiers les psycho­

logues se seraient prévalu du mot d'Aristote : « Une science est d'autant plus excellente qu'elle est plus inutile.

>>

Gardons-nou de médire des labeurs de ce temps.

Sans cet esprit d'absolu désintéressement, tel que l'in­

carna par exemple un Fechner, il n'est pas de science;

aussi ces pionniers ont-ils encore parmi nous, Dieu merci, des émules.

Néanmoins, il est impossible de parcourir les re:vues

·de psychologie sans être frappé de la place qu'y tien­

nent aujourd'hui les recherches de science appliquée.

�ous ne pensons pas seulement aux livres qui nous viennent d'Amérique sur la psychologie des annonces ou sur l'aptitude aux diversés carrières commerciales - mais à un mouvement beaucoup plus vaste dont la psychologie pédagogique est elle-même une mani­

festation.

(3)

50 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

De ce mouvement M. William Stern est, en Alle­

magne, le principal protagoniste.

Son activité scientifique a embrassé un triple do­

maine. D'abord la p

sy

chologi.e générale. Si enclin que fût Stern

à

s'intéresser aux asp

e

cts pratiques de la psychologie, il n

1

a pas laissé de s'intéresser à ses fon­

dements théoriques. Sa thèse sur !'Analogie dans la pensée populaire, dans laquelle il tente de traiter les processus logiqu

e

s du point de vue psychologique, et ses belles recherch

e

s, r

e

stées classiques, sur la Per­

ception des variations, appartiennent à ce premier groupe de travaux. St

e

rn imagina

à

cette occasion divers appareils d'acoustique, sirènes etc., qui sont fort appréciés d

e

s spécialjstes.

Mais le jeune psychologue fut bientôt attiré par des problèmes se rattachant d'une façon plus immédiate à la vie pratique. Depuis

I

o ans on commençait à , s'occuper, en Amérique, avec Cattell (i8go), des fa­

meux mentais lests destinés à fournir la caractéristique psychologique d'un individu. A Paris, Binet et Tou­

louse et, enAllemagne, Kraepelin, en 1896, reprenaient par d'autres méthodes l'étude de la « Psychologie individu

e

lle ». C'étaient là des études fort suggestives, mais fragmentaires, et que Stern ne jugeait pas suffi­

samment systématiques. Aussi pensa-t-il nécessaire de soumettre tous ces travaux

à

un examen critique, de systématiser les méthodes employées et de tracer les limites de ce nouve�u domaine de la psychologie individuelle, que Stern préféra désigner du nom de P

sy

chologi.e différentielle, ce terme étant plus large que l'autr

e

. Son ouvrage, La Psychologie des diffé-

M. L.-WJLLIAM STERN 51

rences individuelles, qui parut en 1900, exerça sur le dé�eloppe�ent de cette nouvelle partie de la psycho­

log

ie

, �ne �nfluence très grande. Aujourd'hui, la psy­

chologie drfférentielle,

e

nrichi

e

de la méthode des con:élations, constime un vaste domaine, dont St:ern a donné un fidèle tableau dans un gros traité méthodo­

logique, rempli de renseignements exacts, paru en

1911.

_ �n_tre temps, Stern avait passé de la psychologie md1v1duelle à un domaine voisin, c

e

lui de la P

s_y

clzo­

logie appliquée. C'est à propos des recherches de Binet sur 1a suggestibilité

e

t le témoignage que Stern a sans doute été engagé dans cette nouvelle voie. Mais là encore l'esprit de Stern, qui réunit à la clané latine la Gründlichkeit allemande, éprouva le besoin d'éta­

blir d

e

s bases solides à l'édifice nouveau dont Binet avait esquissé le profil hardi. Il institua une bonne méthode pour mesur

e

r la fidélité

e

t les autres carac­

tères du témoignag

e (1902),

et en ce qui concerne la psychologie appliquée en général, il en établit les limites les principes, les divisions, dans un remar­

quable travail (1903).

Sans doute, disait-il l'individualité même échappera toujours

â

la scienc

e

qui ne connaît que le général, mais l

e

s individualités nous apparaissent groupées en types différenciés, qu'il est possible d'étudier et de caractériser. Avant de rendre les armes devant le mystère de la personnalité, le psychologue poursuivra donc inlassablement les ressemblances qu'il constate d'un individu

à

l'autre.

