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L'Intermédiaire des Educateurs - Décembre 1912

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Journal

Reference

L'Intermédiaire des Educateurs - Décembre 1912

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Décembre 1912. L'Intermédiaire des éducateurs , 1912, vol. 1, no. 3, p. 33-48

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127771

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1 / 1

(2)

L'intermédiaire des Edueateurs, nn 31 1912,

L'intermédiaire des Éducateurs

rre ANNÉE - N° 3 - DÉCEMBRE 1912

NOS AMIS:

Mil• Marie Montessori.

M

11e

Montessori a le mérite d'avoir, pour les tout petits, fait passer dans le domaine des réalités une idée féconde entre toutes. Peu nous impone qu'elle soit nouvelle ou ancienne, cette idée, puisqu'on est si loin encore d'en avoir tenté l'application inté­

grale, que l'on ne sait pas encore, autrement que par intuition et p _ar analogie, s'il faut la dire vraie par­

tout ou fausse ·quelquefois.

Cette idée, la voici: Un être humain s'éduque tou­

jours lui-même. On n'élève jamais les enfants; ce qu'on peut faire, c'est leur fournir les occasions de s'élever eux-mêmes, de s'adapter à une plus grande variété de situations. Trop souvent nous avons fait juste le contraire : sous prétexte d'instruire et d'édu­

quer, nom, avons comprimé dans l'enfant une foule d'instincts qui demandaient

à

se déployer et qui l'au­

raient conduit à des conquêtes plus hautes que celles dont nous le croyions capable.

On a,

à

peu près, reconnu la justesse de ce prin­

cipe en ce qui concerne le développement physique

du premier âge: on pense qu'un enfant normal auquel

on fournit les moyens de s'ébattre librement en plein

air donnera de lui - même

à

ses muscles un jeu

plus bienfaisant que ne feraient des promenades

commandées ou des exercices savamment ordonnés.

(3)

34 L'JNTERMEDIAIRE DES EDUCATÈURS

Mais nous sommes loin encore d'avoir la même confiance, la même foi, dans les instincts intellec­

tuels : curiosités bienfaisantes, et dans les tendances morales: amour de l'harmonie et de la justice, de l'enfant. Nous pensons qu'il faut stimuler, reprendre, corriger, que c'est là l'œuvre d'un éducateur.

Les Case dei Bambini de M

11e

Montessori, où trente et ·quarante enfants jouent (le jeu est un travail in­

conscient) dans un ordre parfait sous les yeux d'une directrice qui ne fait pas autre chose qu'observer l'éveil successif de leurs intérêts et d'y fournir un ali­

ment, - ces maisons des enfants viennent à point pour nous faire réfléchir.

Et il faut le reconnaître, la première objection qui nous v:ient à l'esprit ne porte pas, ou, hélas l elle pour_

rait bien porter contre tout autre �hose que les Case dei Bambini. La voici, telle que tous les lecteurs de M

11e

Montessori l'auront formulée: « Mais que feront ces petits quand ils entreront à l'école primaire ! Croit-on qu'ils vont apprendre l'hist!)ire et la géogra­

phie comme ils ont appris à lire et à écrire! )) Nous ne disons pas que, cette première objection écartée, il n'en surgira pas d'autres, mais nous fai­

sons tous nos vœux pour que, ainsi que l'on a déjà commencé de le faire, on travaille à l'écarter en don­

nant à l'école primaire des tâches qui soient de plus en plus en rapport avec les intérêts vivants et vitaux de l'enfant.

Mlle Maria Montessori fut la première femme à conquenr à 'l'Université de Rome le grade de docteur en médecine.

Ce· ne fut pas une petite affaire, et l'on imagine sans peine

NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUES

35

l'énergie dont ce résultat témoigne. D'abord assistante à la clinique de psychiatrie, elle renonça à sa clientèle pour prendre la direction de la Scuola ortofrenica, un institut d'enfants arriérés, auquel elle se consacra jusqu'en 1900.

