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L'Intermédiaire des Educateurs - Octobre 1913

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Journal

Reference

L'Intermédiaire des Educateurs - Octobre 1913

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Octobre 1913. L'Intermédiaire des éducateurs, 1913, vol. 2, no. 11, p. 1-16

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127769

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1 / 1

(2)

IV TABLE DES MATIÈRES 26. Cong_rès d ambiderrie.

Rep ... . 27. Ecoles en plein air

Rép ....

28. Leçons courtes. ."

R. • . .

2 ,. ep

. . . . 9, L _,ma_gioation chez l'en fan�

30. H1sto1re des inventions Rép ... : : CHRONIQUE DE L'INSTITUT

'

.

108 72 109, 142 94 107 126 108 142 157

Pages

U 16, 48, 64, 80, q" 8

n a� d'act�vité. . . . . :,, 112, 12 , 157 Jeux 1:ducaufs ( 1 cliché) . · · · · · · · r Questions difficiles · · · · · · · 33 Mme Marthe_ de Maday

: : : : : · · · · · ·

87

Unnouveauieudesurfaces(M.AuDEMAR�et· L .

LA. . . ) 15

39

· FENDEL II LIVRES NOUVEAUX

BoNNIER . BORNAND . BORNER BURNIER . BR.\UNSCHVlG.

BRINKMANN , CADIER.

CARO-HELMO�D; . . CELLÉRIER et Du�As:

CHAUVET, etc.

CLERC . . . Ct!LLERRE.

DE GARMO DES]ARDINS DÉVAUD . Drx .•.

EvARD. FONTANEL, GERG ..

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Page•

127 95

1 I 1 47 III 15

63 r5 6i 63 127 61 62 6i

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HuPFELD.

JAMES • • ·• • .

KÉMÉNY . . . ..

LASSERRE et GR�N�JE�N: . MATTER

MAURER ŒRTLI.

PAHL . PèiSCHI.

RoUJAT.

RouMA.

RoussEL RussEL, SACHSÈ.

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WALLIN • .

WIEDERKEHR ZURHELLEN ,

Pages.

III III

127 143-

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III 79

I IO

142 94 143 79 715 9

127 47 79'62.

L'lntermédiaire des Éducateurs

2• ANNÉE - N° II - ÜCTOBRE 1913

Un an d'activité.

Nos abonnés, qui nous ont permis de les considérer comme des amis, ne trouveront pas mauvais que qous donnions ci­

aessous en abrégé le rapport présenté le 2'l 0ctobre à la séance de rentrée de l'Institut J. J. Rousseau. Le peu de place dont nous disposons nous a obligé ·à supprimer tout ce qui se trouve déjà dans le programme de l'Ecole, notamment la list.e de nos professeurs et conférenciers. 11 ne nous a pas été possible non elus de remercier nommément ici, comme nous avons cherché a le faire de vive voi:.;, tous nos précieux amis.

Mesdames, Messieurs,

Voici un an que nous inaugurions notre Ecole, et le dernier mot de cette séance que votre sympathie

avait faite si belle fut celui-ci : « Laboremus ». Met- tons-nous au travail !

Aujourd'hui que je d.ois vous présenter notre pre- mier rapport, je puis, sans nous flatter, constater que, durant cette première année, nous avons tous, élèves

et professeurs, travaillé, beaucoup travaillé.

C'est que nos ambitions, notre programme étaient

et restent vastes. Au double titre <l'Ecole et d>Jnstitul que nous avio!].s pris correspondait un double travail.

Ce que nous fondions ne pouvait être un établisse­

ment d'instruction supérieure q�'à la condition d'être aussi un centre de recherches, d'information, de pro­ pagande. Permettez-moi de toucher rapidement à ce que nous avons cherché à faire en cette qualité, avant de vous parler plus spécialement de ce que nous·avons été comme Ecole.

Nous avons commencé d'être déjà un centre d'in- formation.

