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L'Intermédiaire des Educateurs - Avril 1914

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Journal

Reference

L'Intermédiaire des Educateurs - Avril 1914

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Avril 1914. L'Intermédiaire des éducateurs , 1914, vol. 2, no. 17, p. 97-111

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127879

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1 / 1

(2)

L�lnl.ermédiairt: des /:,'du.cateurs, n° 17, 191t.

L'intermédiaire des Éducateur�

2• ANNÉE -

N

° 17 - AVRIL 1914

NOS AMIS:

l!il. le D' Th. Simon.

Leur science donne aux médecins une connaissance générale du développement de l'enfant, elle leur donne également le sens des problèmes d'éducation que les lois de ce développement soulèvent; malheureuse­

ment les médecins qui s'occupent de l'enfance igno­

rent, trop souvent, les nécessités pratiques de la vie des écoles et quelquefois même celles de la famille.

Ils n'ont guère de contact avec les pédagogues, ils se donnent trop rarement la peine d'étudier les condi­

tions dans lesquelles vivent les enfants, et ils se sou­

cient peu d'avoir une influence utile sur ceux qui s'en occupent directement. Aussi les hommes de science qui, comme James ou Binet, se sont intéressés à l'application pratique de leurs connaissances dans le domaine de la pédagogie, ont-ils rendu de grands services.

La collaboration du médecin à l'œuvre pédago­

gique consiste, tout d'abord, à aider les instituteurs à trouver quelles sont les observations qu'il est néces�

saire de recueillir sur l'activité de. l'enfant.· Il faut que le médecin, à la lumière de ses connaissapces.

spéciales, et grâce à la méthode rigoureusement scien­

tifique à laquelle il a été entraîné, découvre les faits

importants et éclaire les rapports qui existent entre

eux. Ensuite, en collaboration, pédagogue et psycho- '

(3)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

logue pourront chercher quelles applications pratiques entraînent leurs constatations.

Depuis des années déjà le D

r

Simon apporte à ce travail de collaboration ses connaissances précises de médecin, celles notamment que son rôle de médecin aliéniste, d'un important asile, lui a donné l'occasion d'acquérir et lui permet d'augmenter constamment.

D'une façon incessante, le D

r

Simon étudie les mala­

dies mentales sur le très grand nombre de sujets qu'il a à sa disposition: aliénés de toute espèce, para­

lytiques généraux, déments, maniaques, arriérés de tous degrés, depuis l'idiot profond à l'imbécile léger.

Cette étude des états de désagrégation des éléments psychologiques, celle des irrégularités de développe­

ment donne au D

r

Simon, dans le domaine des faits, un champ de comparaison très vaste. Le D

r

Simon apporte à son travail, non seulement des connais­

sances étendues, mais aussi une méthode objective et ùne grande expérience. Il a été un ami de Binet et pendant de longues années ils ont travaillé en­

semble et poursuivi en ·commun, avec une persé:.

vérance et une activité inlassables, des recherches de psychologie dont beaucoup ont trait à l'enfance et , dont les plus importantes sont : Les enfants anor�

maux; Langage et pensée; L'intelligence des imbé­

ciles; Méthode pour le développement de l'intelligence.

Le problème de la corrélation entre le dé.veloppe­

ment physiologique et les capacités intellectuelles est de ceux qui intéressent les médecins, et le Dr Simon·

y a particulièrement travaillé.

Il a repris la direction des travaux commencés par

LE Dr TH. SIMON

99

Binet et, depuis la mort de ce dernier, c'est lui qui est président de la Société libre pour l'étude psycho­

logique de l'enfant. Il dirige avec un grand dévoue­

ment et beaucoup d'activité les recherches. poursui

".'

ies par cette Société. Il a apporté dans les rapports cons­

tants qu'il a avec les inspecteurs, les directeurs, les instituteurs, un intérêt sincère et une large sympa­

thie ; se bornant souvent à écouter avec une attention perspicace ce que chacun lui apporte, cherchant à découvrir les faits importants et leur relation, n'ou­

bliant.pas que le rôle le plus actif est pour ceux qui sont en rapport direct avec l'enfant. Il met sa fine ingéniosité et une grande ténacité de réflexion au ser­

vice de toute recherche. Sa collaboration est si active que l'on ne peut guère séparer son nom de celui des auteurs des intéressantes recherches sur le dessin à l'école maternelle ou sur l'observation des enfants aux différents âges.