Puis vinrent sept ans d'études de philosophie, de pédagogie, de psychologie, jusqu'à l'ouverture de la première Casa dei bambini. Dans ces dernières années Mil• Montessori a renoncé au cours d'anthropologie qu'elle donnait encore à l'Université pour se consacrer tout entière à des recherches de pédagogie expérimentale.

Le bagage littéraire de Mlle Montessori se compose de deux volumes rédigés et publiés presque simultanément en 1907.

Nous ne dirons rien du premier que la traduction de Mm• Gail­

loud vient de rendre accessible à chacun sous ce titre: Les case dei bambini. L'autre est intitulé Antropologia pedagogica. Notre ami, M. le Dr Godin a bien voulu le caractériser en quelques mots pour nos lecteurs :

« Il s'agit d'un vibra,n:t enseignement de l'anthropologie donné pendant quatre ans à l'Université de Rome; c'est un essai ingénieux pour constituer une branche << pédagogique » de l'anthropologie que l'auteur considère comme une des prin­

cipales assises de la pédagogie scientifique.

Mlle Montessori enseigne la méthode à suivre en insistant sur les « anormaux » d'après un maître, Seguin, qui a eu une grande influence sur l'orientation de ses idées.

Mais peut-être est-elle distraite du côté pratique par les larges conceptions biologiques dont elle enveloppe son anthro­

pométrie, car ses Case dei bambini ne recommandent que quel­

ques mesures et n'insistent pas sur leur utilisation.

Un style de belle allure que soutiennent une foi et un en­

thousiasme admirables rend ce volume plein d'attraits. »

NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUES:

La composition collective.

M. Louis Mercier, inspecteur des écoles à Genève, a donné ce mois-ci à l'Institut J. J. Rousseau deux leçons très vi­

vantes, l'une théorique, l'autre pratique, sur l'enseignement de la composition à l'école primaire.

(4)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

!1 a bien voulu nous aut�riser à publier ici quelques notes prises par deux élèves �e l'Ecole, Mlles Fouilloux et Gautier, au cours de Ja seconde leçon, pendant laquelle une dizaine de ie1:1nes garçons de g et 10 ans, ont, avec beaucoup d'ardeur, m1s en commun des idées et des phrases qu'ils ont ensuite c compos�es n sous la direction du maitre. On n'a pas prétendu donner ic-t une « leçon modèle >> ni proposer uoe méthode abso­

lument inédite. M. Mercier lui-même a eu l'occasion de p,;é­

coniser ailleurs ce travail collectif-de composition et il a sans doute déjà des émules, mais ces notes correspondaient si exacte­

ment au titre d'une des rubriques inaugurées par l'lnter-mé­

diaire qu'elles méritaient d'y figurer.

I

M. Mercier:écrit au tableau un titre : Le merle. Il demande aux enfants ce qu'ils savent du merle, et obtient différentes réponses qu'il note pêle-mêle à la planche noire :

Le merle a un plumage noit·.

Il vit dans les bois.

Il mange des insectes.

Il a le bec jaune.

C'est un oiseau chanteu1·.

Il bâtit son nid sur les buissons.

Il reste en hiver cher nous.

Il ressemble à un petit corbeau.

Il s'agit maintenant de mettre de l'ordre dans ces idées, de les grouper. Essayons, en numérotant à me­

sure les phrases que nous avons sous les yeux. Par où allons-nous commencer? D'abord nous ferons la description· de l'oiseau, puis nous parlerons de ses habitudes:

-NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUES

37 I. Le merle est un oiseau chanteur.

II. Il ressemble à un petit corbeau.

III. Il a le bec jaune.

IV. Le mede a un plumage noir.

V. Il vit dans les bois.

VI. Il mange des insectes.

VII. Il bâtit son nid sur les buissons.

VIII. Il reste en hiver cher nous.

Un élève lit ces phrases dans cet ordre et remarque que ce n'est'pas joli : 1< il» revient trop souvent. Nous allons donc reprendre ces propositions pour les lier entre elles. C'est pour les enfants l'occasion de sug­

gérer ici un participe présent, là un relatif, ou encore un synonyme : cet oiseau, - puis de marquer par une conjonction «mais>> un rapport de pensée, et de faire disparaître les répétitions de mots et surtout d'idées.