(3)

2 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

. S�r place_ on s'est adressé à nous pour des renseignements b1bhograph1ques sur des questions très diverses, ou pour des deman�es per�onn_elles relatives· à des écoles, à des profes­

se�rs, a d_es snuanons en Suisse ou à l'étranger. Une biblio­

theque qui compte déjà près d'un millier de volumes et autant de b:ochures, où une centaine de revues spéciales sont repré­

sentees, pe:met de répondre à bien des questions. Profitons de

�ette occ�s1�0 pour reme�cie� les généreux donateurs qui déjà 1 ont enrichie: tout particulièrement la Société Académiqu·e, dont la bell� alloca�1on1 de 2?�0 fr., pour livres et appareils,

nous a permis d_e faire I acqu1snion de certaines séries impor­

tantes, et l� �am11le du regretté Ernest Murisier, qui nous a e

voyé un prec1eux l�t d'ouvrages de psychologie en y joignant

- �ouchante attenuon - la somme nécessaire pour les faire relier. La Société de l'enseignement libre a bien voulu nous allouer une petite subvention en échange de laquelle nous sommes heureux d'ouvrir à ses membres l'accès de notre biblio­

thèque à certaines heures déterminées. Nous aurons Je plaisir l'an prochain d'héberger aussi, pour ses séances la Société

pédagogique genevoise. '

A distance nous avons· pu faire aussi un travail d'information

par le moyen d'une correspondance qui s'est rapidement éten�

due, et surtout par notre journal L'intermédiaire des Educateurs qui, dès sa première année, a compté 304 abonnés payants

dont 180 en Suisse. '

Nous rattacherons à ce chapitre de l'information les consultaJj_ons _médico-pédagogiques.

Inaugurées en mai seulement par les D"" Godin, Naville et Claparède, elles ont joui d'une prompte faveur. Amenés par leurs parents et par le.urs maîtres, des enfants très divers ont passé sou_s no_s yeux, dont �os él�ves se sont ensuite occupés pour les erud1er et pour les instruire. Ces consultations ont re­

pris tOUS )es jeudis de II heures à midi.

. L'obligeance de Mm• du Collet nous permet d'inaugurer cèt

�1ver un autre genre encore de consultations, destinées celles­

la au corps enseignant, à ces voix fatiguées et altérées sur les­

quelles elle a obtenu déjà tant d'heureux et parfois merveilleux résultats.

De l'information à la propagande il n'y a qu'un pas.

Quand nous donnions dans l'intermédiaire la liste de

UN AN D' ACTIVIT:f: 3

toutes les Ecoles nouvelles, ou bien les prix d'appa­

reils recommandés pour des recherches de psycholo­

gie, était-ce de l'information ou de la propagande ? Et, anticipant un peu sur ce que je vous dirai de l'Ecole, je puis bien constater qu'un bon nombre de nos conférenciers de l'an dernier ont fait chez nous œuvre de propagandistes.

Qu'ils s'identifient avec la cause de la Goutte de lait, avec celle des Tribunaux pour enfants, ou avec celle de la Gymnastique rythmique, avec un enseigne­

ment original du solfège, de l'arithmétique, du français, de la corn position ornementale, des sciences naturelles, avec les sciences très nouvelles de la graphologie ou de l'énergétïque ou avec des recherches spéciales en psychologie, chacun de leurs noms évoque pour nous

une parole convaincue et compétente.

Au loin nous avons surtout fait œuvre de propa­

gande par la publication de notre Collection d'actua­

lités pédagogiques.

Voici un an que nous y faisions paraître en français deux volumes qui; l'un et l'autre, ont suscité un i.ntérêt passionné et dont l'influence n'est pas près de s'éteindre: Le Case dei Bam­

bini de MU• Montessori, Eclaireurs du général B.aden-Powell.

L'un et l'autre nous ont valu un très grand nombre de lettres et de visires, depuis celle d'un jésuite belge jusqu'à celle du chef des Eclaireurs du Chili. Nous sommes heureux d'héber­

ger depuis cet été le comité cantonal des Eclaireurs suisses.

Quant à la méthode Montessori, il n'a pas tenu à nous que nous ne nous en occupions très activement et très pratiquement

dês l'an dernier. Des circonstances tout à fait indépendantes

de notre volonté ont retardé jusqu'au �_noven:b;e de cene année le cours que nous avions en vue. Nous avons eu le grand

bonheur de nous assurer la collaboration très compétente de

Mil• Bontempi, inspectrice des Case dei Bambini du Tessin,

(4)

4 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCATEURS

et de Mlle Barrère, l'une et l'autre aides de Mlle Montessori dès la première heure. L'Institut a naturellement toute la responsa­

bilité de ce cours, auquel Mlle Montessori n'a pris aucune part.

