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L'Intermédiaire des Educateurs - Janvier 1913

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L'Intermédiaire des Educateurs - Janvier 1913

BOVET, Pierre (Ed.)

Abstract

Revue éditée par l'Institut J.-J. Rousseau / Ecole des sciences de l'Education de 1912 à 1920.

A fusionné avec L'Educateur.

BOVET, Pierre (Ed.). L'Intermédiaire des Educateurs - Janvier 1913. L'Intermédiaire des éducateurs, 1913, vol. 1, no. 4, p. 49-64

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127772

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L'Intf �'"médiaire des Éducateurs

. ' ANNÉE - N° 4 - JANVIER 1913

NOS AMIS:

M. Frédéric Zollinger.

M. Frédéric Zollinger représente parmi nous tant de belles et bonnes causes, qu'il serait vain de vouloir résumer sa féconde carrière en une seule devise.

Mieux vaut peut-être, pour le présenter à nos lec­

teurs, suivre pas à pas sa biographie.

Né en 1858 à Nï:1nikon (canton de Zurich), il était destiné à reprendre la succession de son père, un maître-charpentier. Mais celui-ci mourut jeune, et Frédéric entra à l'Ecole normale de Kusnacht, dont il sortit en 1877, muni de son brevet. Il fut successi­

vement instituteur à Wipkingen, puis à Hottingen.

La fusion des communes suburbaines avec la ville de Zurich (1882) amena une réorganisation de l'enseigne­

ment primaire. Le jeune instituteur, devenu secrétaire des écoles de la ville, prit une part importante à ce grand travail.

En 1900, son champ d'action s'étendit encore, le Conseil d'Etat l'ayant nommé secrétaire du dépar­

tement cantonal de !'Instruction publique.

Mais son activité n'a rien de bureaucratique; on n'en devinerait qu'une petite partie, si l'on se conten­

tait des rapports officiels. Par la foi qu'il a, lui, haut fonctionnaire, dans Pinitiative privée, M. Zollinger est un authentique représentant de la démocratie suisse.

La Société d'utilité publique de Zurich confiait en 1885 à M. Zollinger la direction de la salle de lecture

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50 L'INTERMEDIAIRE DES 1. CATEURS

pour ouvriers, une institution modeste, dont le nom dit bien la raison d'être. Deux salles nouvelles et une bibliothèque furent successivement ouvertes par ses soins. En 1896 le jubilé Pestalozzi fournit à M. Zol­

linger l'occasion d'un appel en faveur de la création d'une société d'éducation populaire qui pût reprendre et développer l'œuvre commencée.

Cette Société Pestalozzi, dont M. Zollinger est actuellement le président, a, dans les différents quar­

tiers de Zurich, dix salles de lecture où passent

250.000 personnes et une bibliothèque publique avec succursales, qui prête plus de 110.000 volumes par an. Elle organise tous les hivers des cours et de grands concerts populaires; elle publie une revue illustrée Am hauslichen Herd qui a presque 10.000

abonnés.

En 1899 se place la fondation de la Société suisse d'hygiène scolaire. M. Zollinger en partage la direc­

tion avec le Dr Schmidt du Bureau sanitaire fédéral.

C'est à M. Zollinger que l'on doit la rédaction du Jahrbuch (Annales suisses d'hygiène scolaire) dont les douze gros volumes 1 renferment tant de monogra­

phies précieuses. Un de ces volumes est tout entier consacré au compte rendu du cours sur la protection de l'enfance organisé à Zurich en 1908. L'idée de ces leçons avait été suggérée à M. Zollinger par un cours analogue auquel il avait assisté en 1906 à Franc­

fort-s.-Mein comme délégué du Conseil fédéral. De chacune des missions qui lui ont été ainsi confiées,

1 Zurich, Zurcher et Furrer.

AUTOUR DE NOUS 51

M. Zollinger a rapporté non seulement des relations consciencieuses 1, mais des suggestions pratiques que son merveilleux talent d'organisation a le plus sou­

vent transformées en réalités.