Voici la composition telle qu'on l'a, au fur et à me­

sure, transcrite sur un second tableau:

Le merle esi un oiseau chanteur qui ressemble à un petit corbeau, mais il a l'air plus gracieux. Son bec est jaune. Il vit en été dans les bois où il cherche des insectes en retournant les feuilles mortes. En hiver il se rapproche de nos demeures.

Cet oiseau construit son nid avec des brindilles et des feuilles sèches; il garnit l'intérieur avec des plumes.

Il reste en hiver cher nous.

La phrase IV

1

comme on voit, a été supprimée, car

l'idée qu'elle exprime était déjà contenue dans celle

qui porte le numéro Il. En revanche on a ajouté un

membre de phrase qui aide

à

caractériser le merle-

(5)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Les détails relatifs aux habitudes de l'oiseau se sont précisés en cours de route, un mot en appelant un autre.

Tous les enfants ont pris une part très active à la leçon. Chacun a émis une idée, suggéré une tournure de phrase, critiqué une locution obscure ou mala­

droite.

Aussi sont-ils enchantés quand on leur annonce qu'ils vont faire une seconde composition.

II

Cette fois le mot écrit sur la planche noire et dont on va partir n'est pas un titre; c'est :

mangeait

Voilà de quoi faire travailler l'imagination.

Le maître. - Qui est-ce qui mangeait?

Un enfant. -

«Tu».

Le maître. - Est-ce que tu écrirais « mangeait » ainsi, si c'était :

tu

mangeais?

Un autre enfant. -

Il mangeait.

Le maître. - Le connais-tu : il. Qui est-ce?

Un autre enfant. -Jules mangeait.

. Le maître. - Très bien. Maintenant ce qui nous Intéresse, c'est de savoir ce qu'il mangeait.

Un élève. -

Du pain.

Le maître. - C'est cela; mais avec le pain on mange souvent quelque chose de bon. Qu'est-ce que c'est?

Plusieurs enfants. - Des confitures ... des confitures aux abricots ... aux fraises

NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUES 39

Le maître. - Quand vous avez des confitures sur votre pain comment appelez-vous cela?

- Une tartine.

Le maître. - Très bien. Alors écrivons :

Jules man­

geait une tartine de confitures aux fraises.

- Eh bi�n, figurez-vous que c'est l'été. Où est-ce que Jules ira pour manger sa tartine? Où est-ce qu'il sera bien?

- Dehors.

Le maître. - Mais il restera pourtant chez lui avec sa tartine. Où pourra-t-il se mettre? Il descendra d'abord ...

- L'escalier.

Le maître. - Restera-t-il debout pour manger?

- Non, il s'assiéra.

Le maître. - Il s'assiéra sur l'escalier. Ecrivons : Jules, assis su1· l'escalier, mangeait une tartine de confitures aux fraises. - Maintenant, qui est-ce qui vient se placer devant lui en voyant qu'il y a quelque chose à manger ?

- Le chien.

Le maître. - Donnez-lui un nom.

-Médor.

Le maître. - Alors nous disons: Médor ...

-

Médor se plaça devant lui.

C'est en procédant ainsi que M. Mercier amène les enfants à composer le petit récit que voici :

(( Jules assis sur l'escalier mangeait une tartine de confitttres aux fraises. Médor s'était placé devant -lui et remuait sa queue comme pour demander sa part, mais Jules ny prenait pas garde.

