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Assurer ses arrières

Dans le document PAR AMOUR POUR MON P’TIT POISSON ROUGE (Page 79-83)

8 juillet 2008. 15h00.

J’arrive à l’institut où Juju doit suivre une nouvelle cure de chimio.

Et qui sort de l’ascenseur au même moment ? Sa maman ! Du coup on discute un peu devant les va-et-vient pour prendre l’ascenseur. Il y a foule aujourd’hui. Pire que le métro... Elle me dit que Juju est en salle ado là-haut en train de regarder la télévision. Apparemment ce qu’il regarde n’est pas du goût de la maman, qui a préféré aller attendre le reste de la famille qui doit arriver bientôt : le papa et les trois plus petits... Cela ne va pas être triste.

Après avoir discuté dix bonnes minutes, je monte rejoindre Juju. Il allait se mettre devant l’ordinateur... mais non ! Revoilà le grand Juju qui vient l’embêter. Mais pas besoin de lui demander quoi que ce soit, il vient sans attendre à ma rencontre. Ayant un jeune voisin dans sa chambre, on s’assoit dans le couloir (sur des sièges rassurez-vous...) pour discuter, profiter du calme qu’il règne encore dans les couloirs avant l’arrivée des p’tits monstres. J’en profite aussi pour lui remettre le gain du pari de la semaine précédente (un certain match de foot...)

Il savait déjà ce que c’était, mais l’a très vite déballé ! Puis remballé pour ne pas l’abimer !

Un gros bisous plus tard, on rediscute un peu de sa santé, de lui...

Et puis le voilà qui va se cacher dans sa chambre. Pour déposer son cadeau (précieux) et aussi en profiter pour aller là où personne ne peut aller pour lui... Je fais alors les cent pas dans le couloir... Jusqu’à ce que je croise un visage connu. Ne serait-ce pas le petit frère de Juju ? Rien qu’au bruit qui survient alors dans le couloir si paisible jusque là, j’ai ma réponse. Les voilà !

Le papa me dit bonjour et cherche son fiston. J’lui explique pour-quoi il se cache. Le papa part alors à la recherche de l’interne qui s’oc-cupe de Juju afin de lui montrer quelques papiers et de lui demander sûrement quelques signatures. Juju ressort alors et nous lance un défi !

"On fait un babyfoot ? ?" Et c’est parti pour quelques bons moments de rigolade. On joue avec sa maman et sa petite soeur pendant 5 ou 6 matchs d’affilée... Vous tenez vraiment à connaître les scores ? ?

Et puis Juju retourne dans sa chambre pour se mettre sur l’ordi-nateur. Les parents nous rejoignent peu de temps après. Et l’interne que cherchait tant le papa se pointe aussi. Il est temps pour moi de m’éclipser... Je vais aller voir ce qui se passe dans le couloir avec les

"monstres". Entre deux courses poursuites dans le couloir, les frère et soeurs s’arrêtent pour respirer un peu et viennent me raconter leur ex-ploit. Après un bon quart d’heure, les parents ressortent. Il ne pensait pas me voir encore là. Je serai pourtant pas partie sans dire au revoir à Juju. Ils me disent que je peux retourner le voir et au passage me disent merci pour la peluche que je lui ai amené (le cadeau du pari).

En rentrant, je le retrouve toujours devant l’ordinateur mais en compagnie de Patrick (le copain de Bob l’Eponge...). L’image est plu-tôt touchante... La peluche est au creux de son bras et fixe l’ordinateur pendant que Juju y joue. Un simple cadeau peut parfois faire si plai-sir... pourquoi se priver de l’offrir. J’ai aussi le droit à un sourire. Lui aussi penser que j’étais déjà loin... On discute alors encore un peu, car c’est toujours un très grand bavard. J’peux pas lui en vouloir, je suis

pareil. Les parents reviennent alors et le papa vient lui dire au revoir, il repart avec ses autres enfants.

Je reste encore un peu à regarder jouer le p’tit gars et à discuter avec la maman. Le voir aussi en compagnie de sa peluche... Bref, il est quand même temps d’aller voir ce qui se passe chez moi. Parce que mine de rien, j’aurai encore passer trois bonnes heures en sa compa-gnie. Un autre gros bisous pour la route et me voilà à retourner jus-qu’au métro avec sa maman, qui elle part chercher de quoi manger pour le soir.