Sans oublier les services rendus

à

la psychologi

e

(4)

52 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEURS

judici

a

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par l

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e

s Monographies sur le dévelop­

pement mental de l'enfant. M. et M�· Stern ont .�u l'h

e

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l'enfant.

M. L.-WILLIAM STERN

53

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e

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a

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e

ptions.

William Stern est né le 29 avril 1871 à Berlin. C'est dans cette ville qu'il fit ses études secondaires. A l'Université il eut entre autres pour maîtres, Paulsen, Ebbinghaus et Lazarus.

A 26 ans, il fut attaché à l'U niversicé de Bresla'u en qualité de privat-docent, dix ans plus tard il y est nommé professeur extraordinaire et directeur du Séminaire de psychologie. Ses cours portent sur la philosophie, la psychologie et la pédagogie.

Il a fait, pour les instituteurs, des cours spéciaux de psycho­

logie pédagogique. Stern esc depuis 1909 Doctor of Laws honoris causa de Clark University .

. Stern a rendu un très grand service à la psychologie appliquée en participant à la fondation de l'Institut für angewandte Psy­

chologie und psychologische Sammeljorschung, et à celle du Bund für Schulrejorm. Dans cette dernière ligue, il préside la Commission scientifique pour l'étude de l'enfant.

Bibliographie.

Parmi les travaux de Stern citons en fait de livres et bro­

chures:

Psychologie générale : Die Analogie im volkstümlichen Den­

ken. Berlin, 1893. - Psychologie der Veranderungsau.ffassung.

Breslau, 1898. - Ueber Psychologie der individuellen Di.ffe­

ren1en. Leipzig, 1900. -Zur Psychologie der Aussage. Berlin,

1902. - Die differentielle Psychologie in ihren methodischen Grundlagen. Leipzig, 191 r.

Psychologie de l'enfant et pédagogie : Die Aussage als gei­

stige Leistung und ais Verhorsprodukt. Experimentelle Schüler­

untersuchungen. Leipzig, 1903. - Helen Keller. Berlin 1905.

- Monographien über die seelische Entwicklung des Kindes : I. Die Kindersprache. Leipzig, 1907. Il. Erinnerung, Aussage und Lüge in der ersten Kindheit, 1909. -Die psychologischen Methoden der /ntelligen:œrüfung und deren Anwendung an Schulkindern. Leipzig, 1912. - Der Student und die piidago­

gischen Bestrebungen der Gegenwart. Leipzig, 1913. - Die Anwendung der Psychoanalyse au/ Kindheit und Jugend. Ein Protest. Leipzig, 1913. - Die Ausstellung 1ur vergleichenden

(5)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

Jugendkunde der Geschlechter au/ dem lll. Kongres des Bundes J. Schulreform in Breslau. Leipzig, 1913. - En collaboration

avec Hermann Grosser : Das Jreie Zeichnen und Formen des Kindes. Leipzig, 1913. - Paraîtra dans quelques mois : Psy­

chologie der frühen Kindheit bis p1m sechsten Lebensjahr.

Leipzig, 1914.

Philosophie : Person und Sache. System der phHosophischen iVeltanschauung. J. Ableitung und Grundlehre. Leipzig. 1906.

Nous renonçons à citer les articles de la plume de Stern qui one paru dans les Beitriige 1ur Psychologie der Aussage (1903- 1906) et depuis 1907 dans la Zeitschrift fti.r angewandte Psy­

chologie, publications dont il a été le fondateur. Parmi ceux qu'il a donnés ailleurs, notons:

Ueber Beliebtheit und Unbeliebtheit der Schulféicher. Zeitschr.

f. pad. Psycho!. VII, 1905. - Das übernormale Kind. Der Sâemann t910. - Fragestellungen, Metlioden, und Ergebnisse der lmefligen1prüfung. 1 Kongr. des Bundes f. Schulreform.

1911. - Zur yergleichenden Juge11dkunde der Gesclilechter.