Tout à coup il entendit crier :

<<

Un aéroplane, un

(6)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

aéroplane! » Il posa sa tartine sur l'escalier et courut du côté de la rue. Le chien se précipita sur le morceau de pain abandonné et l'avala.

Quand Jules revint, il fut tout penaud. »

On a, comme la première fois, profité des nom­

breuses occasions qui se sont présentées pour faire formuler aux enfants les remarques que leur suggère le sentiment qu'ils ont déjà de la valeur expressive d'un mot ou d'un tour de phrase. La ponctuation a donné lieu à plusieurs remarques. En la négligeant d'abord volontairement pour écrire au tableau :

on entendit crier un aéroplane,

le maître a fourni aux élèves une preuve de l'importance qu'elle peut avoir.

Il reste bien encore cinq minutes, et les élèves atta­

queraient volontiers un troisième travail du même genre. Mais l'heure a été bien remplie, il vaudra mieux congédier les enfants pour échanger encore en leur absence quelques idées.

Pour enseigner à décrire.

L'expérience nous a mis à même de constater assez souvent chez des fillettes de douze à treize ans, de la légèreté ou de la négligence dans l'observation des choses qui les entourent: cette légèreté et cette négli­

gence produisent des résultats très gênants dans les exercices de. composition descriptive. Pour parer à ces deux défauts, nous avons eu l'idée de demander aux élèves de regarder attentivement un objet. de forme simple, facile à de,ssiner, et d'en écrire la des­

aiption sans donner le nom de l'objet observé (1).

POUR ENSEIGNER A DÉCRIRE 41

Les textes ainsi obtenus furent distribués dans la classe de manière que chaque élève reçût non son uavail, mais celui de l'une de ses camarades. Ce sys­

tème n'a sa valeur que si chacune ignore ce que les autres ont voulu décrire. Il s'agit qu'elles le com­

prennent; ce sera la deuxième période de l'exercice.

Chaque élève a maintenant pour tâche de dessiner l'objet décrit par sa camarade, en prenant soin de n'introduire dans ce dessin aucun trait d'imagi­

nation (II).

Les parties qui ne sont pas mentionnées dans le texte ne doivent pas être représentées par le dessin.

Chaque élève explique par écrit pourquoi elle s'est arrêtée à tel ou tel endroit de la représentation gra­

phique (III).

Enfin, chaque feuille - c'est la troisième période - revient à l'auteur de la description qui, à son tour, sans s'inquiéter de son propre texte, dessine ce qu'elle a voulu représenter (IV).

C'est à ce moment que l'intérêt de ce travail s'affirme.

Il nous est arrivé de constater au début que, sur une trentaine de descriptions, une seule avait donné lieu à deux dessins semblables.

Le manque d'observation dont nous parlons au début était ainsi en qudque manière rendu visible.

Nous avons constaté aussi que cet exercice forçait nos élèves à réfléchir et à observer pour aboutir à donner une description exacte.

Nous pouvons analyser comme suit la série des

exercices impliqués dans nos épreuves: 1

°

La descrip-

(7)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

tion, qui représente un premier travail d'observation et ensuite un travail de style (trouver les mots pour dire d'une manière claire et précise ce que l'on veut exprimer). Le soin de l'orthographe ne doit pas être négligé. 2

°

Exercice de lecture attentive et de com­

préhension, afin de représenter chaque cas proposé tel qu'on le cc voit i,. Exercice de recherche : trouver la raison qui n'a pas permis l'exécution complète du dessin ou qui a rendu impossible toute représen­

tation. 3

°

Preuve de la justesse de la description, de l'interprétation et de la représentation, ou, enfin, preuve du contraire.

A la première application de cet exercice, un cer­

tain nombre d'élèves avaient inventé ou complété par intuition ou par fantaisie un dessin qui n'aurait pas dû être achevé, l'objet n'ayant pas été suffisam­

ment décrit ; d'autres avaient retenu leur crayon ou n'avaient même rien tracé du tout sans donner de leur réserve une raison suffisante. Dans la suite, les premières élèves, celles qui avaient inventé, se sont rendu compte de la nécessité et de l'importance de l'observation, les autres ont compris la nécessité de lire attentivement.