La connaissance des conditions du milieu est un des soucis du D

r

Simon; elle préoccupait ·égaleme�t Binet, qui a toujours cherché à subordonner les appli­

cations pratiques à ces conditions. Binet et Simon ont proposé pour mesurer la vision des écoliers, une méthode si simple qu'elle est à la portée de n'im­

porte quel instituteur. On en peut dire autant de la mesure de l'audition gue le Dr Simon a publiée l'année dernière.

Les pédagogues français commencent à comprendre tout ce que peut leur apporter la collaboration intel­

ligente du médecin et du psychologue. M. Bernard,

directeur de l'école normale d'instituteurs de Paris,

(4)

l00 L'JNTERMEDlAIRE DES EDUCATEURS

Mlle Billotey, directrice de l'école normale des · insti­

tutrices et Mme Kergomard, ont demandé depuis deux ans au nr Simon de faire quelques démonstrations aux élèves maîtres et maitresses. Ils ne pouvaient s'adresser mieux. La tendance moderne de la péda­

gogie est bien ce besoin de base scientifique et. le désir d'une connaissance profonde de la nature de l'enfant.

A.

GIRQU\).

Le D• Simon est né à Dijon le 10 juillet 1873. Il a ·fait à Paris des études de médecine et a présenté en 1900 une thèse intitulée Documents relatifs à la corrélation entre le développe­

ment physique et la capacité intellectuelle, thèse qui a reçu une mention honorable. Interne en médecine des asiles d'alié­

nés de la Seine, puis à la Colonie de Vaucluse et à l'Asile cli­

nique, il a été nommé en 1902 médecin-adjoint des asiles pu­

blics d'aliénés à Dury-lès-Amiens d'abord, puis en 1908 à Saint-Yon (Seine-Inférieure).

Le D• Simon est lauréat de l'Académie de médecine (prix Falret 1907), membre correspondant de la .-Société médîco­

psychologique, membre de la Société de médecine. de Rouen et depuis 1912 président de la Société libre pour l'étude psy­

chologique de l'enfant.

Bibliographie.

Documents relatifs à la corrélation entre le développement physique et la capacité intellectuelle (Thèse de Paris 1900). -·

Recherches céphalométriq,ues s1rr les enjants arriérés de la Co­

lonie de Vi:iucluse (Année psychologique 1901). - Note su�_u1t campylogramme cranien (en coll. avec M. Blin: C. R. de l'A_ca­

démie des sciences. -Expériences de suggestion sur des debi­

les (Année psych. 1900). -Expérierices de copie. Es5cai d'fl,p­

plication tatio11 des sensations tactiles cheà l'examen des enfants arriérés. 1 les e11Ja11ts arrreres. (lbid.) -� _L'int�rprè­(Ibid. - Note sur un nouvel ergomètre (en coll. a\•ec M. J .-Ch. Roux).

(C. R. de l'Acad. des sciences 1902). - E11quéte sur le mode d'existence des sujets sunis d'une école d'arriëi-és (en coll. avec Binet. Année psych. 1905 ). -Sitr la nécessité d'établir un diag-

NOS ENQUÊTES 101

nostic scientifique des états inférieurs de l'intelligence. - -Mé­

thode nouvelle pour le diagnostic du niveau intellectuel des enfants anormaux. -Application de ces méthodes au diag­

nos.tic du niveau intellectuel cher des enfants normaux et anor­

maux d'hospices et d'écoles primaires (en coll. avec Binet). Ibid.