Deux nouveaux volumes de la Collection d'actualités pédago­

giques viennent de paraître. L'un, depuis longtemps annoncé, est la traduction par M. L. S. Pidoux d'une série d'essais du professeur Dewey, intitulée L'Ecole et /'Enfant. M. Claparède a mis à ce livre une très belle et suggestive préface. L'autre est un volume sur lequel on nous permettra d'insister: le livre du Dr Godin sur la croissance pendant l'âge scolaire, développe­

ment des leçons données ici-même sur ce sujet si nouveau par notre savant ami. Œuvre de propagande à la fois et d'informa­

tion, dont M. Godin a voulu étendre encore la portée, en organi­

sant un cours spécial de vacances pour médecins et étudiants, qui a eu lieu ici du 6 au 16 octobre.

C'est une œuvre de propagande aussi qu'entreprend l'Institut en préparant le lancement de ces deux belles séries de jeux éducatifs que sont :

1 . La méthode de dessin de Mme Artus,

2. Les jeux éducatifs du Dr Decro{y, publiés par Mlle Descœudres.

Peut-être tel de nos auditeurs s'étonne-t-il que dans le compte rendu de nos travaux les recherches origi­

nales de psychologie de l'enfant et de cffitacuque ex­

périmentale ne tiennent pas une plus grande place.

C'est dans ce domaine, en effet, qu'il nous reste le plus à faire pour remplir le programme que nous nous étions tracé. Très absorbés par l'installation matérielle de notre Ecole, par la préparation de cours nouveaux, les professeurs de l'Institut n'ont pas eu, pendant cette première année, l'esprit aussi libre qu'ils l'au­

raient voulu pour faire beaucoup de travail nouveau.

Quant aux élèves, il n'est que juste de leur lais.ser le temps de se mettre en train.

UN AN D'ACTIVITÉ 5

Pourtant notre bulletin a publié quelques contributions bien intéressantes de M. Duvillard, par exemple, sur la rapidité de la lecture comme test d'intelligence; de Mlle Descœudres sur la distance qui sépare encore, même pour des enfants normaux, la connaissance des mots de celle des choses. Une enquête sur les définitions d'enfants, qui nous a valu 750 réponses, a permis de répondre en partie à cette question : « A quel âge les enfants s'assimilent-ils le procédé logique de la définition?»

Une enquête sur le sommeil nous a valu environ 600 réponses;

le dépouillement n'en est pas encore tout à fait achevé.

Nous avons la très bonne fortune de pouvoir nous attacher pour notre deuxième année Mlle A. Giroud, ancienne assistante d'Alfred Binet, rédactrice du Bulletin de la Société libre pour l'étude psychologique de L'Enfant. Nous comptons beaucoup sur M:Ie Giraud pour donner à ce département des recherches psycho-pédagogiques un essor nouveau.

A partir dé cette année, nous aurons aussi, à côté des très hospitalières Archives de Psychologie, un organe nouveau pour les recherches originales de l'Institut: la Revue de Pédotechnie, dont le no r va paraître à Bruxelles. La Société belge de pédo­

technie qui l'édite a, de son côté, accepté de donner son patro­

nage à notre Collection d'actualités pédagogiques et nous atten­

dons de cette collaboration cordiale le plus heureux résultat.

Mais il est temps que j'en vienne à vous parler de l'Ecole, de ses cours et de ses conférences, de ses professeurs et de ses élèves. Elle a été le centre de notre travail, le théâtre principal de ces activités de recherche et de propagande dont nous avons parlé jusqu'ici.

Nous avons eu, depuis deux ans, plusieurs fois l'occasion d'exposer le but et la raison d'être de notre Ecole qui, s'adressant à tous ceux qui auront une ini­

tiative à prendre dans les questions pédagogiques, vise à orienter sur l'ensemble des disciplines touchant à l'éducation. Nous n'avons en somme rencontré que deux objections: A la première(« On naît éducateur, on n'apprend pas l'art pédagogique »), qui recèle

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6 L'INTERMÊDIAIRE DES EDUCATEURS

une si grande vérité et un si grossier malentendu, M. Claparède a excellemment répondu par la plume et par la parole, comme j'ai tâché de le faire aussi ... je n'y reviens pas. Parce qu'on naît peintre, ou musi­

cien, parle-t-on pour autant de supprimer les Con­

servatoires ou les Ecoles de Beaux-Arts ?

A la seconde (« Vous n'aurez pas d'élèves»), c'est aujourd'hui seulement que nous pouvons répondre.