Vous allez dire que je me répète, mais tant pis. Si vraiment vous en aviez marre de cette histoire, vous vous seriez arrêter bien avant...

J’ai passé, encore une fois, une super après-midi avec lui et sa famille.

Cela aurait été encore mieux si cela n’avait pas été dans un hôpital, mais on ne peut pas tout avoir non plus.

11 juillet 2008. 17h00.

Encore un petit tour à l’institut pour aller rendre visite à P’tit Juju.

Car après, entre l’aplasie et ses vacances, je ne le verrai pas avant 15 jours... Je rentre dans sa chambre. Juju est tout seul de son côté de la chambre... et il dort. Enfin presque seul... En effet, Patrick lui tient compagnie. L’image en est d’ailleurs touchante, un presque ado qui dort encore avec sa peluche (et encore mieux, que je lui ai offerte). Je décide de le laisser tranquille et de partir à la recherche du papa qui ne doit pas être très loin.

Après un petit tour dans le quartier, je le retrouve en train de discu-ter avec son plus grand des fils. Je lui dis que je suis déjà allé voir Juju mais qu’il dort, il me dit d’aller le revoir (chose que je comptais bien faire) et qu’il me rejoindrait d’ici peu. Je m’exécute. Juju roupille tou-jours. Le papa revient alors et nous discutons un peu du séjour de Juju et des prochains évènements. Apparemment ce n’est pas une bonne journée pour Juju, il est fatigué et la chimio entraîne quelques effets secondaires. Une autre nouvelle, bonne ou mauvaise, tout dépend du

point de vue adopté, est que Juju va se faire opérer à nouveau mais cette fois-ci du côté gauche, le 20 août. Mais d’ici là, il aura le droit à quelques jours de vacances, mais aussi un peu de chimio.

Juju se réveille alors et se tourne vers son papa. "Y’a Juju qui est là." "Où ça ?" "De l’autre côté..." Un petit sursaut en se retournant et le voilà qui sourit. Du coup on discute ensemble pendant un p’tit mo-ment. Petit à petit, il récupère et semble de moins en moins fatigué.

On discute des projets de chacun pour les prochains jours : quelques voyages pour le boulot pour moi et pour Juju des vacances bien méri-tées chez son oncle et sa tante.

Juju profite du fait que j’aille au Japon en septembre pour me faire une petite liste de courses... pour des jeux vidéos bien sûr... Je lui dis que je verrai si je trouve ce qu’il veut. Autant qu’il en profite. Après une pause pipi pour ce monsieur, le papa nous laisse quelques instants.

Nous en profitons pour discuter encore un peu tous les deux. Plus on passe de temps ensemble (et aussi mieux il va), plus nos discussions portent sur des sujets autres que la maladie. Ça change... et c’est tout aussi bien.

Une petite visite d’un médecin. Et lorsqu’elle repart... "Bonne der-nière nuit Julien et bonne soirée à... Julien aussi. L’ami de Julien."

Ouahhhhhh, fortiche le médecin. Je l’ai vu qu’une fois et elle se sou-vient de moi. "J’commence à devenir célèbre ici..." Puis le papa re-vient. On discute encore un peu. Et puis il est déjà presque 19h... J’vais me faire engueuler moi...

Encore deux heures passées avec lui. Et en plus, il a regagné le sourire et la forme. J’préfère le voir comme ça. Même si les prochains jours risquent d’être moins drôles, avec une possible aplasie. Et que je ne le verrai pas pendant presque 3 semaines... La prochaine date est fixée, on se reverra pour la Saint Julien ! ! "Tu m’amèneras des trucs à manger ? ?" Encore une liste de courses ? Encore un grand sourire et un gros bisous et me voilà parti, en compagnie du papa. Avec lequel nous discutons encore un peu jusqu’à la sortie. Et puis retour maison...

Très content de l’avoir revu, me voilà déjà à penser à la prochaine visite. La Saint Julien, quoi lui offrir ? Et puis aussi pour son anniver-saire qui n’est pas longtemps après... en septembre. Mon p’tit cerveau cherche et cherche encore... J’ai bien une idée, mais à discuter avec le papa avant... Vous en saurez plus le moment venu et puis il ne faut jamais promettre quand on n’est pas sûr que cela est possible. Tiens, une nouvelle devise ?

Dans le document PAR AMOUR POUR MON P’TIT POISSON ROUGE (Page 79-83)