Exemple.

I. « Un cône tronqué, ouvert à la partie supérieure, fermé en bas. Le diamètre du sommet est les trois quarts de celui de la base. La hauteur de l'objet est d'un huitième plus forte que le diamètre inférieur.

Sur l'un des côtés une anse, partant du sommet et tenant les 9/a de la hauteur. Sur l'autre, à la partie supérieure, une sorte de bec légèrement recourbé.

La couleur de ce ... est blanche. »

QUESTIONS ET RÉPONSES 43 III. « On ne nous dit pas la forme de !'arise, ni la dimension du bec recourbé par rapport à l'objet. »

IV

Il

La critique III a pour auteur l'élève qui a tracé le dessin Il.

Le dessin IV a été rajouté pour finir par l'auteur de la des­

cription I.

T.

PITTARD.

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Question.

3. - De tous côtés on entend dire que l'enseignement actuel des écoles fait une trop large part à la mémoire, en ce sens que l'on est. plus préoccupé d'apprendre à l'enfant quantité de cho­

ses, quantité de détails, plutôt que de lui apprendre à appren­

dre, plutôt que de lui enseigner à observer, à réfléchir.

Mais d'autre part j'ai entendu à plusieurs reprises des insti­

tuteurs regretter que l'on fasse aujourd'hui trop peu de cas de la mémoire. ,, Anciennement, disent-ils, on abusait de la mé­

moire, aujourd'hui, on va trop loin en sens contraire, nos élèves ne savent plus se servir de leur mémoire ".

Il y a là une contradiction assez flagrante, et dont il serait intéressant d'analyser les causes. Nous posons donc la ques­

tion suivante aux instituteurs et aux parents : Trouvez-vous que l'enseignement est trop, ou trop peu, fondé sur la mé­

moire? Dans ce dernier cas, en quel sens trouvez-vous qu'on

(8)

44

L'INT�RMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

fait trop peu appel à la mémoire, et quel remède proposeriez­

vous à cet état de choses?

Réponse.

:l. L,. lll.ÊTHOOE REGRESSIVE DANS 1.'ENSEIGNEMENT OE L'HrS­

TOIRE. - Le D• Pierre Régnier, de Paris, a employé la mé­

thode régressive dans l'enseignement de l'histoire avec ses propres enfants. Il s'en déclare enchanté. (Il a bien voulu nous promettre de nous en dire bientôt davantagei.

Le Manuel général de l'enseignement primaire, dans son numéro du 5 octobre 1912 et sous ce titre : ,, La classe en action - fnitiation à l'histoire », indique les essais tentés par un instituteur français dans ce domaine.

Enfin plusieurs correspondants nous ont, faute de mieux, signalé les auteurs qui ava.ient réclamé l'emploi de cette mé­

thode. Les Lettres à Françoise maman de Marcel Prevost viennent ainsi rejoindre les Mélanges littéraires de Dalem­

bert. On lit dans celui-ci, à l'article Collège :

� Un homme d'esprit d-e ma connaissance voudrait qu'on étudiât et qu'on enseignât l'histoire à rebours, c'est-à-dire en commençant par notre temps, et remontant aux siècles passés.

Cette idée me paraît très juste et très philosophique : à quoi bon ennuyer d'abord un enfant de l'histoire de Pharamond, de Clovis, de Charlemagne, de César et d'Alexandre, et lui laisser ignorer celle de son temps, comme il arrive presque toujours, par le dégotlt que les commencements lui inspirent.

La question reste posée.

Un Congrès international de l'Education physique aura lieu à Paris du 17 au 20 mars 19J3 sous le haut patronage du gou·

vernement français. Président du Congrès : le D• Gilbert, membre de l'Académie de médecine· Secrétaire général : le D• G. Weiss, 20, avenue Jules Janin.

