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L'Intermédiaire des Educateurs - Mai 1913

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L'Intermédiaire des Educateurs - Mai 1913

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Mai 1913. L'Intermédiaire des éducateurs, 1913, vol. 1, no. 8, p. 113-128

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127766

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(2)

'112 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEURS

d'expériences qui s'installe à l'Institut même. Les nombreux:

enfants qui nous rendent visite pourront y être examinés plus facilemènt qu'à l'Université.

Ma!s nos préoccupations sont allées surtout, pendant ces 'Prem�ères semaines, à la didactique. Profitant de la presence parmi nous de M. Th. MATTHEV, ancien maître à l'Ecole Ferre: de Lausanne, qui s'est dépensé sans compter, nous avons -orgam�é coup su� coup une douzaine de leçons pratiques, deux ,excurs1�ns botaniques, une séance de projections fort réussie .au plasucoscope (Benaglia et Ci•).

Mentionnons aussi plusieurs causeries didactiques sur: la

·st�n.ographie à l'école primaire, la botanique, les jeux mathè­

�auques� les centres d'intérêt, la technique de l'enseignement, 11 mstallat1on d un aquarium.

, Ainsi nous avons richement profité des expériences de l Ecole Ferrer, dont M. Matthey nous a plus spécialement -entretenus dans deux conférences-consacrées a son fonctionne­

ment et à ses �ésultats. M. _Matthey nous a montré, en s'appuyant sur son expérience, que s1 le maître se donne suffisamment à -ses élèves pour tenir. constamment leur intérêt en éveil, les répri­

mandes et }�s pun1ttons peuvent être complètement suprimées.

La dermere de ces causeries a eu lieu le 29 dans notre seconde soirée familière.

�ans la premi�re �oirée familière du semestre, M. Vila nous .-avait parlé, en temotn oculaire, de l'Ecole moderne de Ferrer·à B�rcelone, et Mlle Wilgot du Home familial qu'elle a fondé à N 1e�por� avec Mlles de �adre et Schaumburg.

L enseignement

_ des sciences naturelles, plus particulièrement ,au degré secondaire, a été traité par le professeur Eug. PiTTA.RD avec bea�ucoup de �erve d�ns trois conférences qui ont eu lieu ies 16, �., et 3o_ a_vrd er qui ont été extrêmement goûtées. Parmi les v1sueu.rs étrangers de l'Institut au mois d'avril nous nommerons M. le professeur G.-C. Ferrari, de Bologne' membre de no_tre Comité de patronage, MM. les professeur�

'Cohn de �nbourg-en-Brisgau et Jaworski de Cracovie

Mlle Zachartan de Trébizonde.

Les mercredis7, 14et2r mai à 5 heures nous aurons l'avan­

.. tage d'entendre M. le profe�seu_r Ph.-A. GuYE sur L'Energélique.

Ces 7onférences auront heu a l'Ecole de Chimie; elles :.ont . graru.nes.

Nous prions nos abonnés d'excuser le retard de ce numéro 'Le surcroit d'occupations qui a marqué le début du semei;tr�

-en est la cause.

L'intermédiaire

des

Éducateurs

xr• ANNEE - N° 8 - MAI 1913

Les problèmes d'éducation à la lumière de l'énergétique.

M. Ph.-A. Guye, professeur à l'U oiversité de Genève, me.mbre correspondant de l'Académie des Sciences de Paris, a ·bien voulu nous faire, les 7, 14 et 21 mai, o:ois conférences du plus haut intérêt sur les principes de l'Energétique et leur impor­

tance pour les éducateurs. En un l�ngage d'une s�m�licité admirable, il a rappelé dans une pretruere leçon les prmc1pales formes d'énergie répandues et utilisées à la surface de notre globe et la façon dom on les mesure. ,1.1 a en�uite pré�e�té l�strois grandes lois fondamentales de I eoergéuque: 101 d équi­

valence, loi d'évolution, loi de moindre action.

