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L'Intermédiaire des Educateurs - Mai 1914

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Journal

Reference

L'Intermédiaire des Educateurs - Mai 1914

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Mai 1914. L'Intermédiaire des éducateurs, 1914, vol. 2, no. 18, p. 112-128

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:128137

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(2)

112 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

CHRONIQUE DE L'INSTITUT: -

Les vacances ont été mauvaises pour la famÙle de l'Institut.

Mm• Du CoLLET et M. DuB01s ont été gravement malades et, si nous avons le plaisir de les savoir- tous deux hors d'affaire;' nous avons le grand chagrin d'être privés du concours de M. Dubois pendant ce seqiestre. Notre ami lui-même a fait prévoir qu'il ne pourra plus, pour raison de santé, reprendre sa place parmi nous, son .absence creuse un bien grand vide à l'Institut. Deux des élèves ont aussi passé leurs ,·acances à l'hô�:

pital; nous leur souhaitons une convalescence rapide. Enfin à la Maiso_n des petits également il y a eu des malades. Expri­

mons encore notre sympathie à Mil• Kossmann. et à M. Onu qui, tous deux, orit perdu leur père.

Les cours ont recommencé le mercredi 15 avril. La pre­

mière heure fut une leçon de travaux manuels donnée par MM. MATTHEY et N1coLoFF. Ce cours a commencé sous les plus heureux auspices : les leçons d'application et les sorties pédagogiques qui en sont le complément paraissent dev.oir réussir pleinement, plus de quarante enfants y prire.nt pa.rt la:

première semaine. ' '

Notons comme caractéristique du semestre d'été, le début des cours de Mlle J ENTZER ( Education physique) et du D• WE·_­

BER-BAULER ( Le mouvement), et la place que les questions de sociologie tiennent dans les préoccupations de plusieurs.

Nous

j avons eu le plaisir d avoir parmi nous, pendant plu-_

sieurs ours, quatre institutrices des écoles secondaires, pri­

maires et enfantines du Locle.

Au moment de mettre sous presse le nombre des inscrip-·

tions nouvelles est de 9; nous serons quarante-'cinq ou cin

quante cet été.

Le diplôme de l'Ecole a été décerné à Mlles Fanny KossMANN et Rose SrMKHovrcz, toutes deux de Varsovie, ainsi que Ml&.·

Mathilde BERSTEIN d'Odessa.

M. Alexandre CLAPARÈDE avait marqué l'année demiè.re son intérêt pour notre Institut en lui faisant un don d·e 200 fr., au·

moment de la mort de sa femme. Sa famille a eu -l'aimable·

pensée de nous remettre récemment'une somme de 1500 fr. en souvenir de lui. Nous la prions de recevoir l'expression de toute notre gratitude.

L'Intermédiaire

des

Éducateurs

2° ANNEE - N° 18 - MAI 1914

POUR LES PETITS:

Un nouveau jeu de surfaces.

Le profit que nos petits ont retiré de l'étude des formes au moy.en d'objets, reproduites en dessins 1, modelage, découpage et collage, etc., leurs observa­

tions naïves; mais toujours logiques et à propos, nous ont guidées dans la composition d'un nouveau jeu de surfaces.

Quelle joie pour les bambins, après avoir modelé, dessiné, de découvrir qu'ils peuvent encore faire le portrait de l'objet, en le découpant dans du papier.

Mais quelle déception lorsque, pleins de courage et d'enthousiasme, ils se sont mis à l'œuvre, de voir diminuer le papier sous les nombreux coups de ciseaux, sans que leur petites mains inhabiles puissent obtenir une forme ressemblante.

«Ah! dit une petite voix, si j'étais à la maison, je prendrais une assiette, je dessinerais autour, cela irait tou_t seul! » - « Moi, un verre 1 » - « MQi, une tasse ! », etc.

Mais â l'école, pas de verre, pas d'assiette, pas de tasse 1

Un petit bonhomme nous donne encore un conseil : . 1 Voir AUDEMARS et LAFENDEL. Dessin pour les Petits, Lau­

sanne. Payot, 1913.

(3)

I 14 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

(< Si les jetons 1 étaient plus grands, comme ils iraient.

bien!»

Quelles bonnes idées sortent de ces petites têtes, combien elles nous aideraient, si plus souvent nous savions les accepter ! Celles-ci, comme bien d'autres, nous ont guidées; quelques semaines plus tard, de grandes surfaces en carton, aux couleurs vives, de formes et de grandeurs différentes, furent accueillies par des cris de joie et d'approbation.

