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SECTION IV : La différence entre le terrorisme et la résistance

B- La version objective

2- La guerre terroriste

Dans ce genre de guerre, on préfère frapper plus durement les civils que les militaires.

L'anéantissement complet de l'adversaire est une éventualité et la sécurité des civils est deve-nue un moyen de chantage pour obtenir la victoire finale, des souffrances infligées aux civils afin de briser le moral de l'adversaire.

Les exemples des États et des nations qui ont commis ce genre de guerre sont mul-tiples. Les guerres de Vendée pendant la Révolution française ont, à ce titre, une valeur fon-datrice et emblématique. Les nazis ont également usé de tels moyens pendant cette période à Coventry, Londres ... Puis les Alliés en ont donné une sinistre démonstration avec les bom-bardements de Dresde en février 1945 (de 60 000 à 100 000 morts), de même que les États-Unis, avec les deux bombes nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki, le 6 et 9 août 1945 (60 000 et 40 000 morts). Et Israël d‘étendre ce phénomène avec le massacre de Sabra et Chatila puis Cana contre les palestiniens au Liban. Le génocide rwandais n‘en est pas du moindre....

Le terrorisme est vu, en effet, comme un acte de guerre illicite dans la mesure où il s‘attaque à la population civile, qui, du moins d‘après les règles traditionnelles, devrait rester en marge d‘un conflit dont les acteurs ne sont censés être que les forces armées. Ainsi est-il assimilé à un crime de guerre au sens des principes du tribunal de Nuremberg (6, B), pour lesquels ce genre de crime se définissait ainsi : « Les violations des lois et coutumes de la guerre, qui comprennent, sans y être limités, les assassinats, les mauvais traitements ou la déportation pour les travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction perverse des villes ou villages ou la dévastation que ne justifient pas les exigences mili-taires . »1

En plus des actes concrets visés par les différentes conventions internationales, la Convention sur le financement du terrorisme (article 2, 1 b) considère comme infraction « tout (...) acte destiné à causer la mort ou des dommages corporels graves à toute personne civile,

1 Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, New York, 9 décembre 1999. Ad-hésion de la France, le 7 janvier 2002. Et la Convention européenne pour la répression du terrorisme (Strasbourg, 27 janvier 1977).

ou à toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte est destiné à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ».1

Pour le centre français de recherche sur le terrorisme, c‘est « une utilisation illégale de la force contre des personnes ou des propriétés, intimidation ou contrainte d’un gouverne-ment et de la population afin de promouvoir un changegouverne-ment ou un avancegouverne-ment politique, reli-gieux ou social.»2

La Convention sur le financement du terrorisme définit le terrorisme comme un acte

« destiné à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ».3

Selon le Federal Bureau of Investigation américain (FBI): « Le terrorisme consiste en une utilisation illicite de la force et la violence contre des personnes ou des biens dans le but d’intimider ou de contraindre un gouvernement, la population civile ou une partie de celle-ci, dans la poursuite d’objectifs politiques ou sociaux. »4 Celle-ci servira de base aux nouvelles définitions « juridiques » du Terrorism Act 2000 du Royaume-Uni et de la proposition de dé-cision-cadre de la Commission européenne sur le terrorisme.

Ainsi, selon le texte britannique, le terrorisme est « la pratique ou la menace d’une ac-tion » qui a « pour but d’influencer le gouvernement ou d’intimider le public ou une partie de celui-ci (...) afin de promouvoir une cause politique, religieuse ou idéologique ». On retrouve dans ce texte les deux principaux buts du terrorisme énoncés dans la définition du FBI : l‘influence ou la contrainte sur le gouvernement ou la population, et la finalité politique ul-time de l‘acte qui s‘exprime aussi sous une forme religieuse ou idéologique.5

1 www.l‘ina.fr

2 www.l‘ina.fr

3 J. Brown, Le Monde Diplomatique, février 2002, p.p. 5 et 6.

4 J. Brown, op. cit., p. 5.

5 ibidem.

