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Le visage de Hezbollah construit par les Etats-Unis, Israël et les Européens

Section IV : Les visages de Hezbollah

C- Le visage de Hezbollah construit par les Etats-Unis, Israël et les Européens

Seuls les Etats-Unis et Israël qualifient le Hezbollah comme terroriste. L‘Europe à l‘exception notable de la Grande –Bretagne a refusé de considérer le Hezbollah comme une organisation terroriste. Par contre, elle a considérablement renforcé cette organisation en lui donnant un statut unique et exorbitant.2 Certaines considérations disent que les Etats-Unis et Israël ont cherché à imposer leur qualification en se recourant à leurs « réseaux de produc-teur » comme les dirigeants politiques, les services de renseignements civil et militaire, les experts privés, les universitaires et les groupes de pression. 3

Après les attentats de 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden et son organisation Al-Qaïda furent rapidement identifiés comme les auteurs de ces attentats. L‘administration du président Bush déclara cependant une stratégie pour trouver et punir les terroristes où ils se

1 « Le Hezbollah comme bras stratégique de l‘Iran » op. cit. www.esisc.eu

2 L‘Union européenne ne disposait pas d‘assez d‘éléments pour décider d‘inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes. M. Solana ajoute qu‘il s‘agissait « d‘une question légale et non éthique ». Claude Mo-niquet et Dimitri Deladieu de l‘ESISC (European Strategic intelligence and Security center) Note d‘analyse du 23/7/2006, www.sisc.org.

3 J.-L. Samaan, idem, p. 112.

cachent dans le monde, et elle allait utiliser la liste annuelle des organisations terroristes comme référence dans sa campagne antiterroriste sur laquelle le Hezbollah se figure parmi ces organisations.1

Réussi en Afghanistan après avoir renversé le régime des Talibans- les alliés et les protecteurs d‘Oussama Ben Laden- et sa guerre visant à déposer Saddam s‘est révélée n‘être que « le premier épisode d‘un tragique feuilleton, à commencer par une insurrection contre l‘occupant » dirigé par Abou Massab el Zarkawi, le représentant d‘Al-Qaïda en Irak et tué par l‘armée de la coalition en 2006. Après quatre ans déjà passés, la guerre contre la terreur en Afghanistan et contre Al-Qaïda était loin d‘être achevée. Cette guerre hégémonique qui était bien ambiguë dans la désignation du vrai ennemi, encore plus incompréhensible dans ses mo-tivations (l‘islam est en guerre contre nous). Il paraît que la définition même du mot « terro-risme » est complexe et impossible ou à tout le moins extensible ad infinitum (comme nombre de conférences internationales ont fini par le faire constater).

Les effets immédiats ou durables de ces attentats ont poussé les Etats-Unis à porter la guerre contre la terreur et le terrorisme sur la terre de l‘ennemi pour ramener l‘ordre anar-chique.

Dans leur lutte, les Américains demandent à plusieurs pays de se joindre à la coalition dans son combat pour pouvoir battre les cellules des terroristes ; cette position sema la cons-ternation parmi les pays ayant maintenu des liens avec des hommes ou des organisations dési-gnés comme terroristes par les Etats-Unis. La plupart de ces pays se trouvèrent au choix sui-vant : soit coopérer, soit maintenir leur soutien pour des raisons stratégiques à des organisa-tions satellites figurant sur la liste noire des Etats-Unis.2

L‘Iran, la Syrie et le Liban figuraient parmi les pays confrontés à ce dilemme. Depuis l‘avènement de la République islamique, l‘Iran avait été dépeint comme l‘incarnation même des forces maléfiques du fondamentalisme, et le Hezbollah comme sa branche terroriste. Aux yeux des Etats-Unis,3 la Syrie était non seulement coupable de soutenir le Hezbollah mais, également d‘héberger sur son sol dix organisations palestiniennes impliquées dans l‘intifada,

1 A voir la liste des organisations citées par l‘USA establishment dans l‘annexe.

2 J. Palmer Harik, idem, p. 239.

3 A voir, la résolution du Sénat américain condamnant le Hezbollah citée dans l‘annexe.

dont le Hamas et le djihad islamique, les groupes fondamentalistes qui pratiquaient les at-taques suicides contre les civils israéliens. 1

