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L'Intermédiaire des Educateurs - Mars 1913

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L'Intermédiaire des Educateurs - Mars 1913

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Mars 1913. L'Intermédiaire des éducateurs, 1913, vol. 1, no. 6, p. 81-96

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127764

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l'fntermëdiaire des 1-:,luc<tlcnr.,·, n" li: 1!)13,

L'Int-·1:-médiaire des Éducateurs

Ire ANNEE - N° 6 - MARS 1913

NOS AMIS

M. G, Kerschensteiner.

L'Arbeitsschule tient, à l'heure actuelle, dans les préoccupa­

tions de tous ceux qui s'occupent d'école, une place très grande.

A plusieurs reprises cet hiver elle a retenu l'attention des maî­

tres et des élèves de notre Ecole. L'œuvre du Schulrat de Munich nous a été présentée d'abord dans toute la richesse de soo organisation de classes primaires, enfantines et profession­

nelles par Mlle Marie de Lange 1Puis ce sont les conceptions fondamentales de Kerschensreiner qui, à la conférence de M. Ad. Ferrière, ont donné lieu à une étude approfondie, pré­

parée par trois travaux de Mmes Sadoveanu, Simhovicz et Souravitch.

Nous avions pensé d'abord consacrer ce numéro à ces tra­

vaux. Nous avons dû y renoncer faute de place. N'ous nous bornons à en extraire en quelque façon la substance, en y joignant comme de coutume, quelques notes sur la carrière de Kerschensteiner et sur ses écrits.

Pour servir, l'intermédiaire tient à être souple avant tout.

Si une de nos rubriques s'étend cette fois au détriment des autres, une fois n'est pas coutume et nos lecteurs ne s'en plain­

dront peut-être pas.

Arbeitsschule, ce mot devenu depuis quinze ans un drapeau autour duquel on se bat, a tous les avan­

tages et la plupart des défauts d'une devise. Il rallie les enthousiasmes, mais il se prête assez mal à une • analyse logique - et il est permis de constater que les adversaires de Kerschensteiner se sont attaqués au mot plus qu'à l'idée et à l'idée plus qu'à la réali­

sation qui en a été tentée à Munich.

La discussion qui s'est poursuivie récemment (mars-

1 Cf. l'intéressant opuscule de Mlle de Lange : Beitrag {Ur Kenntnis der Müncbener fTolks- und Fortbildungsscbulen. Munich (Kellerer).

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L'JNTERMEDIAIRE DES EDUCAr 'TRS

JUlil 1912), dans les pages de la Deutsche Schule et à laquelle ont pris part entre autres MM. Gaudig de Leipzig, Rein de Iéna, Münch de Berlin, Lehmann de Posen, Scharrelmann de Hambourg et nos com­

patriotes MM. Messmer de Rorschach, Schneider de

·Berne, et Otto de Greyerz de Glarisegg - cette dis­

cussion est, à cet égard, très significative.

Kerschensteiner ne revendique pas le mérite d'avoir découvert l'idée de l'Arbeitsschule. Il la trouve jusque dans Platon, et dès l'origine il l'a mise sous le patro­

nage de Pestalozzi.

Le mot lui-même, Kerschensteiner paraît l'avoir emprunté à un texte de 1803, décret de la Direc­

tion générale des écoles de Bavière aux Directions locales.

« Une certaine dextérité technique, y lit-on, est indispensable à chaque homme. Pour cette raison il est nécessaire d'établir des écoles de travail pour les garçons et pour les filles, écoles qui seront mises en rapport avec les écoles d'enseignement ( Lehrschulen).

Il ne faut pas dispenser de ces écoles ceux-la même qui n'auront pas. besoin de gagner leur vie par un travail physique. Car sans parler des revirements de fortune qui quelquefois ruinent les plus riches, il est toujours bon que chacun apprenne à connaître le bonheur qu'il y a à pouvoir subvenir à ses besoins et aussi à estimer ceux qui, par leur activité et leur diligence, ont pu se procurer le bien-être. )>

Comme on voit, dans le texte de 1803 les « écoles de travail » sont des classes de travail manuel. Et bien souvent on a entendu les propositions de Kers-

M. G. KERSCHENSTEINER

chensteiner de la même façon: l'essentiel de sa réfor­

me consisterait à adjoindre des ateliers aux salles d'éco­

le. En pays de langue française, l'Amrée pédagogique, qui range sous la ru brique « travail manuel» toutes les discussions relatives à l'Arbeitsschule, risque de pro­

pager cette idée ; il n'est donc pas superflu de rap­

peler ici les protestations catégoriques de Kerschen­

steiner lui-même.