- Nous en avons eu - en assez grand nombre pour un début - et nous en avons eu d'excellents.

L'Ecole a ��mp�é2�-elèves réguliers au semestre d'hiver - 29 au semestre d'été : en mut 32.

Les _dames étaient en majorité : 23 - pour 9 messieurs.

Quant à la provenance, 4 étaient Suisses, 8 venaient de Russie, 4 de Roumanie, 3 de Belgique, 3 de Grèce, 2 de Hollande, 2 d'Arménie et I de chacun des pays suivants: Allemagne, Etats-Unis, Brésil, Portugal, Espagne, Palestine.

Les buts poursuivis étaient très divers : les uns s'intéressaient surtout aux tout petits, d'autres aux arriérés soit au point de vue médical, soit au point de vue pédagogique, d'autres aux Ecoles nouvelles et à l'enseignement secondaire, d'autres à la psycho­

logie de l'enfant, d'autres enfin à tout à la fois. Parmi ceux-ci, de futurs hommes politiques persuadés du rôle immense que jouent dans le développement d'un peuple les solutions données aux questions d'éduca­

tion. Nous n'osons pas affirmer que chacun a trouvé à l'Institut tout ce qu'il cherchait, mais nous avons fait de grands efforts pour que notre Ecole donnât quelque chose à chacun. -...

En dehors de ces étudiants, 68 auditeurs différents se sont inscrits à l'un ou l'autre de dos cours, surtout pendant le se-

UN AN D1ACTIVITE 7

mestre d'hiver; ce furent en grande majorité, des membre�

du corps enseignant genevois, mais des étrangers séjournant à Genève aussi, et quelques auditeurs, très assidus, de Lau­

sanne et de la Côte vaudoise. Ne sont compris dans ce nombre de 68 que les auditeurs inscrits aux cours, non ceux des con­

férences occasionnelles; dont plusieurs, notamment celle de M. Brunot, nous ont valu de grands auditoires.

Vous dirai-je, Mesdames et Messieurs, quelque chose de la qualité de ces élèves? Pour ne pas offenser leur modestie, je me bornerai à dire qu'ils ont été tels que nous les souhaitions, tels qu'ils devaient être pour que nous puissions réaliser notre programme de travail en collaboration : ardents à l'étude tous, pleins d'initiative pour la plupart, quelques-uns riches déjà d'expériences.

Nous avons complètement atteint, grâce à eux, notre idéal d'enseignement mutuel ; le cours ex cathedra s'est transformé en entretiens, les exercices pratiques ont pu commencer à prendre chez nous la place à laquelle ils ont droit dans toute école digne de ce nom. Et les élèves de l'Institut ont maintes fois pris l'initiative d'activités que nous n'avions pas prévues : l'étude d'appareils à projections pour enfants, l'installation d'un aquarium avec les expéditions de chasse et de pêc�e q1;1e ce programme comporte, des après-midi de jeux en plem air, l'organisation d'un cours de vanne�ie, . etc. et�. �l fau� men_­

tionner à part le charmant cours de 1ard10age, s1 nche d ensei­

gnements théoriques et pratiques, que MU• Behrend nous fit Lous les samedis après midi, pendant le semestre d'été, �t. qui groupa les 6 ou 7 garçons et fille-ttes que nous nous pla1s1ons à appeler les enfants de l'Institut.

Des soirées Jamilières avaient été prévues de1;1x fois. par mois pour mettre du liant - et elles ont eu un plem succes - mais c'est la vie tout entière de l'Ecole qui a eu quelque chose de familier et de familial. Les excursions du dirp.anche, dont M. Claparède a pris la direction au semestre d'été, et qui nous ont conduit pour finir au Col d'Anterne par une journée mer­

veilleuse et à Chamonix, ont été le couronnement naturel des relations charmantes qui, d'un bout à l'aufrë'de l'année, avaient existé entre professeurs et élèves.

(6)

8 L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

Je suis allé instinctivement au plus pressé en vous affirmant que nous avions eu des étudiants, mais peut-être aurait-il convenu que je vous parlasse d'abord des professeurs et des cours.

Je n'ai pu nommer tout à l'heure les vingt et quelques conférenciers que nous avons eu la bonne fortune d'entendre sur des sujets spéciaux. Mais, même à m'en tenir à nos quinze professeurs attitrés, je suis vraiment embarrassé pour vous décrire l'ensei­

gnement de chacun.