Nous donnons ci-après quelques notes, rédigées par un au­

diteur, sur sa troisième conférence :

Indépendamment de toute considération philoso­

phique nous pouvons constater comme un fait la grande différence qui sépare l'homme tel qu'il est apparu sur la terre de l'homme d'aujourd'hui. Si nous convenons d'appeler progrès le passage de l'nu­

manité du premier de ces états au dernier, nous dirons que,. au point de vue de l'énergétique, chacune des étapes de ce progrès est toujours caractérisée ou bien 1° par une concentration d'énergie, ou bien

2° par une meilleure utilisation d'énergie, ou bien 3° par l'utilisation d'une nouvelle forme d'énergie.

Montrer cela en détail, serait faire toute l'histoire de la civilisation. Citons quelques faits seulement :

1° Exemples de concentration: les premiers outils de l'âge de la pierre, la hache, le marteau; les armes

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112 t.'JNTERMEDIAIRE DES ÉDU�ÀTEURS -'<l'expériences qui s'installe à l'In .

enfants qui nous rendent . . sutut meme. Les nombreux:

facilement qu'a' l'U . . �1s1te pourront y être examinés plus mverslte.

Mais nos préoccupations sont 11.

··premières semaines à la dida t" a .e�s urtout, pendant ces parmi nous de M' Th c rque. ro_ tant de la présence Ferrer de Lausanne. qui �·e�r-THEY,_ ancien maître à l'Ecole -organisé coup sur c�up une d epe_ose sans compter, nous avons

. ouza1ne de leco ·

.excursions botaniques . , os pratiques, deux . , une seance de pro· .- c :au plas!1coscope {Benaglia et Cie). iecttons lOrt reuss1e

Mentionnons aussi plusieurs ca . . . -sténographie à l'école pr1· . 1 u

bser,e� didactiques sur : la

. . maire, a otaoique 1 · .

mat1ques, les centres d'intérêt 1 . ' es 1eux mathe­

tl'ins_tal�ation d'un aquarium. , a technique de l'enseignement, Ainsi nou-s avons richement fi é

·l'Ecole Ferrer dont M M h pro t des expériences d.e

· att ev nous a 1 · · -entr�tenus dans deux con•e' P us spec1alement

rences consacr · · • . . ment et à ses résultats. M. Mat h ees a �on ioncuonne­ sur son expérience que si le t el nous a montre, en s'appuyant .-ses élèves pour teni� consta maitre s� d�nne suffisamment à

mandes et les punitions pe:�:��têl:ur rnter7.t en éveil, les répri- La dernière de ces ca . re comp etement suprimées.

usenes a eu 1· l

:.seconde soirée familière. ieu e 29 dans notre D_ans la première soirée familière d

.-avait parlé, en témoin oculaire d l' u semestre, M. Vila nous Barcelone et Mll� w·1 d ' e Ecole moderne de Ferre'r à

. ' 1 got u Home ta T l ,

Nieuport avec Mlles de M d J' mi ia quelle a fondé à L' · a re et ::.chaumburg

enseignement des sciences nature li . . . , ,au degré secondaire a e'te' t . , l es, plus part1cuherement

, raite par e pro� E

avec beaucoup de verve dans . , esseur ug. PrTTAR.O :tes 16, 23 et 3o avril et qui o t�o�s conferences qui ont eu lieu

Parmi les · · . nt t extrêmement goûtées visiteurs etrangers d l'I .

n.ous nommerons M le p � . e nsmut .au mois d'aVTil

· ro . .esseur G -C F · '

membre de notre Comité d . . errar1, de Bologne

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Les mercredis 7 14 et 2 r mai . 5

·tage d'entendre M: le profes ;h heures nous aurons l'avan· Ces �onférences auront li;:u{ l'E··\ GIYE su_r i:Energétique.