Sa notion du travail est beaucoup plus vaste que l'idée de travail manuel, mais c'est cependant quelque chose de très défini, qui s'oppose à une partie de ce qui va couramment sous ce nom dans nos écoles. La dis­

tinction n'est pas, pour Kerschensteiner, entre travail manuel et travail intellectuel, mais entre travail pro­

ductif et savoir mécanique. Celui-ci est affaire d'imi­

tation et de mémorisation. L'autre est caractérisé par les synthèses qu'il opère, tranchons le mot : par les créations auxquelles il aboutit. Kerschensteiner cite cette remarque d'un Américain: « Il me semble que les enfants d'Allemagne ont tant à apprendre qu'ils n'ont pas beaucoup de temps pour penser.>) C'est dire que l'on peut faire du travail mécanique avec sa tête comme avec ses doigts, et qu'il peut y avoir production et synthèse dans le domaine de l'esprit comme dans celui de la 'matière. Le savoir mécanique s'enseigne du dehors, le travail productif est, par essence, une manifestation de dispositions naturelles. Les circonstances extérieures peuvent y être favorables ou défavorables, mais elles ne sont pas à l'origine de cette activité. ·

Avant son entrée à l'école, l'enfant laissé à lui-même

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L'INTERMÉDIAIRE DES ;' - ·cATEURS

était engagé en plein dans un travail de synthèse, organisant dans sa petite tête les connaissances recueillies par le moyen de ses sens, et, dans ses jeux, tentant des expériences qui exerçaient ses fonc·

tions productives. Aidons�le à continuer dans la même voie, car cette espèce de travail pousse à acqué­

rir toujours de nouvelles connaissances, qui sont im­

médiatement rattachées par les liens les plus étroits aux représentations qui constituent les grands centres d'intérêt. Là est la source de toute amélioration, de tout progrès. Les connaissances acquises par récepti-, vité ne valent que dans la mesure où elles peuvent entrer en relations avec les données de l'expérience.

En facilitant dans les écoles ce type-là d'activité on fait bien plus que de donner aux enfanisune,:ér­

taine dextérité manuelle, car, celui qui dans une acti­

vité systématique quelconque s'est approprié les qua­

lités nécessaires : la précision, l'exactitude scrupu­

leuse, l'amour du travail, trouvera à les mettre en •, œuvre dans n'importe quelle profession. Aussi, con­

convaincu de la valeur essentielle du travail productif, Kerschensteiner ne se borne-t-il pas à y faire appel dans l'enseignement des diverses disciplines scolaires, il l'organise en une discipline spéciale. De même .on ne se contente pas d'insister dans les leçons de géogra­

phie et d'histoire sur la nécessité de parler et d'écrire correctement, on consacre un temps assez considérable à l'étude spéciale de la langue.

Kerschensteiner ne demande pas que l'on rattache à chaque branche d'étude un enseignement manuel.

Il est des disciplines, fondées sur la tradition du passé

M. G. KERSCHENSTEINER

et non sur l'expérience, qui, pense-t-il, ne peuvent donner lieu qu'à un travail productif d0ordre intellec­

tuel. Telles les langues, l'histoire, la religion. Mais ces connaissances mêmes, qui tiennent à la vie collective et nationale, s'enrichiront par l'apprentissage de vie civique et sociale que l'enfant aura fait dans l'atelier de travaux manuels. Car, à la différence de la synthèse intellectuelle que chacun opère pour soi-même (tra­

vail de cabinet), la production matérielle se prête admirablement à une collaboration des forces, à une division des activités, qui donneront à l'enfant, mieux que toutes les leçons de morale, les sentiments de solidarité, de responsabilité, d'égalité.