Cependant, pour être utiles, pour devenir un maté­

riel didactique, il fallait que ces surfaces, comme nous les nommons, fussent établies d'après un plan, sur une base systématique et mathématique.

C'est ce que nous avons essayé de faire. Les résul­

tats que nous avons obtenus par la pratique, ont de beaucoup dépassé nos prévisions; l'imagination des petits nous en a fait découvrir toutes les richesse·s. . ·

Le jeu des surfaces, ou planchettes, le jeu de mosaï-, que. comme on le nomme, est depuis longtemps 1,i:n jeu aimé des petits. La disposition de ces figures eQ.;, des dessins variés, les exercices de composition et de.-·

décomposition ont pour eux un attrait charmant'.· Frœbel, l'homme de génie, qui les a découvertes et établies, savait tout ce qu'elles pouvaient donner. -: , Mais, chaque jour davantage, l'expérience· nou _ prouve que le mat�riel didactique de Frœbel, si m�r­

veilleusement combiné soit-il, est trop petit et qt(

.

y aurait un avantage immense à mettre , entre · lé mains de nos bambins de gros objets.

. . ' . ,,.,

1 Petites surfaces de couleurs différentes en carton. (mat 'r'

frœbelien). · · ' · · · ..,_.

• • 1 1

(4)

116 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Comme nous l'avons dit ailleurs, en réclamant du petit enfant des travaux fins et minutieux, nou� agis­

sons contrairement aux lois de la nature.

Nous voulons développer sa vue. Offrons donc à l'enfant les objets dont il puisse, sans effort, Iecon­

naître la forme et la couleur. Nous voulons déye­

lopper son toucher, son système musculaire. Do�-­

nons-lui des objets qu'il puisse saisir à pleine mam et non pas seulement avec le bout de ses petits doigts. Il nous a toujours paru logique, à nous les grands, de donner aux petits des choses petites. Mais c'est une erreur, si l'on recherche le développement de l'enfant. N'exagérons rien sans doute, si nous accordons à l'enfant une entière liberté, nous le ver- \ rons parfois s'intéresser à quelque chose d'.extrê­

mement petit, cependant, ce ne sera jamais pour longtemps.

En tout cas, ne l'y contraignons pas, mais, dans le matériel que nous présentons aux tout petits, éloi­

gnons tout ce qui nécessite un grand effort de la vue et du toucher.

Obéissant à ce principe psychologique, nous av�ns ..

établi notre jeu de surfaces sur une base de 10 centi­ , mètres. Nous y trouvons le Rond, l'Ovale, le Rec-.

tangle, le Carré, ainsi que les Triangles déc<;mlant de ...

ces deux dernières formes, le tout dans les six couleurs du prisme, noir et blanc en plus.

Chaque forme est reproduite dans quatre dimen­

sions : moitié, quart et huitième de là première · grandeur, soit 10 centimètres.

. .

Couleurs, formes, grosseurs différentes, dénvan

POUR LES PETITS 117

étroitement les unes des autres, permettent à l'enfant de faire tout seul ses comparaisons, ses réflexions, ses déductions.

_La moindre forme qui offre un point de compa­

rarson. quelconque avec un objet connu, fait surgir cet obJet devant l'imagination enfantine. Bien vite, l�s ronds �auges, orangés, les ovales verts, jaunes, v10lets, lu1 rappellent pommes, oranges, feuilles, citrons, pruneaux, etc. C'est une joie de les disposer sur_ la table, _d� voir ces couleurs brillantes et gaies.

Mais quelle J01e plus grande encore de découvrir que l'on peut reproduire maisons, grandes et petites, moulins, églises, trains, bateaux de toutes sortes, voire même les plus jolis sapins de la montagne.

L'enfant dispose ces surfaces sur un fond approprié, proposé par la maîtresse.

Ces images répondent au besoin du petit enfant, car nous savons que dans les premiers essais de dessin volontaire, il cherche toujours à les représenter.