Quant au Israël, c‘est le fanatisme de Hezbollah qui le conduit dés lors à lutter pour l‘éradication d‘Israël, comme l‘explique le think tank israélien, l‘Institute for Counter-Terrorism : « ... Le Hezbollah dénigre l’existence d’Israël (le petit Satan), vu comme une enti-té étrangère à la région et qui constitue une menace pour l’Islam et les musulmans. La des-truction d’Israël 2et la libération de Jérusalem sont considérées comme des obligations reli-gieuses. »3 Et, il ne remet pas en cause l‘idée que le Hezbollah ne s‘est pas créé à cause de l‘intervention israélienne ; et cela pour ne pas légitimer l‘action du Parti de Dieu. Aussi, les méthodes usées par le Hezbollah à travers les attentats suicides et les prises d‘otages dési-gnent bien que se sont des actes de terroristes, c‘est la psychologie du fanatisme religieux.

A ce stade, revenant à la définition du terrorisme ; la plupart des juristes et des experts le considèrent comme une stratégie politique rationnelle, dont l‘objectif est de « démontrer la vulnérabilité ou l’impuissance d’un Etat, de consolider un pouvoir et d’attirer l’attention sur ses objectifs en se livrant à des actions violentes, perpétrés souvent contre des personnes in-nocentes. » 4

Le terroriste est donc représenté comme un être qui ne respecte pas la norme établie, son ac-tion ne peut pas être comprise où la méthode pratiquée serait un choix stratégique.

Selon la définition du Département d‘Etat américain, « le terrorisme est l’assassinat délibéré et systématique, la mutilation de personnes innocentes et les menaces proférées envers elles afin d’inspirer la peur pour atteindre des objectifs politiques. »

Dans le cas de Hezbollah, et tout en examinant ses pratiques de guerre ; on peut considérer que le parti de Dieu a utilisé dans sa stratégie de combat la pratique des guérilleros qui met-tent la population locale en demeure d‘accepter les risques de représailles et fait partie inté-grante de la résistance. Cette tactique est interdite par les règlements de La Haye sur les règles de guerre adoptées en 1977, ainsi que par la Quatrième convention de Genève, car elle est considérée comme une « traîtrise » militaire et un « acte de guerre perfide ».

1 J.-L. Samaan , idem, p. 112.

2 G. Delafon, Beyrouth, les soldats de l‘islam, Paris, éd. Stock, 1989, p. 91.

3 Source Internet : http://www.ict.org.il/

4 Source Internet : http://www.terrorism.com/terrorism/basics.shtml.

Le Hezbollah développe aussi une pensée radicalement antioccidentale. Les Etats-Unis sont désignés comme « la racine des vices », Israël comme « son chien de garde » régional, et l‘Europe occidentale comme « asservie à l‘impérialisme américain ». Cette haine de l‘occident conduirait Hezbollah à voir des complots, des conspirations partout.1

Ainsi, le monde pour le président américain est divisé en deux : avec nous/contre nous.

Le monde était avec l‘Amérique contre les terroristes et contre elle quand elle s‘est détournée d‘un combat perçu comme légitime pour se lancer dans l‘aventure irakienne.

Si l‘anti-américanisme se répand à travers le monde, c‘est à cause de sa politique dans le Moyen-Orient surtout en ce qui concerne la question du conflit israélo-arabe et sa guerre en Irak et son soutient sans précédent pour Israël qui pratique le terrorisme d‘Etat largement ignoré par la plupart des pays occidentaux. 2

De plus, le Hezbollah, aidé directement par les officiels iraniens, est considéré par les Israéliens et d‘autres comme responsable des explosions terroristes à Buenos Aires, en Argen-tine, qui détruisit l‘ambassade d‘Israël et le bâtiment de la communauté juive en 1992 en 1994, tuant des douzaines de personnes. Le Hezbollah (à travers les émissions de sa télévision satellite al Manar) a émergé comme l‘une des sources d‘incitation les plus virulentes à l‘antisémitisme. Ignorant cette évidence, en 2005, la France a conduit l‘union européenne à rejeter une proposition de classer le Hezbollah comme organisation terroriste, citant l‘espoir d‘un dialogue politique dans le contexte politique changeant au Liban. Sur cette base, les pla-nificateurs israéliens ne peuvent exclure la possibilité que les chefs du Hezbollah obtiendront aussi accès aux armes nucléaires iraniennes.