Les grandes forces qui rendent possible la forma­

tion d'un caractère digne de ce nom : l'intensité du vouloir, la clarté du jugement, la finesse du sentiment, enfin la faculté de faire surgir les énergies latentes - ces grandes forces ne sont susceptibles de se déve­

lopper que si une pleine liberté d'action permet à l'individu de se manifester dans des situations très diverses. Une multitude de situations réelles, dans . lesquelles l'enfant apprenne à voir clair et à réagir vite, voilà ce que l'école livresque ne fournit guère à ses pupilles, et ce qui est essentiel pour former des hommes de caractère, des citoyens dignes de ce nom.

Ainsi, on le voit, les observations psychologiques et didactiques rejoignent l'idéal moral et civique de Kerschensteiner : tout souligne la valeur éducative du travail de production.

Né le 29 juillet r 854, Georges KERSCHENSTEINER est fils d'un marchand de Munich. A sa sortie de l'école primaire, il entra

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86 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCKî'EURS

à l'école normale, dont il sortit à dix-sept ans pour remplir les foncùons d'instituteur-adjoint. Mais au bout de deux ans il abandonna la carrière pour faire ses )mmanirés : à vingt-trois ans il terminait son gymnase. Etudiant en mathëmatiques et en physique, il prend en t883 toujours à Munich, son grade de Dr en philosophie. Après avoîr été quelques mois assistant à l'observatoire, il est nommé maître au gymnase de Nurem­

berg. En 1890 il est à chweinforth, en 1893 à Munich. C est en , 895 que cette vjlle Je nom me Sclwlrat et lui confie la direc­

tion de toutes ses écoles.

Sur les instances du parti libtral, Kerscheinsteiner a accepté une candidature au Reichstag; élu en janvier 19, 2, il siège dans les rangs du parti progressiste.

L'activité pratique de Kerschensteiner a été tout entière vouée à la réorganisation des écoles muni­

choises. Porté à huit classes obligatoires, l'enseigne­

ment de l'école primaire a été enrichi par la création d'ateliers, de classes ménagères, de travaux d'horti­

culture, de laboratoires de physique et de chimie. La gymnastique et le chant ont reçu des développements nouveaux. La ville a pris à sa charge les jardins•

d'enfants.

Mais l'organisation des écoles complémentaires obligatoires est sans doute plus significative encore.

Pour les garçons, des mesures, inaugurées en 1900 et complétées en 1906 seulement, mettent tous les apprentis de 14 à 18 ans au bénéfice d'un enseigne­

ment de huit à dix heures par semaine. Ces leçons sont données pendant la journée et s'adaptent aux intérêts professionnels des jeunes gens. Ateliers et laboratoires ont surgi nombreux, en relation avec cet enseignement.

Pour les jeunes filles, on a commencé quelque chose d'analogue en 1911, mais l'organisation ne sera

M. G. KERSCHENSTElNER

·complète qu'en 1914. On a en vue les apprenties de 14 à 16 ans, et l'on ambitionne de leur donner, chaque semaine, 6 heures de leçons en rapport avec leur profession.

Il faudrait parler encore des écoles supérieures de jeunes filles, désormais complétées par des écoles de . femmes (Frauenschulen) de deux ans, qui, d'une part, préparent leurs élèves à remplir leurs fonctions de mères et de citoyennes cultivées, et qui, d'autre part, leur offrent dans des classes de correspondance com­

merciale, de langues étrangères, de Kindergartne­

rinnen, le moyen de se faire une situation.

L'enseignement secondaire des jeunes gens ne dépendant pas de la ville, l'activité de Kerschensteiner ne s'est pas exercée dans ce domaine, sauf en ce qui concerne l'Ecole et l'Académie de Commerce.

Bibliographie.

Ce n'est pas le lieu d'énumérer ici des publications mathé­

matiques ( Gordan's Vorles1mgen über lnvarianten - Theorie 1887-1890) et physiques (mesures de plusieurs grands glaciers).

Mais voici la liste des principaux travaux pédagogiques de notre auteur:

Betrachtung 1ur Theorie des Lehrplanes 1899, 2e éd.