Pour satisfaire le désir intense de conserver ces dessins, ces paysages, conservés au moyen des sur­

faces, les petits peuvent, à leur guise, les reproduire en découpage et collage. Chaque surface peut être facilement obtenue dans un carré de om, IO par de simples plis ou encore, la surface elle-même placée sur le papier, l'enfant en dessine le contour, puis il dessine et il colle 1•

Mais, jugeons du plaisir des petits ! �e qui n'a été que tableaux jusqu'à présent, devient maintenant

' L'enfant pourra encore dessiner les contours des surfaces et les remplir au pinceau, et ce travail lui plaît infiniment.

(5)

II8 L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

construction! Une maison debout, avec ses quatre façades, l'église avec son toit, son clocher, ses fenê­

tres, un chariot, un train pouvant rouler!. Une fon­

taine, la niche de Médor, etc.; le tout facilement construit, étant relié à l'autre par une bandelette de papier gommé. Et quel charmant mobilier est sorti des petites mains ingénieuses des enfants. N'ont-Üs pas retrouvé dans le rond, I ovale, le rectangle, le carré, la forme des objets qui les entourent? Tables, chaises, fauteuils, canapés sont fabriqués au moyen d'un simple morceau de carton, qui, suivant le goût et l'initiative du petit ouvrier, pourra être ornementé puis fixé sur quatre bâtonnets par des punaises.

L'enfant imite, puis il invente, réfléchit, compare, raisonne, il apporte toute son attention, son imagina­

tion, l'adresse et la sûreté de sa petite main en essayant mille combinaisons nouvelles, en un mot, il crée et ses travaux portent le sceau de l'originalité.

Le résultat pour le développement moral n'est complet que lorsque l'enfant agit par lui-même, lors­

que son âme est tout entière à l'œuvre et cela n'a lieu que lorsqu'il peut donner libre essor à ses ins­

tincts créateurs.

Nous empruntons les paroles Sl JUStes du or Schrag 1 : « L'enfant doit travailler en créateur: On n'offre plus à l'enfant la matière intellectuelle afin qu'il l'avale et qu'il la digère, on lui présente la matière physique pour qu'il exerce ses forces physi­

ques et intellectuelles.»

1 Inspecteur des Ecoles Secondaires à Berne.

POUR LES PETITS II9

Voici l'enfant en mesure de fabriquer ses jouets, soyons sûrs que ceux qui lui procurent le plus de joie sont ceux dont il est l'auteur.

Certaines constructions, telles que l'église, les mai­

sons plus ou moins compliquées ne peuvent être exécutées que par des enfants âgés de 6 à 8 ans.

Mais _pour les tout petits c'est la maîtresse qui cons_trmra ces choses charmantes; elles pourront faire parue de son matériel d'enseignement et l'enrichi­

ront. Ces objets font le bonheur des petits, précisé­

�ent parce qu'ils sont si simples et que par conséquent

�ls �euve_nt les comprendre, en attendant de pouvoir les 1m1ter; ils favoriseront le développement de leur cu­

riosité, de leur besoin d'investigation et d'activité.

Comme le dit Anatole France: « L'art d'enseigner n'est que l'art d'éveiller la curiosité des jeunes âmes pour la satisfaire ensuite, et la curiosité n'est vive et saine que dans les esprits «heureux».

Ces pensées profondes ont été celles de tous les grands éducateurs et la pédagogie moderne s'inspire du passé, mais elle envisage l'avenir, elle poursui.t ses recherches, multiplie ses expériences; elle fait appel aux initiatives et ne néglige rien qui puisse faire connaître plus complètement la vie enfantine.

Par ces investigations nous constatons de plus en plus que le seul matériel didactique digne d'être placé entre les mains des petits est celui qui favorise l'habitude de la libre recherche.

Genève. M. AuoEMARS, L. LAFENDEL, lnstitutric�s--:- Nous espérons que ce très utile matériel d'études, pour le­

quel

_une demande ?e brevet a été déposée, pourra bientôt être lance sous les auspices de notre Institut.

(6)

120 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

NOS RECHERCHES :

Les notations scolaires.

Les notes scolaires représentent-elles quelque chose d'objectif, qui puisse nous renseigner, par exemple, sur la valeur relative de plusieurs élèves comparés les uns aux autres, ou sur les progrès d'un écolier, ou encore sur la sévérité relative de différents maitres, ou sur l'efficacité des méthodes qu'ils emploien�?