-Recherches de pédagogie scientifique ( en coll. avec Binet et Vaney. Année psych. 1906). -Misère physiologique et sociale (en coll. avec Binet. Ibid.). -Les enfants anormaux (en coll.

avec Hinet, Paris, Colin, 1907). - Le carnet sanitaire des écoliers (en coll. avec Binet. Rev. scient. 1907). Le développement de l'intelligence che1 les enjants (en coll. avec Binet. Année psych. 1908). -Langage et pensée. Ibid. -L'intelligence des imbéciles (en coll. avec A. Binet. Année psych. 1909). -Défi­

nition des principaux états mentaux de l'aliénation (en coll. avec Binet. Année psych. 19rn. -Définition de l'idiotie et de l'im­

bécillité (en coll. avec Binet. Soc. médico-psychol. 1910). - Sur la nécessité d'une méthode applicable au diagnostic des ar­

riérés militaires. Ibid.-La mesure du développemû1t de l'in­

telligence che1 les jeunes enfants (en coll. avec Binet. Bull.

Soc. pour l'Etude psycho!. de !'Enfant. Avril 1911). -L'Aiiéné, /'Asile, l'infirmier. Paris, Bougault, 1911. - La Jolie aug­

mente,t-elle dans la Seine-Inférieure? (En coll. avec Lalle­

mant et Hamel). Soc. méd. Rouen). -Professions, tailles et poids (en coll. avec M. Je Dr Monloup. Ibid. 1913. -Déter­

mination du degré de l'audition des enfants. (Soc. pour !'Etude psycho!. de !'Enfant. Janvier 19d).

NOS ENQUÊTE'S:

La conception du mensonge chez les écoliers.

Dans le numéro

11

(octobre

1913)

de notre Inter­

médiaire, nous avons demandé à nos lecteurs de proposer à des enfants le sujet

de

composition suivant:

Un mensonge: "Racontez un mensonge. Vous pourrez ou raconter une histoire, ou racomer un fait qui s'est vraiment passé. Vous direz dans la première phrase si vous faites l'un ou l'autre.))

(5)

I02

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

Il n.e s'agissait p_as d'imposer une composition-con­

fidence, mais de découvrir, dans la mesure du p�ssi­

ble, ce que le mot de mensonge évoque dans l'esprit de l'enfant.

Nous avons reçu 749 réponses, de Suisse et de Bel­

gique. Ce nombre est trop petit pour permettre des conclusions certaines. Pour différentes raisons 92 de ces réponses n'ont pu être utilisées. Celles des petits, avant 7 et même 8 ans, nous ont montré, par exem­

ple, qu'il n'y avait pas à cet âge-là une conception claire du mensonge, celui-ci est encore mal distingué de l'erreur et de la fiction. Cette constatation n'est pas sans intérêt pédagogique.

Pour plusieurs des questions qui se posaient

à

nous, les histoires inventées ont été tout aussi instructives que les histoires vraies, car l'enfant invente naturel,..

lement quelque chose d'analogue à sa petite expé­

rience.

Au cours du dépouillement nous nous sommes.

posé comme suit les principales questions

à

résou­

dre:

1.

Les enfants racontent-ils plus volontiers Ulle histoire vraie ou une histoire inventée? Cela dépend-' du sexe et de l'âge?

2. La proportion des confessions varie-t-elle suivant

le sexe et l'âge? ·

3. La proportion des récits fictifs dans- lequel 1é· . sujet s'attribue

à

lui-même le rôle principal défavo

.:.

_ rable, varie-t-elle suivant le sexe et l'âge?

4. Quelle est, dans la c9nception des enfants des deux sexes et d'âges divers, la proportion des men-

NOS ENQUÊTES· IOJ

songes p1·ononcés spontanément,. qu'ils -aient été pré'­

médités ou non - celle des mensonges provoqués par une question posée

à

l'enfant - celle des menson­

ges prémédités qui, faute de provocation, n'ont pas été prononcés?

5. Quels sont, dans la conception des enfants, les mobiles du mensonge?

6. L'enfant met-il le mensonge en rapport avec certaines fautes antécedeutes?

Voici q ueiques résultats :

Comme nous n'avons eu qu'une ou deux réponses pour les âges de 8,

16

et

17

ans, je n'en ai pas tenu compte pour les questions relatives

à

l'âge; elles figu­

rent cependant dans les totaux généraux pour la comparaison des deux sexes.