Ce qu'il faut dire et redire, c'est le dévouement désintéressé dont ces maîtres ont tous fait preuve, organisant des visites de classes et d'institutions, recherchant les occasions de contact personnel avec leurs auditeurs, se prodiguant à eux avec une admi­

rable bonne volonté en dehors de leurs heures de cours. A chacun d'eux notre reconnaissance va d'une façon très spéciale.

J'aurai peut-être fait quelque chose pour caracté­

riser cet enseignement en disant qu'il-n'appelait pas d'examens. A la fin de l'année nous connaissions nos élèves, et les épreuves que· beaucoup d'entre eux se sont astreints à subir en vue d'un certificat d'études ou d'un diplôme ont pu revêtir un caractère tout pra­

tique. Nous ne nous sommes pas demandé s'ils savaient répéter ce qu'ils avaient entendu, mais s'ils savaient faire ce à quoi les cours entendus les avaient encouragés à s'exercer.

La conférence des professeurs de l'Ecole a eu le plaisir de décerner 2 diplômes et 5 certificats.

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LJ/nttrmédiaire. des Educateurs, n° 11, 1913.

ALEXANDRE NETCHAJEFF Diplômes:

M. Pablo Vila, de Barcelone, Mlle Augusta Fouilloux, de Genève.

Certificats :

Mlles Achkène Boladian; de Smyrne, Marie Gautier, de Genève, Hélène Jérémiadès, de Smyrne, Elise Radolescu, de Roumanie, Mme Feiga Souravitch, de Russie.,

9

Je m'effraie de voir que ce long, rapport vous-pré­

sente notre activité sous un jour si favorable. ·N'allez•

pas croire pourtant que notre Ecole -n'ait rien lajssé à·

désirer. Oh non! Faites-nous l'honneur de venir ,nous­

voir souvent et vous vous apercevrez vite du èontraire;

et nous profiterons de vos remarques et de vos cri­

tiques, comme nous comptons bien profiter des cri­

tiques que nous nous faisons à nous-mêmes eii grànd nombre et que nous vous demandons la permission de garder pour nous aujourd'hui:

Et de nouveau, Mesdames et 'Messieurs, élèv,e� et collaborateurs de l'an dernier, qui si heureusement avez donné le ton - et vous, nouveaux venus parmi nous que nous sommes heureux d'accueillir, mettons­

nous au travail: Laboremus.

Pierre BovET.

NOS AMIS:

M. Alexandre Netchajeff.

Voici un ami dont le portrait a sa place toute mar­

quée dans notre Bulletin. Son activité si féconde, que nous allons résumer ici brièvement, s'est concentrée entièrement sur l'œuvre même à laquelle nous, mem-

(8)

IO L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

bres de l'Institut J .-J. Rousseau, comptons employer nos forces encore jeunes.

Lorsque M. Netchajeff débuta en Russie, la psy­

chologie pédagogique était, dans ce pays, une sorte de terra incognita qui au début rencontra, chez cer­

tains représentants de la psychologie, un accueil hostile et railleur. On prétendait que la psychologie péda­

gogique était une chose « indubitablement ridicule>>

et <<nuisible» pour la Russie. Actuellement la psy­

chologie expérimentale groupe en Russie une Ecole considérable : nombre d'institutions, de sociétés et de congrès sont là pour la défendre à la moindre insulte.

M. N

etchajeff a joué un très grand rôle dans ce développement ; lui et ses collaborateurs ont assuré

à leur science le droit à l'existence; ils ont contribué à son épanouissement.

M. Alexandre Netchajeff est né à Saint-Pétersbourg en 1870, dans une famille de pédagogues.

Il fit ses études au Séminaire, puis à la Faculté des Lettres de l'Université de Saint-Pétersbourg, et les acheva en 1894.

Durant deux ans encore, il suivit les cours à la Faculté des Sciences. En 1897, ayant obtenu le titre de privat-docent de l'Université de Saint-Pétersbourg, il annonça un cours sur l'« Histoire de la psychologie allemande de la première moitié

du XIX me siècle •.

Un an plus tard, il reçut une bourse pour un séjour de deux ans et demi à l'étranger eo vue des études scientifiques. Il en profita en travaillant à la psychologie expérimeo.tale daps les diverses Universités d'Allemagne, avec les professeurs Müller, Ziehen, Wundt, tout en étudiant la question scolaire en Alle­

magne et en visitant d'autres laboratoires psychologiques.