_gratuites. co e e Chimie· elles ,ont . Nous prions nos abonnés d'ex

Le surcroît d'occupations . cuser le retard de ce numéro

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..en est a cause. e e ut u semestre

L'intermédiaire

des

Éducateurs

Les problèmes d'éducation à ta ·lumière de l'énergétique.

M. Ph.-A. Guye, professeur à l'Université de Genève, membre correspondant de l'Académie .des Sciences de Paris, a -bien voulu nous faire, les 7, 14 et 2 t mai, trois conférences du plus haut intérêt sur les principes de !'Energétique et leur impo

tance pour les éducateurs. En un langage d'une simplicité admirable, il a rappelé dans une p,remière leçon les principales formes d'énergie répandues et uùlisées à la surface de notre globe eda façon dont on les mesure. Il a ensuite présenté les trois grandes lois fondamentales de l'énergétique: loi d'équi­ valence, loi d'évolution, loi de moindre action.

Nous donnons ci-après quelques notes, rédigées par un au- diteur, sur sa troisième conférence :

Indépendamment de toute considération philoso­ phique nous pouvons constater comme un fait la grande différence qui sépare l'homme tel qu'il est apparu sur la terre de l'homme d'aujourd'hui. Si nous convenons d'appeler progrès le passage de l'nu­

manité du premier de ces états au dernier, nous

· dirons que-,. au point de vue de l'énergétique, chacune des étapes de ce progrès est toujours caractérisée ou bien 1° par une concentration d'énergie, ou bien 2° par une meilleure utilisation d'énergie, ou bien 3° par l'utilisation d'une nouvelle forme d'énergie.

Montrer cela en détail, serait faire toute l'histoire de la civilisation. Citons quelques faits seulement :

1° �xemples de concentration: les premiers outils de_ l'âge de la pierre, la hache, le marteau; les armes

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114 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

en général: le bâton, la flèche; les explosifs modernes.

Les progrès de l'électricité sont marqués par des concentrations d'énergie électrique de plus en plus grandes, depuis la pile de Volta jusqu'aux dynamos de rn,ooo HP et plus.

2° Exemples d'économie : la roue, substituant au frottement de glissement celui du roulement ; l'al­

phabet; l'imprimerie; les progrès dus aux législa­

teurs, aux fondateurs de religions, qui font converger les efforts des hommes vers un but commun; le pas­

sage d'un peuple de l'état chasseur à celui de pas­

teur, etc.

3° Exemples d'utilisations nouvelles - plus rares, mais plus frappants peut-être : le feu, première utili­

sation de l'énergie chimique en dehors de l'organisme humain; la roue à palettes, utilisation de la force hy­

drau:lique, aboutissant aux turbines modernes· la vapeur; l'électricité; tout récemment l utilisati0n de l'énergie atomique des matières radioactives (un 'transatlantique qui embarquerait autant de radium qu'il emporte maintenant de houille pour une traver­

sée de 6 jours, naviguerait Sooo ans sans faire escale).

L'homme apparaît comme un être éminemment apte à utiliser l'énergie extérieure à son profit et à en utiliser toujours davantage. Il se distingue par là de tous les autres êtres vivants. On peut évaluer à 1,400,000,000 HP (chevaux-vapeur) l'énergie exté­

rieure utilisée aujourd'hui par l'homme (houille, forces hydrauliques, animaux domestiques). Un HP représentant environ le travail de 20 hommes, chacun des 1,Soo,000,000 de membres de l'humanité actuelle

ENERGETIQUE ET ÉDUCATION 115

bénéficie ainsi d'un travail égal à 18 fois celui qu'il pourrait accomplir par ses propres forces. On com­

prend que sur ces constatations on ait tenté de fonder une philosophie et une sociologie.

De ces deux efforts le second est paniculièrement intéressant. Il cherche à substituer à une théorie sociale fondée sur le sentiment (liberté, égalité, hié­

rarchie ... tout a été proposé en matière de systèmes sociaux) une sociologie fondée exclusivement sur le principe de la meilleùre utilisation des énergies (Sol- vay).