Les réponses utilisables de g et I o ans d'une part, de 14

à

15 ans d'autre part, ont dû être groupées.

Certaines réponses d'enfants, qui n'avaient pas indiqué leur âge, n'entrent en ligne de compte que pour la comparaison des deux sexes. . 1. Les histoires vraies représentent le 34,4 °/ 0 du total des récits: Cette proportion ne varie guère entre 9 et 15 ans. Elle est un peu plus forte pour les filles (37 °/o) que pour les garçons (31 ,6 °/o).

.2. Les histoires vraies, au nombre de 226, per.., mettent une comparaison instructive des deux sexes, au point de vue de la fréquence des confessions (his­

toires vraies dans lesquelles le narrateur est l'auteur

du mensonge). · ·

Le tableau suivant semble révéler d'abord un con­

traste bizarre, entre garçons et fillettes :

(6)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

Sur 1 oo histoires vraies racontées par des écoliers, la propor�

tian des CONFESSIONS varie selon le sexe et l'âge comme suit:

•oo_·.�l'.r

. .

,-10

a 11

· ;,:.· Fi Il es

l",.': ... ··· . . .

13 1 JI ·15.'

Quand les uns sont portés à avouer leurs fautes, les autres le sont moins; les deux courbes s'entre­

croisent et s'opposent. En réalité elles coïncident et se superposent, pourvu que l'on admette que le dévelop­

pement des fillettes est en avance sur celui des gar­

çons : repoussez à droite la courbe des fillettes, de façon que le point 9-10 ans tombe sur la colonne des garçons de 1 1 ans et vous sèrez frappés par ce paral­

lélisme, les fillettes restant cependant d'un bout à l'autre plus disposées aux aveux.

La courbe unique ainsi obtenue présente un som­

met très bien marqué vers la fin ·de la seconde enfance

1

(garçons: 7-12, filles: 7-10), et pour lès fillettes, un second sommet vers la fin de la période qui prépare la puberté (garçons 1 2-1

5

; filles 10-13).

Il serait intéressant de rechercher si ces deux mo;..

1 Voir C1.APARÈDE. Psychologie de l'enfant, 4c éd., p. 15o.

NOS ENQUÊTES 105

ments sont, à d'autres égards encore, caractérisés par une plus grande franchise ou une plus grande expan­

sivité.

3. Les mensonges que l'enfant donne comme inven­

tés, il se les attribue à lui-même dans le 26.

0/0

des cas.

Cette proportion semble décroître avec l'âge .

Ici encore on peut constater que l'âge de 9 à I o ans chez les fillettes correspond à celui de

1 1

pour les garçons.

4. D'après leurs récits, les enfants concoivent dans 67,

5

°/odes cas le mensonge comme p1·ov�qué par une question. Il y a 24 °/o de mensonges spontanés, et 8,5 de mensonges prémédités, mais non prononcés. Les garçons pensent beaucoup plus souvent que les filles à des mensonges spontanés (39

°

/o au lieu de 19°/

0).

L'idée que l'enfant

se

fait ici des circonstances du mensonge correspond bien aux remarques des psycho­

logues (Stern) et des éducateurs (Forster). L'enfant ment le plus souvent à l'occasion d'une question et il n'est pas téméraire d'affirmer que la question même est la cause du mensonge, soit par sa forme qui sug­

gère une réponse fausse, soit par le ton sur lequel on la pose et qui inspire de la crainte.

5. Pourquoi ment-on, d'après l'enfant? Nous avons classé comme suit les tendances auxquelles les enfants attribuent le mensonge:

Crainte . 72,9 °/o Calcul intéressé 7,6 °/o Etourderie S,7 °/o Paresse . 3,8 °/o

Goût de la fiction 3,S

0

/o Méchanceté . 2,6 °/

0

Altruisme 2,S

0

/o

Autres tendances 1 ,4 °/.

(7)

106

L'!N'TERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Donnons un exemple de quelques-uns de ces mobiles:

Crainte (FiUette de 9-co ans) : Une petite fille emploie pour elle l'argent donné pour une commission, en rentrant elle dit qu'elle l'a perdu.

