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Visite et coups de fil

Dans le document PAR AMOUR POUR MON P’TIT POISSON ROUGE (Page 50-53)

10 mai 2008. 14h00.

Bien que l’angoisse soit à son maximum après les nouvelles de la veille, j’ai décidé d’aller voir mon p’tit Juju le plus rapidement pos-sible. En arrivant dans sa chambre, le p’tit gars est allongé et semble dormir. Son papa, caché dans le coin de la chambre, me fait signe de venir m’asseoir auprès de Juju. Il ouvre alors les yeux. A ma vue, un sourire. Je lui retourne son sourire. La pression redescend.

Il semble très fatigué et la fièvre le cloue au lit. La première heure je me contente de discuter un peu avec le papa et de prendre la main de Juju de temps en temps. Lui montrer que je suis encore et toujours là.

Puis vient le temps réservé aux petits soins de monsieur. Je les laisse donc travailler et s’occuper du p’tit bonhomme.

Le temps de descendre pour aller chercher quelque chose à boire et de remonter, et me revoilà dans la chambre de Juju. Les infirmières sont toujours là et Juju semble bien éveillé. Un de ses cathéters est bouché et les infirmières veulent à tout prix lui remettre, ce qui ne plaît pas à Juju. Je le comprend, une aiguille plantée à vif au niveau de l’épaule, c’est loin d’être agréable.

Après quelques minutes, l’infirmière semble avoir fini par le dé-boucher. Un peu de répit pour Juju, qui en profite alors pour... se ren-dormir ! ! Son papa me laisse quelques minutes avec lui pour aller voir si le reste de la famille qui doit arriver sous peu ne s’est pas perdu en route. Je viens me rasseoir à côté de lui.

"Si tu veux partir, tu peux..." Pourquoi me dit-il ça ? Je n’en ai aucune envie, même si je vais devoir laisser la place d’ici peu à sa famille. "Tu avais l’air de t’ennuyer..." A moi de lui dire que je ne m’ennuyais pas, je laissais juste faire les infirmières pour ne pas les gêner dans leur travail. "Je ne m’ennuies jamais à venir te voir..." Un sourire de sa part et le revoilà parti à somnoler. Je lui reprends alors

la main. Les confidences ne seront encore pas pour aujourd’hui. Je préfère le regarder dormir plutôt que de l’embêter à discuter...

Avant de partir, je lui demande s’il veut que je retourne le voir le lendemain ou lundi. Il me répond qu’il préfère mardi. En aurait-il marre de me voir ? Ou tout simplement d’avoir de la visite ? Je ne préfère pas lui poser la question pour le moment. Il a bien d’autre chose à penser. Je lui dis que s’il change d’avis, ou s’il a envie que je vienne avant, il a mon numéro. Qu’il n’hésite pas.

Un gros bisous avant de partir et me voilà dans l’ascenseur à la poursuite de son papa qui doit être à l’entrée de l’institut. On discute quelques instants avant l’arrivée du reste de la famille. Et puis retour à la maison.

Un petit coup de blues en revenant chez moi. De ne pas avoir en-core su lui parler. Mais quoi lui dire ? Il avait l’air si fatigué et je ne voulais pas l’embêter plus. Je le regrette à chaque fois que je vais le voir, mais ainsi va la vie ! Un jour, peut-être, aurai-je le courage de lui dire et lui l’envie de se confier.

11 mai 2008. 16h00.

Petit coup de fil à Juju. Je tombe sur le papa de... Tim ? ? Le voisin de chambre de Juju. Il aurait changé de chambre, pour pouvoir être plus tranquille. Je reconnais bien là le p’tit bonhomme. J’envoie alors un message à son papa pour avoir des nouvelles de Juju.

17h52.

Réponse du papa. Le message est bref et reflète son état moral. Ju-lien semble aller mieux aujourd’hui, après qu’on lui ait retiré 1 litre de liquide par ponction et qu’il ait été mis sous oxygène pour l’aider à respirer. Je tente un coup de fil au papa pour le remercier des nou-velles. Mais comme l’annonçait le message, il ne répond pas. Il n’a probablement pas envie d’en parler.

18h25.

Je décide d’appeler Julien, ne sachant pas s’il pourrait ou non me parler. Mais c’est le p’tit bonhomme en personne qui me répond. En-core fatigué par sa journée, je ne le garderai pas très longtemps au téléphone. Juste le temps d’avoir de ses nouvelles et de lui redemander si ça tenait toujours pour que je vienne le revoir le mardi... "Non, je préférerai mercredi, car je sors jeudi." Je lui dis donc à mercredi, sans lui faire sentir ma déception et mon incompréhension. Je lui redis que s’il change d’avis, il peut m’appeler quand il le souhaite.

Le temps de reprendre mon esprit... je devrai attendre un jour de plus que prévu pour aller le voir. J’envoie un nouveau message au papa pour le prévenir de ma venue pour le mercredi. Et puis je repars dans mes pensées... Ne veut-il plus que je vienne le voir ? Ou ne veut-il juste pas me déranger ? Je ne préfère pas savoir pour le moment. Mais je lui poserai probablement la question la prochaine fois... si j’ai moi-même le courage d’entendre la réponse.

12 mai 2008. 18h00.

Encore un coup de fil à Juju. A force, je vais finir par vraiment l’embêter... Au bout du fil, je retrouve un p’tit bonhomme plutôt en forme. Il est devant la télé, c’est donc que cela va mieux. Pas trop d’ef-fets secondaires du traitement de la veille. Je le laisse finir de regarder son film tranquillement. Je lui dis à mercredi et sûrement avant par téléphone.

Et en prime, j’aurai eu un début de réponse à la question qui me trottait depuis la veille... Mais j’attends confirmation mercredi... car c’est décidé, je vais lui parler. Enfin sauf si d’ici là je change d’avis...

Dans le document PAR AMOUR POUR MON P’TIT POISSON ROUGE (Page 50-53)