Munich. 1901.

.f::.

propos du programme de Weltkunde (géogra­

phie histoire, sciences naturelles) qu'il a introduit dans les écoles primaires, l'auteur expose la façon dont se pose pour lui la 9.uestion des programmes.

Sur le groupement des matières d'enseignement sur les cycl�s concentriques, sur la concentration et plus particulièrement la concentration par collectivités na�reUes, il y a là �es pages du plus haut intérêt.

Suit le programme lm-même de Weltkunde.

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88 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

Beobachtungen und Vergleiche "ii,ber gewerbliche Er­

'{_Ïehung ausserhalb Bayern, 2e éd. Munich. 1901.

Die Entwicklung der '{_eichnerischen Begabung, Munich. 1906.

Grundfragen der Schulorganisation. Eine Samm­

lung von Reden und Aufséit'{_en, 3e éd. Leipzig, Teubner. 1912 (4 M. 20).

Ce recueil d'études ne se prête pas à un bref résu­

mé. L'auteur formule comme suit les deux idées qui s'en dégagent: Toute école doit se proposer avant tout de former des citoye�s utiles à la collectivité. Seul un travail pratique dans un domaine bien défini donne à l'homme une culture qui ait de la valeur.

C'est dans ce volume que se trouve le discours prononcé par Kerschensteiner à Zurich, le 1 2 janvier 1908 : « L'école de l'avenir dans l'esprit de Pesta­

lozzi », discours auquel le mot d'Aroeitsschule doit d'être devenu si populaire.

Die staatsbürgerliche Er:z_iehung der deutschen Jugend, 5e éd. Erfurt. 1912.

Begrijf der Staatsbürgerliclzen Er:z_iehung, 2e éd.

Leipzig, Teubner. 1912 (1 M.-).

Un Etat est une communauté de travailleurs. Pour que l'école prépare vraiment des citoyens, il faÙt qu'elle donne aux enfants l'occasion de travailler en commun, qu'elle devienne en petit ce que l'Etat est en grand (une Arbeitsgemeinschaft).

Aufgabe und Ziele der hoheren Schulen, Munich.

1910.

Organisation und Lehr-plëi.ne der obligatorischen Fach- und Fortbiidungsschulen für Knaben in Miin­

chen, Munich. 1910.

Begrijf der Arbeitsschule, Leipzig, Teubner, 1912 (1 M. 20).

NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUl!S

C'est, en moins de cent petites pages, la quintessence de la pensée de l'auteur. Nous extrayons de la conclu­

sion cette formule frappante : « Voici ce que signifie l'Arheitsschule: à l'aide d'un minimum de connais­

sances, déclancher autant d'habiletés, d'aptitudes, de joie au travail que possible, et mettre le tout au service d'une inspiration civique » et cette autre, qui expliquera le dernier volume de notre auteur :

« L'Arheitsschule est une façon d'organi�er l'école qui fait passer avant tout le reste la formation du carac­

tère. >>

Charakterbegrijfund Charaktergestaltung, Leipzig, Teubner. 1912 (2 M. 40).

NOTES ET SUGGESTIONS PRATIQUES:

Le rendement du travail scolaire.

Parmi les questions intéressantes de la pédagogie expérimentale, celle du rendement du travail scolaire mérite les honneurs de la réflexion et de l'étude.

On comprend ordinairement sous le titre de tra­

vail scolaire l'activité déployée par l'élève sous la direction du maître, autrement dit la détermination du rendement est aussi celle des résultats obtenus par celui qui enseigne.

Pratiquement on procède en effet, à cette recher­

che ; les notes de travail les examens ne sont que des procédés destinés à apprécier les progrès réalisés. Il faut cependant reconnaître que ces procédés ne con­

duisent pas à des évaluations précises. Les causes d'erreur sont si nombreuses qu'il est prudent de ne pas accorder aux chiffres scolaires la valeur d'une mesure même approximative.

(7)

L'INTERMEDIAIRE DES EDUC füRS

Est-il possible d'apprécier ce qui demeure de l'effort du maître?