III Kongr. des Bundes f. Schufreform. 1913.

Sur le jugement moral.

Elaboration d'un test.

Le langage courant établit un parallèle constant entre le moral et le physique. Des exemples nombreux qu'on en pourrait donner, un seul nous retiendra ici:

celui du poids, de la gravité attribuée aux fautes mo­

rales comme aux masses matérielles.

Et, de même que l'on constate parfois chez un su­

jet des troubles dans la façon dont il perçoit et apprécie la pesanteur relative de deux objets, on entend sou­

vent des éducateurs qui se lamentent sur les apprécia­

tions erronées de leurs élèves en ce qui concerne la gravité relative de deux fautes.

Peut-on imaginer un test qui mette en lumière cette

SUh. -�E JUGEMENT MORAL

55

insuffisance du jugement moral et qui permette même en quelque façon de la mesurer ? M11

e

Descœudres s'est posé cette question, et pour tenter de la résoudre, elle a recouru _ à une expérience, inspirée de

FERNALD1,

qui suit fidèlement un des tests de Binet : celui où l'on invite l'écolier à soupeser de petites boîtes et à les ranger par ordre de pesanteur.

Ici il s'agit de six récits de mensonges dont on donne connaissance au sujet en les invitant à sérier, par ordre de gravité, les manquements à la vérité qui y sont relatés.

Les six récits imaginés par M

11e

Descœudres sont les suivants: (Nous les donnons dans l'ordre, ou plutôt dans le désordre volontaire, où ils ont été lus aux sujets.)

Mensonges à classer par ordre de gravité .

On a trouvé un encrier renversé dans la classe. « Qui a fait cela? • demande le maitre. John qui n'aime pas à accuser ses camarades, répond qu'il n'en sait rien quoiqu'il ait été

témoin de l'accident. '

. II. Jean a cassé une tasse. Pour ne pas être grondé il va vite Jeter les morceaux à la rivière, avant que personne o; l'ait vu.

'-'.'I. Un m?nsieur a marché, par mégarde, sur le pied d'un ami. Quan� Il s'excuse, celui-ci répond : « Ça ne me fait pas mal •, qu01que son pied lui fasse bien mal.

Ill. ,un en:ant qui a vu un gros chien à la promenade, ra­

oonte a sa mere, en rentrant, qu'il a vu un chien gros comme une vache.

IV_. On enfant, dont les parents ne sont pas riches, se vante conunuellement de tous les beaux meubles qu'il y a chez lui de tou�es les bonnes choses . qu'il mange, de tous les magni�

figues 1ouets que son père lw achète.

1 The defutive delinquent class differenciating tests Amer. Journ. of 1nsanity, avril 1912.

(6)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

V. Paul a cassé une tasse. Il se tait quand on accuse son frère, resté seul dans la chambre, d'avoir commis cette étour­

derie.

Ces six récits ont été lus aux membres de ma confé

"'.'

rence d'éducation morale que j'avais mis au courant du but de l'expérience. Ils en ont pris note, et 14, d'entre eux m'ont remis la semaine suivante une feuille sur laquelle ils avaient, conformément aux ins­

tructions reçues, rangé les six mensonges par ordre de gravité décroissante : le n

° 1

étant attribué à la faute qu'ils jugeaient la plus grave, le n

°

6 à celle qu'ils esti­

maient la plus légère.

Nous avons dépouillé ces 14 feuilles et comparé les rangs attribués sur chacunes d'elles à chacun des 6 mensonges. Ce qui frappe au premier abord, c'est qu'il n'y a unanimité d'appréciation pour aucun des six cas.

Si nous additionnons les rangs attribués à chacun par les 14 juges, de façon à établir le rang moyen, nous obtenons les résultats suivants :

V. Somme des rangs :

15

Rang moyen

I

,07

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» ))

2,64

IV.

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60

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4,

2

9

Ill.

)) ))

78

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5,57

L'instruction donnée ranger les six mensonges , par ordre de gravité, comportait en réalité quinze comparaisons différentes, chacun des récits devant être en quelque sorte soupesé en relation avec chacun.

des cinq autres.