L'étude des problèmes actuels de la pédagogie et surtout \' idée qui germait alors en Russie de la néces-

ALEXANDRE NETCHAJEFF II

sité de réformer les écoles d'une façon radicale, sti­

mulèrent .M. N etchajeff à étudier de près le rôle que la psychologie expérimentale peut jouer dans l'éclair­

cissement des problèmes didactiques.

Les résultats de ce travail parurent en 1901 dans l'ouvrage intitulé : La psychologie expérimentale contemporaine dans son rapport avec l'enseignement scolaire (en russe). Ce livre rencontra, auprès de quelques-uns, un accueil si peu aimable que N etchajeff crut nécessaire de renoncer à sa chaire.

Mais en ce moment-là le comité militaire qui venait d'inaugurer des cours pour préparer des éducateurs et instructeurs dans les corps de cadets vint en aide aux tendances scientifiques de N etchajeff.

On lui proposa de se charger de la chaire de psy­

chologie et d'organiser un laboratoire de psychologie expérimentale pédagogique.

A partir de ce moment, ce laboratoire devint le centre de son activité scientifique et pédagogique. Il se forma bientôt au laboratoire un cercle de pédago­

gues et médecins qui entreprirent un travail commun sur les méthodes d'investigation de l'âme enfantine.

En 1904, ce cercle a organisé les premiers cours pédologiques qui aient été donnés en Russie.· Tout en s'occupant de ces cours, M. Netchajeff répandait énergiquement les idées pédologiques par la voie de la presse, ainsi que par les conférences publiques qu'il a faites dans diverses villes de Russie. (Pendant les _IO dernières années, le nombre de ses conférences a dépassé 200). En 1906, M. Netchajeff, aidé de ses collaborateurs, organisa à Saint-Pétersbourg le pre-

(9)

12 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATEURS

mier congrès russe de psychologie pédagogique. En

1909, a eu lieu le deuxième où se créa la Société russe de pédagogie expérimentale.

Bientôt les cours pédologiques de Saint-Pétersbourg se transformèrent en Académie pédagogique officielle avec une durée de 2 ans pour les personnes munies du brevet de l'enseignement supérieur. Le Statut lui garantissait une entière autonomie, qui dépasse à plusieurs égards celle des Universités russes. En 1908,

M. Netchajeff fut nommé secrétaire de l'Académie, en 1910 vice-président, en 1912 président. Et lorsque, en connexion avec l'Académie, une école d'application fut organisée sous la forme d'une école secondaire avec la coéducation, les fonctions de directeur lui furent encore confiées.

La nécessité d'avoir de bons professeurs et des édu­

cateurs dignes de ce nom poussa M. N etchajeff à orga­

niser en 1911, à la Société de la pédago.gique expéri­

mentale, des cours pédagogiques supérieurs de 4 ans (pour les personnes pourvues du diplôme de l'école secondaire). Propageant l'idée qu'il faut employer les méthodes de psychologie expérimentale non pas seulement comme moyen d'investigation scienti­

fique, mais aussi comme moyen d'étude concrète de la vie psychique, Netchajeff et les collaborateurs de son laboratoire s'occupèrent beaucoup de la création et propagation des collections d'appareils psycholo­

giques simplifiés (en vue des établissements scolaires, cliniques, psychiatriques, cercles pédagogiques) 1•

1 Le tachistoscope et le chronoscope simplifiés de Netchajeff son fabriqués par la maison Zimmermann à Leipzig.

Depuis 1912 enfin, M. Netchajeff occupe au Lycée Empereur Alexandre la chaire d'Histoire de la phi­

losophie.

Bibliographie.

(Nous traduisons les titres russes).

La psychologie expérimentale contemporaine en rapport avec l'enseignement scolaire. (1u édition, r vol., eo 19or; zme édi­

t�on, en 2 vol., 1907-12). Livre illustré de très riches expé·

r1ences personnelles.

Essai de psychologie pour les éducateurs et instructeurs.

(1904, 4mc éd it. en 1912).

Associatio11 par ressemblance ( 1905 ).

Manuel de psychologie (1906; 4m• édit. en 1912).