En Suisse, les examens fédéraux du recrutement peuvent être assimilés à une mesure des résultats obtenus par l'école primaire obligatoire. Dans une classe ordinaire, le maître devrait pouvoir mesurer le rendement de son enseignement.

Il n'est pas possible de déterminer un rendement total. Les aptitudes sont variées, celles de l'élève comme celles du �aître. C'est une recherche par branche qui paraît être la plus intéressante.

Peut-on songer à établir une moyenne de rende­

ment?

Il semble préférable, bien que cela soit plus délicat, de déterminer le rendement individuel, sauf à éta­

blir des catégories d'élèves.

Les recherches doivent-elles porter sur une année scolaire entière ou sur une période de l'année ?

Doivent-elles, au contraire, être effectuées dans un temps limité (une leçon) et plusieurs fois répétées?

C'est cette dernière manière de faire qui élimine les erreurs dues à l'absence d'homogénéité et de régu­

larité inévitables dans tout enseignement. Les con­

ditions de calme, de clarté, dans l'exposition, d'at­

tention sont plus faciles à réaliser pendant un temps restreint que pendant une semaine ou un mois. Il est également plus facile de renouveler les expériences dans les mêmes conditions.

Nous avons procédé à une expérience préliminaire à l'Institut J .-J. Rousseau. La leçon présentée aux élèves d'une classe primaire a duré vingt minutes.

)TES ET SUGGESTIONS PRATIQUES 91

Deux observateurs ont noté les explications du maître; d'autres, la conduite des enfants pendant la leçon.

U s'agissait de donner aux élèves les notions élémen­

taires sur les polygones en insistant sur les quadrila­

tères (rectangle, carré, parallélogramme, trapèze).

Les enfants ont eu à répondre à quatre questions présentées de telle façon qu'ils eussent à dessiner la figure étudiée et à la définir.

Huit élèves ont participé à l'expérience et aucun n'a répondu juste aux quatre questions.

Réponses justes. Elèves.

3 2

2 3

I 3

Que signifieraient ces résultats si l'expérience avait eu lieu dans des conditions favorables (ce qui n'est pas le cas)?

Les élèves qui ont fourni trois réponses justes sont des enfants calmes et attentifs; leur intelligence ne dépasse pas la moyenne de leur âge.

Ceux qui ont eu deux réponses justes sont d'intel­

ligence moyenne, plutôt lents à comprendre. Ce sont des appliqués. Les trois garçons qui n'ont eli qu'une réponse juste se répartissent comme suit :

Un élève très nerveux, myope, atteint de surdité, inattentif, accuse un retard sur le niveau mental de son âge, indocile ; un élève intelligent, inattentif, indocile, menteur; un élève peu intelligent, très inattentif, mais docile.

Il ressort de l'expérience que la leçon n'a pas été

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L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

comprise en entier, il faut égarément reconnaître qu'elle n'a été complètement perdue pour aucun élève. Le milieu nouveau, la présence de quelques personnes étrangères ont contribué à augmenter l'inattention, ce qui explique peut-être les chiffres plutôt bas qui ont été obtenus; sans parler des défauts de la leçon présenté� qui était inégale.

Schéma des recherches qu'il faudrait effectuer pour déterminer le rendement :

Détermination des fonctions suivantes : mémoire, attention, niveau mental, fatigabilité.

Rendement pour les principales branches : français, arithmétique, dessin, géométrie, histoire, géogra­

phie, etc.

De la comparaison des données psychologiques obtenues sur chacun des enfants ayant effectué des travaux sensiblement égaux, résulteraient peut-être des indications précieuses sur la marche à suivre I dans l'enseignement, sur la répartition des élèves par catégories homogènes.

Il est utile de constater que cette détermination ne peut en aucune façon retarder la marche normale de l'enseignement. Elle peut en outre être répétée aussi souvent qu'on le veut.

Il serait désirable que des observateurs nombreux s'appliquent à la solution d'un problème aussi inté­

ressant et étudient en commun les conditions qui doi­

vent être remplies pour que les recherches soient fructueuses. Provoquer la collaboration tel est le but de cette simple note. Emm. DuvILLARD.