Les sciences de l'éducation ont pour but de faire de l'enfant une valeur sociale, ou, plus exactement, un bon transformateur d'énergie naturelle en énergie sociale. Pour toutes les formes d'énergie, nous avons vu que deux facteurs entrent toujours en ligne de compte : la capacité et la tension· (pour l'énergie hy­

draulique, par exemple : la masse d'eau et la hau­

teur). En éducation, le facteur capacité est représenté par 1 ensemble des connaissances de toute nature que l'on donne à l'enfant, le facteur tension par cette dis­

position spéciale du caract_ère empire (sur s?i-�ême'.

ténacité, volonté, promptitude de coup d œil), qm fait que l'homme pourra mettre en valeur sa capacité sociale, la faire passer à d'autres.

· La force de caractère a bien les propriétés d'un facteur de tension. L'énergie sociale, comme toutes les énergies, ne se déplace que dans le sens des valeurs décroissantes du facteur de tension. De même que l'eau coule de la montagne à la plaine, de même

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II6 L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

ce sont les hommes de caractère qui terminent le

sens des mouvements sociaux.

A défaut de meilleurs termes, nous posons donc conformément à une loi générale de l'énergétique :

Energie sociale

=

Connaissances

x

Force de ca­

ractère.

La même quantité d'énergie sociale, on le voit, peut être obtenue de plusieurs manières, en faisant varier l'importance relative des deux facteurs. Don­

nons à chacun des deux termes une valeur de I à ro.

Le produit maximum serait roo. Pour une même quantité d'énergie sociale, 3o par exemple, bien des combinaisons sont possibles (rn X 3; 7,5

x

4;6

x

5;

5 X 6; 4 X 7, 5; 3 X ro), qui représentent l'impor­ tance re!ative q:1e l'on attribue dans les différents sys­ tèmes d éducation au facteur capacité et au facteur tension: L'anglo-saxon, qui insiste peu sur les con­

naissances et beaucoup sur la force de caractère

serait figuré par 3 X ro, le français ou .l'allemand par IO X 3.

Des diverses manières d'arriver au même but, on

�evra c�oisir 1� meilleure au point de vue énergé­

tique ; c est évidemment celle qui ménage le plus

!�avenir d� la race. Quelle est-elle? C'est une ques­ tion que l expérience seule peut trancher.

_La formation d'une énergie sociale implique deux

sciences : celle des méthodes les meilleures pour i:i­

culquer à l'enfant dans le temps minimum le maxi­

mum de connaissances, celle des méthodes les meil­

leures pour donner à l'enfant dans le temps minimum le maximum de force de caractère. L'énergétique

h:r,ERGÉTIQUE ET EDUCATION 117

nous enseigne que la production d'énergie sociale exige absolument la coopération de ces deux facteurs : enseignement et éducation. L'un-ne va pas sans l'autre.

Penser que l'Etat ne doit se préoccuper que d'ins­ truction, c'est faire fausse route, aussi sûrement que

si l'on prétendait créer de grandes énergies hydrau­ liques sans hauteur de chute.

Ces principes établis, des questions pratiques se posent en grand nombre. J'en indiquerai deux : la première a trait aux connaissances: la seconde à l'éducation.

1. Faut-il donner à l'enfant des notions d'énergé- tique? On ne peut que répondre : oui. Dire non, serait aussi illogique que d'instruire des poissons en leur parlant de tout excepté de l'eau. Il y a une forme d'enseignement à trouver, et peut-être dans nos pr

grammes d'écoles, élaborés par des hommes de cul­

ture trop exclusivement littéraire, devra-t-on laisser tomber beaucoup de détails au profit de ces grandes

idées directrices.