Sous la direction de M. Nerchajeff ont paru :

14_ Livres de psychologie pédagogique. Travaux de son Jabo­

rato1re ( 1905-1908);

5 volumes de l'Annuaire de pédago![ie expérimentale ( 1908-1 z).

15 volumes de l'Académie pédagogique, en essais et mono- graphies (1909-13).

A part cela, nombre d'articles, entre autres :

Ueber Memorieren. Eine Sk.izze aus dem Gebiete der Eltpe­

rimentellen Padagogischen Psychologie, dans � Sammlung von Abhaodlungen aus dem Gebiete der Pàdagogie, Psychologie und Physiologie•, V. Band, 5. Hefr.

Ueber Auffassung, ibid. VII. Band 6. Heft.

Unters11clu.mf!en über die Beobachtungefiihigkeit von Schü­

lern, dans � Zenschrift für angewandte P"sychologie u IV. 1910.

Padagogische Academie, in Sr. Petersburg, ibid. III.

Hélène ANTIPOFF.

Enquête.

Nous avons demandé à plusieurs maîtres de donner à leurs élèves le sujet de composition que voici :

Un mensonge : « Racontez un mensonge. Vous pourrez ou inventer une histoire, ou raconter un fait qui s'est vraiment passé. Vous direz dans la première phrase si vous faites l'un ou l'autre.»

Nous serons reconnaissants aux lecteurs de l'inter­

médiaire qui pourraient proposer ce thème dans leurs classes, de le faire et de nous envoyer aussi tôt que possible les feuilles des élèves.

(10)

L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUCATEURS

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Questions.

i:6. -PUNITIONS COLLECTIVES. Dans diverses classes d'un collège de la Suisse romande, les punition�. collectives sont employées fréquemment, non pas comme sanction de fautes collectives, mais comme sanction de fautes individuelles. Ainsi, si, lors de l'entrée des enfants en classe après une récréation, un seul se met à parler, au lieu de rechercher le coupable, le maitre donne une punition collective, qui atteint ainsi une grande majorité d'innocents.

Ce système paraît odieux. N'est-ce pas là de la pédagogie paresseuse ? Au lieu de cbercher à découvrir l'origine exacte du �délit», on punit tout le monde. Que dirait-on d'un tribu­

nal qui punirait toutes les personnes se trouvant dans la rue où s'est commis un crime, pour s'éviter la peine d'une enquête difficile? Il n'y aurait pas assez d'encre dans les rédactions des journaux pour protester contre ce déni de justice. Et alors pourquoi gratifie-t-on nos écoliers d'un procédé dont personne ne voudrait pour la justice des adultes ?

Comme ce système de punition collective est appliqué par des maîtres d'ailleurs bons et consciencieux, il est à supposer qu'il est justifié à leurs yeux, qu'ils lui trouvent une valeur éducative. Serait-il indiscret de leur demander, par l'intermé­

diaire de ce journal, d'exposer les raisons psychologiques et pédagogiques qui leur font employer une méthode qui, à pre­

mière vue tout au moins, semble si injuste et illogique?

Un père de famille.

:r 7. - J'étudie ce qui pourrait se faire dans les écoles pour rapprocher les maîtres et les parents. Des indications sur ce qui se fait déjà ailleurs et sur ce qui a été publié à ce sujet seraient les bienvenues. Un instituteur.

i:8. - S'est-on déjà occupé en Suisse de répondre aux vœux des fillettes qui voudraient, elles aussi, devenir des Scouts • débrouillardes •, et utiles ! Qu'est-ce qui a été fait dans ce sens en dehors de l'Angleterre ? E. H.

i:9. - On aimerait se rendre compte de l'état de la coéduca­

tion en Suisse. Existè-t-il des livres ou des articles renseignant sur la situation dans les écoles part�culières et dans l'enseigne­

ment public des divers cantons aux degrés primaire et secon-

daire? A. ··F.

OUVRAGES REÇUS 15

OUVRAGES REÇUS:

M. MAuR.-:R. A bâtons rompus. Livre d'anecdotes destinées aux premières leçons de français. Lausanne et Paris, librairie Payot, 19I3, 284 p., cart. z fr. z5. - Ah! le joli recueil! Et quel plaisir de constater que l'on revient, dans l'enseignement des langues vivantes, à ces anecdotes qui dans l'aridité des vieilles méthodes nous apparaissaient naguère comme des oasis. Le choix de tyillc Maurer nous a paru témoigner d'une intelligence très large des besoins de l'enseignement et d'un esprit très cultivé.