QUESTIONS ET RÉPONSES 93

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Quèstions.

xo. - Je désire appliquer de nouvelles méthodes d'ensei­

gnement dans mon école. Je crois avoir compris en gros le mécanisme de l'Arbeîtssch11le, mais je suis bien gêné des qu'il faut passer à la pratique : je ne possède pas assez bien la lan­

gue allemande pour profiter des travaux de mes collègues alle­

mands.

Ne pourrais-je entrer en relation avec un de mes collègues connaissant le français et pratiquant les méthodes que je désire connaître. L'lntermediaire des Educateurs ne pourrait-il m'aider à trouver le correspondant désiré? P. GuéiuN, instituteur à Morbache (Meurthe-et-Moselle) secrétaire de la Société pour !'étude de la pédagogie

et de la psychologie de l'enfant de Nancy.

x x. -Je m occupe en ce moment de dresser un 4.11estion­

naire-gu.ide, en collaboration avec des maîtres des diverses écoles de la région, pour servir à I observation des enfants au point de vue du caractère moral (observation synthétique de tous les signes essentiels du caractère).

On serait fore aimable de me signaler les travaux similaires, réalisés ou en cours dont on aurait connaissance. Je me ferai un plaisir, quand nous aurons abouti à quelque résultat, de le

communiquer à l'Institut. J. DELVOLVÉ,

professeur à l'Université de Montpellier.

Réponses.

J: :r. - LE CARACTÈRE DES ÉCOLIERS. - La question abordée par M. le prof. Delvolvé est du plus haut intérêt et nous nous félicitons de voir entrepris par ses soins dans les écoles de !'Hérault un travail do:nt la nécessité nous était apparue en Suisse égale­

ment. Dans un travail fait à Genève en 1911 (des expé­

riences scolaires sur la description d'une image, dont certains résultats ont été publiés déjà dans le Bulletin

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94 L'INTERMEDIAIRE DES ED \ TEURS

de la Société pédagogique genevoise, année 1912,

n° 3), M. Kevorkian avait demandé aux maîtres quel­

ques �enseignements sur le caractère des enfants qui prenaient part aux expériences. Bien qu'il eût cher­

ché à leur donner une direction sur la façon de répon­ dre, il s'est trouvé en dépouillant ses questionnaires en présence de 220 é.I?ithètes différentes (se rapportant à 388 enfants, garçons et filles). C'est dire combien nous sommes loin dans ce domaine de toute termi­

nologie précise.

Le_s travaux de M. Heymans auxquels renvoyait le dernier numéro de !'Intermédiaire constatent aussi l'extrême variété des qualificatifs auxquels recourent les biographes pour décrire un caractère.

En Allemagne l'Institut für angewandte Psychologie und psychologische Sammeljorschung a nommé une

« Commission de Psychographie l>, dont la tâche est de préparer entre autres un questionnaire ou schéma général mentionnant tous les caractères psychologi- ' ques, dont umention. n portrait individuel complet devrait'faire

Un premier rapport sur les travaux de cette com­

missio� a paru dans la ZeitschriftfürangewandtePsy­ chologze (T. III, p. 163-215). Il contient un fragment du _sc,héma psyc_hographique proposé, tel que l'ont

rédige Baade, Lipmann et Stern. Mais le chapitre c�ncernant les attitudes ( Stellungnahmen) de } 'indi­

vidu, ses façons de sentir, de vouloir et de juger, son

tem�érAjoutoamenns que la même commissiot et son caractère, n'est n qu'ia commencé sesndiqué.

travaux en rassemblant les questionnaires psycholo-

LIVRES NOUVEAUX 95

criques déjà existants. Au moment de la publication âu rapport, elle en avait dêjà réuni r r� différents.

Nous aurons certainement l'occas10n de revemr bientôt sur ces sujets pour solliciter la collaboration active de nos abonnés. Bornons-nous pour aujourd'hui à �ppuyer la demande de M. Delvolvé, en les priant

de nous signaler les questionnaires sur le caractère des écoliers dont ils pourraient avoir connaissance.

