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Le dernier adieu

Dans le document PAR AMOUR POUR MON P’TIT POISSON ROUGE (Page 163-167)

Comment y croire...

La mort. Une bien grande énigme pour nous simples humains.

Mais qui peut en échapper ? Personne. Et tôt ou tard, chacun d’entre nous y sera confronter. Certains veulent croire que ce n’est qu’une étape de la vie et que celle-ci se poursuit, sous une autre forme, dans un autre monde. D’autres en ont peur, peur de ce qui les attendent.

Pour d’autres, enfin, il ne peut rien y avoir après.

Mais au final, qui croire... Existe-t-il vraiment quelque chose après ? La vie s’arrête-t-elle du jour au lendemain... Et surtout qui décide...

Qui peut avoir le droit de vie ou de mort sur les êtres humains... Les humains eux-mêmes, même si certains ne s’en privent pas, ne peuvent se donner le droit de juger ceux de leur espèce. Est-ce l’être humain lui-même qui est maître de son dessein ? L’histoire est-elle déjà écrite ? Ce ne peut être une force supérieure... Pourquoi aurait-elle choisi de retirer la vie d’un enfant si innocent, après lui avoir fait subir tant d’épreuves... Et si tel était son destin, pourquoi...

Et pourquoi faire autant de mal aux personnes qui l’entourent car la tristesse d’apprendre que ce petit être si adorable et si combatif s’en était allé en ce soir de début mars est si intense... Et pourtant les larmes

ont du mal à couler. On ne veut y croire. On ne peut y croire. Même si les nouvelles des jours précédents étaient loin d’être rassurantes, je me raccrochais au mince espoir qu’il restait. Et on se dit que c’est impossible. Après tant d’années de lutte, ça ne pouvait se finir ainsi...

Une longue série d’images, de sensations, de souvenirs se préci-pite alors dans votre mémoire. Comme pour vous rappeler à la triste et pénible réalité. Plus rien de tout cela n’arrivera plus. Et puis cette der-nière image, qui vous ramène à cette chambre d’hôpital si lugubre. Et au milieu, ce petit ange qui semble dormir si profondément... La peine est immense, insurmontable... Même les larmes n’y feront rien...

L’au revoir

L’envie de tout casser, de crier, de se défouler prend ensuite le des-sus. Le mot injustice est encore bien trop faible pour qualifier cette horrible nouvelle. Les larmes sont toujours présentes mais les cris rem-placent les sanglots. Pourquoi lui ? Pourquoi lui avoir affligé autant d’épreuves au cours des dernières années ? Pourquoi lui avoir retiré la vie ? Lui si gentil, si heureux de vivre, si innocent...

Vient ensuite le doute... Qu’en était-il vraiment de notre histoire ? Avait-il ne serait-ce qu’un jour eu des sentiments pour moi ? M’avait-il considéré une fois seulement comme un ami ? Toutes ces questions re-font surface sans réellement le vouloir, pas à ce moment-là, pas main-tenant...

Et puis dans ces trop longues heures d’attente, à ne pas vraiment savoir que faire, à ne pas vraiment pouvoir faire quoi que ce soit, on se rend compte que, peut-être, on n’était pas aussi proche que cela de lui ou de sa famille. Qu’il aurait peut-être fallu s’investir encore plus pour lui, pour leur montrer ce qu’il représentait vraiment.

Les jours suivants se suivent et ressemblent étrangement à cette cruelle soirée. Apprendre la disparition d’un être cher n’est jamais de

tout repos, en particulier pour les nerfs. Mais savoir que faire dans un tel moment, par rapport à sa famille, tiendrait presque du harcèle-ment moral. Ils doivent être effondrés. C’était leur fils ou leur frère.

Et rien qu’à savoir dans quel état je suis, moi simple ami de ce p’tit bonhomme, je n’ose imaginer leurs souffrances...

Et pourtant, c’est auprès du papa que j’aurai le plus de réconfort, après avoir enfin pris mon courage à deux mains et décidé de l’appeler.

Entre les obsèques à préparer et les cinq autres enfants autour d’eux, les parents n’ont pas vraiment eu de temps à eux. Et malgré la tris-tesse qui se ressent dans la voix du papa, il arrive à trouver les mots qu’il faut, pour rassurer et réconforter. Les rites protocolaires des pre-miers jours sont maintenant bien loin, et on ne peut plus se mentir l’un l’autre. Plus de cachotterie possible sur les états d’âme de chacun. Il sait à quel point je m’en veux de ne pas être venu le voir avant l’an-nonce tragique.

Il sait aussi que venir le voir maintenant ne sera pas si simple que cela pour moi. Et pourtant, il le faut. Pour moi. Mais surtout pour lui, pour ce p’tit bonhomme si exceptionnel et si courageux. Il n’est pas envisageable de ne pas arriver à vaincre sa peur pour aller lui rendre une dernière visite. Pas pour lui.

Et me voilà une dernière fois seul avec lui... Et en revoyant cette petite bouille d’ange, si paisible... les doutes s’envolent, les larmes coulent à nouveau et les dernières confidences se font... pour enfin lui dire à quel point je l’aimais.

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Dans le document PAR AMOUR POUR MON P’TIT POISSON ROUGE (Page 163-167)