Dans le passé, les Etats-Unis avaient soutenu fermement les mesures israéliennes des-tinées à abattre le Hezbollah, et avaient également menacé le Liban de sanctions économiques si le gouvernement ne prenait pas de mesures pour geler les comptes bancaires du parti.

1 J.-L. Samaan, idem, p. 114.

2 La liste des délits causés par Israël est bien grande durant sa guerre au Liban. On peut qualifier ces actes sui-vants comme des actes terroristes sans y être limités : les bombardements indiscriminés qui visent les civils et les établissements peuplés, les déportations forcés de la population, les mauvais traitements des prisonniers de guerre, la destruction perverse des villes…

Il est dès lors important d‘évoquer le nom d‘Imad Mughniyeh, qui avec Hassan Ezze-din et Ali Atwa est un des trois membres présumés de la structure militaire du Hezbollah ins-crit sur la liste des vingt-deux terroristes les plus recherchés par le FBI.1 La CIA et le Mossad l‘auraient conjointement inscrit aux côtés d‘Hassan Nasrallah, le secrétaire général du parti de Dieu, sur une liste de vingt-trois chiites considérés comme extrêmement dangereux.

Mughniyeh, tué le 13 février 2008 dans un attentat piégé à Damas, était considéré comme le cerveau des attaques terroristes perpétrés contre les Etats-Unis, depuis les attentats à la voiture piégée jusqu‘aux enlèvements. Hassan Ezzedin fut mis en examen par un tribunal américain, en même temps que Mughniyeh, pour sa participation au détournement du vol 847 de la TWA et à l‘assassinat d‘un plongeur de la marine de guerre américaine qui était à bord de cet avion. Atwa, un complice qui avait manqué ce vol, fut capturé par les autorités grecques puis relâché afin de satisfaire les exigences des pirates de l‘air.

Après le 11 septembre, l‘importance accordée à Mughniyeh dans les articles de presse et les interviews laissait présager que les Etats-Unis se concentraient sur ce personnage dans leur campagne contre l‘organisation de Hezbollah.

Pour les services des renseignements américains, Mughniyeh a pu être en contact avec Ben Laden, et associé également à la formation des combattants au Liban dans les années 1990. Il fut fait mention également de deux attentats à l‘explosif en Arabie Saoudite en 1995 et 1996, qui auraient causé la mort des soldats américains…

De son côté, le Hezbollah a constamment réfuté l‘existence de tout lien. 2 Cependant, les agences de renseignements des Etats-Unis semblent avoir été incapables de fournir des preuves tangibles pour appuyer leurs informations. Mais, ils tiennent compte de ces preuves, d‘après la relation étroite de Mughniyeh avec les camps d‘entraînement des pasdarans (les gardiens de la révolution iranienne) établis au Liban dans les années 80.

En effet, on remarque une tendance appuyée chez les américains et les israéliens à pencher souvent vers une approche de l‘identité terroriste en l‘occurrence de Hezbollah.3 La

1 J. Palmer Harik, op.cit, p. 246.

2 M. Badro, op.cit.

3 « Malgré l‘attitude négative des États-Unis envers le Hezbollah dans les années 1980, on avait pu observer un adoucissement dans leur politique. Ils avaient tacitement reconnu le Hezbollah comme un groupe de résistance luttant pour la libération nationale durant les années 1990. En 1996, les États-Unis ont parrainé un accord avec Israël et le Hezbollah, sous l‘égide des Nations Unies, qui stipulait que le combat entre les deux belligérants ne pouvait s‘effectuer que dans la zone occupée. » M. Badro, précité.

guerre américaine contre le terrorisme semblait être associée étroitement à celle menée par Israël.