LIVRES NOUVEAUX:

André de MAoAY. Sociologie de la Paix. Paris, Girard et Brière. 1913. vn-133 p. io-18. r fr. �o. L'auteur; quoiq.ue pacifiste ne fait pas 1c1 de pla1doy�r en . . . faveur de la paix. li s'attache à montrer pour quelles raisons on fait moins la guerre aujourd'hui qu_e jadis et. groupe dans son court écrit un grand nombre de fans que maint professeur de morale sera heureux de trouver ainsi réunis.

Anton von VELrcs. Uber die Mnemotechnik der Zukunft,

n6p. 8°. Budapest 1912 -3 fr.

L'auteur, un médecin hongrois, parlait six langues __ viva?tes à 20 ans. Sa santé l'ayant obligé à renoncer à sa carnere, 1_1 se mit à étudier les idiomes de l'Orient. Il lit maintenant vmgt langues et pense a,·oir trouvé dans les racines de l'ancien chinois « le seul point de dépar-t naturel pour apprendre les langues étrangères, avec le maximum de facilité. "

Ernst DicK : A. A New English Course. B. Twelve chaptersfrom Standard Autbors 1850-1_890. C. Words

toLearn. D. Englische Satzlehre. 4 vol. D1esterweg. Franc- fort s-M., 1912.

L auteur, professeur à l'Ecole supérieure des j�un_es �lies de BAie nous donoe là un ensemble d'ouvrages nes etroitement coordonnés et préparés avec le plus gr�nd soin. La vie

_iJle de­

vise: Non multa sed multum, ne serait nulle part mieux en place qu'en tête des r�marquable� préfaces ��l'auteur� g_rouples conseils de didactique que lut ont suggeres les expenences é

faites et les résultats obtenus.

(10)

L'INTERMÉDIAIRE DES É.-- -:ATBURS

Eug. FREY. La durée des le�ons. Rapport présenté à la Société vaudoise des maîtres secondaires. Lausanne 1912.

Exposé complet de la question telle qu'elle se présente actuellement.

CHRONIQUE DE L'INSTITUT:

Ce dernier mois d'hive:r a été surtout un mois de prépara­

tions et de projets. î{ous avons d'un œil critique, établi le bilan de notre activité pendant ce premier semestre, nous avons cherché à voir clairement ce qui nous manquait encore, nous avons émis et reçu des vœux - et de tout cela est sorti un programme d'été qui diffère peu, sur le papier, du précédent mais que nous comptons compléter, encore mieux que par le passé, par une organisation efficace du travail personnel de chacun.

Signalons, en fait d'innovations, la place faite à l'éducation physique (cou,i:s théorique et pratique de MIi• K. JENTZER). Un programme détaillé de jardinage, dû à une des élèves de l'Ins­

titut, Mlle BEaREND1 répond en quelque mesure au désir qui avait été exprimé d'étudier pratiquement le rôle instructif et édu­

catif du travail normal. Nous aurons l'avantage aussi d'avoir avec nous pendant le mois d'avril M. Th. MATTl'IEY, qui nous fera part des expériences qu'il a tentées pendant deux ans a l'Ecole Ferrer de Lausanne, et des résultats obtenus.

En quatre leçons, M. LEMAITRE nous a parlé du parapsy­

chisme scolaire, des anomalies des adolescents, avec la compé­

tence unique qu'on lui connaît. L'heure qu'il a consacrée aux effets psychiques des désordres sexuels du jeune garçon a été particulièrement remarquée pour te tact parfait avec lequel M.

Lemaitre a abordé des sujets très délicats et pour les précieuses indications éducatives qu'elle contenait.

L'éloge de M. Tb. Ft.OURNOY comme conférencier et vulgari­

sateur n'est plus a faire.Ça été une bonne fortune d'avoir deu:x leçons de lui sur le génie pour clore notre hiver.

L'Institut est représenté au Congrès d'Education physique qui se tient à Paris pendant les vacances de PQques, par M.

Claparède, qui y est un des délégués du Conseil fédéral suisse, et par plusieuTs de nos élèves.

La leçon de Mme ou COLLET sur Le chant à l'école vient de paraître (en vente à l'Institut: 80 cent. l'exemplaire/.

Le cours du D• Goo1N sur La croissance pendant.l'iîgescolaire est sous presse.

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