Nous ne dirons rien de la part prise par M. Zollin­

ger à différents congrès internationaux. Nous avons déjà, dans notre premier numéro, analysé succinctement le projet qu'il a soumis l'été dernier aux éducateurs réunis à La Haye. Il suffirait à prou­

ver que notre compatriote n'est pas au terme des am­

bitions qu'il nourrit pour l'enfance et la jeunesse abandonnée.

L'Université de Zurich a conféré en 1904 à M. Zol­

linger le grade de docteur en philosophie honoris causa. Elle honorait en lui l'auteur d'un beau livre d'histoire, dont nous n'avons rien dit encore, sur J .-J. Redinger et Jean-Amos Comenius 2; mais elle témoignait surtout de l'admiration que lui inspirait cette inlassable activité en faveur de l'instruction et de l'éducation populaires.

AUTOUR DE NOUS:

Une lacune à combler.

Dans les deux cours pratiques sur les enfants anormaux qu'ils donnent à l'Institut J .-J. Rousseau, le D• Na ville et Mlle A. Descœudres, ont attiré sur les circonstances des élèves

1 Bestrebungen auf dem Gebiete der Schulgesundheitspflege und des Kinderschutzes (Rapport au Conseil fédéral sur !'Ex­

position de Paris, 1900). Zurich, Orell Füssli.

1 Zurich, Amberger, 1905.

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L'INTERMEDIAIRE DES EDUC URS

des classes spéciales l'attention de tous leurs auditeurs. Les lignes qui suivent sont donc bien en place ici. Elles n'inté­resseront pas seulement nos lecteurs genevois.

Depuis quelques années, l'éducation des anormaua pris, à Genève, un essor réjouissant. M. Rosier, président du département de l'instruction publique, a pris en mains la réorganisation des classes d'ensei­

gnement dit « spécial )), et a obtenu en leur faveur les sacrifices nécessaires. Maîtres et élèves y passent de beaux moments, s'y livrant avec entrain à des occupations qu'envieraient bien des normaux! On voit les enfants y acquérir des habitudes d'ordre, de travail, d'entr'aide, en même temps que les connais­

sances les plus indispensables à la vie. Mais si amé­liorés qu'ils soient, ils ne sont pas encore des nor­maux; leurs parents sont souvent incapables de choi­sir pour eux la carrière la plus en rapport ave�

leurs capacités, la plus appropriée à leur bien véritable. Le travail manuel, qui tient une large place au pro­gramme, leur facilitera l'apprentissage d'un métier. Cependant les débiles sont et resteront toujours des diminués de l'intelligence, souvent aussi du caractère et de la vie physique; leurs tares subsistent, et c'est à leur entrée dans la vie économique et publique, dans le commerce avec des individus normaux qu'elles se manifesteront de la façon la plus douloureuse. Un ami dévoué de l'enfance anormale, A.

Fisler, fonda­teur des classes spéciales de Zurich, a pu dire : « Pour les débiles, l'entrée dans la vie publique est souvent le commencement d'une vie de souffrances».

Aussi un rouage nouveau serait-il le complément

AUTOUR DE NOUS 53

naturel des classes d'enseignement spécial : nous voulons parler de la Société de patronage des enfants retardés; dans bien des pays, en Allemagne et en Suisse allemande notamment, ces Sociétés se multi­

plient et ont déjà exercé, dans maintes directions, l'activité la pius bienfaisante.

La S_ociété de patronage n'attend pas que les élèves quittent la classe spéciale pour visiter leurs parents, s'entretenir avec eux des carrières possibles que pour­

raient embrasser leurs enfants. Là où elle a déjà quelques années d'existence, ce sont les parents qui vont à elle pour recevoir aide et conseil ; ou bien c'est l'école qui lui signale les cas, si nombreux dans nos classes, où il faut agir au point de vue moral ou social. C'est elle, par exemple, qui se charge de placer à la campagne, pendant les vacances, les enfants qui, tout en en ayant un besoin urgent, ne peuvent être admis dans les colonies ordinaires à cause de leur conduite ou de leur état mental. D'autres fois, elle intervient pour prolonger le temps de scolarité de l'élève, s'il est avéré que cela sera pour son bien, et que seules les conditions économiques de la famille constituent un obstacle.