2. Un des buts essentiels de l'éducation sera, tout en cherchant à obtenir le -niveau moyen le plus élevé, de favoriser le développement des individualités puis­

santes. Or les travaux récents d'Ostwald, venant

après ceux de Galton et d'A. de Candolle, montrent que les grands hommes ont presque tous conçu les

découvertes qui les ont immortalisés, avant d'avoir

atteint trente ans. Nos études secondaires sont actuel­

lement trop longues et trop chargées.

Il y a des raisons péremptoires pour mettre l'indi-

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I 18 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEURS

vidu à même de produire aussi jeune que possible. Des mesures et études calorimétriques montrent que l'or­

ganisme, en croissance jusque vers 20 ans, s'affaiblit brusquement vers 35, pour prendre une nouvelle allure ralentie qu'il conserve jusqu'au seuil de la vieillesse.

A mesure que s'accroissent les connaissances hu­

maines, on est tenté de prolonger la durée des études ; mais c'est raccourcir la période d'activité intense pour chaque individu. Dans l'incapacité où nous sommes de modifier cet âge critique, il semblerait plus logique, au lieu d'allonger les études tous les dix ou tous les vingt ans, de les condenser en élaguant tout ce qui dans les programmes anciens est devenu inutile. En tout état de cause, on ne devrait jamais entamer les années de pleine activité de l'individu.

D�ns une carrière scolaire, il y a deux périodes de progrès rapides : le début de l'école enfantine, la fin des études universitaires. Ces progrès, dans l'un et l'autre cas, sont dus à la forme individuelle, qui est celle de l'enseignement à ces deux moments. Il y a nécessité à trouver, dans les études primaires et se­

condaires, des formes plus adaptées aux tempé­

raments des individus.

Ainsi les problèmes pratiques sont nombreux en­

core, mais en chercher la solution en dehors des principes généraux que nous avons rappelés apparaît à l'énergétiste aussi absurde que de chercher le mouvement perpétuel.

(7)

l.'/111crmediaire des Educale urs, no , 1!)13. 8

G. COMPAYRE 119

NOS AMIS:

Gabriel Compayré.

Nous venons de perdre un des hommes qui incar­

naient en France la science de l'éducation. La liste des écrits de Gabriel Compayré montre à elle seule quels

droits il s'était acquis à la reconnaissance de tous ceux qui s'intéressent à la pédagogie.

Ces livres si bien composés si bien écrits, si clas­

siques, avaient, de ce côté du Jura aussi, de très nombreux. admirateurs.

A bien des égards, son Histoire des doctrines de l'éducation en France est un chef-d'œuvre. Sans doute

le jugement qu'elle pone sur les grands hommes du passé peut paraître un peu uniforme : timides ou

hardies, les idées, les init_iatives y sont habituelle­

ment jugées à l'étalon pédagogique de la Troisième République. Sous l'historien érudit et sagace, le fon

tionnaire perce par endroits. Mais sont-ce donc des défauts bien graves en éducation que la modération et le sens commun?

Et d'ailleurs on aurait tort de s'en tenir à ce juge- ment. Si quelque chose frappe dans l'œuvre de Com­

payré, c'est l'intérêt sympathique qu'il a témoigà des efforts qui manifestaient un tempérament très différent du sien. Nous rappelions, il y a un mois,

l'accueil qu'il avait fait à l'Adolescence de Stanley Hall.

Il faudrait signaler aussi les articles si nombreux qu'il a publiés dans la Revue philosophique, la Revue pédagogique, la Revue bleue, la Semaine littéraire, puis

(8)

1.20 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

dans des journaux comme le Temps, la République française, et en dernier lieu ses notes psychologiques et pédagogiques dans !'Educateur moderne dont il avait ass:umé la direction en 1909. II n'y avait pas de Français qui fût plus attentif à ce qui se publiait à l'étranger et qui rendît compte des livres nouveaux avec plus de bienveillance.