Calc11I intéresse (Fillette de 13 ans) : On a défendu à une fillette d'aller il une invitation, pour pouvoir s·y rendre elle demande à sa_ maman la permission d'aller au bois.

Paresse (Garçon de 9 ans) : Une petite fille dit à ·a ma�an qu'il n'y a plus de briquettes au galetas pour ne pas avoir la peine d'y aller en chercher.

Goût de la fiction (Garçon de 9 ans) Un garçon ment à sa cou­

sine en lui raconrant qu'il avait trouvé, avec un autre garçon, un aéroplane rouillé dans une rivière, ils l'ont frotté et graissé : ensuite ils ont fait du théâtre, gagné de l'argent et acheté beau­

coup de choses.

Meclzanceté ( Fillette de 14 ans) : Une fillette jalouse de son amie dit a la maîtresse qu'elle avait mal épelé un mot.

Altruisme (Filleue de 14 ans) : Un garçon prend !'>Ur lui la faute de son frère (qui par mégarde avait cassé un objet) sachant qu'il est plus aimé de ses parents que le coupable.

L'altruisme est conçu comme une eau ·e de men­

songe par les fillettes plutôt que pa1· le garçons. Ce ont les fillettes aus i qui racontent le plus de men­

songes dus à la méchanceté pure. Au contraire les mensonges d'intérêt calculé reviennent plus fréquem­

ment dans les récits des garçons.

6. Dans 83,3 °/o des cas le mensonge est la consé­

quence d'une Jàute anté1·ieure. Cette faute, c'est très souvent le vol (garçons: 36 °/o : fillettes: 27 °/o de l'en­

semble des cas).

Nous connaissons bien· les incertitudes et les lacu

..;

nes de la méthode des enquêtes, mais si les résultats que nous avons obtenus sont provisoires, nous poul vans déjà en tirer certaines conclusions de grande im

2

portance pour l'éducation : il vaut la peine ·de· leur . donner notre attention.

QUESTIONS ET REPONSES

1

°

Les tout-petits, dans la majorité des cas, ne se rendent pas compte de ce que c'est que le mensonge, il faut donc tenir compte de cette inconscience quand ils mentent.

2

°

Les questions qu'on pose à l'enfant, jouent un grand rôle dans le mensonge, elles peuvent agir comme une suggestion (par la forme) ou comme inti­

midation (par le ton).

3

°

Le mensonge est presque toujours envisagé par les enfants comme la conséquence d'une faute donc : 4

°

II faut, d'un côté, corriger l'enfant, le plus pos­

sible au point de vue d'autres défauts : le vol, la dé­

sobéissance, la paresse etc., et d'un autre· côté lui faire comprendre que les mauvaises habitudes se lient et qu'en toute occasion il doit avoir le courage d'avouer sa faute, bref, développer en lui le sentiment du cou­

rage.

Il serait très utile de reprendre et de pousser plus loin des enquêtes scolaires dans ce sens, elles pour­

raient suggérer des conclusions pratiques encore plus certaines.

Marie DoBRF..

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Questions.

28� - On tend à diminuer la durée des leçons dans l'ensei­

gnement primaire et dans l'enseignement secondaire.

A. - Nous serions heureux que les personnes qui ont adopté la leçon de quarante minutes veuillent bien nous indiquer :

1. Quel est leur horaire.

2. A quels élèves s'applique cet horaire.

3._ Quels a\•antages ils ont retiré de cette innovation;

(8)

108 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS 4. Quelles modifications Je programme a dû subir.

B. - Dans certaines écoles, après la leçon de quarante mi- nutes, on est revenu à l'heure ancienne.

1. Pour quelles raisons?

2. Après un essai de quelle durée?

3. Chez des élèves de quel âge?

C. - -La bibliographie de la question comporte-t-elle des essais selon la méthode expérimentale de classes parallèles mises aux deux régimes (60 et 40 minutes), avec résultats pro­

bants?