Mais c'est surtout à la sortie de l'école que la Société de Patronage devient pour l'enfant une aide précieuse. D'abdrd dans le choix d'une profession:

trop de parents - souvent poussés par la nécessité - n'ont en vue, pour leurs enfants, qu'une occupation vite rétribuée, sans s'inquiéter si elle leur convient, physiquement et moralement : la Société de ·Patro­

nage offre alors ses services - avec plus ou moins de

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54 L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUCATE' -'5

succès ; c'est elle qui se charge de régler les condi­

tions de l'apprentissage et du travail ; de surveiller la conduite des employés ; de solliciter la patience des patrons - auxquels elle offre en divers endroits, des primes d'encouragement s'ils arrivent à mener à bonne fin l'apprentissage d'un de ses pupilles; enfin de veiller à la santé de ses protégés et de leur pro­

cure,r des vacances gratuites. Le cas échéant, elle leur vient en aide pour leur procurer des vêtements ou des outils, puisque ces enfants ne peuvent gagner leur vie qu'en partie. Elle cherche, pour les plus anor­

maux, des places à la campagne, dans des familles où dans des a·siles; en Allemagne, elle a créé, pour cette dernière catégorie, plusieurs asiles ou colonies de travail où ils trouvent, leur vie !:iurant, aide et sym­

pathie, tout en y travaillant selon leurs capacités.

D'une enquête faite à Francfort-s.-Mein où une Société de patronage existe depuis une dizaine d'an­

nées, il résulte que sur 234 enfants dont elle s'est occupée, 141 se sont comportés de façon satisfaisante.

Dans la même ville, on constate que les ex-élèves des classes spéciales ne comparaissent devant les tribu­

naux d'enfants que dans une proportion beaucoup moins forte que les autres diminués de l'intelligence ayant quitté les classes normales après la IIIe ou de la IVe années. Il est permis, en toute vraisem­

blance, d'attribuer ce résultat à la surveillance dont

!es premiers ont été l'objet.

En Allemagne, c'est aussi aux Sociétés de patro­

nage qu'est dû, dans plusieurs grandes villes, l'éta­

blissement de classes complémentaires pbur arriérés,

QUESTIONS ET RÉPONSES 55 et d'écoles d'apprentissage spéciales. Le plus souvent, on désigne pour chaque élève, à sa sortie de l'école, un patron chargé de le visiter dans sa famille et à son travail, et de veiller à son bien, à tous égards : la durée de cette protection s'étend au delà du temps d'apprentissage.

Outre les directeurs et médecins et les maîtres des classes spéciales, les Sociétés de patronage compren­

nent des délégués de l'Administration et des person­

nes de bonne volonté ; pour l'autorité à exercer sur les parents - et justement sur ceux qui en ont le plus besoin - il est à souhaiter qu'elles aient un caractère officiel. Les fonds sont fournis par des souscriptions annuelles des pouvoirs publics, de différentes socié­

tés de bienfaisance, et par des dons, des legs et des cotisations de particuliers.

Il y a des années qu'on constate à Genève, et qu'on déplore l'absence d'une Société de ce genre. Aucun des services philanthropiques, si nombreux en notre ville, ne remplit cette fonction-là. Espérons que cet organe se créera avant qu'il se soit produit des naufrages qui en fassent sentir de façon douloureuse

l'urgente nécessité. A. D.

QUESTIONS ET RÉPONSES:

Questions.

, 4. - Auriez-vous l'obligeance de me faire savoir dans quelle maison et à quel prix je pourrais me fournir des appareils suivants que je désire utiliser dans ma classe :

10 Un dynamomètre pour adultes, étunpour enfants; Un

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L'INTERMEDIAIRE DES EDUCA':" RS

spiromètre; 3° Un esthésiomètre; 40 Un chronomètre-stop- peur; 5° Des expositeurs. F., régente, Liège.

Voir aux Réponses.

5. - Pourriez-vous me dire quelle est l'importance du mou­

vement 5_cout �n Suisse (nombre de groupes et d'adhérents), son esprit (re!Jgieux comme en Angleterre, ou indépendant comme en France), son succès dans l'opinion.