En règle générale, le terrorisme désigne soit des actes violents – sabotages, attentats, assassinats, prises d'otages... – commis pour des motifs politiques par des individus isolés ou organisés, soit un régime de violence créé et utilisé par un gouvernement qui cherche à con-server le pouvoir face à des ennemis intérieurs ou extérieurs.

Cependant, le terme de « terroristes » est toujours employé pour disqualifier ceux qui usent de moyens violents… Ce trait se retrouvera tout au long de l'histoire du terrorisme : en 1944, les résistants sont qualifiés de terroristes par Vichy.1

Après plus de 30 ans de dispute autour de la définition du terrorisme, l'Assemblée gé-nérale des Nations Unies s'apprêtera, à voter sur une proposition du Secrétaire Général. Au paragraphe 91 de son rapport, "dans une liberté plus grande: Développement, sécurité et res-pect des droits de l'homme pour tous", le Secrétaire général propose de définir le terrorisme comme: « Tout acte, outre ceux déjà visés par les conventions en vigueur, commis dans l'in-tention de causer la mort ou des blessures graves à des civils ou à des non-combattants, dans le dessein d'intimider une population ou contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s'abstenir de le faire ». 2

Au lendemain des attentats terroristes du 11 septembre 2001 perpétrés aux États-Unis, le Conseil de sécurité de l‘Organisation des Nations Unies a adopté à l‘unanimité la résolution 1373 (2001) qui, entre autres dispositions, fait obligation à tous les États d‘échanger leurs informations au sujet des groupes qui préparent des attentats terroristes, d‘ériger en infraction la fourniture d‘une assistance aux fins d‘activités terroristes, et de refuser tout appui financier et tout asile aux terroristes.

La « menace terroriste » serait, selon les responsables américains, comparable aux menaces nazies dans les années 1930 et communistes après la Seconde Guerre mondiale. Pour rendre plus « crédible » cette menace, les États-Unis l‘ont couplée avec celle que feraient pe-ser les pays de « l‘Axe du mal ».

1 www.l‘ina.fr

2 Il continue : « Nous condamnons fermement le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifesta-tions, quels qu‘en soient les auteurs, les lieux et les buts, car il constitue une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales. »

Le Comité Contre le Terrorisme (CCT), constitué de 15 membres, a été créé à la même occasion et chargé de suivre la mise en œuvre de la résolution. Si l‘objectif ultime du Comité est d‘accroître la capacité des États à combattre le terrorisme, il n‘est pas, pour autant, un or-gane de sanctions et ne tient pas de liste de terroristes, qu‘il s‘agisse d‘organisations ou d‘individus.

Soucieux de revitaliser les travaux du Comité, le Conseil de sécurité a adopté en 2004 la résolution 1535 (2004)1, qui porte création de la Direction du Comité contre le terrorisme, laquelle est chargée de fournir au Comité des avis d‘experts sur tous les domaines couverts par la résolution 1373 (2001). La Direction du Comité contre le terrorisme a également été créée pour faciliter la fourniture d‘une assistance technique aux pays et pour promouvoir une coopération et une coordination plus étroites aussi bien au sein du système des Nations Unies qu‘entre les organes régionaux et intergouvernementaux.

Durant le Sommet mondial de septembre 2005 tenu au Siège de l‘Organisation des Nations Unies, le Conseil de sécurité – réuni au niveau des chefs d‘États et de gouvernements, pour la troisième fois seulement de son histoire – a adopté la résolution 1624 (2005), relative à l‘incitation à commettre des actes de terrorisme. La résolution met en outre l‘accent sur l‘obligation qui incombe aux pays de respecter les normes internationales relatives aux Droits de l‘homme.2

Cuba, l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont continué en 2004 à maintenir des liens avec le terrorisme, tandis que la Libye et le Soudan ont pris d'importantes mesures visant à collaborer à la lutte mondiale contre ce fléau, selon le Rapport du département d'État sur le terrorisme dans le monde en 2004, rendu public le 27 avril 2004.3