SUh LE JUGEMENT MORAL

57 Il est instructif de considérer à part chacune de ces quinze comparaisons. C'est ce que permet de faire le petit tableau suivant (où le signe > signifie: << a été jugé plus grave que », et où D représente la différenee des rangs moyens).

La première ligne

V > Ill

100

°/o D = 4,S

se lit donc : « Le cas V a été jugé plus grave gue le cas Ill par l'unanimité des juges. La différence entre les rangs moyens attribués à ces deux cas est de 4,5 ».

V > III 100 °/o D = 4,So

V > VI

100

°/o 3,22

V > I 100 °/o 3,oo

II > III

IOO 0

/o 2,97

IV > V

IOO 0/o

2,29

IV > III 100 °/o 2,21

V > Il 93 °/o 1,57

Il > VI 79 °/o 1 ,65

I > III 79 °/o

I

,So

II > I 79 °/o

1

,43

III > VI 79 °/o

1

,28

VI > IV 71 °/o 0,93

II > IV 71 °/o 0,72

IV > I 57 °/o 0,71

1 > VI :,o

0/o

0,22

En somme les six mensonges ne paraissent pas être de gravité suffisamment différente pour que ces d,ifférences soient unanimement appréciées par des adultes cultivés et l'expérience ne peut pas être em­

ployée telle quelle comme test.

(7)

L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Mais parmi les comparaisons auxquelle

s

l'�xpérience donne lieu, il y en a six qui ont provoqué des Jugement�

unanimes. Ce

s

ont, chose frappante, toutes celles qm

s

'établissent par deux cas entre lesquels la classifica­

tion générale met une distance de deux rangs et _ plus.

On remarquera que les résultats de notre expérience, s'ils ne permettent pas encore une échelle à s _ ix degré

s

, en établissent pourtant plusieurs à trois degrés (IV > V > I ; IV > V > VI ; IV > V > III) et que la différence des rangs moyens constitue en quelque mesure une évaluation de la distance de

s

échelons.

Même parmi ces comparaisons unanimes, il y en a une plu

s

facile (V> III) et deux plus difficiles (1� > V;

IV> III).

Dans quelle mesure cette expérience, ou d'autres du même type, peut prendre une valeur de test, nous ne prétendons pas le décider a priori. Nos lecteurs nous aideront peut-être à l'établir. P. B.

RECHERCHES A POURSUIVRE :

Les enfants au cinématographe.

La que

s

tion est à l'ordre du jour. A Genève, M.

Lucien Cellérier vient d'en faire l'objet d'une étude présentée à la Société d'U _ tilité publ�que. Pour ré�nir quelques données

s

tatistiques précises, nous pnons nos lecteur

s

de bien vouloir poser au plus grand nom-·

bre po

s

sible d'enfant

s

, en ville et à la campagne, les que

s

tion

s

suivantes :

1•

Combien de fois, dans votre vie, êtes-vous

QUESTIONS ET RÉPONSES

59

allé au cinématographe? (Si vous ne pouvez pas in­

diquer le chiffre exact, répondez par 1·e

s

mots : jamais, quelquefois, souvent, t,·ès souvent.)

2. (Pou

r

ceux qui le fréquentent) Combien de fois êtes-vous allé au cinématographe depuis un mois ?

3. Quels sont les.films qui vous ont le plus intéressé?

(Exp

l

iquer le motjitm si les enfants ne comprenaient pas.)

Indiquer la localité, le sexe et l'âge de l'enfant, la p

r

ofes

s

ion ou la condition sociale des parents. Toutes autres indications sùr la conduite, l'intelligence, le travail de l'enfant seraient aussi les bienvenues. En­

voyer les réponses à l'Institut J. J. Rousseau, Tacon­

nerie, 5, Genève.

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Réponses.

r r. - LE CARACTÈRE DES

ÉCOLIER • -

L'article sui­

vant serait très précieux à consulter pour l'établisse­

ment d'un questionnaire:

Ho�H et �MSTEN. _A guide to the descriptive study of the per­

sonal1ty. Wnh spec1al reference to the ta.king of anamneses of cases with psychoses. Review of Neurology and Psychiatry.

Xr. 1 r. Nov. tgr3. G. C.