La psychologie pédagogique s'efforce de « mesurer».

ses sujets d'après le travail qu'ils fournissent dans différentes épreuves et les critiques ne lui manquent pas ; mais il est piquant de constater que ces mêmes gens qui se sentent la mission de nous rendr� at�en­

tifs aux imperfections de nos méthodes quantitatives n'hésitent pas à apprécier par un chiffre un thème latin ou une composition française, à additionner une note de géométrie et une note d'allemand, à calculer une moyenne au centième près et-quelquefois, à dé­

cider de la carrière entière d'un jeune homme sur le résultat de ces additions et de ces divisions.

On a souvent signalé l'imperfection des notes sco­

laires · - on a tenté déjà de remédier au danger qui en résulte, parfois en les supprimant (c'est la pratique

, .

des Ecoles nouvelles et de quelques-unes de nos écoles secondaires libres), d'autres fois en leur donnant par des définitions préalables une précision qu'elles sont bien loin d'avoir en elles-mêmes (c'est ce qu'a fait rUnivei:-sité de Missouri).

Avant de proposer une révolution ou une réforme dans la pratique courante, il importe de bien la con�

LE� NOTATIONS SCOLAIRES 121

naître. Finkelstein a récemment étudié dans un petit

volume que nous avons déjà signalé à nos lecteurs, la manière de faire des professeurs de l'Université de Cornell.

Il y a lieu de reprendre ses recherches pour nos écoles primaires et secondaires dont l'orgànisation est assez différente de celle d'un Collège américain.

(Là-bas, par ex., l'échelle adoptée étant l'échelle de I à 100, les élèves qui ont une moyenne de 85 et au-dessus sont dispensés des examens de fin d'année. Finkelstein montre que cette disposition du règlement influe sen­

siblement sur la façon de marquer des pro(esseurs.) Nous avons entrepris ce travail. Le peu de place dont nous disposons ici ne me permet pas d'entrer aujourd'hui dans le vif de la question. Cependant, à l'occasion de !'Exposition de Berne où nous avons donné des spécimens de nos recherches, j'aimerais présenter et commenter brièvement ici deux: diagram­

mes qui y figurent.

I. Le premier attire l'attention sur ce qu'on pour­

rait appeler l'équation personnelle de chaque profes

seur ; il montre la façon dont se répartissent, sur la même échelle de o à 6 (maximum), les notes que deux professeurs, enseignant deux matières diffé­

rentes,' donnent aux mêmes élèves dans un établis­

sement d'instruction secondaire de Suisse. On a relevé pour ce tableau 3676 notes trimestrielles données par ces deux professeurs A. et B. Comme on voit, les deux coll�gues se servent en réalité d'échelles diffé­

rentes : l'une va, pratiquement, de 3 à 5 1/1, l.'autre de 4 à 6. A. donne en moyenne à ses élèves le chiffre

(7)

122 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEURS

4 15 · B. le chiffre 5,oS. Avoir une note inférieure à' ' ' 5 cela signifie, pour A., que l'on n'est pas à la tête de la classe, dans le premier quart; pour B. cela implique qu'on est à la queue, dans le dernier quart. Avoir le maximum, 6, n'arrive qu'une fois sur 100 aux élèves de A.; ceux de B., au contraire, ont cette chancè-là

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l-6,2. A,7 I /.

36,, 23," 13 J/4 une fois sur 8, etc. Les mêmes chiffres, suivant qu'ils sont donnés par l'un ou l'autre professeur, ont une signification totalement différente. Pour bien faire il faudrait traduire les uns pour les mettre dans la langue de l'autre.

Il. S'il est important de connaître les différences d'application auxquelles peut donner lieu une même échelle, il serait intéressant aussi de savoir comment le choix d'une échelle pbs ou moins étendue influe sur la façon de marquer des professeurs.

Nous avons dépouillé les registres d'une école qui,.

LES NOTATIONS SCOLAIRES 123.

au beau milieu d'une année scolaire, avait décidé de remplacer l'échelle de 10 (max.) par l'échelle de 6 - sans permettre aux professeurs de donner des demi­

points. Ce sont les résultats de ce dépouillement (3683 notes) que présente notre second diagramme.