1 Pour plus de détail sur la résolution 1535, à voir l‘annexe.

2 http://usinfo.state.gov/fr/archive/2005/apr/29-210274.html

3 Voir l‘annexe, la liste du département américain des organisations et groupes terroristes située dans l‘annexe.

Bien que certains pays du premier groupe cité « se soient efforcés d'améliorer à cer-tains égards la coopération avec la lutte mondiale antiterroriste, tous ont poursuivi les ac-tions qui leur ont valu de figurer sur la liste des États appuyant le terrorisme ».1

SOUS SECTION II : Le terrorisme d’aujourd’hui

Semer la terreur est une tactique militaire. Le succès transforme une rébellion en révo-lution, une campagne de terreur en guerre d'indépendance et les terroristes en héros et en mar-tyres.2.

Ce qui est bien malencontreux, les mouvements révolutionnaires, comme l'Irgoun en Palestine ou le FLN en Algérie - qui ont visé les civiles et pratiqué une stratégie de terreur - n'ont pas fait pires que ceux qui mènent toutes les autres guerres. Néanmoins, il convient de retenir surtout que les actes qu'ils ont commis restent des horreurs.3 On absout trop facilement le terrorisme traditionnel. On donnait au « terrorisme » le sens de combattre par la terreur, et on reconnaissait celui qui terrorise les non-combattants en tant que « criminel ».4

Cependant, quand on parle du terrorisme, on ne pense plus aujourd'hui au terrorisme traditionnel accepté, mais à un nouveau terrorisme qui ne se caractérise pas tant par sa cible

1 La stratégie conçue par les États-Unis pour lutter contre le terrorisme contient quatre éléments essen-tiels :Vaincre les terroristes en éliminant leurs sanctuaires, leurs cadres, leurs finances, leurs structures de com-mandement et de contrôle et leurs capacités de communication ; interdire tout autre parrainage, soutien et refuge aux terroristes en coopérant avec d'autres États pour agir contre ceux qui offrent leur appui ; limiter les condi-tions sous-jacentes que les terroristes cherchent à exploiter en incitant la communauté internationale à concentrer ses ressources et ses efforts collectifs sur les besoins politiques et sociaux légitimes et en réduisant la vulnérabili-té des pays les plus menacés par le terrorisme ; enfin, défendre les États-Unis et leurs citoyens, tant sur le terri-toire national qu'à l'étranger.

2 J. Pictet Op. Cit.

3 On a colporté que le pilote de Enola Gay, l'appareil qui a lâché la bombe sur Hiroshima est devenu par la suite

« irrationnel » et l'est demeuré sa vie durant. Parlant d'horreur et de culpabilité, on devrait se demander si la magnitude du meurtre collectif auquel il a participé ne l'a pas, au contraire, rendu sain d'esprit.

4 M.H. Gozzi, « Le terrorisme », Essai d‘une étude juridique, Thèse, Toulouse, 1997.

que par l'intention de l'auteur.1 Ceux qui prétendent lutter contre le terrorisme négligent à tort la composante suicidaire du nouveau terrorisme. 2

Il y a toujours eu des fanatiques prêts à mourir pour une cause. Simultanément, il y a toujours eu des gens qui souffrent et qui veulent en finir.

Le nouveau terroriste a hérité des bonzes bouddhistes, protestant contre l'occupation du Vietnam et s'immolant par le feu, l'invulnérabilité à la souffrance et à la peur, mais y a joint la menace3.

Certains jugent que la recrudescence des attentats suicide découle intégralement d'une croissance de l'intégrisme religieux. Certes, le fanatisme incite à l'action terroriste. Cependant, quand cette action devient, prioritairement, autodestruction, la problématique s‘avère diffé-rente.4 Ainsi, la politique américaine a-t-elle commis l'erreur de traiter le nouveau terrorisme comme une option politique, de lui donner un nom : Al-Qaïda, et un chef : Ben Laden. Un chef invisible, quasi-mythique, le chef parfait pour un délire onirique.