Dans les cercles politiques de Washington, dans les capitales arabes, ainsi que dans d‘autres pays, il y avait un sentiment général qu‘Israël encourageait cette campagne revivifiée des Etats-Unis contre le Hezbollah et aurait demandé à l‘administration Bush d‘inclure cette organisation dans sa campagne antiterroriste. Du point de vue des Israéliens, une telle déci-sion était considérée très importante, car ils pourraient tenter de persuader le gouvernement américain d‘imposer des sanctions au Liban dans le cadre de sa guerre contre le terrorisme, s‘il continuait à protéger le Hezbollah. Les sanctions envisagées étaient d‘ordre économique et semblaient tout à fait crédibles lorsque l‘on connaissait l‘influence des Etats-Unis au sein des institutions financières internationales et parmi les pays donateurs occidentaux.1

Aujourd‘hui, les tentatives effectuées par l‘administration Bush continuent à forcer le gouvernement libanais à agir contre le Hezbollah, et face à cela, le gouvernement libanais parait céder aux brimades de la superpuissance.

En fait, de nombreux observateurs considèrent les efforts diplomatiques déployés par les Etats-Unis pour empêcher un accord de cessez-le-feu, alors que la bataille faisait rage en juillet et août 2006, comme un exemple de ces « actions radicales ».2

« En 2002, lorsqu’on demanda à l’ambassadeur des Affaires Etrangères américain, Vincent Battle, s’il considérait les attaques du Hezbollah comme des actes terroristes, il ré-pondit qu’elles n’entraient pas dans la catégorie du terrorisme puisque le Hezbollah s’était attaqué à des cibles militaires et non civiles ».3 Cet aveu d‘un haut fonctionnaire américain révèle que quelles que soient les actions du Hezbollah, dans son rôle d‘organisation terroriste ou de mouvement de résistance, le gouvernement des Etats-Unis veut mettre fin à ses activi-tés.

Cependant, les évènements désastreux produisirent en 2005 avaient débouché à accélé-rer le départ des troupes syriennes et permettre une réévaluation de la politique suivie

1 Idem, p. 256.

2 Ibidem, page 10.

3 L‘Orient le jour, le 7 septembre 2002.

qu‘alors. Car, pour l‘administration Bush, la dissémination du fondamentalisme islamique, soutenu par l‘Iran, pouvait saper l‘ensemble de sa politique dans la région. Les Etats-Unis et Israël ont accusé l‘Iran de tenter d‘exporter sa révolution islamique en finançant et en soute-nant matériellement les groupes fondamentalistes palestiniens.1 De son côté, l‘Iran considère que les actions d‘Israël contre les palestiniens et le parti pris par les Etats-Unis envers Israël représentent également un terrorisme d‘Etat. « Cependant, il se peut également que les États-Unis veuillent régler leurs comptes avec l’Iran et la Syrie via le Hezbollah. Le Hezbollah offre également aux Américains l’occasion de gagner des points sur le plan géopolitique en vue d’ingérences supplémentaires dans la région, sous prétexte de combattre le terrorisme. »2

Les Etats-Unis ont voulu jouer la carte du communautarisme pour affaiblir les Etats et les forces opposés à leur hégémonie, en s‘imposant comme instigateur et arbitre de véritables guerres civiles de basse intensité dans le Proche-Orient. A ces côtés, la France a bien joué un rôle marquant à partir du 14 février 2005 dans la gestion de la crise libanaise. Ce rapproche-ment a été précédé par l‘élaboration de la résolution 1559 du Conseil de la sécurité des Na-tions unis le 2 septembre 2004. Bien évident, l‘assassinat de Rafic Hariri, détaillé ailleurs, a été l‘impulsion du rapprochement franco-américain contre la politique de la Syrie et ses alliés au Liban…

Si le Hezbollah est un parti musulman, cela ne signifie pas que tous les musulmans se res-semblent aux militants d‘Al-Qaïda même si leurs idées sont pratiquement similaires en ma-tière de foi, de justice, de loi mais, il est essentiel de dire que chacun a sa propre méthode à suivre.

« Il est difficile de déterminer les intentions réelles des Etats-Unis dans la poursuite de leur campagne pour éliminer la branche armée du Parti de Dieu ».3

Il est apparent que le Hezbollah a une grande possibilité d‘effectuer des changements dans la région. Et sa dernière guerre contre les Israéliens durant les trente cinq jours de l‘été 2006 a prouvé que toute pression exercée pour agir contre le Hezbollah est vouée à l‘échec.