(Florennes) H. C.1.n.

Voir aux Réponses.

6. - Existe-t-il un questionnaire relatif au développement psychologique de l'enfant, à partir de la deuxième année notamment? J'aimerais être dirigée dans les observations quotidiennes que je fais sur une petite fille, savoir ce qu'il peut être intéressant de constater et de noter. A. H.

7. - Pourrait-on m'indiquer des enquêtes méthodiquement conduites sur les connaissances scolaires des adultes. Qu'est­

ce que les hommes ou les femmes d'un milieu déterminé savem de ce que l'on enseigne aux enfants des écoles ? Peut- être un des lecteurs de l'lntermëdia.ire a-t-il déja fait dans ce sens une petite enquête. S'il nous en- communiquait Jes résultats, d'autres pourraient la reprendre et lui donner une plus grande

extension. B.

8. - Quelle attitude doit-on adopter à l'égard du sommeil de l'enfant et de l'adolescent? Faut-il s'astreindre au respect du sommeil, ou peut-on ambitionner une éducation du som­

meil? Peut-on amener certains enfants à dormir mieux mais

moins longtemps qu'ils ne font? B.

9. - Pourrait-on indiquer des articles récemment parus pour

ou contre la coéducation? p. V.

Réponses.

2. - LA MÉ'l'HODE RÉGRESSIVE EN HISTOIRE. - Pour ce qui concerne l'enseignement de l'histoire, la mé­

thode qui consiste à suivre l'ordre chronologique me s�mble préférable à la méthode régressive, car les civilisations primitives sont beaucoup plus à la portée de nos enfants, à l'âge où ils reçoivent les premières leçons d'histoire (9-10 ans). L'histoire moderne est

QUESTIONS ET REPONSES 57

trop complexe pour eux. Tenons aussi compte du fiat que l'âme enfantine passe, dans une certaine mesure, par les mêmes étapes que l'humanité.

Si l'histoire n'a pas d'attrait pour le jeune écolier, c'est qu'on se borne trop souvent à un exposé aride et sans vie, à une nomenclature fastidieuse : dates, noms, dynasties.

Il s'agit là d'évoquer le passé, de faire revivre les personnalités, de ne présenter que les faits princi­

paux. L'enfant ne doit pas rester passif, il peut com­

menter un événement, en prévoir les suites, louer ou blâmer, dégager la caractéristique d'une période.

F. JAQUENOD,

Maître au Collège de Moudon.

3. - L'APPEL A LA MÉMOIRE. - Il y a trente ans la culture, ou le développement de la mémoire était la

base de tout enseignement. On décernait à la fin de l'année scolaire des prix de mémoire, qui remplissaient d'orgueil les enfants; depuis on a modifié les program­

mes et, en voulant améliorer les systèmes on a détruit certaines pratiques de la vieille pédagogie qui avaient une efficacité certaine. La mémoire du mot à mot dans la récitation des leçons faisait ressembler l'enfant à un perroquet j'en conviens, il était souverainement injuste d'interrompre un enfant, de le punir, parce qu'il avait sauté dans une phrase et ou pour ou bien mis <l à » pour « de », injuste aussi de lui enlever une punition s'il récitait sa leçori en commençant par le dernier paragraphe pour finir par le premier, comme il m'arriva certain jour.

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L'INTERMÉDIAIRE DES ÉDUC/ -1.:uRs

Cela eût été à sa place dans Rabelais, mais il y a une culture de la mémoire à conserver, celle de la mémoire visuelle des mots par la copie.

Le mot à mot exigé des récitations avait so.n ori­

gine dans une source religieuse : la crainte de voir changer quelque chose au dogme, au catéchisme ou aux livres saints qui étaient appris par les enfants, avait à l'origine pu donner une explication à cette sévérité, surtout à des époques de controverses.

De nos jours elle paraît absurde et, à part la poésie qui ne peut être récitée autrement qu'elle n'est écrite, nous tolérons plus de licence avec raison dans l'histoire, la géographie, etc.