M. et G. BRAUNSCRVIG. Notre enfant. Journal d'un père et.

d'une mère. Puis, Hachette, 1913, 264 p., 3 fr. So. - • L'idée nous est venue que d'autres parents trouveraient peut-être quelque intérêt' à lire ces pages ... Il nous a semblé même que, sans prétendre à une orgueilleuse science, un tel journal pou­

vait par la sincérité de ses rercarques apporter sa contribution à la psychologie enfantine et à la pédagogie. > Ainsi s'expri�ent les auteurs dans la préface. - La science de l'enfant n'est pas orgueilleuse, mais el le est exigeante. On regrettera, par exemple, de ne jamais trouver de dates exactes. On ne nous dit l'âge de l'enfant qu'à une année près !

Henri CA.DIER. L'idée de Dieu chez l'enfant. Essai de psy­

chologie appliquée à l'éducation. Thèse de Montauban, I913, 166 p. -Intéressant groupement de faits. L'auteur a procédé par questionnaires; il a pu utiliser aussi certains résultats inédits d'une enquête du professeur Leuba; il dispose ainsi des réponses de 250 enfants environ, sans compter les cas publiés auxquels il se reporte sou vent.

Rudolf GERG. Die Erûebung des Menschen nach den Schriften des heil. Augustinus dargestellt. Koln, J. P.

Bachem, 184 p., 2 M. 60. - Ouvrage couronné par la Faculté de Théologie de l'Université de Munich. Rendra service aux historiens par le groupement très riche des textes.

J. J. SACHSE. Geschicbte und Theorie der Erziehungs­

strafe. Paderborn, F. Schocingh, 19t3, VIH, 298 p., 3 M. 60.

- Ex.po�é très méthodique. Histoire puis théorie des peines éduc_ati ves: les justifications traditionnelles; les diverses espèces de punitions; les principes a suivre. Comment réduire au mi­

nimum les punitions ?

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16 L'INTERMEDIAIRE DES EDUCATEURS

CHRONIQUE DE L'INSTITUT:

Nous avons eu le grand regret d'apprendre pendant les vacances la mort de Mlle Ottilie ScHAUMBURG, directrice du Home familial de Nieuport (Belgique), qui, avec ses collègues Mlles de Madre et \Vi_lgot, avait participé aux travaux de l'Ins­

titut l'été dernier. Elle nous laisse un souvenir tout de grâce et de douceur. Que ses amies veuillent bien agréer l'expression de notre respectueuse sympathie.

La séance de rentrée a eu lieu le 23 octobre à 5 heures. Elle a groupé une centaine de personnes dans la grande salle de l'Ecole. Après le rapport du Directeur sur la première année d'activité, on a entendu une courte et riche causerie de Mlle A.

GrROVD sur la Mémoire, puis l'on est descendu au rez-de­

chaussée où avait été installée une exposition des jeux éduca­

tifs nouveaux, édités par l'Institut : méthode de dessin de Mme Artus, et jeux du Dr Decroly, publiés par Mlle Descœudres.

Mlle DEscœuoRES et Mme ARTUS ont successivement exposé le but poursuivi par ces jeux.

Une trentaine d'élèves réguliers ont été inscrits à ce jour. La proportion des Suisses est beaucoup plus forte que l'an dernier.

Les cours et les travaux pratiques ont repris avec entrain.

Cœnobium donne dans son numéro d'octobre une étude de Mlle Elise RADOLEscu sur l'Ecole no14velle d'après Elslander.

L'article est introduit par M. Ad. Ferrière: il s'agit d'un travail présenté l'an dernier à la conférence d'éducation normale.

M. Pablo VILA, diplômé de notre Ecole, a pris le 1er octobre la direction du Nuevo Colegio Mont-d'Or, la grande Ecole nouvelle (externat) de Barcelone. (Adr. : Modolell, 18, Bar­

celone.)

· Mlle A. BoLADIAN, ancienne élève de l'Ecole, a commencé son activité à Smyrne. (Adr. Poste restante autrichienne.)

Mlle RADOLESCU nous annonce son prochain mariage avec M. Alexandrescu, de Bucarest.

M. Georges RouMA fera à l'Ecole les jeudi, vendredi et samedi 6, 7 et 8 novembre, à Ir h., trois conférences sur Le langage

graphique de l'enfant.

Références

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