17. - L'EcoLE ET LA FAMILLE. - Le

ujet

a été pré­

senté à Genève, le 23 décembre, à la conférence géné­

rale du corps enseignant primaire par M. Emile Tissot.

L'Educateur du

24

janvier

r914

donne une brève

analy

s

e de ce rapport, dont les conclusions doivent être

di cutées dans une prochaine conférence.

(8)

60 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

I9. LA coÉDUCATION EN Su1ssE. -:-- Le livre de André MARCERON, La Morale par l'Etat (Paris, Alcan, 1912) contient trente pages sur (< L'Education morale dans les Ecoles suisses d'après une enquête person­

nelle». On y trouve quelques renseignements sur la coéducation.

22. -

CEMPUIS. -

A ma connaissance, le départ de Paul Robin fut suivi d'une forte réaction dans l'esprit de l'enseignement.

L'aspect extérieur de l'institut est seul resté le même.

C'est ainsi que certaines des inovations de Robin ont subsisté. Les 300 pupilles actuels (180 garçons et 1_20 filles de 4 à 16 ans) continuent de prendre une partie de leurs leçons en plein air en s'aidant de quelques jeux frœbéliens et édrn;:atifs ; comme par le passé, ils forment une fanfare mixte, -forte présentement de 70 exécutants. L'enseignement professionnel est toujours pratiqué ; maintenant Cempuis compte 6 ateliers d'apprentissage : mécanique, menuiserie, jardinage, couture, repassage et, ô ironie !. .. fabrication de corsets. La seule introduction de cette dernière et fâ­

cheuse branche d'activité pour les filles, laisse bien entendre que le grand éducateur que fut Robin, _;_

le protagoniste réalisateur d'un enseignement intégral de l'intérêt et d'une vie selon la nature - en quittant Cempuis, l'a privé de son esprit de génial péda­

gogue.

Je me suis laissé dire aussi, et par Robin lui-même, que les collaborateurs actuels de )'Orphelinat Prévost étaient loin de valoir Ch. Delon, G. Giraud et toute

,_ v'RAGES REÇUS

61

la phalange d'enthousiastes instituteurs du Cempius de jadis.

De fréquents changements de directeurs ont d'ail­

leurs grandement nui à l'institution. Sauf erreur, le dernier en charge, M- Berraux, est le cinquième de­

puis Robin. Aussi, maJgré son optimisme et son ar­

deur malgré les« fêtes pédagogiques» qui continuent d'être suivies, mais très restreintes, malgré la coédu­

cation subsistant toujours, mais moins sincèrement, on peut affirmer que Cempl,lis, dès le départ de Robin, a cessé d'être le foyer d'éducation rénovée qui, à mon sens, en fit la plus hardie et la plus heureuse tentative pédagogique qu'on ait réalisée.

Th. M.-C.

OUVRAGES REÇUS:

L. CELLÉRIER et L. DuGAs. L'Année pédagogique :r9:r2.

Paris, Alcan, 1913. 524 p., in-8°, 7 fr. 5o. - Nos lecteurs ,con­

naissent bien ce répertoire merveilleusement riche que des tables précises rendent très facile à consulter. Il faut grande­

ment louer le soin qu'ont mis les auteurs à tenir compte des critiques, même de détail, qu'avait provoquées la première A11née. Nous devons nous borner à citer les articles de fond qui ouvrent le volume: F. Bmssor,;: L'école et la nation en France L.CELLÉRIER: L'éducation de la YOlonté. - Littérature cri­

minelle. L. DuGAs: L'enseignement moral en France comme service d'Etat. - Un type d'éducation intellectuelle (J. S. Mill).

Ils méritent un examen attentif.

Gaston CLERC. Le secret de la porte de fer. Genève. Soc.

gén. d'imprimerie 1914. 328 p. in-8° ill. (3 fr. 5o). - Nous savions l'auteur fort curieux de psychologie et grand ami des jeunes. Tel il apparaît dans son livre. Mais une imagination auss! luxuriante, un art dramatique aussi consommé, un style aussi net et aussi rapide sont autan.t de surprises très agréables.