Les personnes qui voudront bien répondre à notre enquête ou nous donner tous les renseignements possibles sur ce sujet,·

sont assurées de notre vive gratitude. M. EvARD.

Le Locle.

29. --; A-t-on étudié l'imagination créatrice chez l'enfant, pour savoir si on peut la développer par l'éducation?

F. S.

Réponses.

26.

CoNGRJ�s n'AMBIDEXTRIE. - Le congrès allemand n'a, je pense, jamais eu lieu. Que dis-je? je crois que ce congrès est une légende. Dans un quotidien d'An­

vers

«

Le Matin

ii

(n

°

du

27

septembre

1910)

a paru un article intitulé :

«

Les deux mains

i>

et signé : Camille Liaume. Voici ce que j'y lis:

" Le congrès de Stuttgart ne passerait pas inaperçu. C'est un petit congrès discret et modeste, sans caractère international, formé de médecins, de pédagogues, d'instituteurs du Wurtem­

berg, auxquels se sont volontairement adjoints des médecins, des pédagogues, des instituteurs venus de Prusse, d'Angleterre ou des Etats-Unis. Quarante membres au plus assemblés dans le grand hall d'un édifice municipal, dédaigneux de la réclame, indifférents aux réceptions officielles et aux banquets, trop amoureux et :trop occupés de leur idéal pour s'en distraire à des futilités, assez absorbés d'ailleurs par le labeur personnel pour ne rien gaspiller du temps. Ils viennent de se réunir en'·

quatre séances bien remplies, se séparant ensuite sans prendre d'autre résolution qu'un ferme propos de persévérance. Leurs

QUESTIONS El' RÉPONSES

discussions concernent un des plus graves problèmes posés à l'intelligence humaine et qu'elle répugne, disait-on, non seule­

ment à résoudre, :nais encore à aborder. Ils ont parlé de nos deux mains, etc., etc.»

J'ai voulu me procurer les documents du congrès' de Stuttgart. Je me suis adressé à mon excellent col­

lègue A. Henze, Stadtschulrat à Francfort-sur-Mein.

Voici sa réponse datée du

11

mars

1911 :

Ein Kongress für Ambidexuie hat ûberkaupt noch nicht Stattgefunden. Sie müssen durch eine Verwechslung zu der Annahme geführt sein. Es war mir auch selbst ganz erstaunlidi dass ich so gar nichts von dem Stattfinden eines solchen Kon- gresses sollte gehort haben. ))

Je m'étais également adressé au bourgmestre de la ville de Stuttgart. En date du

11

mars

1911

il me ré­

pondit:

« In

Stuttgart bat kein Kongress für Ambi­

dextrie stattgefunden.

i>

Dans ces conditions, il est probable que le congrès de Stuttgart, « le petit congrès wurtembergeois qui a délibéré dans la solitude, presque dans le silence<

comme l'écrivait le journaliste anversois dans <c Le Matin))' est purement imaginaire!

Bruxelles. Tobie JoNCKHEERE ..

27. - EcoLES EN PLEIN AlR. -Mil• N. KmtTCHKo, nous a envoyé le dernier numéro (1913-1914, n° 7) de l'Education libre (en rnsse). Elle y commence la publication d'une bibliogra.phie des Ecoles en plein air, à laquelle M. le Dr PETROFF a mis une préface.

- Le Congrès régional des Colonies de vacances, tenu a Troyes en février a entenudu plusieurs rapports sur ce sujet.

CeluÎ.·de M. G, LEMOINŒR, de la Ligue pour l'Education en plein air a commencé de paraître dans la revue L'Hygièn� _à et·.

par l'Ecole(no 3 mars rgq).

(9)

I IO L'lNTERMÉDIAlRE DES ÉDUCATEURS

Il existe en Belgique trois écoles en plein air. La plus ancienne date de 1904 (la Waldschule, de Char­

lottenbourg, est de la même année): c'est la Colonie scolaire permanente du Cercle pédagogique Diester­

weg d'Anvers; elle est située à Heide, au nord d'An;.

vers. Elle est fort intéressante. Pour des renseigne­

ments écrire à M. H. Serneels, Longue rue Yper­

man, 41, Anvers. Les deux autres institutions sont tout à fait récentes: l'école de plein air de Bruxelles, située à Nil-Saint

-:

Vincent entre Ottignies et Gem­

bloux et l'école en plein air de Gand, située à Bree­

dene, entre Ostende et Blànkenberghe. Pour des renseignements, s'adresser aux Echevins de l'instruc­

tion publique de Bruxelles et de Gand.