Ce qui frappe au premier abord, c'est la ressemblance des deux schémas superposés. Calculées en centièmes, les notes données suivant l'échelle de w, ont pour moyenne 74,6 ; celles qui ont été marquées suivant

- - - -

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1 1 2. J2. 4 3 s 4 7 .s-& 9 6 ,o

l'échelle de 6 donnent 75,3. La différènée est de moins d'un centième. Faut-il conclure que, si les habitudes des professeurs ont une grande influence sur la façon:

dont les notes se répartissent, le choix de l'échelle e_st relativement indifférent? Peut-être bien, mais il se pourrait que cette première expérience d'ùne échelle nouvelle ne fût pas probante que, surpris par l'oqli­

gation· de donner leurs appréciations dans une langue nouvelle, plusieurs des maîtres eussent continué à noter mentalement avec les chiffres qui leur étaient familiers pour traduire ensuite mathématiqùement

(8)

124 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

cette première notation. (« Cela vaut 8, j'écris donc:

5 »).Voyons; si tous avaient fait ce calcul, les notes de l'échelle de 10 figurées au diagramme :

i 2 3 4 5 6 7 8 9 10

O, I o,g 2,5 4 14,6 27,4 32,2 I 6,8 I ,3 o/o

traduites, une à une, dans l'échelle de 6 auraient donné:

f 2 3 4 5 6

3,5 4 42 49 I ,3

°lo

En réalité les notes données à l'échelle de 6 (voir le diagramme) se répartissent comme suit :

o,3 3,2 10,8 3o,5 40 15, I °{o

Cette répartition est beaucoup plus égale. Les pro­

fesseurs paraissent donc s'être adaptés d'emblée à la nouvelle échelle, la forte proportion de 6 le prouve:

Les notes pratiquement inutilisées qui dans l'an­

cienne échelle étaient au nombre de quatre (I, 2, 3, IO) sont dans la nouvelle réduite à une seule (I).

Les courbes que nous avons considérées ont toutes leur faîte, leur mode, plus près du maximum que du minimum de l'échelle. Ce sont des courbes asymé­

triques et la vague qu'elles dessinent marche dans la', direction du sommet de l'échelle. Finkelstein a montré les raisons théoriques gue l'on peut donner de cette particularité; il serait vain, pense-t-il, de vouloir arbi.;.

trairement imposer aux professeurs un schéma rigou.;.

reusement géométrique comme celui de Meyer, par ex. (dans l'échelle de 5 (max.) : 5

=

5 °/o, 4

=

20 °/o,

3

=

So 0/o, 2

=

20 °/o, I -= 5 °/o).

Nous serions heureux si ces quelques notes nous

LES NOTA TI ONS SCOLAIRES 125

valaient des observations de nos lecteurs; noµs serons particulièrement reconnaissants à ceux qui pourraient mettre à notre disposition d'anciens registres scolaires en nous permettant de les questionner sur la façon dont les appréciations qui y figurent ont été obtenues.

Pierre BovET.

Voici une courte bibliographje du sujet: Sa-EA.RER. Faulty grading in our Public Schools. Forum, juoe 1902. - STEVENS.

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technie 1; 1913. - BovET. Le rendement du travail scolair�.

Genève, 1914.

(9)

L'INTERMEDIAHΠDES EDUCATEURS

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Réponses.

28. - LES LEÇONS COURTES. - Mes réponses inté­

resseront peut-être moins que d'autres parce qu'elles concernent l'enseignement de la gymnastique à l'école primaire.

Nous avons apporté là, il y a 20 ans, une réforme qui a complètement satisfait les personnes ayant intro­

duit à Genève la méthode suédoise dans les classes de jeunes filles.

1° Les leçons ne dépassent pas une demi-heure dans les classes supérieures (9-13 ans). Elles sont de 20-25 minutes dans les classes inférieures.

2° Les leçons sont plus fréquentes qu'auparavant.

Dans la règle, on fait chaque jour de la gymnastique dans les classes inférieures, trois fois par semaine dans les classes supérieures, et l'on répond ainsi à l'organisation de l'horaire général.

3° Le travail étant réparti sur un plus grand nombre de séances est plus profitable par la répétition de l'effort. L'attention, la volonté, la discipline sont plus souvent exercées ..

Le travail maximum fait dans un temps minimum habitue les élèves (et les maîtresses) à ne pas gaspiller le temps, à travailler plus vivement, sans ennui.

Les élèves partent avec le sentimept d'une leçon bien remplie; elles sont suffisamment fatiguées.

Les maîtresses sont généralement contentes de cet horaire; malheureusement, quelques-unes, seulement 1

OUVRAGES NOUVEAUX 127

pour se faciliter l'organisation de leurs leçons, récla­

meraient facilement un changement en faveur de leçons plus longues, et diminuées en nombre.