Nul doute que les garçons ne lisen avec passion cet émouvant récit d aventures. Y apprendront-ils en outre l'art d'observer,

(9)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

l'horreur de la désobéissance et des faux-monnayeurs? L'auteur le souhaite et nous avec lui.

Charles DE GARMO. Aesthetic Education. Syracuse. Bardeen 1913. vn-161 p. in-16. - « Tous les enfants devraient acquérir à l'école une vue esthétique du monde, comme on leur y pré­

sente une vue intellectuelle et une vue morale des choses"· Il faudrait pour c�la que les maîtres eux-mêmes voient la nature en artistes et sachent communiquer à leurs élèves les règles du goût. Les y aider est le but de ce petit traité d'esthétique, où il n'est guère question d'éducation. L'auteur a émaillé son livre d'une vingtaine de jolies pièces de vers.

Paul DESJARDINS. Idée d'une école. Paris, Colin, 1914, un vol. de 96 p. in-16. 1 fr. - C'est une « Ecole de commune culture n. - Qu'est-ce donc?- Une école où la Société vivante et les sources antiques sont mises à contribution pour rensei­

gner sur la vie, toute la jeunesse ouvrière et universitaire en pleine activité. En 7 heures par semaine, pendant quatre années de 36 semaines, le directeur lui-même, M. P. Desjardins, et ses collaborateurs espèrent pouvoir faire, avec leurs élèves, des études sur la vie matérielle, la vie intellectuelle, la vie spiri­

tuelle, la vie juridique et politique, au moyen d'enquêtes, de visites, de conversations, de rencontres avec les gens et les choses. Tout cela sans livres, sans cours et dans un esprit dé fraternité élevée. L'inauguration de l'Ecole a el! lieu le dimanche 4 janvier 1914, dans son local provisoire, rue Thénard, 3 (Pa­

ris Vme). L'inscription est de ho fr. par an. On prévoit des bourses. On s'inscrit par quart d'année (9 semaines : 45 fr.) à la fois. Les oisifs ne sont pas admis. Il n'y aura de diplô·me que l'honneur d'avoir suivi l'école. On en sortira sûrement avec plus de connaissances sur la vie, plus de concentration dans l'esprit, plus de fraternité dans le cœur. N. O.

Else ZuRHELLEN-PFLEIDERER et Otto ZuRHELLEN. Wie erzahlen wir den Kindern die biblischen Geschichten?

3 Aufl. Tübingen. Mohr 1913. vm-370 p. in-16. Cart. 4 m. So.

- Inspiré par des idées très libérales, ce livre traite de la façon de raconter les histoires de la Bible aux enfants à la maison d'abord, puis à l'école. Ces histoires doivent être vivantes; pour les rendre telles les auteurs ne craignent pas de broder même richement sur le canevas traditionnel. « Raconter et enseigner », « Histoires et histoire ,, ; ces titres montrent que Je� auteurs voient bien les questions connexes à celle

OLIVRAGES REÇUS

qu'ils traitent; une série d'exemples (plus de 100 pages) et le plan d'un enseignement de la vie de Jésus indiquent comment ils les résolvent. Livre très intéressant.

Th. HELLER. Grnndriss der Heilpadagogik. :z.re Aul'l.

Leipzig. Engelmann 1912. x-676 p. in-8°, 17 marcs. - L'ouvrage est classique comme l'auteur est célèbre. Puisque le mot de Heilpiidago({ik n a pas d'équivalent français, voici un extrait de la table des matières: 1re Partie : la débilité mentale infantile.

Définitions et classification : idiots, imbéciles, débiles. Com­

plications : dêgénérescence morale épilepsie, etc. Troubles du langage. Symptômes et causes. L'éducation des anormaux leur instruction. Historique et état acruel. ze Partie : Etats nerveu-x des enfants. Constitution nerveuse, constitution psy­

chopathique, hystérie. Education protectrice et pédagogie curative.