Bruxelles. T. J.

Nous recevons de M. J.

VARENDONCK,

instituteur à Gand, un questionnaire relatif aux Surnormaux. Les personnes désirant s'intéresser à cette question peuvent se procurer les renseignements nécessaires en s'adres­

sant à M. Varendonck, rue du Bas-Polder,

21,

Gand (Belgique).

OUVRAGES REÇUS:

J .-F. PoscaL. Der Volksunterricht in zeitgemiisaer Oestaltu.ng. l. Das erste Schuljahr von W. Richter (4 K .. 9).

JI.

Das zweite Schuljahr von Pcischl (6 K.-) Vienne et Trieste:

Quidde 1912- 1g13, 320 et 500 p. 8<> ill. - L'ouvrage porte en sous-titre : • Manuel méthodologique et pratique à l'usage des instituteurs, dans l'esprit des efforts modernes et d'après les principes de l'êcole du travail"· JI y aura enèore trois vo­

lumes. Tout l'enseignement se concentre autour de la leçon1 de choses. A côté d'une mêthodologie détaillée, une parùe pra- tique très riche de suggestions.

OUVRAGES REÇUS III

H. HuPFELD. Methodik des naturkundlichen Unterrichts.

Hannover, Meyer, 1913," 228 p, 80. 2 M. 70. - Fait partie de la Methodik de \Valsemann. La bibliographie à laquelle l'auteur a _mis beaucoup de soins rendra de vrais services.

Mathias BRINKMANN. Beobachtung u. Versuch im erd­

kundlichen und wetterkundlichen Unterricht. Leipzig.

Wunderlich, 1913; 52 p., in-80 il!., 80 Pf. -Beaucoup de jolies idées éclairées de dessins parlants.

Kurt Walther Dix. Korperliche und geistige Entwick­

lung eines Kindes. 3. Heft: Vorstellen und Handeln. Leipzig, Wunderlich. 146 p., in-So, 2 M. - On ne peut que se féliciter de voir l'exemple de M. et Mm• Stern suivi par des observateurs intelligents et méthodiques. Dix touche, dans ce volume, à un sujet que les Monographien de Stern n'ont pas encore abordé.

Dr Karl MATTER. Freie Jugend. Aarau. Trüb, 76 p., in-12, ill., r fr. So. - Aperçu richement illustré du but et de l'orga­

nisation des Wandervogel, une société de jeunesse pour encou­

rager les voyages à pied et la vie en plein air.

William JAMES. Aux étudiants. Causeries. Préface d'Emile Boutroux. Lausanne, Payot. In-18, 2 fr. - Le volume anglais que M. Pidoux traduit sous le titre de Causeries pédagogiques èontenait une seconde partie : Causeries à des étudiants sur quelques-uns des idéals de la vie. C'est le contenu du livre qui paraît aujourd'hui. Chacun de ces discours est un petit chef­

d'œuvre et l'on ne peut que se féliciter de les voir mis en fran­

çais.

Charles BuRNIER. La pédagogie de Sénèque . Lausanne, Payot. In-18, 2 fr. - 'L'auteur s'est spécialise dans l'étude de�

stoïciens romains. Sa connaissance approfondie des textes lui permet de nous présenter un portrait très sympathique et très moderne d'un auteur que, peut-être, nous devrions lire davan­

tage.

Ed. ÜERTLI. Das Arbeitsprinzip in 4. Schuljahr. 48 p., in-80, ill. en couleur. Zurich, Orell-Füssli. 3 fr. - L"auteur, dont nous av_ons dit déjà le dévouement à la belle idée des travaux manuels scolaires et du travail créateur, propose ici un programme détaillé qui rendra certainement de grands services.

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