Mais, la mémoire orthographique qui fait défaut, à presque chaque enfant à notre époque, vient seule­

ment de la suppression de la copie; par elle l'enfant s'habituait à concentrer son attention sur l'aspect du mot, il le regardait, il le connaissait; par la dictée, il ne le v.oit pas il est pressé d'écrire. Le mot est un son· il n'est pas une forme spéciale longue ou courte. Comme le devient le mot copié, il arrive donc de nos jours que l'orthographe des règles s'0btient celle des mots d'usage point du tout, ce qui était le (

contraire de notre temps, et ce qui était moins diffi­

cile à corriger; de plus la copie quand elle est judi­

cieusement choisie devient un moyen d'éduquer le goût, une préparation aux études littéraires.

Dans I'Abeille du Parnasse ou la Corbeille de /'En­

fance d'autrefois, combien de jolies poésies ont été copiées par nous, le Coucher du Petit Enfant ; le Cher Petit Oreiller de Desbordes-Valmore; le Jeune

QUESTIONS ET RÉPONSES 59 Malade élégiaque de Millevoye; la Jeune Captive de Chemer; le Crucifix de Lamartine et tant d'autres.

Sans oublier des études de Bernardin de St-Pierre en prose et des Caractères de La Bruyère, etc., etc., tout cela copié, puis recopié sur un « cahier au pro­

pre». A 12 ans autrefois un enfant ne faisait plus de fautes d'orthographe et à présent ... on ne fait plus de copies mais, on fait des fautes si énormes qu'il est impossible de le croire si l'on n'est pas professeur.

La copie me paraît donc nécessaire à tout enseigne­

ment de l'orthographe, elle peut contenir toutes les règles de la grammaire et du mécanisme du verbe si l'on ordonne de porter une attention spéciale à une partie du discours ou à un temps choisi du verbe, elle ne doit pas être trop longue, l'attention se fatigue après la première page bien choisie, ayant une valeur littéraire riche d'idée, riche aussi par le vocabulaire.

J'ai du reste, dans mon enseignement, été fidèle à la vieille copie, et les résultats obtenus me mont�ent que tout n'était pas mauvais dans les systèmes d'au­

trefois si l'on sait les concilier avec les progrès toujours plus grands de la nouvelle pédagogie. La mémoire visuelle doit donc, à mon avis, être développée par la

copie. M. J. (Genève) ..

- 1° Il est très difficile de dire que, d'une façon générale, l'enseignement soit actuellement, ou trop, ou trop peu fondé sur la mémoire.

2° Il est incontestable que jadis on abusait de la mémoire, la surchargeant de notions superflues (les noms des 5 presqu'îles de l'île de Célèbès, population

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60 L'INTERMÉDIAIRE DES EDUCl • .,,___.RS

d'un grand nombre de villes, altitude de sommets secondaires, à une unité près, etc., etc.).

Je veux bien croire qu'on ait parfois réagi sans mesure et sans discernement, mais une réforme était nécessaire. Ce n'est pas en imposant à nos élèves de nombreux exercices de mémorisation que nous amé­

liorerons leur mémoire générale. « Il n'y a pas d'amé­

lioration possible de la mémoire générale et élémen­

taire. >> (James, Causeries pédagogiques). Nous ne pouvons nous _passer de la mémoire, mais ne lui confions que l'essentiel; vu l'ampleur de nos program­

mes, la mémorisation des notions indispensables astreindra l'élève à un travail suffisant.

Ces notions indispensables seront : formules ma­

thématiques et règles grammaticales concises, en nombre aussi limité que possible; en sciences : une nomenclature abrégée et claire; en histoire et géogra­

phie : les noms, les dates et les chiffres que tout homme cultivé doit connaître.

Le tout sera acquis par de nombreux exercices, des observations multiples, plutôt que par des répétitions

machinales. F. JAQUENOD.

ILS RECOMMANDÉS. - 1. Il existe des de plusieurs modèles ; ils sont tous auvais ; le lus perfectionnés coûtent très chers.