Nul n'était plus convaincu que lui que « la psycho­

logie est la base de la pédagogie >>, et si cette idée est aujourd'hui banale en pays de langue française, c'est en bonne partie à lui qu'on le doit. Pour les hommes de sa génération, cela n'allait pas sans dire.

Cette bienveillance que nous relevions tout à . l'heure, Compayré ne la témoignait pas aux livres

seulement ou aux idées, elle allait aux hommes aussi:

combien de préfaces n'a-t-il pas écrites pour encou­

rager des débutants ou recommander des étrangers? 1 Aussi notre Institut avait-il trouvé en lui un ami de la première heùre: d'emblée il avait accepté de faire partie de notre Comité de patronage.

Nous présentons à sa famille et à nos confrères de

!'Educateur moderne l'expression de notre sympathie très respectueuse.

J':1les:Gabriel Compayré était né à Albi, le 2 janvier 1843; il avait fait ses études à Castres, à Toulouse et à Paris où il fut élève de l'Ecole normale.

Suc�e.ssivement professeur de philosophie aux lycées de Pau de Pomers et de Toulouse, à la Faculté des Lettres de To

louse, il fut aussi de 1881 à 1889, député du Tarn. Nommé en 1881 · professeur d'histoire de l'éducation à l'Ecole normale

. 1 M. E�, Peeters rend à cet égard à Compayré, un témoignage tou­

chant. Vou In Memoriam G. Compayri. Ostende, 1913.

G. COMPAYRE 121

de Fontenay-aux-Roses que dirigeait enc�re Pé_caut, puis à celle de Saint-'Cloud, il se consacra ,alors � la peda��gte. En

1890 il était nommé recteur de l'Académie de Pomers. En i8g5 de celle de Lyon. Il était depuis 1905 inspecteur général

de l'instruction publique.

Bibliographie.

Du sentiment de fa nature dans les œuvres de J.-J. Rousseau, fragment d'un discours sur J.-J. R. · {m�mion_ h?norable. au concours pour le i,,ix d'éloquence de 1 �cadem1e française,

1868); La Philosophie de David Hume (Prix M?m�on, 1872);

De Ramundo Sebundo ac Theologiae natural1s l1bro, 1l$82;

Histoire critique des doctrines de l'éducation en F�a�c�, 2 vol., (prix Bordin et prix Moot�on, 1�79) ; Etudes su� l enseignement

et ['éducation, 1891; L'evolut10n morale. et intellectuelle de l'enfant, couronné par l'Académie française, 1893; Ab�lard and the origin of universities, New-York, 1893; L'En�eigne­ ment supérieur aux Etats-Un,is, L'enseignement seco11da1�e _aux Etats-Un1-881; L'brstruction civiq1te, is, 1896; Eléments d'instruction moral1883; Histoir: de la_pe et, c1v1qe1ag_o�:•u_e,

.1883; Cours de pédagogie, 1885; Psychologie afpl�quee _a l e­

ducation 1886 · Cours de morale, 1887; Orgamsat1011 pedago­ o-ique e.t'tégisldtive des écoles primaires 1890; Collecti_on « Les Grands Educateurs»', 1901-r9rz: Rousseau et l'éducation de la_

nature · Herbert Spencer et l'éducation scientifique; Pestalo;p et l'ed�cation· élémentaire; Jean Macé et l'instruction obliga­ toire · Herbart et l'éducation ·par l'instruction; Félix Pécaut et l'édu�ation de la conscience; Montaigne et l'éducation du juge­ ment; Charles Démia et les origines de l'enseignemen_t pri­ maire· Horace Mann et l'Ecole publique aux Eta.ts-Unis; Le P. Gi;ard et l'éducation par la langue maternelle; fénelo11 et /'éGall, ducation attrayante; Frocouronné par l'Académieéel et le des scies jaredinces mns d'enfanorales et pts.- Yva!oh­1 tiq_ues [Prix ,b.udiffred, 1894).

1 Chez Paul Delaplane, à Paris.

Jl

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