· Plusieurs méthodes, résumées chacune en quelques prin­

cipes fondamentaux et illustrées par des démonstrations prati­

ques seront d.iscutées au Congrès.

A la demande du Comité central, un Comité suisse de propa­

gande a été constitué qui se compose de M. Ed. Claparède, président, Mm• Ballet, inspectrice de gymnastique, Genève,

Mlle Kettv Jentzer, professeur de gymnastique à Genève, secré­

taire; MM. les D•s Ceresole, Pochon (Lausanne), Naville, Wèber-Bauler, Fauconnet (Genève), Arndt, Schmidt, directeur

LIVRES NOUVEAUX 4S

du Service sanitaire fédéral (Berne), Prof. Sommer (Zurich), MM. Quartier-la-Tente, Conseiller d'Etat, L. Sullivan (Neu­

chlltel). - Pour tous renseignements, ou si l'on dësire pa,ti­

ciper à !'Exposition d'Educaùon physique et de sports, annexée au Congrès, s'adresser à Mlle Jentzer, Avenue Ernest-Pictet, Genève.

LIVRES NOUVEAUX:

D. C. F1sHER. A Montessori mother. The House of Child- hood. 200 Tifth Avenue New-York. I doll. 35 fr.

Ces réflexions d'une mère â la vue des Case dei bambini sont un témoignage de l'enthousiasme qui accueille aux Etats-Unis l'œuvre de MUe Montessori. Elles se terminent par un appel vibrant à la générosité de tous les admirateurs de l'éducatrice italienne qui devrait pouvoir poursuivre ses recherches en di­

rigeant un institut de pédagogie expérimentale.

S. JEANNERET. Guide des Eclaireurs suisses. Lausanne, Martinet, 1912. Ill. I fr. 60.

· Cette jolie plaquette ne fait pas double emploi avec Je livre de Baden-Powell: Eclaireurs, dont la traduction française vient de paraitre. Elle témoigne de la vitalité du mouvement suisse.

BuRNŒR, Ch.-E. et ÛLTRAMARE, A. Chrestomathie latine.

Lausanne, Payot. 1912. 3 fr. 75. -Volume de 351 pages, com­

prenant 180 morceaux de 51 auteurs différents, allant des inscriptions du Ille siècle avant J .-C. aux auteurs du V• siècle après J .• c. Collection non seulement très riche de fragments de tous genres, mais fort intéressante par l'idée directrice qui a présidé à leur choix: � rajeunir l'étude du latin en· montrant de bonne heure le caractère vraiment moderne et la variété des riëhesses littéraires de Rome �. Des notices introduisent chacune des cinq périodes en lesquelles est divisée l'his­

toire de la littérature, de même que chacun des auteurs représentés dans l'ouvrage par un ou plusieurs fragments. Des notes (exclusivement historiques et archéologiques) concises, claires et judicieuses, facilitent la compréhension des textes, choisis surtout en vue de la lecture cursive. Ce manuel peut être considéré à la fois comme une anthologie littéraire, un sommaire de toute la Uttérature latine, de ses origines au�

écrivains latins du christianisme, et un compendium d' � anti-

quités romaines �. J. Ds.

(9)

L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCJ URS

John KtRKPATRICK. Handbook ofldiomatic English. Paris, Boyveau et Chevillet, 1912.. Prix, 5 francs. :-- Admira�le instrument de travail qui permettra à tous les amis �e l'angla�s, de s'en approprier la substantifique moelle. Ce hvre_ fou_�nn, groupées alphabétiquement, toutes les tou_rnures p_arucuher�s à la langue anglaise telle qu'on la parle auiourd'hm .. n, co�stl­

tuera donc une aide précieuse pour tous ceux qui etudtent l'anglais. En même temps, quelle belle occasion _de faire une étude de psychologie dans ces phrases où se révele nettement le génie d'une race!