A-t-elle compris que, derrière la panoplie ridicule d'une lutte, au premier niveau, contre les Talibans ou contre Saddam Hussein, elle a créé, au deuxième niveau, celui de l'irrationalité, un point de ralliement de tous les suicidaires irrationnels auxquels elle fournit une cause, une pseudo rationalité taillée sur mesure, avec, de surcroît, quelques cibles spectaculaires ? 5

La politique américaine a commis une seconde erreur, celle de prétendre qu'on pouvait triompher du terrorisme en envahissant un pays. Répondre au terrorisme par le terrorisme, c‘est prolonger la logique de la terreur et l‘enfermer dans un cercle sans fin.6

1 M.H. Gozzi, op.cit, p.58.

2 www.terrorisme.net

3 Idem.

4 http:/usgohome.free.fr/actualite/droits_hommes.html.

5 www.terrorisme.net

6 J.F. Gayraud, op. cit. p. 44. L'invasion de l'Irak a été une absurdité que seul peut expliquer l'objectif à courte vue du complexe militaro-industriel américain dénoncé par Eisenhower et devenu mondial de spéculer sur le pétrole et de mousser un peu plus ses ventes. Une absurdité qui confine elle-même à l'irrationnel et devient donc le « juste » pendant de l'irrationalité du terrorisme lui-même.

Certaines catégories particulières d‘actes de terrorisme sont incriminées par des con-ventions internationales qui interdisent l‘emploi de moyens cruels et barbares, l‘attaque d‘objectifs innocents ou l‘attaque d‘objectifs pour des intérêts militaires.

La convention de Genève IV de 1949, relative à la protection des civils en temps de guerre, en son titre III portant sur le statut et le traitement des personnes protégées, interdit

«les peines collectives, de même que toute mesure d‘intimidation ou de terrorisme» (article 33). Les protocoles additionnels I et II de 1977 ont condamné le terrorisme en tant que mé-thode de guerre (protocole additionnel I de 1977, article 51, §2, protocole additionnel II de 1977, article 13, §2) et à l‘égard de personnes ne participant plus aux hostilités (protocole additionnel II de 1977, article 4, §2).1

Dans son projet de code de 1966 (article 20, f), le comité du droit international a retenu les actes de terrorisme comme crimes de guerre constituant des crimes contre la paix et la sécurité de l‘humanité. Le terrorisme n‘est pas anonyme. Il porte un nom, il a une adresse …

Puisque les groupes taxés de terrorisme se considèrent comme des libérateurs ou des oppressés, il convient alors de les distinguer des populations qui revendiquent une indépen-dance ou une autonomie par des actes de violences personnelles. Un des problèmes fonda-mentaux de l'étude du terrorisme se résume à la fameuse maxime: «les terroristes des uns sont les combattants de la liberté des autres».

L‘assassinat politique et la prise d‘otage appartiennent, du fait de leur ciblage précis, à un autre type de stratégie que celle de la terreur. Quant aux actions armées contre des unités militaires, elles sont effectivement des actes de guerre. On peut identifier plusieurs types de terrorismes en fonction du contexte stratégique dans lequel ils évoluent et de leur lien étatique ou de leur champ d‘intervention. Les classifications traditionnelles classifient les différents terrorismes selon leurs origines, leurs objectifs politiques et, enfin, leurs méthodes.

Par conséquent, il convient de parler non plus «du» terrorisme mais «des» terrorismes ou, du moins, de plusieurs genres de terrorisme :

Le terrorisme d'État

1 Idem, p. 1081.

Le terrorisme international Le terrorisme religieux Le terrorisme politique

Le terrorisme d'extrême droite Le terrorisme de "droit commun"

le terrorisme bactériologique ou chimique et nucléaire Le terrorisme informatique

A nos jours, le terrorisme religieux s‘avère le plus meurtrier. Ses objectifs ne se si-tuent pas au niveau de la société, mais des idées, de la morale ou de la " spiritualité ". Cette notion de guerre implique une opposition absolue entre les deux parties. En d'autres termes, la nature même du conflit ne peut être résolue que par la destruction totale de l'une des deux parties en conflit.1

On ne peut pas comprendre l'exportation de la violence massive du 11 septembre sans aborder la structure politico-sociale des pays arabo-musulmans et essayer de com-prendre le rapport à la religion qui détermine ce choix d'une Guerre Sainte (le Djihad) au prix de martyres. La relation État-société dans le monde arabo-musulman doit être lue dans le cadre héroïque général du « néo-patrimonialisme2 ».