L'expérience est défavorable à ce dernier mode de faire.

Genève J. BALLET.

OUVRAGES NOUVEAUX:

Roger BoRNAND. Le respect et l'enfant. Lausanne, Rouge, 1 br. in-12, 3o p., o fr. 60. - Etude présentée à la Société des Ecoles du dimanche. Pose une question intéressante.

H. N. van KALKEN. Quelques pages sur la littérature enfantine allemande, française et anglaise. Bruxelles, De Boeck, 1913. 1 br. in-8°, 109 p., 2 fr. So. - Un sujet admirable qui mériterait d'être étudié en détail et présenté dans un tableau d'ensemble. Ce ne sont, pour l'heure, que des matériaux incoor­

donnés mais utiles.

Fr. KËMÉNY. L'enseignement international B. I. D. E.

Ostende. 1 br. in-8°, 44 p. - En vue de la conférence inter­

gouvernementale de l'enseignement de la Haye (7-12 septem­

bre), l'auteur énumère toutes les organisations internationales de l'heure actuelle en matière d'éducation. Il passe en revue les désirs émis en vue d'une coopération plus intime dans l'avenir et formule des projets.

D• A. CuLLERRE. Les enfants nerveux. Education et pro­

phylaxie. Paris, Payot, 1914, 334 p. in-12, 3 fr. 5o. - Beau­

coup de faits, agréablement présentés, beaucoup de bon sens.

On remarquera les pensées optimistes du dern.ier chapitre : des enfants nerveux.

J. FoNTANEL. Nos lycéens. Etudes documentaires. Paris, Pion, 1913, 292 p. in-12, 3 fr. 5o. - Une gàlerie de portraits de jeunes gens dessinés d'un trait délicat à la suite d'une ob­

servation suivie et sympathique. Oeuvre de littérature plutôt que de «psychologie», comme le voudrait la couverture, ce livré est en tous cas par lui-même un document utile pour juger du dehors la vie d'un lycée français.

(10)

I28 L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Une Réunion d'Educateurs d'enfants arriérés aura lieu à Lyon du 5 au 8 août 1914. La cotisation individuelle fixée à 3 francs est payable à l'inscription. S'adresser à M. Roux, directeur de la Section de perfectionnement à l'Ecole spéciale de Villeur­

banne,, 77, rue des Maisons-Neuves, Villeurbanne (Rhône).

CHRONIQUE DE L'INSTITUT: .

Mois bien rempli. En coup de feu, nous avons préparé dia­

grammes, tableaux, écriteaux pour !'Exposition de Berne.

Mm• Artus a mis sa science de la décoration, son goût, et son.

cœur à encadrer le tout dans un décor charmant; deux grands platanes, une barque, les tours de Sain��Pierre ... Au centre ce qui concerne l'organisation de l'Institut, à gauche des « Spéèi�

mens de recherches scientifiques » (plusieurs, tout à fait inëdits·

. de Mll• Desèœudres), à droite quelques a Tentatives nouvelles étudiées à l'Ecole "· Sur une longue table la toise du Dr Godî�

en deux positions, les Jeux éducatifs, la Collection d'actualités"

pédagogiques, des échantillons du matériel d'enseignement d' M. Matthey, la Science du dessin de Mme Artus, le Jeu de Slll'-, faces de Mil•• -Audemars et Lafendel. Le tout donne une id.ée2 fidèle de nos dix-huit premiers mois de trl!vail. Nous avons été, prêts à temps. Merci à tous ceux qui, à Genève et à Berne, nous'. .

ont aidés. ·

Le Congrès Jeminin de Rome, qui étudiait spécialement la place toujours grandissante dans les préoccupations contem­

poraines faite à l'enfant, avait bien voulu nous inviter à lui . envoyer un rapport. Mlle K. J ENTZER a bien voulu nous repré.:­

senter à Rome; elle a lu un court exposé de M. Bovet, et indic.·

qué notre activité de façon à nous valoir de nombreuses sym-·

pathies. Elle-même a parlé avec grand succès de l'éducation _ physi_que en mentionnant les services que peut rendre 'l'ëtu�

de la croissance par la méthode du D• Godin .

.,. _; ./-, M. MATTHEY a fait, avec plein succès, une première tournéé',.

de propaKande didactique au Val de Travers.

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