1 J. Palmer Harik, le Hezbollah : le nouveau visage du terrorisme, éd. Via médias, 2006, p. 309.

2 Face à la politique américaine au Moyen-Orient, les pays arabes se disent victimes du principe de deux poids, deux mesures. Ils estiment que si le gouvernement américain définit le Hezbollah comme un groupe terroriste, il faudrait alors faire de même pour Israël. M. Badro, op.cit.

3 J. Palmer Harik, idem, p. 314.

Par conséquent, la controverse sur le statut du Hezbollah, présenté comme une organisation terroriste ou un mouvement de résistance, continuera à créer des remous dans la région en dépit de l‘envoi de milliers de troupes pour renforcer la FINUL et du déploiement de l‘armée libanaise. Même, si les américains manifestent une certaine souplesse envers le Liban au sujet des problèmes de sécurité régionale, et plus particulièrement de la lutte contre le terrorisme, ils savent cependant que seule la Syrie et avec elles l‘Iran peuvent mettre fin aux activités du Hezbollah.

Désormais, il existe une grande confusion entre le terroriste et les combattants contre l‘occupant. Même, si ce dernier a pratiqué des moyens de guerre très criminelle que les Etats-Unis lui-même n‘avaient pas hésité à en recourir pendant la guerre de Viêt-Nam.

« Une violation parfois tolérée devient la règle », c‘est en ce sens une grande puissance comme les Etats-Unis qui s‘estime capable de juger pour elle-même quand elle est dans son droit et qui s‘accorde le droit d‘intervenir pour défendre ses intérêts. L‘adoption de la guerre contre la terreur ou la guerre préventive comme la nommait le président Georges W. Bush est un acte qui va au-delà de la pratique des nations, c‘est la doctrine du chaos. Car, si on va par-ler de la légitimité, l‘opération irakienne aura connu deux formes de dé-légitimation. La pre-mière résulta de « la logique de marketing qui précéda la guerre avec l‘effondrement successif des arguments » pour déclencher une telle guerre. La seconde fut fournie par la logique ins-trumentale pour définir la légitimité.

Il est évident que tous les Etats de la société internationale ne peuvent pas ignorer la ques-tion de la légitimité et il n‘est pas moins évident qu‘ils ne sauraient l‘octroyer à eux-mêmes.

En fait, la disproportion entre le « crime » du Hezbollah, accusé d‘avoir capturé deux sol-dats israéliens et d‘en avoir tué huit autres - pendant l‘été 2006 - et les destructions massives de zones de peuplement chiites par les forces aériennes israéliennes, produisit un revirement provoqué sur la définition du terrorisme.

Porter la guerre dans le pays de l‘ennemi en violant le droit du jus ad bellum, c‘est le ter-rorisme lui-même, ou d‘un seul mot « les règles du droit international ont pris des couleurs ».

C‘est évident de dire que le droit international ne peut exister que « s’il existe un équilibre des forces dans la famille des nations. Si les puissances ne peuvent se contrebalancer l’une l’autre, aucune règle n’aura de force, parce qu’un Etat trop puissant aura naturellement ten-dance à violer les règles…le rapport de forces doit empêcher tout membre de la famille des nations de devenir puissant ».1

Les combats croisés menés par les gouvernements américains et ceux d‘Israël dans la sphère arabo-musulmane relèvent d‘une même intrication dont l‘élément central demeure la revendication nationale palestinienne à un Etat viable, indépendant et souverain. Il est vain et illusoire de compartimenter les problèmes, de découpler le conflit d‘Irak de celui de la Pales-tine ou du Liban.

« Aussi longtemps que les États-Unis demeureront dans l’incompréhension face au monde arabo-musulman, ils contribueront à prolonger une impasse politique dont les répercussions touchent directement leur sécurité, mais aussi celle de l’humanité entière. »2

Il est aussi vain et illusoire de jouer la division des peuples dans l‘adversité et de considé-rer comme « renégats » une fraction de la communauté arabe, le Hezbollah, pour cause de chiisme, alors même que dans l‘histoire peu glorieuse du monde arabe contemporain ce parti

Il est aussi vain et illusoire de jouer la division des peuples dans l‘adversité et de considé-rer comme « renégats » une fraction de la communauté arabe, le Hezbollah, pour cause de chiisme, alors même que dans l‘histoire peu glorieuse du monde arabe contemporain ce parti