En attendant que l'on ait construit le dynamomètre idéal, le mieux est encore de s'en tenir au dynamo­

mètre ordinaire de Colin, prix 25 fr. chez tous les fabricants d'appareils physiologiques ou médicaux (entre autres chez Boulitte, 7, rue Linné, Paris). -

QUESTIONS ET RÉPONSES 61

Il n'existe pas dans le commerce, à notre connais­

sance, de dynamomètres pour enfants, c'est-à-dire un peu plus petits que les autres, de façon à ce que la main de l'enfant puisse les embrasser complète­

ment. Ceux que nous possédons à l'Institut Jean­

Jacques Rousseau ont été construits sur demande à Genève, par MM. Thury et Amey, 42 rue du Stand;

prix O

fr.

_ 2.\._ SpiromètfJ': bon modèle chez Boulitte Paris, au

prix�- Modèle en tôle, recommandable, de

27 fr., à la maison Schrerer, Bubenbergplatz, à Berne.

3. Esthésiomètre : il en existe une quantité de modèles différents. L'un des meilleur marché est l'esthésiomètre de Caroli (chez Boulitte, 12 fr.). On peut sans frais se construire soi-même une échelle esthésiométrique avec des cartons et des aiguilles, selon le procédé indiqué par Binet dans l'Année PsychJJogique, XI,-p. 8.

4. toppeur au 1/� de seco de : on en trouve chez la pl art des horloo- ans les prix de 20 à So fr.

et plus. Nous utilisons depuis quelque temps des stoppeurs extra-bon marché, et qui nous ont jusqu'ici donné .entière satisfaction: ils sont vendus par MM.

Och frères, rue de la Croix-d'Or, Genève, prix 14 fr. So.

(Sans doute, ces chronomètres peuvent se détraquer;

mais tous les chronomètres sont dans ce cas ; le modèle que nous indiquons ici sort d'une bonne fab ·que d'hor o �) .

. Expositeurs: ce�appareils, notamment le change­

( Kartenwec 1er) de Ach, figurent dans plu­

de maisons allemandes, arns1

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L'INTERMÉDIAIRE DES EDUD,,.,,EURS

Spindler et Hoyer à Gottingue, ou Zimmermann, Emilienstrasse, 21, Leipzig, mais ils sont chers (go marcs). On peut, pour la plupart des expériences sco­

laires, les remplacer aisément par un écran de carton, que l'on place sur l'image ou l'objet à exposer, et que l'on enlève pendant le temps consacré à l'exposition.

5. - ECLAIREURS SUISSES. - Il est difficile de ré­

pondre d'une façon très précise aux questions que l'on pose relativement à nos Eclaireurs.

En effet le mouvement ne faisant que de s'organi­

ser, plusieurs cantons ne sont pas encore représentés dans notre Comité central qui, pour ce motif, man­

que de renseignements vraiment actuels sur ces groupements. Sont constitués : les groupes de Genève et de Vaud; se constituent : Neuchâtel et le Jura Bernois. Il y a en outre les Wandervogel de la Sui.sse allemande, qui ne sont pas affiliés à nous encore et sur lesquels nous n'avons presque pas de renseignements.

Comme effectif, nous avons au moins 250 scouts à Genève, 300 dans le canton de Vaud; peut-être au­

tant entre Neuchâtel et le Jura Bernois.

Le mouvement n'est pas religieux, mais il n'exclut pas les groupements religieux. Par exemple : les Unions Cadettes marchent avec nous. On connaît la loi de !'Eclaireur; il est loisible à ces groupe­

ments d'y ajouter des articles (engagement religieux, tempérance, abstinence, etc.). Le comité doit approu­

ver ces additions ; il se montrera certainement très large, si les 12 articles sont admis sans réserve.

Nos Eclaireurs semblent très bien vus dans la popu-

CHRONIQUE

lation : ainsi, la première fois que nous les avons réunis à Genève pour un anniversaire historique (Restauration), le public les a applaudis. Cela n'exclut pas, bien entendu, des critiques et même des atta­

ques dans divers journaux.

William BoREL,

Président central du Comité des Eclaireurs suisses.

Nous avons reçu déjà une centaine de réponses à l'enquête sur le sommeil. Nous en attendons encore.