Les œuvres périscolaires, 13 leçon! faites à 1'.f:c�/e des Hautes Etudes sociales, par divers spécialistes - recu�1llies par L. BouGIER. Préface de Paul STRAuss, sénateur. Pans, Alcan.

19!3. Ce recueil très riche de renseig1 vol. in-8°. . nements precis, a fourm a. . . l'Institut J .-/. Rousseau l'occasion de plusieurs e�tretien� �nté­ressasujets des leçonts. Il se prête mal __ à une anaJyse so_mmair;. V_�1c1 !es ns : L'hyg1ene dans 1 éd�cauon. L hyg1�ne m­

tellectuelle, morale et physique des écoliers. Collabor��1on des médecins et des éducateurs. L'internat rural et fam1hal. Les Ecoles de plein air. Les colonies de vacances. Moins d'heures d'études ! Modifions les programmes ! Promenades et excur­

sions scolaires. Les terrains de jeu. Les sports de la jeune fille.

L'alimentation des écoliers. L'Ecole et la lutte contre la tuber­

culose.

JAN L1GTHART. Over opvoeding. Groningue, 1909. 2. vol., 80,Ces causeries sur différentes questions d educatlon tantot Sfl. . , . . A très générales, tantôt très spécial�s sont d'une fraîcheur extra­

ordinaire et extrêmement suggesuves.

Relevons, dans le premier volume, le morceau inti'tulé: Pages écrites. L'enfant n'est pas une feuille de papier blanc que l'environnement et l'éducateur vont souiller. L'éducateur n'est pas un architecte qui pourra faire une réa!ité _d� ce 9-ue son imagination aura créé, mais bien plutôt un 1ardm1er qu� �bser­

vera le développement de la plante, qui l'ai�era et la dirigera, mais en restant lié par la vie telle qu'elle est issue de la sei:ience.

Une maladie superflue, tel est le titre d'un des « essais l> d�

second volume. Il s'agit de la désobéissance. �omm�nt l� p�e­

venir par les bonnes habitudes d'une éducatioL'enfant est, de sa nature, aussi obéissant que le pn eb1_eut poussm, · n regl7e.

encore faut-il ne pas confier des canetons à une poule; telles

CHRONIQUE

47

mères jouent avec leurs enfants, comme, enfants, elles jouaiént à la poupée, en y marquant autant d'arbitraire, aussi peu de souci du véritable intérêt des petits. M. G. et J. W. L. G.

Ouvrages reçus

E. FoRMJGGlNI SANTAMARJ.A. La psicologia del Janciu/lo nor­

male e anormale. za ed. 6 fr. So. Genova Formiggini, 19u.

- L'autoeduca:{l·one e il Rousseau, ibid.

CHRONI.QU,E DE L'INSTITUT:

Nous faisions allusion dans notre dernier numéro aux mul­

tiples encoura'?em�nts que l'Instirur J.-J. Rousseau avait reçus, avant même d avoir commencé ses travaux. Nous regrettons de ne pouvoir remercier ici comme il le faudrait tous les jour­

naux et revues qui ont consacré à notre entreprise des men­

tions bienveillantes; bornons-nous à nommer quelques grands quotidiens de l'étranger. Le Soir et l'indépendance belge de Bruxelles, la Dépêche de Toulouse (M. Coulomb), le Journal d'Alsace-Lorraine de Strasbourg (M= Gevin-Cassal) ont chacun salué par un article d'une grande colon.ne l'ouverture de notre Ecole.

Dam, deux numéros (2-. 0kt. u. r. Nov. Heft) de la revue Das monistische Jahrhundert, Mme Ellen Key a bien voulu exposer-très complètement l'origine, le but, l'organisation et les possibilités de notre Institut considéré à la fois comme école, comme centre de recherches et comme centre de propagande.