Le concept de l'État néo-patrimonial, retenu par les spécialistes pour qualifier certains types d'État est fondé sur quatre critères : l'étatisation de la société, la privatisation de l'État, la clientélisation de la société, et enfin, le recours à une imagerie paternaliste de la relation politique. Par ailleurs, dans ces États et ces sociétés, l'individu est globalement nié car l'homme ne peut être que l‘élément d'un tout collectif ayant seul une existence sociale: la tribu, le lien de vassalité à une personne, la communauté des croyants et donc, plus large-ment, l'appartenance religieuse. Dans ces conditions, l'expression d'une opposition politique réelle apparaît des plus difficiles. Au cours des vingt dernières années, la religion a été dans de nombreux pays l‘exécutoire de cette opposition muselée3.

1 M. Juergensmeyer, « au nom de Dieu, ils tuent », www. terrorisme.net

2 F. Heisbourg, op. cit.

3 B. Kodmani – Darwiche et M. Chartouni – Duberry, « Les États Arabes face à la contestation islamiste », (dir.) Armand, Paris 1997, p.p. 13 et 14.

La contestation islamique s'est installée progressivement comme un contrepouvoir po-litique avec un évident succès: Frères musulmans en Egypte, islamistes libyens, confréries pakistanaises, etc...Puis, la guerre contre les soviétiques en Afghanistan vint apporter une main d'œuvre qu'on a appelé à cette époque " Moudjahiddine el‘arab" motivée par la cause islamique avec la bénédiction des États-Unis. Après cette guerre qui s‘est soldée par le retrait des forces soviétiques, la plupart des pays arabes refuse le retour de ses compatriotes estimés trop violents et pouvant aller à l'encontre de l'ordre public.

Les Moudjahiddine el‘arab se sentant rejetés par leurs pays ont alors trouvé un certain réconfort dans la religion et un appui pour s'emparer du pouvoir par la force.

La présence des États-Unis qui étaient à leurs yeux le protecteur des gouverneurs dans le Golf et surtout l'Arabie Saoudite (l‘île de l'Islam) a révolté un certain Oussama Ben Laden, fils d'une grande famille d'entrepreneurs qui a averti la famille royale d'Al Saoud qu'elle de-vait faire sortir les Américains de l'île de l'Islam. Il ne faut pas oublier que les États-Unis por-tent une part de responsabilité dans cette nouvelle "race" de terroristes. La guerre d‘Afghanistan fut menée avec l'aide de la CIA par les Afghans et des volontaires islamistes entraînés à la frontière palestinienne. La guerre finie, cette zone devint le creuset d'un fana-tisme qui connaissait les formes modernes du combat, et qui était disponible pour poursuivre tous les combats possibles au nom de l'Islam.

Un peu plus tard, l'obsession anti-iranienne des États-Unis et leurs stratégies énergé-tiques conduisent ce pays à favoriser l'émergence du pouvoir Taliban au milieu des années 90. Ce groupe radical, dont la montée en puissance fut organisée par les services secrets pa-kistanais, assura une plate-forme politique et logistique parfaite pour la poursuite des com-bats futurs de Ben Laden.

Une nouvelle génération apparaît beaucoup plus dangereuse, car elle est le fait de per-sonnes diplômées et décidées jusqu'au martyre. 1

1Cette conjonction de la connaissance scientifique et d'une détermination sans faille jusqu'au sacrifice suprême

1Cette conjonction de la connaissance scientifique et d'une détermination sans faille jusqu'au sacrifice suprême