CHRONIQUE DE L'INSTITUT:

Nous signalions dans notre dernière chronique quelques­

uns des articles que la presse quotidienne étrangère avait bien voulu nous consacrer. Depuis lors le Petit Marseillais du 3o décembre 1912 a publié, sous la signature de M. le Dr Godin, une colonne très aimable sur notre Institut. Le titre en était: Une école pour les maîtres.

La chronique de M. Edm. Monod dans la Vie Musicale du 15 janvier contient une page très élogieuse sur le cours donné chez nous en novembre par Mm• C. du Collet. La même revue publiera une leçon de ce cours: L'enseignement du chant dans les écoles.

Les cours ont repris régulièrement le 6 janvier.

Plusieurs cours nouveaux se sont ouverts dans nos locaux : Mme Marthe G1ACOMIN1-P1cCARD a inauguré, le 7, un ensei­

gnement pratique de composition ornementale dont elle a énoncé les principes dans une première leçon théorique très clairement pensée. C'est par l'étude méthodique des formes géométriques simples et de leur valeur décorative 9-ue ses élèves s'exeréeront à l'art d'assembler, suivant les l01s de la logique, de l'harmonie et de la variété, les éléments d'une composition ornementale. Ils y trouveront une inspiration plus féconde à la fois et plus vraie que dans la recherche historique, qui si facilement ne produit que des anachronismes, ou dans l'imitation prétentieuse de formes découvertes par le micros­

cope ou le scalpel, préconisées par quelques-uns.

(10)

L'INTERMEDIAIRE DES ÉDUr. "ŒURS

Mme BETl'IMANN-WEIGLE, professeur adjoint au Conserva­

toire, a commencé son cours d'instruction et d'éducation musi­

cales (méthode Chassevant), par u11e captivante leçon consacrée à la vie et à l'œuvre de Mme Pape-Carpantier. On sait en effet que MU• Chassevant a été l'élève de la fondatrice des Ecoles maternelles et qu'elle a constamment tenu à rapporter à Mme Pape-Carpantier l'inspiration de sa méthode de solfège.

Mme FoEx, enfin, initie à la vannerie ceu)( de nos élèves que préoccupent les travaux manuels du premier âge.

Quant aux leçons en série, annoncées dans notre dernier numéro, elles ont brillamment débuté par deux conférences de M. Millioud sur l'Ecole et la Société.

En dehors de ce quj est annoncé déjà au programme de février {MM. VrrToz, Organisation scolaire les 6, t3 et 20, CuPARÈDE, Eugénique les 18 et 25, et LEMAITRE, Parapsy­

chisme à partir du 27), Mlle$ AuoEMARS et LAFENDEL nous don­

neront le mardi 4 février, à 5 heures, une causerie sur Une méthode de dessin pour les peti'ts, et M. John GRAND-CARTERET de Paris le mardi 11 février, à 5 heures, une conférence sur l'image moyen d'instruction.

LIVRES NOUVEAUX:

L. CELLÉRIER et L. DoGAS. L' Année pédagogique. Félix Alcan, Paris. 1 vol. 8°, I-VIII, 488 p., 7 fr. So.

Pour la première fois nous arrive L'Am1ée pédagogique, mais elle saura très vite trouver sa place dans la bibliothèque de tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin aux questions d'éducation. Elle commence par quelques mémoires originaux, mais elle est importante surtout par la bibliographie très com­

plète qu'elle nous offre. Elle n'analyse pas moins de 2500 livres ou articles de revues se rapportant à la pédagogie et publiés en

1911. Ces notices bibliographiques (dont un bon nombre pro­

viennent des auteurs mêmes des livres analysés, et offrent ainsi une garantie toute spéciale) sont i;;roupées sous des titres géné­

raux, tels que : Philosophie de l'éducation; Psychologie; Edu­

cation physique, développement de l'enfant; Hygiène; etc.

De nombreuses subdivisions très clairement indiquées faci­

litent encore les recherches. Notons, en plus, deux tables très complètes : l'une des matières, l'autre des noms d'auteurs, qui font de ce livre un répertoire des plus pratiques. On peut féli­

citer et remercier les auteurs de cet ouvrage pour leur travail

si utile et si important. G. C.

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