Voici encore deux fragments de lettres que nous espérions donner le mois passé :

... Je su1s trop imbu des doctrines pédagogiques de Jean­ Jacq_ues-Rousseau pour ne pas me réjouir de les voir bientôt enseignées ouvertement aux futurs maîtres des Ecoles primaires, grâce à la base scientifique que peut actuellement fournir à la pédagogie la psychologie expérimentale.

Je m'en réjouis, non seulement comme vieux professeur-ayant médité pendant toute ma carrière, dans cette direction, mais aussi comme homme politique désireux de faire progresser mon pays dans cette vo1e, q-u1 peut seule conduire à l'organi­

sati_on d'une véritabfe éducation nationale, démocratique et sociale.

Dr BEAUVISAGE, Sénateur du Rhône.

... C'e-o.t été pour moi un vif plaisir d'assister à l'inauguration de l'Institut Jean-Jacques Rousseau, et un honneur bien précieux d'y prendre la parole. Ne _pouvant à cette épogue m'absenter de Paris, je tiens du moms à vous dire como1en j'applaudis à votre pensée si élevée et ge.néreuse. et co111bien je

(10)

L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCA'J'.t-:URS

me réjouis de voir que dès maintenant elle se réalise et promet Jes fruits abondants. L'homme est un être qui s'éduque. Sans -l'éducation, point de civilisation qui soit digne de lui.

Em. BouTROU"X, [de l'Académie française.]

Notre mois de décembre a été assombri par la maladie de M. le professeur Jules DuB01s. Une pneumonie l'a non seule­

ment arrêté dans son enseignement, mais nous a Ull moment causé de très vives inquiétudes. Nous so·mmes heureux de pouvoir aujourd'hui donner à ses nombreux amis de meilleures nouvelles. M. Bovet supplée provisoirement ·M. Dubois dans son enseignement à l'Institut.

Une des leçons les plus remarquées du cours de Mme Du CoLLET avait porté sur la pose des voix enfantines et le chant dans les écoles; à la demande de plusieurs de ses élèves, Mme Du Collet a l:>ien voulu consacrer une séance spéciale hors cadre, le 5 décembre, à étudier pratiquement des voix d'enfants en soulignant la façon dont elles sont trop souvent déformées par l'enseignement inconsidéré du chant d'ensemble·.

Ce fut un beau couronnement à un cours dont tous les parti­

cipants garderont un souvenir reconnaissant.

On a vu plus haut quelque chose des idées si fécondes déve·

loppées par M. Louis MERCIER, inspecteur des écoles à Genève dans deux leçons sur la composition française à l'école pri­

maire, les 3 et 10 décembre.

Mentionnons encore la petite soirée d'Escalade et surtout les deux causeries de Mlle de LANGE sur les idées pÙ.agogiques de Kerschensteiner et les Versuchsklassen de Munich (13 et 17 décembre), la seconde illustrée d'admirables projections lumineuses.

Le 19, nous avons eu le plaisir d'accueillir à l'Institut une vingtaine d'instituteurs de toutes les parties de l'Espagne qui s'arrêtaient à Genève au cours d'un voyage pédagogique dont les premières étapes avaient été à Paris, Bruxelles et ·quel'ques villes suisses. Une tasse de thé a servi à nouer des relahons très cordiales, euis M. le prof. Ad. FERRIERE a fait défiler sous nos yeux de tres belles vues sur les écoles nouvelles du Dr Liet1, commentées avec verve et compétence.

Les vacances, bienvenues, coïncident avec celles de l'Uni­

versité. Nous les avons inaugurées en allant visiter, le 23, les écoles de Saint-Julien, dont M. l'inspecteur VAN DEN BusscRE et Mm• VrNCENT, directrice de l'Ecole primaire supérieure, nous ont fait les honneurs de la façon la plus charmante.

La rentrée aura lieu le 6 janvier.

Sur le programme des leçons en séries de notre second tri­

mestre o·n trouvera ci-après des indications complètes.

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