K. CARO et L. HELMONDs. Geschichte und Methode des Unterrichts im Rechnen und in der Raumlehre. Cologne.

G. P. Baehem 1913. 243 p. in-80. 3 m. 60. - Quatre parties : une histoire rapide de l'enseignement du calcul notamment depuis le moyen âge (75 p.), une " méthodologie générale » de l'arithmétique (35 p.), un cours d'arithmétique (90 j).), des in­

dications sur l'enseignement de la géométrie (:z.5 p.). Le tout mis en rapport avec les instructions ministérielles prussiennes de 1872 et de 1908.

P. CHAUVET, J. JEANJEAN et A. P1zoN. Les Sciences physi­

ques et naturelles à l'Ecole primaire. -- Méthode expé­

rimentale. Montluçon (Thorinaud) 1 fr. 60.

C'est une petite encyclopédie. Sur les matières indiquées par le titre, on y trouve de l'hygiène, de la zootechnie, de l'écono­

mie domestique, etc. C'est trop de choses pour un seul livre scolaire. Ce procédé a obligé quelquefois les auteurs à resser­

rer l'exposition au détriment de la clarté. On a l'impression dans quelques endroits qu on lit un petit dictionnaire. Mais nous ne mettons pas ces défauts au compte des auteurs de ce manuel, personnes très expérimentées dans l'enseignement.

Ils ont été forcés de suivre les programmes officiels, trop char­

gés. Heureusement la méthode d'expériences et d'observations qui sert de base au livre, et qui constitue le travail personnel de MM. Chauvet, Jeanjean et Pizon, fait que cet ouvrage peut donner d'excellents résultats e.n mains d'instituteurs gagnés au travail actif et original de l'enfant à l'école. P. V.

(10)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

CHRONIQUE DE L'INSTITUT:

Ce mois a été assombri pour la famille que nous formons par deux nouvelles morts foudroyantes frappant l'une, le 26 décembre, le frère de notre directeur, M. Jean BovET, dont les journaux ont dit la belle carrière de maître et d'éducateur, l'autre, le 25 janvier, le père de deux des élèves de l'Institut, M. Alberto ZAMPERINl qui, lui aussi, dirigeait avec un admirable dévouement un orphelinat, l'Institut évangélique de -Locarno.

La fête de Noël, organisée par les élèves pour les enfants qui viennent à l'Institut, a eu, le 26 décembre, un plein succès. A côté de l'arbre et des distributions de jouets, le clou de la réunion consistait dans le récit, fait par l'auteur lui-même, M. Gaston CLERC, élève de l'Institut, des aventures émouvantes qu'il a narrées dans le Secret de la porte de fer (voir Biblio­

graphie). M. ÜNU avait eu l'ingénieuse et aimable idée d'orga­

niser une série de projections illustrant l'histoire.

M. Duv1LLARD a fait le 8 sur l'Ecole en plein air et son avenir une causerie du plus vif intérêt et d'une inspiration très haute.

Les cours annoncés au dernier numéro ont commencé avec plein succès. Voici le détail des conférences annoncées pour février :

Education religieuse (les jeudis à 5 heures).

5 février: M. le grand rabbin G1NSBURGER. L'éducation reli­

gieuse chez les juifs.

12 et 19 février : M. Henri MoRo. L'éducation catholique.

26 février et 5 mars: M. le pasteur Aug. GAMPERT. L'éduca­

tion religieuse chez les protestants.

Education sexuelle (les vendredis à 4 heures).

6 février: M. le Dr WEBER-BAULER. Education sexuelle et éducation physique.

13 février : M. Ad. FERRIÈRE. La coéducation des sexes.

20 et 27 février: M. le Dr Ch. DuB01s. La question sexuelle au point de vue médical.

6 mars : M. le Dr Paul LADAME. Hérédité et sexualité.

La Société pédagogique de La Chaux-de-Fonds a demandé à notre Institut de se cnarger cette année des conférences de la « Semaine pédagogique» qu'elle organise chaque année et qui est fixée cette fois aux dates du 16 au 21 février.

Nous avons été heureux d'accepter cette invitation aimable et f'laneuse. MUe Bo.ntempi le 16, M. Claparède le 17, MU• Gi­

raud et M. Dubois le 18, M. Duvillard re 19, Mlle Audemars Je 20, M. Bovet le 21, y parleron� successivement de sujets en � rapport avec leurs cours de l'Instrrut.

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